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Pendant la nuit, je me suis réveillée plusieurs fois, par inquiétude.. Mon père n'étant pas encore rentré. J'ai essayé de le joindre plusieurs fois mais, son téléphone est certainement éteint. La batterie est probablement à plat, car je tombe directement sur son répondeur.
Je devrais d'ailleurs lui conseiller de le changer, quand je l'appelle j'ai toujours l'impression de l'avoir au bout du fil. C'est limite agaçant !
Sa petite voix qui dit allô, oui.., vous visualisez la chose ?
Puis il répète ces quelques mots plusieurs fois d'affilés en laissant des blancs. En faisant penser à l'interlocuteur qu'il est bien là mais, que finalement la ligne est mauvaise. Mais, vraisemblablement qu'il nous a bien eu ! Littéralement.
Sacré papa. Ce brin d'humour peut-être bien souvent chiant, mais cela fait aussi ce qu'il est, ce qu'il représente. Il est lui même, il est entier et vrai. On aime ou on aime pas. C'est à double tranchant.
N'arrivant pas à fermer les yeux, je décide de relire ma dissertation que je dois présenter demain devant toute la classe. Mon stress est déjà bien présent, j'espère ne pas être jugée, j'ai vraiment peur du jugement. Je n'ai jamais eu confiance en moi, et de savoir tous ces regards qui seront rivés sur moi, me donne déjà la nausée. Mais comme dit Charlie, je suis forte, j'ai du courage à revendre, je peux le faire.
Je me dirige donc vers mon bureau, et je commence à me relire, à me corriger. Je me surprend même à ajouter de nouvelles pistes.
Angel.., tu m'as complément retourné la tête. Je prie pour que tu sois là demain. Le cours est à dix heures tapante, et j'espère que tu auras pu te libérer exprès pour assister à ma présentation.
Je sais que tu l'avais mal pris mais, en relativisant plus profondément, ce sujet symbolise énormément... Il a quand même été le début de tout. C'est un peu grâce à lui que j'ai voulu en savoir plus sur toi.
Le soucis c'est que je ne m'attendais pas du tout à m'enticher de toi. Je suis amoureuse et au jour d'aujourd'hui je t'aime comme je n'ai jamais aimé auparavant. Tu es mon autre. C'est une évidence. Tu es mon oxygène, mon repère, mon pilier. Tu es ma drogue la plus dure. Une obsession absolue. Il n'y a pas de mot qui pourrait te représenter au mieux. Peut-être que je t'idéalise trop, peut-être aussi pas assez.
Après quelques temps à fignoler mon sujet, je fini par m'endormir, frappée lourdement par la fatigue. Ma tête posée sur mon bras droit, le stylo au creux de ma bouche. Le réveil va être brutal.
⭐️⭐️⭐️⭐️
Le lendemain matin, vendredi.
C'est le jour fatidique pour mon cours de Français, mais surtout c'est le dernier jour avant le week-end, qui veux dire avant les fameuses vacances tant attendues !
J'ai super mal au bras, au dos et même aux fesses. Bordel, je vais regretter d'avoir voulu vérifier ma disserte.
J'ai hâte de voir Angel, en espérant sincèrement qu'il viendra. Je regarde d'ailleurs si j'ai reçu un message, mais rien à l'horizon.
Ah si, un texto de mon cher Charlie, qui me dit : " allez ma beauté pas de stress, je suis là pour toi. " Il me connaît par cœur et sait me rassurer comme pas possible. En parlant de lui, il m'avait demandé quelque chose hier...
Putain la mémoire de dory ! Je ne me souviens
plus très bien.
Je réfléchi un instant. Je me gratte les cheveux et fronce les sourcils.
Ah ! Je me souviens ! Une soirée chez un ami à
Ethan.
Je me dirige vers la chambre de mon père, il n'est pas là. Ses draps ne sont pas défaits. Il n'a
clairement pas dormi ici cette nuit. Il aurait pu me prévenir quand même.
Hum ..., je me demande bien où il a passé la
nuit, peut être chez Angélique.
Je me dirige vers ma salle de bain. Je me lave et m'habille rapidement d'un jean et d'un pull. Je vais aussitôt dans la cuisine préparer mon
petit déjeuner. Il reste des petits pains au chocolat de la veille, très bien ça fera l'affaire avec un bon café, bien évidemment.
Je vais ensuite vers le petit salon et là mon dieu. Si je m'attendais à ça..
Putain !! Papa !
Je ferme mes yeux et fais rapidement un pas en arrière, même deux. Vive l'horreur !
Ils n'ont pas fait ça dans le canapé quand même ?
C'est juste horrible mais, je dois à tout prix passer devant eux au risque de perdre la vue. Je suis choquée et dégoûtée en même temps.
Je suis horrifiée. Mon père avec les fesses nues, dans toute sa splendeur et sa copine n'en parlons pas, c'est le pire... Je vois limite son entrejambe à l'air ! Je détourne mon regard.
Au passage, je prend immédiatement ma veste en jean, mon cartable Paul Marius, et je passe
incognito devant eux. Je pose une main sur mon visage pour cacher avec tant bien que mal, le paysage porno qui ce dessine devant moi.
Décidément, la journée va être longue.
Je me retrouve toute bête à devoir prendre le bus. Angélique je te hais.
Et honnêtement, je ne l'a sens pas trop
cette femme, qui n'a rien à voir avec la Marquise des Anges.
Quant à mon père, il n'aurait jamais fait ça
avant. Mais, je me dit aussi qu'il est sûrement heureux avec elle. Alors mon jugement s'arrête là. C'est même préférable.
Je suis dans le bus que j'ai réussi à chopper juste à temps, parce que j'ai du courir après et crier. Heureusement le chauffeur est super sympa, il s'est arrêté et j'ai pu monter. Quelques minutes plus tard, j'arrive dans l'entrée principale du lycée. J'aperçois mon meilleur ami qui me lance :
- Coucou ma beauté !
- Hey ! Bonjour les garçons.
- Coucou Stella ! Dit Ethan. Tu aurais dû nous prévenir que tu prenais le bus, on l'aurai prit avec toi.
- J'avoue ! Confirme Charlie.
- Ce n'est rien et puis franchement, j'ai eu le temps de rien calculer ce matin !
- T'étais à la bourre ma chérie ?
- Je te raconte en cours !
Je fais un petit clin d'œil à Charlie qui signifie que mes dires vont être émoustillants.
- Ah ! un moment croustillant ! J'ai
hâte, dit-il en se doutant un peu.
- Te marre pas trop vite ça ne me concerne pas ! Allez on y va.
- Oui, à tout à l'heure Amour. Dit-il en fixant Ethan.
Ce dernier est dans la même classe que nous mais il n'est pas dans le même groupe, donc bien souvent nous sommes séparés. Il s'approche de Charlie et l'embrasse tendrement avant de filer.
⭐️⭐️⭐️⭐️
Deux heures de Mathématiques pour débuter cette dernière journée. Nous prenons place rapidement, le professeur parle avec un élève à son bureau. J'en profite pour me confier.
- J'ai vu l'horreur de ma vie ce matin Charlie ! je lui murmure doucement.
- Raconte ! Chuchote t'il.
Je note les faits sur un bout de papier et je lui passe.
- Nan ! Dit-il choqué sur le moment, puis il glousse à presque s'en étouffer tellement il est mort de rire de la situation. Mais alors ! Dis-moi ! Il en a une grosse ? Ajoute t'il en rigolant doucement.
- Chut Charlie ! Pfff t'es con ! Je lui fais les gros yeux tout en gloussant. Ah, au fait ce soir je pense que c'est bon pour la soirée, mais je dois parler avec mon père avant !
- D'accord.
Le cours de Mathématiques se termine, nous avons une petite pause de dix minutes avant celui de Français. Je me dirige vers la cafétéria, Charlie me suis.
- Tu veux un café ? Lui demandé-je.
- Toi, tu es stressée ! Affirme t'il.
- Cela ce voit tant que ça ?
- Trop ! Tu te mets une de ces pressions !
- pfff, si tu savais comme j'ai envie de partir loin d'ici.
- Mais non, ça va aller.
- Il n'est même pas là ! Dis-je, déçue et agacée.
- Ah c'est donc ça.
- Ba oui ! S'il était là, je me sentirai moins seule. Parler devant toute la classe n'a jamais été une chose facile pour moi et tu le sais. Et ma disserte le concerne... Je pensais qu'il aurait prit la peine de venir pour me soutenir. Ou même juste par curiosité de savoir ce que j'ai écris sur lui. Mais il en a visiblement rien à foutre.
- Je te comprend ma beauté, mais il n'a peut-être pas pu se libérer pour raison professionnelle. Ne le juge pas trop vite, ok ? Et tiens, bois donc un bon café bien chaud, ça ira mieux, tu verras !
- J'en doute fort. Merci mon Charlie, dis-je en prenant la tasse qu'il me tend affectueusement.
J'ai les mains gelées, il ne fait pourtant pas si froid. Je les place autour de mon café afin de les réchauffer rapidement. Quelques instant après, Ethan nous rejoins tout sourire.
- Salut la compagnie ! Alors pas trop stressé ?
- Hum...Hum, toussé-je légèrement.
- Moi ça va, mais Stella, un peu moins.
Ethan allume une cigarette un peu douteuse. Elle est légèrement plus longue et épaisse que la normale. Je reconnais bien ce que c'est. Et cette odeur, c'est un joint. Puis, il prend une bouffée.
- Ah, ça fait du bien. Avoue t'il en me fixant.
Il a l'air si libre à cet instant. J'aimerai bien être dans le même état d'esprit surtout en ce moment. Charlie prend une bouffée à son tour. Puis deux. Lui qui disait ne pas être stressé, me démontrait le contraire, clairement.
- T'en veux Stella ? Ça te ferai du bien, tu sais ! Propose t'il immédiatement.
- Je ne sais pas trop. Je n'ai jamais essayé !
- Il y a une première fois à tout ! C'est toi qui voit ! Lance t'il.
- Ah ça oui ma beauté ! S'exclame Charlie. Les premières fois sont inoubliables, n'est-ce pas ? Ajoute t'il en faisant référence à un moment spécial.
Je glousses tout en tremblotant, j'avale le restant de mon café, et pose la timbale. Puis, je prend le joint d'une main.
Vais-je vraiment fumer ça ! Cette chose nocif pour la santé. Je crois bien que oui, j'en ai bien peur.
Je vais donc écouter les garçons, et me laisser aller. J'en ai besoin. Ma drogue n'est pas là, alors je vais prendre la leur.
Ah si tu avais été là, Angel, jamais je n'aurai eu l'utilité de faire ça.
- Attend ma belle, tu dois tenir la cigarette entre l'index et le majeur, entre la première et la deuxième phalange, la paume de la main dirigée vers le bas ! explique Ethan me voyant mal dégourdie. Je lui souris faiblement.
- Merci.., murmuré-je.
- Ne me remercie pas. Je vais t'aider, et comme tu débutes, évites de tirer une trop grande quantité de fumée, sinon tu vas tousser !
Je prend immédiatement une taffe sous les conseils avisés d'Ethan et sous le regard ébahit de mon meilleur ami. Je laisse la fumée quelques instant dans ma bouche, je retire le joint, et j'expire. Je tousse très légèrement à mon plus grand étonnement.
- Voilà, c'est très bien Stella !
Ethan fait tourner le joint, avant que le cours commence. J'ai du prendre quatre bouffées, pas une de plus. Charlie reprend quelques taffes, je vois bien qu'ils ont pris l'habitude de fumer ensemble, en amoureux.
- Ethan, ça doit faire effet dans combien de temps, ton truc ?
- Entre dix et vingt minutes ma belle !
- D'accord, et je suppose que ça repart aussi vite ? Dis-je satisfaite.
- Non ! Haha ! Dit-il en se marrant, les effets vont durer entre deux et quatre heures !
- Quoi !! Dis-je surprise. Mais nous serons en Français tout le long !
- Mais ne t'inquiète pas, avec le peu que tu as fumé, tu ne sera pas dans le même état que nous. Confirme t'il.
Je me fait une raison, et puis c'est moi qui ai bien voulu essayer. Le cours va bientôt commencer, nous nous dépêchons de prendre place.
Le côté positif dans tout ça, c'est que nous pouvons présenter notre sujet quand nous le décidons. Je vous laisse imaginer que j'en profite pour ne pas passer dans les premiers. J'ai toujours l'espoir de le voir arriver. Je veux qu'il soit présent à mes côtés. Sa présence me réconforterai.
Dix minutes s'écoulent, j'ai l'impression d'être sur un petit nuage. Le genre d'endroit où l'on se sent pousser des ailes. Le joint serait-il déjà entrain d'agir dans mon organisme ?
Soudainement, je me sens plus détendue. J'ai la sensation d'un état de détente immédiate et de bien-être absolue, une euphorie s'installe doucement en moi. Mon angoisse a disparue.
J'ai des petites palpitations et ma bouche est un peu sèche. Bon au moins, je suis apaisée, et ce n'est pas grâce à toi, Angel.
C'est le tour de Charlie, Ethan est passé juste avant. Une vrai comédie ! Ah il fallait être là pour le voir ! Je vous laisse imaginer à quel point il peut être idiot. Mais apparement le professeur est satisfait. Tant mieux pour lui.
Charlie en est à la présentation et contre toute attente, il n'a pas modifié le nom... Il a dit haut et fort, je vais parler d'une personne très spéciale à mes yeux, mon père. A cette énonciation mon rythme cardiaque s'accélère légèrement et j'ai des suées. Je pense que le truc que j'ai fumé ne me va pas forcément. Je regrette un peu. Je me sens bien et en même temps je ne suis pas en forme, ça vous ai déjà arrivé ? Quel paroxysme !
J'ai les larmes aux yeux, Charlie a présenté son père comme une personne distante et qu'il n'est pas présent pour lui depuis qu'il sait qu'il est homosexuel. Tout le monde le fixe d'un air ébahit. Personne ne savait cette facette de mon meilleur ami. Certains sont bouches bées, d'autre sont triste pour lui. Les avis sont partagés.
Il raconte sa dissertation avec éloquence et une facilité insoupçonnée, je l'admire clairement. Les défauts qu'ils citent sont peu nombreux, les qualités encore moins. La conclusion de sa dissertation m'a beaucoup émue. Je suis fière de lui. J'aurai aimé que son père soit là pour l'écouter.
Quelques instant après, le professeur de français me fixe un petit moment, c'est apparemment mon tour, j'en ai bien l'impression.
Je me lève doucement de ma chaise, je lance un regard affolé vers Charlie. La peur monte en moi.
Mon dieu, je ne vais jamais y arriver !
Je vais devant le tableau, muni de ma dissertation. Je regarde vers la porte de la classe une dernière fois, en espérant que tu arrives. Tout le monde me fixe intensément. Je commence à être essoufflée, alors que je ne suis pas épuisée. J'ai les yeux larmoyants alors que je ne suis pas triste. J'ai très chaud, alors qu'il fait si froid. Je suis perdue.
Le joint devait être dosé plutôt fort pour que je me retrouve dans cet état. J'ai envie de me sauver, de m'enfuir d'ici mais, je ne peux pas faire ça. Je me retourne deux secondes vers le tableau pour écrire le titre de mon sujet : ANGEL, en l'occurrence.
C'est le moment que je redoutais le plus et tu n'es pas là pour moi. Je ne devrai pas t'en vouloir, et pourtant c'est le cas. Je comptais énormément sur toi. Une fois de plus j'ai idolâtré notre relation.
Brusquement, la porte de la classe s'ouvre, je ne me retourne pas. Je ne préfère pas, je serai encore déçue... Après avoir inscrit ton prénom sur le tableau en lettre majuscule, je fais tomber la craie par inadvertance. Je n'ai pas le temps de m'abaisser pour la ramasser, que je sens une main me devancer pour la récupérer à même le sol.
Les 30 premiers chapitres sont en cours de réécriture. Merci pour vos votes et commentaire.
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