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Novembre 2015
Centre pénitencier de Tokyo
La voiture s'arrêta au milieu de la rue à la hauteur de la sortie de la prison. Le conducteur attend nerveusement son futur passager, ses doigts tapotent contre le volant.
— Salut Kazutora, commence-t-il. Ça fait un bail.
— Chifuyu, bégaie-t-il. Elle est où Kisoku, demande-t-il inquiet.
— Monte, je dois te parler, murmure-t-il.
Il exécute, n'ayant pas d'autre solution. Kazutora se tord nerveusement les doigts, se doutant de la réalité des choses. Ça faisait un moment qu'il n'avait plus eu de nouvelle d'elle. Mais il s'était habitué au fil des années, il savait qu'elle avait des épisodes dépressifs qui pouvaient l'empêcher de venir pendant plusieurs mois. Mais il avait toujours espoir que ce soit elle qui vienne l'accueillir à sa sortie.
— Kisoku, elle est... fait-t-il difficilement. Elle est décédée, murmure-t-il en se concentrant sur la route.
Kazutora retient à peine ses larmes, se rendant difficilement compte de la réalité des choses.
— Comment ça ? demande-t-il.
— Le Toman d'aujourd'hui est corrompu jusqu'à la moelle, soupire-t-il. Même les flics ne peuvent rien faire. Et Kisoku, elle était prise dedans, continue-t-il. Elle vouait une véritable haine à Kisaki et Hanma, alors elle a tout fait pour se venger, annéantir ceux qui ont gâché sa vie.
— Mais comment ça se fait ? demande-t-il. Comment c'est arrivé ? continue-t-il en sentant la colère monter en lui.
— Kisoku est celle qui a faillit les buter. Quand Draken a été envoyé en prison c'était trop pour elle, raconte-t-il.
Chifuyu attrape un dossier sur sa banquette arrière et la boite qui se baladait.
— C'est le rapport de police et elle t'as laissé quelques trucs, soupire-t-il en les lui donnant.
— C'était quoi son plan ? murmure-t-il en n'osant pas regarder ce qu'il y avait.
— Elle faisait affaire avec une fille qui était dans le trafic humain et la prostitution. Elle s'est rapprochée d'eux via des prostituées, elle comptait sur elles pour les empoisonner lors de leur boulot. Elle savait tout sur eux, leurs habitudes, les hôtels qu'ils fréquentaient. Même la patronne de ce réseau s'est ralliée à elle quand elle a appris l'histoire derrière ses motivations, raconte-t-il.
— Chifuyu, s'énerve-t-il. Il est arrivé quoi à ma sœur ?
— Elle s'est faite trahir par un de ses subordonnés qui voulait prendre sa place, lâche-t-il brusquement. Elle s'est prise plusieurs balles par l'un des deux, avoue-t-il en essuyant une larme. J'ai récupéré ça, soupire-t-il en désignant la boite.
Il l'ouvre rapidement, retrouvant sa boucle d'oreille.
— Elle savait qu'elle risquait de mourir avec ce qu'elle savait, soupire-t-il. Elle avait tout prévu pour toi, il lui désigne l'enveloppe. Elle m'a toujours fait comprendre que la seule chose qu'il fallait sauver chez elle était cette boucle.
— Pourquoi ça ?
— Parce que c'était une criminelle, qu'elle comptait un jour assumer ses actes, reprend-il. Alors a laissé tout ce qu'il faut pour toi pour que tu puisse repartir à zéro. Elle y avait laissé son testament, les infos nécessaires sur un papier dans le grelot pour le trouver, elle a mis légalement une propriété à ton nom et un peu d'argent sur un compte.
Il hoche la tête, regardant les affaires qu'elle lui a laissé. Son testament a seulement quelques mots qui lui sont adressés, qui lui explique ce qui l'a poussé à faire ces choix. Surtout qu'elle est désolée de le laisser tomber mais qu'il doit continuer sans elle.
— Elle est avec Baji maintenant, murmure Kazutora en osant ouvrir le rapport de police. J'espère qu'ils auront le droit à leur bonheur.
—Je me répète ça depuis trois mois, elle n'a jamais réussi à s'en remettre, avoue-t-il en essuyant une larme. Elle s'est laissé prendre au fil du temps par le Toman, mais elle continuait de se battre, elle n'a jamais eu besoin de le dire, elle m'a toujours trouvé le moyen de me le faire comprendre. Mais ce combat, c'était l'une des seules choses qui la maintenait en vie.
Il se pince les lèvres en regardant les photos de la scène de crime.
— Elle était toujours aussi ...
— Belle ? Têtue ? Obstinée ? Elle-même ? liste-t-il.
— On va rester sur belle et elle-même, soupire-t-il. J'ai passé plus de temps sans elle qu'avec, marmonne-t-il.
— Je suis désolé Kazutora, souffle-t-il. Je sais que c'était la seule personne sur qui tu pouvais compter.
—Merci Chifuyu, soupire-t-il. J'aimerais me rendre sur sa tombe, si elle en a une.
— Oui, je me suis battu pour ça. Je sais que ce n'est pas le moment, soupire-t-il. Mais est-ce que tu penses vouloir continuer notre combat, mais de ton côté, demande-t-il. Toi et moi pour nettoyer le Toman.
— Je vais y réfléchir, soupire-t-il en jouant avec la boucle d'oreille entre ses doigts. Mais si elle n'est plus là, je vais en avoir besoin.
Un petit bonus pour la fin ! Allez le prochain c'est le dernier. Je suis triste de dire au revoir à Kisoku. A lundi 21h !
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