𝕏𝕀𝕍 - 𝔸𝕥𝕥𝕖𝕟𝕥𝕚𝕠𝕟
21 août 2005
Début d'après-midi
Un long soupir m'échappe pendant que je me laisse tomber contre un banc. J'adore être en vacances, mais je commence un peu à m'ennuyer. Kazutora me tient éloigné de lui, et j'essaye de ne pas forcer auprès de lui, mais j'ai envie de retrouver un truc entre nous, probablement la relation frère-soeur qu'on avait avant.
Je crois que je vais pouvoir faire une croix dessus. C'est juste un pressentiment que j'ai pour le moment, mais j'ai l'impression qu'il se concrétise de jour en jour.
Est-ce qu'il se sent trahi par rapport à quelque chose que j'ai fait ou pas fait au contraire ?
Je devrais peut-être arrêter de me prendre la tête et laisser les choses se faire spontanément et simplement. C'est ce qui me semble le plus logique et le plus sain.
Il fait trop chaud cet été, j'ai l'impression de fondre au soleil. J'allonge un peu plus mes jambes pour les exposer à la lumière. Physiquement d'après ma mère, je ressemble à un cadavre tellement j'ai l'air d'être fatiguée. Pourtant je ne change pas de d'habitude, je suis la même routine. Se battre la nuit contre des délinquants sur le territoire du Toman n'aide pas à passer des nuits complètes de sommeil. Et puis elle n'a rien à dire sur ma vie quand elle ne s'en préoccupe seulement quand elle en a envie.
Je fais basculer ma tête en arrière pour trouver de l'ombre et dans l'espoir d'avoir une légère brise.
Pourquoi le seul mois entier de vacances qu'on a est pendant la pire période, il fait chaud et humide, c'est impossible à supporter, pourquoi ça ne tombe pas plus tard, à cheval entre décembre et janvier comme ça on arrêtera de grelotter en cours.
— Salut mouffette, je redresse la tête l'accueillant avec un sourire léger.
— Salut toi, soupirais-je. Tu sais à quoi ressemble une mouffette au moins ? demandais-je ironique.
— Franchement ? Oui, en plus avec tes mèches comme ça, ça me convainc, affirme-t-il en soulevant les deux mèches noires attachées derrière. Je comprends pas pourquoi ils disent la panthère.
— Je sais pas ? A cause de mon charisme qui est devenu légendaire ? rétorquais-je. Tu peux te déplacer un peu, s'il-te-plaît, signais-je montrant le côté où aller pour me cacher le soleil.
— Et puis quoi encore, c'est pas parce que t'as une réputation que je dois te servir de parasol, crache-t-il.
Je rigole légèrement en le voyant devenir bougon, en général ce sont ses sourcils froncés qui le trahissent.
— Alors viens t'asseoir à côté de moi si tu ne me caches pas le soleil, soufflais-je.
Il exécute et se laisse tomber à côté de moi avant de faire basculer sa tête en arrière.
— Tu fais quoi ici, t'avais pas des projets avec un des gars ? demandais-je.
— Pas vraiment, j'ai surtout fait des devoirs avec Chifuyu et comme j'en pouvais plus je suis sorti prendre l'air, déclare-t-il.
— C'est bien, tu deviens un élève sérieux, rigolais-je. Tu sais si t'as besoin pour les maths ou la bio, je peux venir pour t'aider.
— Je note, t'inquiète pas, je compte le faire, c'est seulement grâce à toi que j'ai réussi les rattrapages.
— Je t'ai aidé que dans une matière. Pauvre Chifuyu c'est lui qui a presque fait tout le boulot et c'est moi qui ai les honneurs, m'exclamais-je avec un rire léger.
— C'est moi qui ai fait tout le travail, râle-t-il. Vous êtes seulement ceux qui m'ont expliqué comment faire.
Je hausse les épaules rapidement, ne retenant pas un sourire qui commence à me faire mal aux joues.
— Et toi tu fais quoi ici ? demande-t-il.
— Je prends l'air, je m'ennuie, Kazutora est dans la nature, soupirais-je. Tu trouves que je ressemble à un cadavre ?
Il me dévisage longuement avant de grimacer.
— Pas particulièrement, t'as l'air d'être comme d'hab' quoi. Et en comparaison de l'hôpital, t'es carrément en forme. Sinon tu ressembles toujours à une mouffette, déclare-t-il. Il y a un problème avec ça ?
— Laisse mes cheveux tranquilles, le coupais-je. C'est ma mère, avouais-je.
— Tu t'en branle d'elle, c'est toi qui le dit, elle s'en fous de toi et elle vient juste te critiquer dès qu'elle en a l'occasion, me rappele-t-il.
— J'ai hâte d'être chez mon père, ok, il est absent, il déteste Kazutora, mais au moins ma mère n'est pas là, soupirais-je. Vivement que je me casse, parce que je suis en train de devenir dingue.
— Parce que tu ne l'es pas ? remarque-t-il.
— T'es méchant Baji, soufflais-je en boudant légèrement.
— Tu boudes ? rigole-t-il.
— Non, ça va.
— Ça va aussi pour moi aussi alors, souffle-t-il en m'imitant en croisant ses bras sous sa poitrine.
— Au fait ? remarquais-je. On se le fait quand ce festival ?
— Il hausse les épaules, jetant un rapide coup d'œil à son téléphone. Dans quelques heures, il y en a un ce soir, déclare-t-il.
— T'es vachement prévoyant, soufflais-je.
— Je voulais pas t'imposer un truc sans prévenir.
— Tu peux, j'aime bien les surprises, enfin pas toutes, mais celles légales, j'aime bien, soufflais-je en me tournant vers lui.
— T'essaye de me faire passer un message, râle-t-il.
— Non, pas du tout, soupirais-je en insistant légèrement. Et on fait quoi pendant ces quelques heures ?
— Viens-là, toi, fait-il en appelant un chat qui passe dans nos environs.
Ça y est, j'ai perdu son attention. J'en conclu qu'un chat errant est plus divertissant que moi. La petite bête ronronne en se frottant à ses jambes pendant qu'il laisse ses doigts traîner pour le caresser.
— Si je pouvais, je te ramènerais, déclare-t-il en le prenant sur ses genoux.
Chat errant : 1 - Kisoku : 0
Après tout, les dernières où je suis allée chez lui ou chez Chifuyu, c'est leur chat que je suis allée voir en premier, avant eux, mais après leurs mères. Mon sens des priorités est un peu biaisé.
— Je soupire lourdement. Moi aussi, j'en veux bien un, fis-je en caressant la bête tigrée.
— Tu peux toujours essayer le plan chez ta mère, Kazutora s'en occupe quand t'es pas là puis l'inverse, souffle-t-il. Ou comme elle n'est pas là, tu l'impose et on voit combien de temps ça dure avant qu'elle ne le remarque.
— Je crois que je suis capable de le faire, rigolais-je.
— Tu disais quoi avant ?
— Ce qu'on allait faire avant le festival ? soufflais-je
— Il hausse rapidement les épaules. Je sais pas, on peut aller se promener, faire un tour en moto ?
— Je veux bien, soufflais-je.
— Et tu veux qu'on aille où ? Il dépose le chat au sol avant de se tourner vers moi.
— Je ne sais pas, surprends-moi, affirmais-je en l'embrassant sur la joue avant de me relever. T'es garé où ? demandais-je en lui faisant signe de me guider.
— Chez moi, affirme-t-il. Alors on va avoir besoin des casques, puis je suis venue à pied.
Je hausse les sourcils, surprise. C'est rare quand ils parlent d'eux, être une racaille et la sécurité ne sont pas très compatibles surtout dans l'imagination collective. Ça pour une surprise, c'en est une, il va m'emmener à l'autre bout du Japon, je ne suis pas sûre qu'on pourra être à l'heure pour profiter du festival, sauf si là-bas, mais j'en doute. J'ai vraiment hâte de voir.
Je le suis, connaissant le chemin vers son bâtiment.
— T'as des nouvelles du Valhalla, demande-t-il. J'ai pas pensé à t'en parler.
— J'en ai, et disons que j'ai été distraite le jour où je les ai apprises, me rappelais-je.
— Comment ça ? s'étonne-t-il.
Je m'arrête en plein milieu de la rue, un léger sourire niais sur les lèvres. Il se retourne me jugeant de haut en bas en se rapprochant.
— Il s'est passé quoi ? demande-t-il.
Il a l'air plus sérieux pendant que moi je deviens beaucoup plus légère et taquine.
— Il s'est passé ça, déclarais-je avec un sourire enjôleur.
Je l'attrape par le bras et l'attire contre moi, plaquant mes lèvres aux siennes, réclamant un baiser. Il est légèrement surpris par mon approche, mais juste après il prend le contrôle de la situation.
J'aime bien la Kisoku qui est prend en main les règles du jeu, celle qui provoque des choses comme ça.
— Toi alors, souffle-t-il en se reculant. Tu sais qu'il y a d'autre façon de faire, déclare-t-il avant de se retourner avant que je ne remarque le rouge qui s'empare de ses joues, mais trop tard.
Je reviens à sa hauteur, rapidement.
— Mais oui, j'ai des informations.
— Raconte alors, râle-t-il.
— Ok, déjà c'est particulier parce qu'ils n'ont pas de chef, affirmais-je.
— Comment ça ?
— D'après le gars que j'ai tabassé, leur second c'est Hanma, continuais-je. C'est lui qui gère le truc.
— C'est celui qui s'est battu avec Mikey ? demande-t-il.
— Ouais, c'est ça. Il y a un truc que je ne sens pas, avouais-je. Mais j'ai pas plus de piste qu'eux, soufflais-je.
— Et sur Kisaki, t'as rien ?
— Non, rien du tout, terminais-je.
— Ça me casse les couilles, râle-t-il.
Je le suis montant les étages du bâtiment.
— Bonjour madame Baji, déclarais-je en entrant.
— Je vais les chercher, ok, souffle-t-il.
— Bonjour Kisoku, comment ça va, ma grande ? demande-t-elle.
— Très bien et vous ? fis-je en retour.
— Comme d'habitude, affirme-t-elle avec un sourire poli. Je ne sais pas ce que sa réponse veut réellement dire, mais je préfère croire la véracité de son sourire. Keisuke m'a dit ce qu'il était arrivé, avoue-t-elle. Tu t'en remets ?
— Plus ou moins. C'est spécial, des jours ça va, d'autre non. Je dois apprendre à vivre avec, soupirais-je.
— C'est pas possible, il y a des cinglés partout, râle-t-elle. J'espère que ça ira.
— J'espère aussi.
— Alors, vous allez où comme ça ? fait-elle curieuse.
— Je hausse les épaules. Se promener, et je ne sais pas où, il faudra lui demander, affirmais-je.
— Alors, vous allez où comme ça, demande-t-elle en voyant son fils revenir.
Je soulève un sourcil interrogateur en le voyant déposer les casques et un sac à dos sur la table. Bizarrement ça devient plus concret la possibilité de traverser le Japon pour assister à un festival, mais je présume que ça va être quelque chose d'assez particulier.
Il ne répond rien, mais quelques secondes plus tard l'indique rapidement à voix basse à sa mère qui commence à afficher un sourire béa. Ses plans ne doivent pas être atrocement compliqués alors.
— Passez une bonne après-midi et soyez prudent, déclare-t-elle.
— Bonne journée à vous aussi, affirmais-je en sortant.
— Tiens, il me passe le casque et le sac.
— Alors, on va où ? demandais-je longuement.
— Tu voulais une surprise tu l'auras.
— Ok, je m'avoue rapidement vaincue, c'est moi qui l'ai demandé et je dois me contenter de ce que je sais.
Il attache rapidement ses cheveux dans une queue de cheval basse avant d'attacher la sous-gorge de son casque au niveau du cou. J'étouffe un léger rire en voyant la grimace qu'il tire.
— Quoi le grand Baji Keisuke ne veut pas être vu en train de porter un casque.
Il attrape le mien et me l'enfonce sur le crâne brusquement, laissant des mèches tomber devant mes cheveux.
— T'es au courant que peu importe où on va, ce ne sera pas la première ni la dernière fois que je n'en mettrais pas, soufflais-je en l'enlevant pour me recoiffer.
— Pas grave.
Je me mets à l'arrière de la selle en ajustant la jugulaire en attendant qu'il s'installe.
__________
Onjuku, Chiba
Milieu d'après-midi
Je commence à me douter de l'endroit où on va arriver, surtout après avoir passé plus d'une heure trente sur l'autoroute avant de prendre la sortie d'Onjuku. Je commence à ne plus tenir en place, à rester assise à attendre, je n'ai pas arrêté de me faire pincer la main parce que je tapais du pied sur l'appuie où il était posé.
Le paysage se dessine de plus en plus, laissant apparaître des plages noircies de monde. Je devine que c'est sur l'une d'elle qu'on va échouer.
Il accélère un peu plus, longeant le bord de l'océan.
— Alors, comme ça tu m'emmènes à la plage ? demandais-je. T'aurais pu me dire de prendre un maillot.
— L'eau est froide et de toute façon ça n'aurait plus été une surprise.
Il se gare au bord sur le parking d'une route un peu plus reculée que la principale avant de descendre. Je retire mon casque, recoiffant mes cheveux humides à cause de la transpiration dans un chignon.
— Tu viens, fait-il en me faisant un signe de la tête.
— J'arrive, soupirais-je en trottinant derrière lui pour arriver à sa hauteur. Pourquoi la plage ?
— Je sais pas, j'avais envie de conduire et ici c'est sympa.
Il attrape ma main et me tire à travers une petite colline à travers les herbes avant d'arriver sur la plage.
— Waw, soupirais-je. Il y a personne. Comment t'as fait ? demandais-je.
— Elle n'est pas accessible par autre part que cette colline, avoue-t-il. Voilà quoi.
— Je comprends mieux le sac. Franchement s'il n'y a que toi qui a ton maillot, c'est nul.
— Non, rien de spécial, il y avait que le cadenas, souffle-t-il.
— Mouais.
Je retire rapidement mes baskets et mes chaussettes, les abandonnant dans le sable, le sentant chauffer sous ma peau.
— Il ne reste plus qu'à voir si l'eau est vraiment froide, affirmais-je en me dirigeant vers les vagues.
— On va voir, ça, se précipite-t-il dans ma direction alors que je me raidis en sentant l'eau froide remonter sur mes chevilles.
Je cède en sentant son corps emporter le mien en arrière, nous entraînant tous les deux dans une chute. Un cri strident s'échappe de ma gorge en sentant l'eau froide me mouiller tout le corps jusqu'au cou. Pendant que lui se retrouve au-dessus de moi.
— Ça, criais-je. Ce n'était pas obligatoire.
— Il rigole légèrement, ne bougeant pas. Désolé, je ne pensais pas que tu tomberais.
— C'est ça, ouais, défends-toi comme tu peux, t'es un bâtard, râlais-je avant de me faire noyer par une vague.
Il me redresse vivement, me sortant la tête de l'eau alors que j'étais toujours bloquée sous son corps. Putain, je veux pas crever comme une merde, noyée sous une vague alors qu'il y a à peine à cinquante centimètres. Ce serait triste.
— J'avais vraiment pas prévu ça. Désolé Kisoku, souffle-t-il en m'aidant à me relever.
Malgré la chaleur qu'il y a, je dois avouer que l'eau froide est venue me rafraîchir, beaucoup plus que je ne le voulais, mais ça marche bien. Je soupire bruyamment, j'avais prévu de ne mettre que les jambes, mais maintenant, tous mes vêtements sont trempés, jusqu'à mes cheveux.
— Mouais, c'est pas agréable les vêtements mouillés.
— Je suis dans la même merde que toi, râle-t-il. Je pensais pas que tu tomberais.
— Et moi je pensais pas que tu te jetterais sur moi. Tu pensais faire quoi ?
— Ça, affirme-t-il avant de poser ses lèvres sur les miennes. Je pensais que ce serait romantique, souffle-t-il en passant un bras dans mon dos.
— Mouais, dis-moi que dans ton sac de Mary Poppins tu as des serviettes, demandais-je en me rapprochant.
— Peut-être, il hausse les épaules. Je te rapporte ça, fait-il avec un clin d'œil discret.
Pourquoi j'ai l'impression que même Baji a changé. Je sais pas trop comment l'expliquer. Mais il est plus attentif envers moi, je crois. Pas plus doux ou différent, attentif. C'est peut-être avec l'enchaînement sur les dernières semaines. Ma blessure, le Valhalla, le début de notre relation, la sortie de Kazutora, puis voilà. Je crois qu'on profite un peu du calme des vacances, ou avant qu'un élément perturbateur ne débarque.
Je suppose que Chifuyu et sa mère doivent jouer un rôle dans cette histoire.
— Attends, Baji, criais-je en me précipitant avant de sauter dans son dos.
— Putain, merde, déclare-t-il en attrapant le dessous de mes cuisses pendant que je passe mes bras autour de son cou. T'es en train de foutre du sable partout.
— Il fallait y réfléchir avant de me noyer.
— T'es en train de faire des conclusions rapides. C'était pas voulu, affirme-t-il.
— Ok, mais maintenant j'ai froid, râlais-je.
— Descends, ordonne-t-il calmement. Parce que moi aussi j'ai froid.
J'exécute sa demande, retrouvant le sable chaud au sol. Il sort des essuies de son sac avant de m'en balancer un en plein visage. Parfait, vraiment parfait. Je le déplie, imbibant l'eau qui collait encore à mon visage avant de passer au reste de mon corps;
— Je suppose que t'as pas pris des vêtements de rechange. Parce que là, franchement je sais pas ce que je te fais.
— Non, je n'avais pas prévu ça. T'allais faire quoi ?
Je sens mes joues devenir atrocement chaudes en le voyant retirer son T-shirt avant que je ne détourne le visage. Je n'avais pas prévu ça, je passe la serviette autour de mes épaules.
— Je sais pas encore.
Putain, c'est facile pour lui de retirer son t-shirt qui est trempé que moi le mien et de me retrouver en brassière.
— Retire un truc et laisse le sécher. Tu seras plus à l'aise, non ?
— Je hausse les épaules. Je sais pas, je suis pas trop fan de cette idée, avouais-je.
Il balance sa serviette sur le avant de s'allonger sur le ventre dessus.
— T'es au courant que j'ai déjà presque tout vu, souffle-t-il.
— Quand ça ? demandais-je surprise.
— L'été avant qu'on fasse tu sais quoi, souffle-t-il. T'étais venue à la plage avec nous, cette fois-là il y avait Emma et toi.
— Je m'en souviens, soufflais-je. Bref, je sais pas, il y a des choses qui ont changé.
Surtout le passage par la puberté, et les traces qu'elle a laissées sur mon corps. Et j'ai l'impression qu'il y a un monde différent entre se retrouver publiquement en maillot de bain et à l'inverse se retrouver en sous-vêtement.
— Et alors, tu m'as carrément montré ta cicatrice sans aucune pudeur. Je crois avoir vu plus que je n'en devais, avoue-t-il.
Le rouge me monte aux joues, très rapidement. Ok, c'est possible. Mais passer de meilleur à copain-copine doit sérieusement bouleverser mes hormones en ce moment.
— Il n'y a personne, sois tranquille et viens ici, souffle-t-il en désignant le sable à ses côtés.
Je passe rapidement en revu mes affaires mouillées. Mon T-shirt est assez fin et léger mais au moins il est long et couvre déjà la moitié de mon short. En suivant une certaine logique, mon choix est vite fait, c'est mon short en jean qui saute, au moins je suis tranquille.
Je le fusille rapidement du regard, mais il a déjà la tête tournée de l'autre côté. Je dépose la serviette au sol, déposant mon short dans un coin. Je vérifie que mon t-shirt couvre mes fesses avant de prendre la même position et de caler ma tête entre mes bras, espérons que ça sèche avec la chaleur qu'il fait.
— T'es au courant que ça va être chaud pour le festival, ce soir ? demandais-je. J'aime pas cette sensation de coller à cause du sel.
— T'inquiète pas, on est pas à une heure près, souffle-t-il en se redressant dans ma direction. Je peux te déposer chez toi, puis on y va après.
— Ok, on peut faire ça alors, affirmais-je lasse.
— Il y a quoi qui ne va pas ?
— Il y a rien Baji, ne t'en fais pas, soufflais-je.
— T'es sûre ? J'ai pas l'impression.
— Oui, ça va, ce n'est rien, continuais-je.
— C'est quoi "ce" ?
— Un adjectif démonstratif, ironisais-je.
— J'ai pas envie d'un cours. C'est quoi ?
— Baji, soupirais-je en rigolant nerveusement. C'est tellement nul que ce n'est rien.
— Alors pourquoi ça te gêne ?
— Laisse couler.
— Tu crois quoi ? Que je vais dire quelque chose ?
— Je sais pas, pourquoi pas ? J'en sais rien.
— Si je dis quelque chose, t'as le droit de le balancer à ma mère et elle s'occupera de me gronder, affirme-t-il en rigolant légèrement.
— En grandissant, j'ai comment dire... hésitais-je. Eu des vergetures, fis-je rapidement.
— Il sourit légèrement, ne me dévisageant pas totalement. Et alors ? Tu crois que ça me dérange ?
— Je hausse les épaules. Je sais pas, j'ai entendu plein d'histoires et tout, donc...
Je fais glisser du sable entre mes doigts, jouant distraitement avec.
— Allez viens-là, soupire-t-il en me collant. J'ai peut-être pas de vergeture, mais presque une vingtaine de centimètres en un an et demi, ça te change, souffle-t-il.
— Merci de ton honnêteté, Keisuke, soufflais-je. Ça me rassure.
— T'en fais pas, il m'embrasse rapidement sur le bout des lèvres avant de reprendre sa position initiale. C'est pas quelques traits violets qui vont me faire peur.
— J'essaye de sourire plus légèrement. Alors c'est quoi qui te fait peur ? demandais-je avec un ton qui se veut ironique.
Est-ce qu'ils sont trop mimi? Parce que j'en ai vraiment l'impressions.
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