Dédié aussi à Malo_04 qui n'a pas arrêté de me soutenir tout au long de mon écriture sur Wattpad, merci bcp bcp!

Je m'appelle Winter, car je suis née en plein hiver.

Pourquoi je répète cette information maintenant? Car c'est la seule dont je suis sûre.

Je ne sais pas où je suis.

Mes paupières sont fermées depuis hier, et je ne veux pas les ouvrir.

Je distinguais quelques voix familières de temps en temps, mais je n'ai pas encore la force de les discerner.

J'essayais de collecter encore plus de mémoires sur ce qui vient d'arriver.

J'ai un frère, Marc, que j'ai remplacé dans l'armée.

Ce dernier mot me donna des frissons.

Je me rappelais encore..

Il y avait de la neige, du froid, un garçon que je connaissais; puis un avion, une petite fille..

Puis un choc sourd..

Je revis le même instant une fois, et je jaillissait de mon demi-sommeil en sursaut.

Affolée, je lançais des regards égarés autour de moi. Puis je me calmais au fur et à mesure.

J'étais dans la petite pièce serrée servant au coffre d'un camion pour rassembler la nourriture et quelques bagages.

"-Au moins ils ne m'ont pas abondonnée.." je murmurais entre moi-même.

Soudain, je remarquais une paisible présence qui se tenait à côté de mon matelas tout le temps.

"-Chris?" Je demandais à voix faible.

Il était plus pâle que d'habitude, et toussait avant de prendre la parole.

"-J'avais.. essayé de te rejoindre mais je.. n'ai pas pu."

Je n'avais pas oublié comment il s'est élancé derrière moi avant de sombrer par-terre.

"Oui" je murmurais en baissant la tête, ne sachant quoi répondre.

Un moment de silence embarrassant enveloppa nos alentours, quand il le rompit en disant:

"-Tiens! Tu avais fait tomber tes affaires de ton sac-à-dos; je te les ai apportés". Il dit en me tendant mon sac.

Je le remercie, puis je remarque le grand sourire qui s'affichait sur son visage.

Avant de lui demander pourquoi, il devina ma question et me répondit:

"-Tu la gardes encore.."

Je ne le comprenais pas.

"-Qu'est-ce que tu veux dire?"

"-La natte. Nos deux cheveux, il y a une dizaine d'années."

Bien sûr! Je l'avais dans mon sac.

L'idée qu'il a su que je gardais cet objet enfantin me rendu rouge de honte. Je faillis me suffoquer, mais avant même d'inventer un mensonge à ce rapport, je ne sais par quelle étrange puissance sa main se glissa dans la mienne, il la prit vers ses lèvres et l'effleura gentiment, tandis que mon coeur palpitait, avant d'y placer un doux baiser chaleureux.

Il la tenait encore, mais la chaleur que son geste me donnait, l'embarras que je ressentais ou peut-être par peur de s'attacher à quelqu'un, je finis par reprendre ma main de son emprise.

Son visage qui était illuminé, semblait d'un coup triste et brisé.

"-Désolé..il ne fallait pas.. euh." il marmonna avant de quitter la pièce en se dépêchant.

Étrangement, je ressentis des frissons après que Chris soit sortie.

Peut-être que c'était le froid..

"-Trop naïve, ce garçon qui pense qu'on peut retrouver l'amour dans la guerre, tu penses pas?"

Les mots du général Reinold firent entrée avec lui.

"-Oui, trop naïve." Je murmurais.

"-Tu es libre de tes obligations militaires aujourd'hui, soldate Davis. Reposes toi un peu, tes pieds sont pleines de brûlures."

C'est vrai. Je soulève le matelas un peu pour regarder mes pieds mais je le remets sur eux aussitôt. Je ne pouvais même pas me regarder.

Reinold se dirigeait vers la sortie, quand il s'arrêta et se retourna vers moi une autre fois, cette fois pour me dire:

"-C'était un acte très courageux de ta part, Winter."

Ce qui me laissait ébahie, étant la première fois qu'il m'appelait par mon prénom.

Ses yeux me fixèrent pour un moment, ses yeux d'un brun clair de nature sauvage, effrayant d'habitude mais attirants tout d'un coup.

Il esquissa un petit sourire de coin; qui produit un frisson parcourant mon corps tout entier, puis quitta la pièce.

Le lendemain, je retournais à mes devoirs militaires auprès des autres soldats.