chapitre 2
Mélodie s'enfouit dans mes bras, et je lui bouche les oreilles pour ne pas entendre la gifle qu'a donné Père à Marc, et qui me fit sursauter.
"-Tu passes ton temps aux bars à boire et parier! Tu te fous de tes responsabilités ou quoi? Tu es l'homme de la famille maitenant."
Marc se tenait droit, sans un mot, inexpressif.
"-Réponds-moi quand je t'adresse la parole!" Vociférait Père, en lui lançant une autre gifle, qui faillit lui perdre l'équilibre.
"-Anthoine, ça suffit." Rétorquait Mère au bout de larmes.
"-Je t'ai déjà répété que je demanderai la grâce du général et quelqu'un d'autre partira à ta place."
"-Quelqu'un d'autre.." repetait Marc, pensif.
"-Oui, tu as le droit de refuser. Tu es le fils d'un colonel après tout."
Dis Père, avec un pincement de fierté.
"Ex-colonel" je lui recrifiais dans ma tête.
"-Chris n'est pas un fils de Colonel." Réclama Marc.
"-C'est quoi le rapport?" Se demandait Père.
"-Il a reçu aujourd'hui la lettre d'envoi. Rejoidre les Nazis aussi." Répond-il amèrement.
Je détournait le regard de ma soeur vers lui, étonnée.
"-Quoi? Mais Chris ne peut pas.. il est.."
"-Oui père. Il est.."
Chris était le seul ami de Marc.
Quand on a sept ans, les filles fréquentent les écoles de jeunes infirmières pour se former dès le plus jeune âge.
Lors de mes sept ans, mes parents m'ont envoyée avec Marc pour mon premier cours avec les autres filles du village.
Marc, n'étant point garçon sage, me quitta avant arriver à l'école; histoire de chasser un oiseau avec ses amis.
Gamine de sept ans, frêle et apeurée, je marchais seule quand mes pieds tombèrent sur un énorme trou terrestre et je me retrouvais engouffrée dedans.
Prise de panique; je pleurais.
L'ombre d'un arbre, ou le simple croissement d'un corbeau faisaient sursauter mon coeur.
Quand j'entendis les pas de quelqu'un s'approcher, je manquais m'étouffer, et je redoutais que ça soit la silhouette de mon père, furieux contre moi.
Mais, contre toute attente, la petite tête d'un gamin de mon âge apparrut derrière les bûchers.
"-Salut." Dis sa voix, petite et gaie.
"-S'il vous plait, aidez-moi." je répondis en sanglots.
Sa mine reprit un air triste et il répondit:
"-J'aurais bien voulu, mais je ne peux pas courir jusqu'au village. Le médecin dit que je suis très fragile de santé."
"-D'accord.." je m'enfouis la tête encore entre mes deux mains pour pleurer, quand j'entendis un bruit de sa part.
"-Qu'est-ce que vous faîtes?" Je lui demande, étonnée de le voir essayer de glisser dans le trou.
"-Si je ne peux pas t'aider, je peux quand-même te rejoidre là-dessus."il répondis joyeusement, puis se laissa tomber à coté de moi.
Il se gratta le dos.
"-Aïe. Ça fait mal." Toujours aussi heureux..
"-Vos parents ne s'inquièteront pas?" Je lui demandais
"-Non." Il dit tristement.
Je ne cherchais pas à savoir la cause.
Il fixait le ciel, tandis que je le regardais.
Ses yeux reflétaient un bel éclat bleu de la lune, et ses cheveux semblaient si doux, que je ne pouvais m'empêcher de les toucher.
Sa tête s'alourdissait un peu sur son épaule, et j'ai eu l'impression qu'il dormait. Il était si près que j'ai eu l'impression que nos cheveux s'étaient entremêlés.
Alors, je pris l'une de ses mèches, et commençais à faire une natte avec l'une des miennes.
Son blond uniquement pâle formait un magnifique contraste avec mes cheveux en jais; que je contemplais mon chef-d'oeuvre avec admiration.
Soudain, je fus ébahie à le voir redresser son dos et tirer un petit couteau de ses poches; lequel il utilisa pour couper la petite natte et me la fourrer dans les mains.
"-Désolée..." je dis, en croyant qu'il n'a pas aimé.
Mais il souriait.
"-Tu n'as pas à t'excuser. J'ai beaucoup aimée; alors je te l'ai offerte comme cadeau."
"-Euh.. je vous remercie."
"Je m'appelle Chris." Il dit.
Je le regardais simplement.
"-Tu n'as pas de nom?"
Timide que j'étais, je ne pouvais répondre à la plus simple question sans m'étouffer.
Heureusement, les appels de ma Mère venaient de loin pour me sauver.
"Winter! Où es-tu? Winter!"
"-Alors c'est Winter.." il dit en me souriant.
Je hochais la tête.
Mes parents, quelques voisins et Marc arrivèrent et nous firent sortir du trou.
"-Comment as-tu fini dans cet endroit?" Demanda père.
"Je l'avais priée de jouer avec moi; et on est tombés ensemble ici. C'est de ma faute, Monsieur." Dit Chris sans hésiter.
Mes parents crurent son histoire, mais Marc lui jetait des regards redoutables.
Avant que je m'éloigne avec ma famille, je cherchais à voir l'enfant aux cheveux pâles une dernière fois, mais il avait disparu.
Le lendemain, Marc le rencontrait au village, et se prit d'amitié pour lui instantanément.
Mais Chris ne pouvait pas survivre un jour dans cette guerre, et tout le monde croyait que grâce à une lettre de son médecin; il sera épargné.
On avait tort..
Le reste de la journée se déroulait calmement.
Au soir, Marc rentrait avec un journal sous le bras.
"Les premières lignes des Nazis arrivent à conquérir plusieurs terres Soviètes, et Hitler réclame les autres armées pour Stalingrad"
Les autres; c'est nous...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro