Chapitre 1
21 Octobre 1942
Depuis Juillet, l'armée Nazi franchissait la ville Soviétique, Stalingrad. Entre les forces de l'USS et celles du troisième Reich; Hitler et ses alliés..
Voici un brin d'humanité, qui a su survivre à Stalingrad.
Pdv Winter
Père rentrait en ôtant ses gants trempées de neige.
Il n'est que Novembre; l'hiver s'avère beaucoup plus long que d'habitude cette année.
Mère a une expression paniquée:"Tu ne l'as pas trouvé?".
"Non." Il répondit d'un ton sec.
"As-tu interrogé ses amis? Ken, ou Nelson, peut-être? Il se peut qu'ils l'ont vu.." elle continua sur le même ton.
Mais père n'était guère de bonne humeur pour ses questions.
"Je t'ai répondis que non! Personne ne l'a vu depuis ce matin. Il doit sûrement être dans la ville, car mon fils n'est pas si idiot de s'enfuir dans les bois en ce temps!" Il gronda.
"Pourquoi se disputent-ils?" Demanda Mélodie, ma petite soeur, en s'enfuiyant dans mes bras.
"Parce que c'est ce qu'ils font toujours." Je répondis froidement.
Puis je me levais, et attrapait mon blouson que je mis sur moi d'un geste.
J'ouvrais la porte.
"Où vas-tu?" Demande ma mère, interloquée.
"Je sais où il est." Je répondis en sortant rapidement.
"Winter! Reviens!" Je les entends m'appeler.
Mais je courais déjà loin de la demeure.
Les flocons de neige s'entassaient ça et là, mais à vrai dire, Marc et moi sortions quand il y en avait pire.
Seulement, il faisait déjà nuit maintenant.
Après avoir fait mon trajet de course de cinq minutes, je suis à la lisière du bois, et je distingue de loin une maigre lueur de lumière.
Chez ses amis, elle disait..
Elle ne connait vraiment pas son fils.
En plus, Ken, Nelson et les autres ne sont que ses fréquentations.
Marc n'avait qu'un seul ami, Chris, auquel il confiait sa vie.
Bon, il en a un au moins..
Mon père avait tort aussi, son fils n'était peut-être pas si stupide pour aller au bois à cette heure, mais il était belle et bien si capable et désespéré pour s'y réfugier.
Mais ne ferai-je pas la même chose si, à dix-sept ans, je devrais m'en aller faire la guerre aux dépends du pays qui m'a depuis toujours colonisée?
Je marche envers lui en frôlant doucement les brins d'herbe, en essayant de ne pas le déranger dans sa vague platonique reflexion.
"-Je sais que tu es là." La voix de mon frère frôla mes oreilles, semblable à celle de la douce et froide bise.
Je ne répondis rien, mais m'approcha et m'assis sur le rocher à côté de lui.
Marc et moi étions meilleurs amis depuis notre naissance. Il me dépassait d'âge d'une minute, mais il faisait déjà quelques centimètres de plus que moi.
"-La semaine prochaine on aurait nos dix-sept ans, petite soeur." Il rompit le silence doucement.
"-Et on aurait un beau travail." Je répliquais ironiquement.
Il ne dit rien. Je continuais:
"-Tu sais, tu peux toujours ne pas y aller. Ne pas rejoindre l'armée. Tu es le fils d'un colonel, on t'accordera cette grâce."
Il esquissa un petit sourire triste, et continua de fixer hagarement quelque point inexistant dans l'horizon.
"-Ça ne changerait jamais, n'est-ce pas?"
"-Quoi?"
"-Ce cycle qui se répète. On travaille pour eux, on fait la guerre pour eux, on meurt pour eux, ceux qui vivent d'entre nous sont renvoyés chez eux avec une médaille d'honneur qui perds ses couleurs avec le temps et l'abandon. Tu penses que je veux finir comme père, isolé et qui rouille dans ce vieux village meprisé, après avoir servi toute sa vie en défendant un gouvernement infâme?"
"- Je pensais que tu rêvais de t'installer et bâtir une famille.."
"-Oui.. Dans un autre univers que celui-là." Il murmura.
D'entre nous deux, Marc était le plus idéal à être un parent. Je l'imaginais dans un instant, une jeune épouse accrochée à son bras et deux enfants en train de courir autour de lui.
J'aurais bien voulu le remplacer..
"-On est tous destinés a mourir." Je dis, dans l'ombre d'un instant.
"-Oui, mais pas de la même manière."
"-On mourra tous les deux à la guerre." Je répliquais toujours.
"-..toi, en sauvant des gens. Moi, en tuant d'autres."
Il avait raison. Je ne savais pas exactement ce qu'il ressentait; mais je sentais un pincement de jalousie, ou peut-être d'amertume dans ses paroles.
"-Quand on était enfants, tu parlais toujours de devenir médecin." Je me remémorais.
"-Quand on était enfants..." il soupira, comme si cela faisait une éternité depuis qu'on était gamins.
Le vent chantait toujours nostalgiquement, avec des flacons de neiges qui frôlait mon nez.
"-Tu penses qu'on aurait la victoire de cette bataille?"
"-Tu veux dire si 'Hitler' aura la victoire, je lui rectifie. Et non, je pense que pas."
"-Sais-tu ce que deviendra l'Allemagne, si on perd?"
Les yeux de Marc prirent un air triste et douloureux en parlant.
Je le regardais, en cherchant des paroles réconfortantes.
"-Rentre, Winter. Les parents vont s'inquiéter. Je rentrerais demain matin, avant que Père ne se réveille."
Je savais que c'était meilleur de le livrer à ses pensées, donc je rebroussais chemin.
Je marchais en frissonant, quand soudain, une ombre me surprit de près. Je me retournais par reflexe, pour voir la silhouette ébahie d'une fille de mon âge.
"Euh.. pard.. on" elle murmurait dans son écharpe mouillée.
Je reconnus cettd voix de jeune gamine fragile et innocente.
"-C'est toi, Lise?" Je lui demandais.
Elle tremblait, comme une feuille d'automne exposée au vent, et essayait d'essuyer ses pleurs glacés.
"J'ai une.. faveur.. à te demander. Je te supplie" elle continuait en hoquetant.
"-Qu'est-ce qu'il t'arrive, parle!"
Elle prit mes mains soudains, s'inclina devant moi et les baisa en répétant:"-Je veux remplacer ton frère. S'il te plait aide-moi!"
Eh oui! J'avais totalement zappé que cette pauvre créature était folle amoureuse de Marc. Mais qu'elle veuille le remplacer, elle, qui ne sait même pas se tenir debout dans la forêt?
Je regardais cette forme humaine, puis une idée heurta ma pensée, et manqua de me faire perdre l'équilibre.
Je relevais sa tête, et dis:"-Ne te gêne point. C'est réglé. Marc n'ira pas à la guerre."
Elle me regardait, ébahie.
"-T'es sûre?"
"-complètement. Je t'assure. Maintenant rentre chez-toi." J'essayais d'esquisser un sourire.
Elle me regarda encore un instant, marmonna des remerciements inintelligibles, puis s'enfouit.
Je ne perdais pas mon temps, et je m'avançais pour ne pas m'attarder encore. J'ouvrais la porte de la maison, quand je remarquait une autre ombre de loin.
Ses yeux luisaient comme des brasiers, mais je ne put l'identifier.
Peu importe, maintenant, ma décision est déjà faite.
Marc ne fera jamais cette guerre, c'est moi qui irait vers Stalingrad..
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