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Chapitre 7

-Vous sortez de quoi ? questionna Ambre en rejoignant ses amis au centre de la cour.

-Anglais. répondit Mathéo. Et toi ?

Sarah n'écoutait pas vraiment. Elle ne cessait de jeter des coups d'œil autour d'elle pour voir où se situait Thomas. Un garçon immense et extrêmement fin l'avait intercepté avant qu'il n'atteigne Sarah. Pourtant, la jeune fille captait ses regards. Elle craignait à tout instant que la discussion entre Simon et Thomas se termine. Elle savait qu'alors, Thomas se précipiterait vers elle et tenterait encore de lui inculquer son histoire de gardien.

-Sérieusement, il devrait le renvoyer. Je ne comprendrais jamais pourquoi ils embauchent des profs incompétents. disait Ambre quand Sarah se reconnecta à la conversation de ses amis.

-Qui ça ? interrogea la jeune fille.

-Le prof de Maths. expliqua Ambre. Tu écoutes pas ou quoi ?

-Désolé, je pensais à autre chose. Qu'est-ce qu'il a fait ?

-Rien justement, c'était le bordel en cours, tout le monde parlait dans son coin. Jordan et Victor ont commencé à s'envoyer des insultes.

-Je croyais qu'ils étaient potes. s'étonna Sarah.

Une bête discussion sur les potins du lycée apparaissait comme un excellent moyen de se détendre.

-Victor est tombé dans un ravin la semaine dernière à cause de Jordan. Il s'est foulé le poignet et Jordan s'est foutu de sa gueule. Il n'a pas apprécié. raconta Ambre.

Ses camarades intégrèrent l'histoire. Sarah en oublia de surveiller Thomas.

-Bref, si on apprend un seul truc en maths, cette année ce sera un exploit ! reprit Ambre. Et vous, l'anglais ?

-La prof est bien mieux. sourit Mathéo. Mais, on a pas trop écouté le cours, Sarah ne faisait que de parler. Enfin, jusqu'à ce que la prof la reprenne. Je pensais qu'elle t'aimait bien mais là, elle a pas été très sympa. Je sais pas ce qu'elle a contre toi. C'est à cause de mardi ?

La concernée haussa les épaules. Elle ne voulait pas parler de ça. Elle s'apprêtait à changer de sujet. Cependant, Thomas choisit ce moment pour s'intégrer dans la conversation.

-Je vais aux toilettes. lança précipitamment Sarah.

Ses camarades , n'eurent même pas le temps de comprendre l'information qu'elle s'éloignait déjà.

-Reviens Sarah !

La jeune fille allongea le pas.

-Je veux juste t'expliquer, je vais pas t'enlever.

-Tu es en train de rêver, tu es en train de rêver. tenta de se persuader l'adolescente.

-Sarah, affronte-moi, regarde-moi en face et ose me dire que tout est faux.

-Tout est faux. pensa la jeune fille pour elle-même. Cependant, la voix dans sa tête prit ça pour elle.

-Pas comme ça, en face, les yeux dans les yeux.

Sarah arrivait devant les toilettes.

-Si tu ne reviens pas immédiatement, tes amis sauront à propos de Neige. Oh, tiens, Simon, viens de nous rejoindre, il va savoir lui aussi.

Sarah s'arrêta. Elle ne pouvait pas encore prendre le risque de désobéir. Elle n'avait aucune envie qu'Ambre, Mathéo et Simon apprenne qu'elle gardait un doudou. Elle ne dormait pas avec, loin de là ! Mais, parfois, quand elle manquait de tendresse...

Elle jeta un coup d'œil vers son groupe d'amis. Simon discutait effectivement avec Thomas, Mathéo et Ambre. Sarah soupira et céda. Elle fit demi-tour et capta le sourire de Thomas alors qu'il n'avait même pas levé les yeux pour la regarder. Cela lui procura des frissons. Pourtant, ce sourire n'était pas menaçant. Il ne ressemblait pas non plus à un sourire satisfait. Il paraissait plutôt bienveillant et soulagé.

Dès que Sarah arriva à la hauteur du groupe, Thomas lui saisit le bras et l'entraîna un peu à l'écart.

-Merci. commença t'il. Tu ne nous facilites pas la tâche. Il ne faut pas que tu aies peur. On ne te veut pas de mal. On a peut-être été un peu direct mais...

-Stop, arrête. coupa Sarah. Je ne veux pas encore entendre tes conneries. Je n'en crois pas un mot. Tu es un gros psychopathe qui s'est renseigné sur moi. Vous avez voulu me faire une blague mais ça a assez duré. Je ne sais pas comment une prof peut être impliquée dans un truc aussi bête mais maintenant laissez moi tranquille, merde !

Sur ces mots, elle lui tourna le dos et rejoignit ses amis.

Thomas décida d'abandonner pour le moment. Il devait trouver une meilleure technique afin de surmonter le déni de Sarah. Les Féoracs avaient-ils bien fait de mettre Sarah sur la liste ?

***

-Sarah, les problèmes existent mais ce n'est pas une fatalité tu peux les régler.

La jeune fille balança le crayon qu'elle tenait en main et se leva précipitamment. Elle n'en pouvait plus. Entre ses exercices de physiques auxquels elle ne comprenait rien et les pensées d'origine inconnue qui se bousculaient dans sa tête, la jeune fille ne se sentait plus capable de rester assise là une seule seconde. Sarah descendit les escaliers d'un pas décidé et ouvrit avec fracas l'entrée du garage. Elle enfila rapidement un pantalon étanche et une veste, prit ses skis puis sortit. La porte claqua derrière son dos alors que ses poumons se remplissaient d'air frais. Sarah inspira au rythme de la neige qui craquait sous ses pas. Devant elle, l'adolescente contempla le tapis immaculé. Une couche de trente centimètres recouvrait désormais le sol, grâce aux précipitations de ces derniers jours. Sarah laissa tomber ses spatules, resserra ses chaussures et enclencha les fixations. C'était un geste simple, mécanique, aussi habituel que d'aligner des pas mais elle l'adorait.

La jeune fille descendit la pente, formant une unique trace sur le tapis neigeux. Ses skis glissaient, ses jambes ondulaient, ses yeux se promenaient sur les montagnes et le vent froid frappait son visage car elle avait oublié de prendre son masque. Peu à peu ces sensations et ces gestes familiers envahirent son esprit, chassant ses pensées. Elle se sentait bien, libre, juste elle et la montagne.

Sarah atteignit rapidement l'arrêt de bus, qui permettait de remonter chez elle ou de se rendre à la station. L'adolescente ne savait pas encore de ce qu'elle comptait faire. Elle se déchaussa pour attendre le véhicule. Quand elle enleva ses skis, ce fut comme si un poids s'abattait sur son cœur. Elle perdit sa sensation de liberté et retrouva un esprit tourmenté dont elle n'arrivait pas à capter les pensées. Ne se sentant pas prête à faire de nouveau face à l'émergence de ces "messages" étranges, la jeune fille laissa défiler les arrêts et sortit seulement à Morillon.

Elle emprunta les télécabines, où il restait peu de touristes, puis se retrouva enfin sur le domaine skiable. L'urgence de la situation était perceptible quand elle enfila ses skis. Le vide dans son cerveau se fit de nouveau tandis qu'elle dévalait les pentes.

Le ski est un moment privilégié pour réfléchir. Les mouvements s'enchaînent, presque automatiques et l'esprit se retrouve libre de creuser, calculer, méditer, choisir,... Mais Sarah préférait se concentrer sur ce qu'elle voyait, sur les bruits, l'odeur, les sensations. Les sens avant l'intelligence, les sens plutôt que l'imagination. Ne penser à rien, juste glisser.

Et ça fonctionnait. Les brumes sur son esprit se dissipaient, ses pensées apparaissaient plus clairement, devenaient plus cohérentes. Grâce au ski ou à ses gardiens qui la laissaient tranquille ? Malheureusement, Sarah n'en profita pas pour analyser ou trier ses réflexions. Elles restèrent là, cachées derrière le bruissement de la neige, la piqûre du froid, l'éclat du soleil, la majesté des montagnes, le souffle et la caresse du vent, la chaleur des muscles, l'odeur des sapins, celle du froid et celle de la crêperie que Sarah dépassa.

Après une demi-heure de ski, la jeune fille dût redescendre en bas de la station. Elle voyait déjà les pisteurs apposer leurs panneaux "fermés".

De retour chez elle, Sarah fila sous la douche.

Une dizaine de minutes plus tard, la demoiselle redescendit, ses longs cheveux châtains dégoulinants dans son dos. Elle s'installa sur le canapé, avec un chocolat brûlant pour la réchauffer. Quand elle l'alluma, la télé se trouvait sur une chaîne d'infos en continu. Elle diffusait les images des récents incendies que les pompiers peinaient à maîtriser. Sarah zappa. D'habitude elle regardait peu la télévision. Comme à cette heure, il n'y avait aucune émission de sport qui l'intéressait, elle bascula sur le replay. La jeune fille finit par opter pour un épisode en français d'une série déjà vue en VO. Elle trouva le doublage horrible. Alors qu'elle se détendait au fond du canapé, en grimaçant à chaque fois que les personnages parlaient, des pensées qui ne semblaient pas lui appartenir (et pourtant, il ne pouvait en être autrement) revinrent la tourmenter.

-Au lieu de ne rien accomplir, Sarah, réfléchis. Tu dois écouter tes gardiens. Tu ne peux pas continuer à ignorer les problèmes. Tu as en toi de quoi les régler alors agis !

A l'écran, le personnage principal brandissait une épée, prêt au combat.

-Conduis-toi comme ces héros que tu adores. Assume, fais-toi aider, tourne toi vers le bien. Thomas et Mme Henry sont là pour t'épauler. Retourne les voir !

Une famille et des amis entouraient le héros alors que le méchant, qui concentrait tous les pouvoirs, apparaissait.

-Sarah, écoutes-les ! C'est super important !

La jeune fille inspira profondément. Ce qui se passait à l'intérieur de son cerveau commençait à lui faire peur.

-Tout va bien, ce ne sont que tes pensées. Tu t'imagines des trucs.

-Non, en fait ce ne sont pas tes pensées. C'est nous, tes gardiens, personnifiés sous la forme de Thomas et Mme Henry. Maintenant acceptes ce qu'on t'a expliqué et écoutes nous car tu dois encore savoir plein d'autres choses.

La jeune fille éteignit la télé, elle n'arrivait plus à se concentrer dessus. Peut-être que toute cette magie fictive lui brouillait la tête.

-Ca n'a rien à voir avec la magie et ça n'a rien de fictif. Les voix que tu entends sont réelles, la télé n'a aucune incidence sur ça.

Sarah monta les escaliers en essayant de réfléchir à autre chose. Elle se mit à chanter dans le but de faire taire ses pensées mais elles étaient plus fortes :

-Sarah, écoutes, tu n'as pas seulement deux gardiens qui te poussent vers le bien. Tu as aussi des capacités que nous devons t'apprendre à exploiter. Pour ça, tu dois accepter l'évidence.

L'adolescente essayait de se calmer, de se rassurer mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer des micros ou des oreillettes implantées à son insu. La minute suivante, elle se voyait enfermée dans un asile, son cerveau devenu défaillant.

-Ne paniques pas, c'est beaucoup moins grave que ça.

La jeune fille se mit à trembler, elle s'assit sur son lit et se prit la tête entre les mains. Les messages continuaient d'affluer à son cerveau mais elle avait de plus en plus de mal à les analyser. Un étau se resserrait à la fois autour de sa gorge et dans sa tête. Sa respiration devint irrégulière.

-Je suis en train de devenir folle ! s'alarma t'elle.

Sarah se sentait si seule, si perdue. Elle ne pouvait parler à personne de ces derniers jours : elle n'était pas du genre à se plaindre auprès de ses amis. Peut-être aurait-elle pu se confier à Louane mais celle-ci se serait tournée vers Thomas. Il était hors de question de dire quoi que ce soit à Pierre : Sarah ne s'estimait pas proche de son père. Quant à sa mère, elle se trouvait presque tout le temps collée à lui depuis son retour.

-Simon... murmura la jeune fille en attrapant Neige, son doudou qu'elle gardait caché au fond d'un tiroir. Seul son frère connaissait l'existence de l'oursonne. Mais il n'était pas là. Sarah aurait tellement voulu lui parler de ces voix, de ces personnes qui savaient tout d'elle. Il aurait réussi à trouver une solution, à lui faire oublier, à la faire rire. Il lui manquait tellement. Sans lui la maison paraissait vide. Il n'était pas là pour lui crier de se dépêcher derrière la porte de la salle de bain le matin, ni pour lui griller des tartines, pour partager avec elle ses commentaires sur les profs ou l'aider avec ses devoirs, pour la devancer de plusieurs secondes lors d'une course en ski ou la regarder partir courir alors que lui déjeunait face à la télé avec sa tête endormie. Ils ne s'installaient plus tous les deux devant des programmes à la con en se racontant leurs journées. Il n'était pas là pour lui faire des câlins par derrière alors qu'elle détestait ça.

Des larmes se glissèrent dans les poils blancs de l'oursonne que Sarah serrait très fort contre elle.

-Simon... pleurait la jeune fille avec l'espoir de voir débarquer le sourire pétillant de son grand-frère.

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