Chapitre 26
-Vite, vite, les menottes ! fit Benoît en commençant à retirer celles de Charlie.
Manifestement le crochetage de menottes faisait partie de la formation dispensée à l'école des Stackjans car Sébastien retira rapidement celles de Sarah tandis que Kyllian et Evan se libéraient tous seuls.
-Dès qu'ils entrent, on les assomme. Ensuite, Sébastien récupère les clés sur le meuble du salon et nous on file vers l'entrée, rappela le chef d'équipe.
Ils attendirent, tendus, pendant les deux minutes les plus longues de la vie de Sarah avant que la porte de la cave ne se rouvre. Dès qu'Oscar fut entré, Benoît l'attrapa. Il lui plaqua une main sur la bouche pour l'empêcher d'hurler et Evan lui donna quelques coups bien placés qui le mirent KO.
-Merde, l'autre n'est pas là. pesta Sébastien à voix basse.
-Tant pis, on file. décida Benoît après avoir menotté Oscar.
Tous le suivirent à travers la maison. Sarah regarda avec inquiétude l'escalier qui montait à l'étage, terrifiée d'y voir surgir Claudia. Le plan du rez-de-chaussée se dessinait dans la tête de Sarah à mesure de leur progression silencieuse. Plus que quelques pas et ils atteindraient le seuil du salon, en face duquel se trouvait la cuisine. Soudain, la porte de celle-ci s'ouvrit et László en sortit, un couteau dans les mains. Il tourna son regard vers eux. Les Stackjans couraient déjà comme des dératés, au mépris de toute discrétion. Le temps que le criminel réagisse, le groupe avait dépassé la cuisine. Ils atteignirent vite la sortie.
-J'ai pas eu le temps de prendre les clés de la voiture ! cria Sébastien.
Personne ne pouvait lui en vouloir, il se serait fait coincer et charcuter par László. Cependant, les Stackjans se trouvaient désormais en très mauvaise posture. Ils continuèrent de courir le long de la rue, bordée de maisons toutes identiques.
-On pourra peut-être se cacher dans le parc ! lança Jules, le bras tendu.
En effet, un petit parc bordé d'un bois apparaissait au bout de la rue.
***
László n'était pas très sportif. Il savait qu'il ne réussirait pas à rattraper les prisonniers en leur courant après. Aussi, dès qu'ils passèrent la porte d'entrée, le criminel retourna à l'intérieur du bâtiment pour prendre les clés du fourgon. Claudia descendait les marches au pas de course, alertée par les cris.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? hurla t'elle en faisant claquer ses chaussures sur les marches en bois.
-Ils se sont enfuis.
Cette information déclencha les cris et les insultes de la femme. László l'ignora et grimpa dans le fourgon pour continuer la poursuite. Les fugitifs avaient disparu mais l'homme les avaient vu partir en direction du parc. Ce dernier était théoriquement interdit aux voitures mais il était physiquement possible d'y rouler avec la camionnette. László n'allait pas se priver. De toute façon, respecter les règles ne faisait pas parti de ses habitudes.
***
A quelques kilomètres de là, les agents chargés de faire respecter les règles se trouvaient hors service. En effet, les trois quarts des policiers du commissariat se reposaient sur le sol, endormis par leurs deux collègues Stackjans. Le lieu avait été réquisitionné comme salle d'interrogatoire des pyromanes. Cependant, les méthodes des Stackjans différaient de celles de la police.
-Ah, Nicolas Barry ! Vous pouvez remercier votre cher directeur de communication sans qui vous ne seriez pas là, commença une femme en entrant à l'intérieur de la cellule du chef des pyromanes.
-Eric ! rugit le criminel.
La Stackjan de 25 ans sourit face à cette réaction prévisible. Elle tenta de pénétrer dans le cerveau de Nicolas mais, comme elle s'y attendait, elle se heurta à un mur : l'esprit de l'homme était fermé par ses deux influenceurs. Ne voulant pas prendre de risque, elle décida de se contenter de techniques d'interrogatoire plus traditionnelles.
-Autre nouvelle qui ne devrait pas trop vous réjouir : nous avons stoppé vos bombes, bluffa t'elle.
-Vous mentez, accusa le criminel. Nous ne sommes que trois à savoir comment déprogrammer les explosions et vous n'avez pas encore interrogé mon ami tandis que l'autre court toujours.
-Comment pouvez-vous être aussi sûr de vous ?
La femme s'avança lentement vers le criminel et prit appui sur la table face à lui. Son visage restait impénétrable, concentré. Des vies reposaient sur ses épaules, de même que l'arrestation des derniers criminels. Son désir immédiat était de cerner l'homme devant elle. Comment le faire parler ?
-Si vous croyez que je vais vous révéler qui sont les deux personnes qui détiennent cette info, vous pouvez vous brosser, railla Nicolas Barry avec un sourire mauvais. Il eut le culot de se balancer sur sa chaise.
-Sachez que nous avons des informaticiens et des démineurs très performants.
-Aussi performants que soient vos informaticiens, ils viennent juste de récupérer la commande de contrôle des bombes. Et vos démineurs n'ont pas eu le temps d'atteindre les centres d'accueil à moins d'être capable de télétransportation.
Le criminel se révélait moins bête qu'on pouvait le penser au premier abord.
-Ils étaient déjà sur place, affirma la Stackjan. Habituée des interrogatoires, elle ne se laissait pas impressionner facilement.
-Eh bien, si vous avez déjà désactivé les bombes, pourquoi êtes-vous ici en train de me cuisiner ? Sérieusement, vous pensez que je vais lâcher des infos si vous me faîtes croire que mon plan est tombé à l'eau.
-Je vous rappelle que vous êtes actuellement au fond d'une cellule donc je ne veux rien vous faire croire. Votre ambition de dominer le pays est véritablement partie en fumée.
-Mais des gens sont encore menacés de mort et il vous reste moins de deux heures pour les sauver, défia le malfaiteur, les bras croisés sur sa poitrine.
-Nous avons fait évacuer les centres depuis longtemps, affirma la Stackjan. Elle espérait que cette information fut vraie. Mais elle ne pouvait songer à toutes ces vies si elle voulait garder son air impassible.
-Et quelle solution avez-vous trouvé pour les gaz chimiques mortels qui vont se répandre dans l'air à l'explosion des bombes ? Oh mince, ne me dites pas que vous n'étiez pas au courant ? lança innocemment Nicolas.
La femme se retourna vers la porte sans répondre.
-Menez moi à Herman Tobler. demanda t'elle avant d'enfermer à nouveau le criminel.
***
A l'entente du moteur de la voiture, l'équipe de Benoît avait compris que fuir à pied ne servirait à rien, d'autant plus qu'un grand mur entourait le petit parc. Sébastien leur avait donc ordonné de se réfugier en haut des arbres. Sarah atteignait tout juste le feuillage quand la camionnette apparut à l'extrémité de son champ de vision. Elle regarda László en sortir, le cœur battant. La jeune fille retient sa respiration quand l'homme extirpa un pistolet de sa ceinture. Il y vissa un silencieux en commentant :
-Il ne faut absolument pas qu'ils parlent. Qui sait quelles infos ils ont pu découvrir dans la maison ?
-Ce serait bien d'en garder un vivant pour récupérer nos hommes, fit Claudia en sortant à son tour.
-En a-t-on vraiment besoin ? Les centres vont exploser dans une heure et demie. Tant qu'on récupère les documents pour la campagne électorale tout va bien.
-Mais ces gamins sont les seuls à pouvoir nous dire où se cache ces documents.
-Que dit le chef ? demanda László, les yeux à l'affût de ses prisonniers perdus.
Claudia consulta son téléphone.
-Il ne répond pas à mes appels, c'est étrange.
-Il s'est peut-être fait arrêter. Et dans ce cas, autant abandonner.
Le canon du pistolet toujours en avant, László s'appliquait à ratisser chaque coin du bois. Il ne tarderait pas à lever la tête. Sarah se cramponna aux branches, tentant de rester immobile. Des écharpes entaillaient ses mains et son bras malmené la faisait toujours souffrir.
-Pourquoi ça ? On peut reprendre la campagne électorale sans lui, insista Claudia. Elle jetait de vagues regards autour d'elle.
-Bien sûr que non. C'est Nicolas la tête d'affiche, s'il se retrouve en prison, tout tombe à l'eau.
Claudia grinça des dents. Seule, elle ne pouvait pas continuer ce que Nicolas avait commencé. Il lui fallait des alliés.
-Comment faire pour retrouver nos prisonniers ? lança la femme afin de détourner la conversation. Elle comptait revenir à la charge plus tard.
-On ne les aura pas tous si on se contente de chercher au hasard dans la forêt. Je propose d'y foutre le feu et d'attendre qu'ils crèvent ou qu'ils nous tombent dans les bras.
Sarah frissonna. Cet homme était dépourvu de pitié. Sans une aide imminente, les sept Stackjans se retrouveraient brûlés vifs très rapidement. La jeune fille se concentra. Elle tenta de vider son esprit et de regagner l'état de détachement qu'elle avait ressenti lors de la disparition de ses gardiens. Puis elle se répéta cette phrase : "Féoracs, s'il vous plaît, aidez-nous !".
Sarah n'était pas sûre que ça marcherait car elle n'avait jamais contacté les Féoracs. Cependant, si tous ces camarades faisaient la même chose, perchés en haut de leurs arbres, il y avait peut-être une infime chance qu'ils soient entendus.
-Je dois avoir un bidon d'essence dans le fourgon, informa László, toujours à la recherche du moindre signe de présence.
-Il est vide, retentit la voix de Claudia après que Sarah l'ait entendu farfouiller au fond de la camionnette.
-Et bien, on va siphonner le réservoir pour le remplir.
-Pourquoi veux-tu mettre de l'essence ? Le bois à un très bon potentiel calorifique je te signale.
-Les arbres sont trop éloignés, ça ne va pas cramer assez vite et ils auront le temps de s'échapper. répondit László en rejoignant sa partenaire. Une odeur de carburant envahit rapidement la forêt.
Des gouttes de sueur coulaient sur la nuque de Sarah. Malgré la fraîcheur de mois de mars, la jeune fille étouffait. Cependant, elle n'osait pas s'aérer. Le moindre froissement de feuille pouvait éveiller l'attention de ses ravisseurs.
-Un otage nous serait quand même utile. fit remarque Claudia.
-Oh ! Il y en a bien un qui réussira à s'échapper et on le cueillera à la sortie du bois.
Sarah déglutit. La situation semblait vraiment mal engagée. De là où elle était, la jeune fille n'apercevait pas ses coéquipiers et cela augmentait son stress. Elle regardait avec appréhension les gouttes de liquide tomber au fond du contenant.
-Tu pars avec la voiture et je répands l'essence jusqu'à la sortie. dit László. Ensuite,...
-Le patron m'appelle ! l'interrompit Claudia.
Elle s'empressa de répondre mais son visage se figea instantanément à l'entente de la voix de son correspondant. Elle raccrocha.
-Nicolas et les autres se sont fait prendre.
-Ok, changement de programme. On fout le feu et on se barre, tant pis pour l'otage. décida László . Il faut juste qu'on passe à la maison prendre l'autre voiture, celle qui est pleine d'essence. Et jette ton téléphone dans le feu, ils voudront le tracer.
Le cœur de Sarah se mit à battre plus vite. C'était leur chance ! Les Stackjans traceraient l'appel et les retrouveraient. La criminelle éteignit l'appareil et le jeta au sol puis l'écrasa avec son talon. Elle remonta ensuite dans le véhicule et fit demi-tour. László, quant à lui, commença à répandre la matière hautement inflammable sur le sol. Sarah retint son souffle quand il passa auprès de son arbre. Bientôt, il disparut de son champ de vision. La jeune fille attendit, elle ne savait pas comment réagir. Un bruit sourd retentit près d'elle. Elle se pencha et vit Benoît accroupi sur le sol. Elle décida de l'imiter et entreprit de descendre de son arbre.
-Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? interrogea Evan en atterrissant près d'eux.
***
Voici le chapitre 26 avec un peu de retard... J'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à voter et à commenter si c'est le cas, c'est vraiment important pour moi.
Il reste encore 2 chapitres et un épilogue. Ils sont écrits mais malheureusement je ne sais pas quand je pourrais les poster car ils ne sont pas sur mon ordinateur avec les autres et je ne sais pas quand je pourrais les récupérer. Désolé pour l'attente, j'espère qu'elle sera courte.
Bonne journée !
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