surplomber la ville, se dire qu'on n'a rien d'mieux à faire que d'bousiller sa vie à coup de lattes. à coup d'fumées. puis fermer les yeux, respirer et crier. lever les bras et sentir le vent te fouetter comme pour t'faire revenir à la réalité. retirer le poison de ses lèvres et le lâcher d'en haut. le regarder s'échouer dans la métaphore de ta vie et rentrer pour te coucher et recommencer le lendemain, et le surlendemain; jusqu'à ce qu'il n'y est plus rien.

se foutre des milliers de gens qui rêve d'avoir des poumons comme les tiens. à leur place, je m'en arracherais les yeux de t'voir les pourrir. égoïste. enfoiré ouvre les yeux. regarde comment t'es minable. une brindille faite de papier et d'herbe qui brûle entre tes lèvres. celles qui étaient si douces avant. t'es quel genre d'abruti pour n'avoir pas su dire non ? quel genre d'idiot pour avoir continué, et en être accros ?

tu te penses libre, tu te sens grand, puissant, alors que ta tête tourne et qu'tu perds piteusement l'équilibre, qu'tu te rétames la gueule contre l'goudron, le nez écorché, ton air effarouché. tu te demandes comment t'en es arrivé là. défoncé. abîmé. brisé. puis tu imagines la réaction d'tes parents quand ils sauront comment t'es vraiment. tu les décevras, mais tu ne regretteras même plus. au fond, c'est déjà trop tard.