4% - URH, ENCORE UN COURS DE SPORT
URH, ENCORE UN COURS DE SPORT
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— STACEY ! WATSON ! Grant ! Vous parlerez de mecs plus tard, dépêchez-vous !
Le prof de sport presse les derniers élèves qui trainent dans les vestiaires. Assise en tailleur sur les bancs où trainent serviettes sales et shorts en coton, Gwen soupire. Em-Jay, elle, dès qu'il a le dos tourné, hoquète, hors d'elle :
— Il a dit qu'on parlait de garçons ? Quand est-ce que cette sous-race comprendra qu'ils ne sont pas le centre du monde ?
Glory ricane, amusée par le coup de gueule de la rousse. Gwen laisse échapper un petit gloussement, elle aussi, les yeux pétillants devant Em-Jay. Celle-ci rajoute, avec la même énergie :
— Ils ne savent plus quoi faire pour qu'on les remarque, les pauvres. Il suffit qu'ils voient un couple de lesbiennes et, "oh, oh mon dieu ! quelle horreur, comment est-ce possible, pourquoi vous rejetez les bites ?"
Le groupe de filles se glisse hors des vestiaires, et rejoint péniblement le gymnase où la petite trentaine de leur classe est gentiment assise sur les gradins, en tenue de sport courte, y compris les plus virils de la classe. Em-Jay fait tourner sa serviette en l'air, avant de continuer son discours, avec la même voix déterminée d'un président américain :
— Sachez, messieurs, que la première chose que vous pouvez essayer de faire pour qu'on ne soit pas répugnées devant vos queues, c'est de vous habiller avec quelque chose qui ne ressemble pas à un rouleau de film plastique !
Elle termine sa phrase en tombant gracieusement assise, et Gwen suit le mouvement. Elle relève les genoux contre son buste, incapable de se poser correctement sur un banc. Ce que dit Em-Jay est vrai - pour le plus grand amusement du groupe de filles. La plupart des gars de la classe ont du mal avec leur short de sport - beaucoup trop serré, beaucoup trop court. Ils passent sans arrêt leur doigts entre leurs cuisses pour tenter de se mettre un peu plus à l'aise, essayent discrètement de restaurer l'équilibre dans leur slip, gigotent sur le banc, inconfortablement, pour que le tissu qui leur rentre dans le cul soit moins incommode. Le seul qui à l'air de gérer tout de manière convenable, c'est leur professeur de sport, Monsieur Harrington. Un ballon de volley dans la main, il se tient, fier, au milieu du terrain.
— On commence le volley-ball, aujourd'hui. Vous savez tous jouer au volley-ball ? Super. On va faire quatre équipes. Murphy ! Attrapez !
Le prof, trop sur de lui, envoie le ballon vers l'élève aux grosses lunettes et aux dents déformées du troisième rang. Celui-ci, visiblement en manque de toute notion de réactivité, se le prend misérablement en pleine gueule. Il bascule en arrière, et se fracasse le crâne contre les planches de l'estrade.
Quelques secondes passent dans un silence gênant, avant que le prof ne reprenne :
— Au moins, maintenant, vous êtes un nombre pair. Je veux quatre équipes ! Tout de suite ! Osborn, accompagnez cette mauviette à l'infirmerie.
Les élèves - qui redoutent à présent beaucoup plus le professeur de sport - se regroupent entre eux. Le groupe de fille ne se lâche pas d'une semelle, et quand elles passent sous le radar d'Harrington, il soupire, en leur disant :
— Vous trois ! J'en veux une dans chaque groupe !
— Quoi ? réplique Em-Jay, avec une voix de crécelle.
— Tout de suite.
En râlant, pour bien lui faire comprendre qu'elle n'est pas du tout d'accord d'être séparée des membres de son groupe - et en particulier de Glory - la rousse lève les yeux au ciel en grognant. Gwen elle, se contente de soupirer, et va se fondre dans une des quatre masses.
Un coup de sifflet retentit, et le prof envoie l'équipe de Gwen sur le terrain. Perdue comme un pigeon dans une capitale fumante, elle ne reconnait absolument aucune personne avec qui elle partage le terrain. À part Glory et Em-Jay, Harry et éventuellement, Peter (mais elle ne se rappelait plus vraiment s'il était blond ou brun) elle pouvait fouiller au fond de sa mémoire, ses autres camarades n'étaient réduis qu'à des inconnus pathétiques. Même Flash, qu'elle avait rencontré hier, était déjà de l'histoire ancienne.
Gwen passe une main dans ses cheveux, et jette un regard l'équipe adverse. Elle observe la joueuse qui se prépare à servir, tandis que certains des élèves semblent aussi perdus qu'elle en ce qui concerne le placement. Le jeu commence, on frappe la balle pour marquer le service.
Les muscles de Gwen se tendent, sans même qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive. Ses pupilles se dilatent, en en l'espace d'une fraction de seconde, elle n'est plus qu'un animal aux aguets. Elle s'accroupie sur le sol, pour pouvoir mieux pousser sur ses jambes lorsqu'elle saute pour s'emparer de la balle. Elle passe au dessus des mains des autres élèves pour attraper son trophée, avant de retomber par terre. Ses mouvements sont précis, comme si elle avait fait ça tout sa vie. En poussant un cri de victoire, elle se propulse une deuxième fois dans les airs, et envoie la balle dans l'autre camp, avec la force qu'elle mettrait dans un coup de poing. De l'autre côté du filet, effrayé par son intervention, on se jette sur le côté, comme si on voulait éviter un obus de guerre.
Quand elle se réceptionne, elle est aussi surprise que les autres. On la regarde avec des gros yeux, sans comprendre comment un humain a pu faire un bon aussi colossal pour attraper un simple ballon de volley ball. Une voix s'élève des gradins, et Gwen se tourne vers le visage moqueur de Flash.
— C'est pas comme ça qu'on joue au volley-ball, petite punk !
— Ah ouais ? réplique-t-elle, en étant consciente qu'elle répondait à une provocation comme une gamine irresponsable.
Elle s'approche, pour être sûre qu'il l'entend se foutre de sa gueule une bonne fois pour toute :
— Excuse-moi, j'ai d'autres choses à faire beaucoup plus productives que de m'amuser avec quelques boules - et dans ton cas, tu sais des quelles je parle, pauvre glandu.
— Les enfants, les enfants ! Où est votre esprit d'équipe ? Vous pensez vraiment que c'est un comportement à avoir sur le terrain ?
Malgré l'intervention du professeur, Flash réplique comme s'il ne l'avait pas entendu. Pour le plus grand plaisir des élèves, une dispute ridicule éclate entre les deux voyous, animé par les interventions inutiles de monsieur Harrington.
Assis sur l'estrade aux côtés de son équipe, Peter reste seul, à témoigner du spectacle. Avec Harry parti accompagner l'autre gosse à l'infirmerie, son cercle d'ami était est à un nombre proche de zéro.
Ses deux derniers jours avaient été plus qu'étranges - et il faisait de son mieux pour ne le montrer à personne. Quelque chose de pas net lui avait affecté tout son système, et ça, depuis la visite à OSCORP. Il pouvait entendre une mouche voler de l'autre côté de la halle et il avait les même réflexes qu'une arachnide en danger. Le plus bizarre, dans tout ça, c'était le centimètre qu'il avait gagné en taille et les formes qui sculptaient un peu plus le haut de son corps chaque jour. Dans un coin de sa tête, il avait compris que tout était lié à l'araignée qui l'avait mordu avant que Gwen ne l'expulse d'une pichenette. Il ne savait pas si tout ça devait le réjouir ou le terrifier - mais une chose était certaine, il n'allait pas se plaindre parce qu'une araignée radioactive l'avait rendu baisable.
— J'PEUX M'ASSEOIR LÀ ?
Peter lève le menton de ses équations - il avait décidé de s'avancer avant leur cours de physique - et sursaute quand Gwen fais tomber son gros sac sur la table.
— Urh-- à vrai dire, Harry-
— Génial.
Peter soupire, gêné par le comportement de la jeune fille qui s'assoit quand même sur la chaise libre. Il n'ose pas lui dire de changer de place, et se mord la joue. Gwen, quand à elle, sort son téléphone, sur lequel elle joue des pouces. Décidément, elle était reine lorsqu'il s'agissait de rendre la situation embarrassante. Elle fait glisser ses doigts sur son écran. Les images lumineuses qu'il dévoile sont des vidéos de vieux films japonais qu'elle convoite sur youtube : depuis hier soir, la jeune fille s'était mise à mater Bruce Lee en boucle, rien que pour le voir descendre des dizaines de bâtards bridés en cagoule noire.
Harry passe la porte de la classe, et son sourire s'évanouit lorsqu'il voit la silhouette de Gwen à côté de Peter. Il lui fait un signe de tête, d'un air de dire "qu'est-ce qu'elle fout à ma place, cette grosse ?", et Peter hausse les épaules, confus. Il fait de grands gestes en secouant la tête, pour lui expliquer : "non mais j'te jure, c'est pas ma faute, elle est juste venue et elle m'a même pas laissé le choix, j'te promets que j'ai essayé de lui dire ma-" il arrête de gigoter quand Harry lève une main. Il porte un poing contre son buste, et lui fait comprendre, avec son piteux langage des signes : "tu me fends le cœur".
Peter soupire, et ses bras retombent mollement le long de son corps quand il vot Harry gagner une autre place de libre. Il se retourne vers Gwen, qui a les yeux braqués sur lui, un petit sourire sur le visage. Elle vient surement d'être témoin de toute la scène. Gêné, il baisse le menton vers son cahier d'exercice. Il allait devoir se taper Gwen Stacey à ses côtés pendant tout le cours de physique chimie, si c'était pas génial, ça.
— Est-ce que toi et ton pote venez de vous engueuler dans le plus grand des silences ?
— Oh, non, non, t'inquiète, tout va bien.
— Okay. Cool.
Peter tapote son cahier avec la pointe de son stylo. Gwen, quand à elle, les yeux sur son téléphone, le relance en demandant :
— T'as toujours été aussi bon au volley-ball ?
— Hm, Qu-Pardon ?
— Le volley-ball. Je te demande parce que t'avais l'air de t'en sortir, aujourd'hui. T'as marqué plusieurs point avec qu'une seule main - et même toi, t'avais l'air surpris de ce que tu faisais.
— Oh.
Gwen avait raison. Peter avait toujours eu du mal en ce qui concernait les activités sportives - encore plus celles qui nécessitaient un ballon, parce que la plupart du temps, il se le prenait dans la tête quand Flash se sentait d'humeur à l'embêter. Mais aujourd'hui, bizarrement, il n'avait fais tomber aucune balle. Une joie nouvelle avait secoué son corps quand il avait marqué, sous les yeux étonnés des autres élèves - qui eux, étaient habitués à voir Peter plus du genre à prétendre un mal de tête pour ne pas jouer.
— T'auras remarqué que je galère, moi. J'ai niqué le carreau du gymnase - heureusement que Harrington était parti, il a pas vu que c'était moi qui ai fait la connerie. J'ai réussi à tout cacher avant qu'il ne revienne, hah !
— C'est impossible.
Gwen lâche peu à peu son sourire quand elle relève le menton vers Peter. Il commence, avec sa même voix douce :
— Je veux dire, on ne peut pas possiblement briser du verre avec un ballon de volley-ball, ce truc est rempli d'air ! Ou alors, il faudrait une force vraiment, VRAIMENT exceptionnelle pour réussir à faire en sort que lorsque la balle percute-
Gwen se met à angoisser. En triturant nerveusement les bords de son téléphone, elle se dit que c'est pas le moment de flancher.
— Oui, eh bien, je l'ai fais, moi. Des fois il suffit juste d'avoir du sang de gangster pour faire des trucs de fous.
— Ton père n'est pas capitaine de la police ?
— tOn PÈre n'Est pAs CApitaINE de lA poLICE ? répète Gwen pour imiter Peter.
Celui-ci se renfrogne, et se redresse sur sa chaise. En temps normal, il se contenterait de se taire pendant que les autres se moquent de lui, mais cette fois-ci, il ouvre sa bouche.
— T'es pas croyable, Gwen, t'es horrible, comme personne.
— Oh, j't'ai blessé, Peter ?
Elle lui sourit, presque fière d'elle. Elle pousse un gloussement, et lorsqu'elle se rend compte que Peter est vraiment sérieux, elle se radoucit.
— D'accord. Je m'excuse. Je promets de plus me moquer de ta voix...
— Il n'y a rien qui ne va pas avec ma voix !
Elle manque de s'étouffer avec un rire, devant le visage en colère de Peter. Lorsqu'elle relève les yeux, elle lui avoue, d'une petite voix :
— Si ça peut te consoler, t'as refais ma journée, avec tes syllabes qui barrent en couilles.
A/N : oui, j'imagine très bien ce que vous pouvez penser. on tombe dans les scènes clichées qui suivent la morsure de l'araignée : les cours de sport avec la révélation des pouvoirs, flash qui s'en prend au plus faibles - quoi que là, il est quand même en train de faire ami-ami avec gwen, j'dis ça, j'dis rien. j'essaie de prendre mon temps, de ne rien oublier, d'apporter les changements du corps de gwen chapitre par chapitre. mais ne vous inquiétez pas ! elle va bientôt aller buter des culs ayyyy
si, cependant, vous sentez qu'il manque des choses, que ça va pas, dites le moi ! j'serais trop reconnaissante.
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