11% - ...IMPLIQUE DE GRANDES RESPONSABILITÉS
...IMPLIQUE DE GRANDES RESPONSABILITÉS
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LA SOIRÉE AVAIT ÉTÉ PLUS longue pour Peter qu'elle ne l'avait été pour Gwen. Entraîné par l'adrénaline, il avait décidé de rester sur le ring quand elle s'était éclipsée. Le public commençait à le remarquer, et les projecteurs n'étaient plus braqués sur l'araignée. Peter descendait colosse après colosse, et il adorait ça. Il maitrisait de mieux en mieux ses toiles, pour le plus grand plaisir des spectateurs, et accumulait les dollars au même rythme qu'il donnait ses coups de poings.
Il n'eut terminé qu'aux alentours de minuit passé, où, surpris par le temps, il se raisonna et prit la décision de rentrer. Il parvînt à peine à remplir son sac avec les billets qu'il avait gagné ce soir, et, son ego aussi gonflé que sa besace, il emprunta les couloirs qui le mèneraient à la surface.
C'était sans compter sur le voleur qui se précipitait dans les escaliers derrière lui. Son sens d'araignée lui indiqua sa présence, et Peter ne fit que se décaler sur la droite, pour le laisser passer. Un sac plein de billets verts sur l'épaule, un flingue dans la main droite, l'homme lui adressa un regard reconnaissant sous ses lunettes de soleil qui marquaient son visage. Ses cheveux longs et sales étaient regroupés derrière son dos en une queue de cheval mal attachée, et un tatouage en forme de sirène lui barrait le cou. Peter le regarda partir à grandes enjambés, comme si il avait le diable à ses trousses.
— Petit ! Arrête-le, il a volé tout ce que j'ai gagné !
Peter se retourna vers la voix qui le suppliait au bas des marches. Un gros homme, encore en costume de catch, s'étalait sur la rambarde de l'escalier, désespéré face à la situation. Peter lâcha une grimace, et répondit, d'une voix non-chalante :
— Navré mon gars, c'est pas mon problème. Moi, j'ai déjà eu ma paye de ce soir.
L'adolescent, sans un once de compassion, lui tourna le dos et faisant frémir son sac sur ses épaules. Il émergea dans l'air frais du petit matin, et prît le chemin de sa maison, une fierté non méritée dans le buste.
Une chose est certaine, il ne s'attendait pas à voir - encore une fois, son oncle et sa tante éveillés, en train de se mordre les doigts d'inquiétude. Son costume bien caché à l'intérieur de son sac, il rentre doucement, et se fait surprendre par la lumière d'une lampe qui s'allume.
Devant lui, May inspire, frustrée, pour ne pas exploser. En chambre de nuit, des cernes jusqu'aux oreilles, elle se retient de ne pas hurler de rage et de joie en même temps. Oncle Ben, lui, se pince l'arrête du nez entre ses gros doigts. Après un soupir, il commence :
— N'essaye même pas de me dire que tu croyais qu'il n'était que cinq heures de l'après-midi, Pete.
Le cœur de Peter s'accélère. Il cherche ses mots, mais rien ne vient.
— Tu sais, on est au vingt-et-unième siècle, tu pourrais au moins nous envoyer un message, ou répondre à tes appels ! May croyait que tu t'étais fais kidnapper, nom de dieu, elle a appelé trois stations de police ! Trois ! Je savais même pas que y'en avait autant au Queens !
— Je vais bien. Je suis juste sorti, c'est ce que font les adolescents, non ? Vous me reprochez toujours de pas être assez avec les jeunes de mon âges. Vous devriez vous réjouir !
Oncle Ben soupire. Il se passe une main dans ses cheveux et pince sa lèvre. May, elle, se lève de son fauteuil pour parler à son neveu :
— Je t'aime comme si je t'avais fait, Peter. Tu peux comprendre que je m'inquiète pour un rien quand je tombe sur la messagerie de ton téléphone, pas vrai ? J'ai peur pour toi, j'essaie de comprendre-
— Urh, je vais bien ! Il n'y a rien d'autre à comprendre : je suis rentré tard, fin de l'histoire ! Juste-- laissez-moi, d'accord ? s'écrit Peter en serrant les dents.
May se renfrogne. Les épaules de Ben tombent. Aucun d'eux ne comprend pourquoi Peter agit de cette manière. Le jeune garçon, qui ne sait plus comment se comporter, tente de cacher les larmes qui lui montent au yeux. Il était incapable de dire s'il était triste ou en colère, ou juste en grand manque de sommeil. Écoutant son instinct, il fuit. Il ressert ses lanières, et en trois pas, il a déjà claquer la porte de son appartement, avec derrière, son oncle qui l'appelle :
— Peter !
LE MÉTRO N'A JAMAIS été un des endroits préférés de Gwen. Souvent, elle en profite pour faire des micro-siestes de quelques secondes, appuyée sur des rambardes en fer - qu'elle ne recommande pas d'ailleurs, elle leur donnerait un zéro sur dix sur trip-advisor, à ces salopes. Et pourtant, aujourd'hui, elle s'y sent bien. C'est peut-être grâce à la musique dans ses oreilles qui, pour une fois, ne passe pas des pubs toutes les trente secondes pendant chaque chanson, et aussi parce que le monsieur assis en face d'elle tient son journal à l'envers - et que ça la fait sourire plus que ça ne le devrait. Il a des lunettes gigantesques teintées de rose et une moustache mal taillée - et ce visage, Gwen se dit qu'elle s'en souviendra longtemps.
— Excusez-moi... Monsieur ? Vous tenez votre journal à l'envers, ose-t-elle lui dire en faisant vibrer ses boucles roses le long de ses joues.
Le vieil homme hausse les sourcils et pince les lèvres. Il se tourne vers elle, et en même temps, il lui montre la page qu'il était en train de lire.
— Je n'ai jamais aimé les DC comics, lui avoue-t-il, regarde, ils ont trouvé ça marrant de retourner les inscriptions dans les bulles parce que le personnage était la tête en bas. C'est Batman, en plus ! Pendant qu'ils y sont, ils ont qu'à écrire toutes ses répliques à l'envers, le gars porte son nom de super-héro d'après une chauve-souris !
Gwen lâche un gloussement. Les supers-héros ne lui parlaient pas trop, mais elle avait vu assez d'enfants en costume de Batman pour complètement ignorer son existence. Elle hoche doucement la tête devant le vieil homme qui, exaspéré par sa bande dessinée, secoue sa tête comme s'il était déçu.
LE LYCÉE NON PLUS, n'a jamais été un des endroits préférés de Gwen. Et aujourd'hui, elle a l'impression que les murmures des couloirs sont plus assourdissants que d'habitude. Trop endormie et beaucoup trop indifférente pour s'intéresser aux histoires des autres élèves, elle traine des pieds, les yeux sur son téléphone, en direction de son casier. Elle joue des pouces sur son écran, ignorant complètement ce qu'il se passe en dehors de sa petite bulle. C'est seulement lorsque la cloche retentit qu'elle redresse enfin la tête, et se dirige péniblement vers sa salle de cours.
Elle s'installe à sa table où elle sait qu'elle retrouvera bientôt Peter. Elle a prit l'habitude de prendre la place d'Harry depuis que celui-ci était parti, et Peter, trop gentil pour lui avouer qu'il préfèrerait ne pas l'avoir en tant que voisine de table, devait la tolérer pendant chaque cours.
En levant les yeux de son écran, elle remarque d'ailleurs la silhouette du garçon qui s'est arrêtée juste après avoir franchi la porte. C'est le silence qu'a apporté sa présence qui frappe d'abord Gwen - et bientôt, elle comprend que les élèves ont arrêté de parler parce qu'il venait d'entrer.
La blonde fronce les sourcils. Elle n'a même pas le temps de se mettre à réfléchir, elle voit Peter lâcher un sanglot et faire demi-tour, tête baissée. Le sang de Gwen ne fait qu'un tour. Abandonnant son téléphone et son sac sur sa table, elle se précipite à sa poursuite, inquiète devant son comportement.
— Peter ?
Il slalome entre les élèves qui remontent le courant vers les salles de cours. Il l'ignore complètement, n'ayant pour seul but de trouver la porte qui mène dehors, à l'air libre. Une boule se forme dans la gorge de Gwen. Elle n'y comprenait rien, mais comme si ses sens d'araignée pouvaient aussi sentir ces choses-là, elle était certaine que quelque chose avait mal tourné.
— Peter !
Alors qu'il passe les grandes portes du lycée, elle lui attrape le poignet, dont il se libère immédiatement, d'un geste trop brusque. Il a le visage tourné vers elle, les joues mouillées de larmes. Gwen hoquète, surprise, devant ses yeux gonflés.
— Qu'est-ce qu'il se passe, Peter ?
— Revenir à l'école n'était pas une bonne idée. Je pensais que ça me changerait les idées, mais pas du tout. Laisse-moi tranquille, Gwen. Tu n'es pas vraiment la personne que j'ai envie de voir m-maintenant.
Alors qu'il s'apprête à faire demi-tour, la jeune blonde le rattrape, et refuse de le laisser partir. Il n'a le temps de descendre que les premières marches de l'école, avant qu'elle ne le rattrape.
— Je t'en prie, Peter, parle-moi.
— Je t'ai dis de me laisser tranquille ! aboie-t-il une deuxième fois, entre deux sanglots.
Il la pousse vers l'arrière, pour qu'elle arrête de le suivre. Ça ne change rien.
— Pa-
— Laisse ! Moi ! TRANQUILLE !
Les larmes doublent de volume, et sa voix se brise. Peter se brise. Il s'effondre sur les marches, et fourre son visage dans ses bras, pour étouffer ses pleurs. Gwen s'accroupit à côté de lui, les yeux grands ouverts, n'ayant toujours pas la moindre idée de ce qu'il était en train de se passer. Elle s'apprêtait à lui redemander, lorsqu'elle entendit sa voix cassée refaire surface :
— Tante May est morte ce matin. Et tout est de ma faute.
A/N : je ne pense pas vous faire un cadeau avec ce chapitre. avec la mort de stan lee, je vous en rajoute une couche en tuant un personnage auquel vous ne vous y attendiez pas. eh oui : gwen stacey se fait piquer par une araignée, may parker se fait descendre par le voleur que peter a laissé filer.
je sais que la plupart d'entre vous sont complètement au bout de leur vie. je sais que vous avez déjà du entendre beaucoup trop d'éloge au sujet du créateur de marvel - et moi aussi, je pourrais en faire une, je pourrais lui écrire des lettres entières, vu l'amour que je porte pour ce mec. à la place, j'vais me balader pendant toute la journée avec un dessin de lui scotché à ma veste.
il a façonné toute ma génération. ce mec aux grosses lunettes et à la moustache mal-taillée, c'est mon plus grand idole.
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