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Chapitre 18

L'obscurité.

Le froid qui endort l'esprit.

Les ténèbres qui brouillent la perception du monde.

Opale reprit sa respiration, à genoux.

Derrière elle, un claquement retentit, et les battements s'évanouirent. L'elfe aux cheveux sombres déglutit, encore choquée et tétanisée face à la terreur qu'elle avait éprouvée, confrontée à la haine de tant d'Autres.

Tant d'êtres qu'elle avait côtoyés.

Tant d'habitants qui savaient se montrer bienveillants, doux.

Tant d'âmes qui voulaient désormais faire couler son sang.

Opale avala sa salive, puis se releva dans le silence ouaté. L'endroit dans lequel elle venait d'apparaître s'imposa à elle : sans l'ombre d'un doute, il s'agissait de la caverne où le Conseil et l'Assassin l'avaient forcée à remonter à la surface, en tant qu'otage.

Elle avala sa salive, se voyant elle-même acculée au mur, une éternité plus tôt.

- Nous ne sommes pas dehors ... murmura une voix faible, affaiblie par les cris et les pleurs : celle de Caiyo.

Celle-ci se retourna vers ses coéquipières, une lueur inquiète dans le regard.

- Non, mais nous n'en sommes plus très loin, affirma la seconde elfe.

- Opale, est-ce que je peux lâcher la clef ?

La concernée se tourna vers Bel, qui désignait sa main droite. Celle-ci tenait entre ses doigts l'anneau de la clef, encore absorbée par le mur.

- Je l'ai récupérée en te tirant ici, expliqua l'adolescente. Puis je l'ai remise dans le mur, et j'ai tourné, comme pour verrouiller une porte – c'est bien ton raisonnement ?

Impressionnée par l'adaptation de l'adolescente, Opale acquiesça sans un mot.

- Tu peux la lâcher, mais elle doit rester dans la serrure ; ainsi, personne ne pourra l'ouvrir de l'extérieur avec une autre clef.

Bel hocha la tête, à son tour étonnée par la lucidité de Caiyo. Elle ne pensait pas qu'une simple elfe comprendrait aussi vite le fonctionnement d'une clef, alors que ces vieilles pièces n'existaient plus chez les elfes – les puces et les cartes numériques les avaient depuis longtemps remplacées.

La clef resta en place, et la main de Bel put rejoindre sa propriétaire.

- Ça ne règle pas notre problème. Comment sortir d'ici ?

Opale regarda ses deux coéquipières, comprenant qu'elle allait à nouveau devoir ouvrir une porte. Si elle avait compris la logique de Dagrielle, elle ne devrait pas peiner à enclencher le second portail – après tout, la Flamme avait simplement posé sa main contre la roche.

L'elfe aux cheveux sombres inspira, et marcha lentement jusqu'à la paroi. Comme la première fois qu'elle l'avait vue, la femme fut impressionnée par la roche – non pas un miroir, mais une sorte de verre, derrière lequel on avait l'impression d'apercevoir une paroi noire, à plusieurs brasses.

Opale déglutit, et tendit sa main droite vers la surface. Son sang battait aux tempes, et sa respiration s'était bloquée dans sa gorge. Ses doigts s'approchèrent de la roche, provoquant un très léger reflet de la part de cette-ci.

L'elfe se stoppa à un cheveu de la paroi, puis plaqua finalement sa paume sur la roche. L'air se densifia autour de son poignet, floutant le reflet.

Opale attendit quelques instants, insistant encore sur sa puissance – mais la palissade cristalline avait dévoré sa force, affaiblie par son accès de colère, dans les cellules. Elle finit par reculer, détachant la pulpe de ses doigts de la roche glacée.

- Je ne comprends pas, murmura-t-elle.

- Comment ça ? Opale, tu plaisantes ?

- J'aimerais bien.

La jeune femme contempla son double miroitant, perturbée. Elle en était pourtant persuadée ... Elle savait que cela fonctionnerait.

- C'est le manque de puissance : Diane m'en avait parlé, intervint Bel.

- Non, ça n'a rien à voir. Tout à l'heure, la clef a suffi.

- Tu oublies la protection que tu as créée en un instant ...

Caiyo frémit en songeant à cette magie si puissante, qu'elle avait ressentie malgré son dégoût. L'elfe observa sa semblable aux mèche sombres, profondément troublée. La fatigue voilait ses pupilles nacrées, et Caiyo comprit vite qu'elle en avait déjà bien trop fait.

- Nous sommes bloquées ici, réalisa l'adolescente.

Chacune le savait déjà, mais l'entendre dire effondra les trois femmes. Caiyo s'assit, la tête dans les mains ; quant à Bel, elle fouilla nerveusement dans le sac à dos qu'elle avait emporté.

La brûlure de ses paumes revint à Opale. La femme les posa contre la roche glacée, satisfaite de la fraicheur qu'elle lui apportait. C'était si stupide tant de chemin accompli, rien que pour se retrouver enfermées ici, avec pour seule issue le Refuge.

Des dizaines de questions s'entrechoquaient dans son esprit, érodé par les songes de l'assassin. Comment avait-elle pu finir ainsi ? Les erreurs commises ne cesseraient donc jamais de la faire payer ?

- O ... Opale ! glapit Bel.

La concernée sursauta, et se retourna vers l'adolescente. Elle ressentit aussitôt une incapacité, une impossibilité à détacher sa main gauche de la pierre. Opale se tourna de quelques degrés, vers Bel, mais cela lui suffit à comprendre.

Son épaule gauche ... luisait. D'une lueur blanche, pure, tranchant avec l'atmosphère de la caverne. Ses veines, qu'elle avait vues noircir de jour en jour, s'éclaircissaient peu à peu, comme si une onde parcourait tout son corps. Opale prit conscience que les fibres noires ne s'étaient pas contentées de son dos : ses hanches, sa seconde épaule, et surtout, le côté gauche de son cou, avait été illuminés par la propagation.

L'elfe aux cheveux sombres posa ensuite ses pupilles, à la limite du brillant, sur son bras gauche. Celui-ci, encore épargné par les racines sombres, se vit couvert en quelques secondes par la lumière. Les minces fibres glissèrent sur sa peau, se dédoublant, se rejoignant, s'enroulant autour de sa paume, et se dispersant dans ses doigts.

La lueur se concentra sur la pulpes de ceux-ci, avant de s'affranchir de la prison de chair. Comme si la main d'Opale était reliée à la caverne, les veines nacrées plongèrent dans le verre. Telles les racines d'un arbre, elles s'éparpillèrent dans la surface, parcourant une trajectoire qu'elles connaissaient déjà. Lointaines, certaines des fibres rencontrèrent la roche ; d'autres parcoururent la globalité de la surface, traversant les murs, le sol et le plafond de la sphère, de cette bulle perdue au coeur de la pierre, emprisonnée dans un écrin ébène. Les filaments s'entrelacèrent, se mêlèrent, se détachèrent les uns des autres, dans un ballet imprévisible et pourtant harmonieux.

En quelques instants, la caverne fut cernée des veines de lumière, plus ou moins éclatantes selon les recoins. La roche éloignée se révélait grisée, cristalline, aux nuances d'acier et de charbon. L'atmosphère, jadis glaciale et pesante, prit un aspect liquide, indescriptible. Les longues mèches des coéquipières s'envolèrent, reflétant la lumière qui les entourait désormais. À la fois en apesanteur, à la fois au sol : telle était la sensation laissée par cette sphère vibrante de magie, vivante de lumière.

Mais la beauté fascinante de l'instant fut brisée en un instant. Les fibres achevèrent de couvrirent la paroi, et se rejoignirent ; dès qu'elles se frôlèrent, la lueur sembla absorbée, et s'éteignit. L'onde qui avait donné la vie à la caverne lui rendit la glace, et, en un battement de cils, les veines se figèrent, ébènes. L'obscurité gagna la chair d'Opale, changeant le sang de son bras en encre. La lumière de son épaule décrut, avant de s'estomper.

La femme reprit sa respiration, apaisée. Cet évènement incompréhensible aurait pourtant dû l'alarmer : mais seule la plénitude l'avait envahie. L'espace d'un instant, son passé, ses démons, elle-même, n'étaient plus : il n'y avait que le calme, l'immobilité et l'éternité de la roche, mêlés à la magie de laquelle elle s'abreuvait.

Sereine, Opale détacha ses doigts de la paroi. Le verre parut se liquéfier, et la roche se fit miroir. L'elfe aux mèches sombres vit sans les regarder le reflet de ses deux amies, figées. Elle se tourna vers Caiyo, frémissante de dégoût ; son regard se posa sur Bel, émue par ce qui venait de se produire.

- La liberté n'est plus qu'à un pas, affirma Opale.

L'adolescente marcha rapidement jusqu'au miroir, plongeant l'ambre de ses prunelles dans son propre reflet : la dernière image de l'Autre qu'elle ne voulait plus être. Elle franchit le mur, disparaissant de la caverne.

- Répugnant, chuchota Caiyo, les larmes aux yeux.

Les poings serrés, elle s'avança face à la surface. Le reflet de l'azur heurta le saphir, le premier empli de dégoût et d'horreur, le second, impassible.

- Tu es répugnante, lâcha Caiyo, disparaissant en un pas.

Le silence s'abattit sur Opale comme une chape de plomb. Elle frôla de sa main gauche la surface parcourue d'onde à chaque contact. Ses doigts, sa paume, son bras, son épaule : tous étaient désormais marqués de cette grotte, imprégnés de la vague immuable qui l'avait submergée quelques instants plus tôt.

Quel est le pire ?

La femme pencha la tête sur le côté, observant en silence le reflet de ses yeux – non plus bleus, mais quasiment mauves.

Avoir conscience d'être contrôlée ?

Opale battit des paupières, réfutant la vérité. Il n'y avait rien, rien du tout. Les songes l'avaient simplement épuisée, et ces marques ... Sans doute une réaction de son corps à cette terre. Elle soupira, puis s'immergea entièrement dans la surface.

Ou me forcer à croire que mes décisions ne sont pas dictées par cette chose ?


Fiction © Manda

Univers et personnages de Sphérianne © Manda

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Hey !

J'espère que vous zallez bien :3
Bon, il est un peu tard, d'habitude, je publie le chap un peu plus tôt, mais bon ... J'ai pas trop pu là ^^
Pas grand chose à dire de plus, j'espère juste que vous aurez aimé le chap. Si c'est le cas, n'oubliez pas de voter et de commenter : ça illumine mes journées *-*

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