IL FAISAIT NUIT. C'était une nuit sans nuages, comme il n'en existait plus depuis longtemps. La lune à demi pleine, élevée déjà bien haut dans le ciel, éclairait la Terre.

Un long vaisseau de lumière lunaire illuminait vivement la cour du grand château occidental. Il déroba ainsi de l'obscurité ces deux êtres si proches l'un de l'autre. Ces deux êtres aux yeux brillants, dont seul un cœur battait pour l'autre.

Les bruits augmentant progressivement en provenance des couloirs du château s'approchaient dangereusement de l'emplacement de ces deux jeunes gens qui ne s'en préoccupaient d'ailleurs pas.

« Gardes, emparez-vous de cette traîtresse ! »

Ce ne fut qu'à ce moment que la jeune femme agenouillée près du corps du roi se retourna, faisant au passage virevolter ses longs cheveux blancs, et dévoila le corps du roi allongé à même le sol, la flaque écarlate déjà bien étendue, ses mains rougies par le liquide vital de l'homme inerte à ses côtés, et un regard des plus noirs.

On s'empara d'elle, l'arrachant au sol et l'éloignant du souverain duquel elle ne pouvait détourner les yeux.

Lentement, entraînée par les gardes, elle disparut dans l'obscurité. Le roi était toujours allongé, attendant un secours.

Le temps venait comme de s'arrêter, de la même manière que son cœur.