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Chapitre Douze.

« Can you see the blood in my red eyes ?
Have another total forget life... […] »
(Peux-tu voir le sang dans mes yeux rouges ?
Avoir une autre vie totalement oubliée...)
Tom Walker, Fly Away With Me

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Chapitre Douze.

   J'EMERGAI LENTEMENT de mon sommeil et la première chose que je remarquai était la sensation de lourdeur dans tout mon corps. Puis, progressivement, j'ouvris les yeux. C'était étrange : je n'étais pas dans ma chambre. J'étais allongé sur quelque chose de dur et il y avait un son de liquide en ébullition accompagné d'une odeur forte que je trouvais vraiment désagréable. Je voulais me redresser pour mieux observer l'endroit dans lequel je me trouvais, mais je ressentis une douleur vive dans mon crâne qui me fis gémir et m'empêcha de continuer mon mouvement. C'est là que je vis la prisonnière sortir de nulle part avec une gobelet en métal dans la main. Elle vint s'assoir sur un tabouret qui se trouvait à mon chevet et glissa sa main libre sous ma nuque pour relever ma tête. C'est quand elle approcha son gobelet de ma bouche que je me rendis compte de ce qui se passait.

   - Oh tu fais quoi là ?, m'exclamai-je en me dégageant.

   - Je t'apporte de l'eau, répondit-elle rapidement avant de revenir à la charge.

   - Mais, laisse moi !, dis-je en m'écartant de nouveau.

   Elle avait enfin compris que je ne voulais pas de son eau — si jamais c'était bien de l'eau — et elle le déposa par terre près d'elle. J'en profitai pour me redresser finalement.

   L'endroit était plutôt petit, en bois et, voyant les petits trous qui laissaient entrer la lumière du jour, ce bois avait bien vieilli. Il y avait une petite porte qui menait vers l'extérieur, une table sur laquelle était posé d'autres gobelets en métal avec quelques flacons de fer et une mini plaque de cuisson qui semblait très vieille, sur laquelle il y avait une casserole cabossée. Le sol était simplement recouvert d'une couche de ciment, et je me trouvais sur un espèce de petit lit aux draps fins.

   - Qu'est-ce que je fais ici ?, murmurai-je.

   - Tu ne te souviens vraiment de rien ?

   - Je ne me souviens pas d'avoir quitté mon lit pour venir dormir là en tout cas.

   - Parce que tu l'as quitté pour aller bouffer de l'opium.

   - Pas la peine de crier, je me rappel bien de ce détail... Mais dans ce cas, qu'est-ce que je fais là ?

   - Tu t'es évanoui et je t'ai ramassé, voilà.

   - Si c'était pour me traîner dans ce taudis, t'aurai dû laisser tomber.

   - J'arrive pas à y croire... Je t'ai sauvé la vie je te signale ! Tu étais en train de faire une overdose ! Tu aurais pu mourir !

   - Bah... Je ne t'avais rien demandé.

   Elle se leva soudain de son tabouret et serra les poings tout en crispant les traits de son visage. Mais, presque dans la seconde, elle ferma les yeux et pris une grande respiration avant de rapporter son attention sur ce qu'elle était en train de faire bouillir. « Ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. L'étriper me causerait plus de problème... », marmonait-elle.

   - Alors quoi ? Tu laisses passer une telle opportunité ? Moi qui pensais que tu étais ma plus grande ennemie, je suis déçu, ironisai-je.

   Sans répondre à ma provocation, elle revint vers moi avec un autre gobelet qu'elle avait rempli du liquide qui était en train de bouillir et me le tendit.

   - Bois, dit-elle sèchement.

   - Comme si j'allais te faire confiance...

   - Merde alors, grogna-t-elle, t'as été inconscient et coincé avec moi toute la nuit, tu crois pas que si je voulais te tuer tu serais déjà enterré à l'heure qu'il est ?

   Malgré son petit speech pour me pousser à lui faire confiance, je gardais mes yeux plissés et ne bougeais pas d'un poil.

   - Mais prend le putain ! C'est pour contrer définitivement les effets de l'overdose. Tiens !

   Alors, par contrainte, mais plutôt par le fait que n'étais pas en position de refuser — elle pouvait quand même toujours me faire du mal si je la contrariais trop —, je pris le gobelet. Après tout, c'est vrai que si elle voulait me tuer elle aurait pu le faire plus tôt. Je reniflai d'abord le contenu fumant du récipient, qui sentait fort d'ailleurs, puis, doucement, le porta à ma bouche avant de prendre une gorgée du contenu, tout ça sous les yeux attentifs de l'autre fille.

   - Seigneur !, m'écriai-je après avoir avalé tout en grimaçant, Qu'est-ce que c'est ?

   - Du rodenticide, répondit-elle sérieusement en croisant les bras.

   - En français ça donne quoi ?, répliquai-je après ma seconde gorgée.

   - Du poison pour les rats.

   Je lançais alors le gobelet contre un des murs et ouvris ensuite grand la bouche en me tapant l'abdomen pour me forcer à tout recracher.

   - C'est une blague, dit-elle en plein milieu de ses éclats de rire. Je ne t'ai quand-même pas sauvé pour te tuer aussi bêtement alors que ça aurait été tellement plus simple de te laisser mourir, rajouta-t-elle avant de remplir un nouveau gobelet de son liquide infecte et de me le tendre.

   Je pris ce qu'elle me tendais malgré ma réticence et ma contrariété à cause de sa blague, que j'avais trouvé par ailleurs complètement ridicule. Cette fois, je fis semblant de boire et entamai la conversation pour détourner son attention de mon gobelet.

   - Alors quoi ? Ne me dis pas que tu m'as sauvé parce que tu aimes ton roi ?

   - Tout sauf ça !, dit-elle en prenant appui sur la table qui était juste en face du lit.

   - Si par cet acte tu veux renégocier ta liberté, oublie, ai-je dis sérieusement.

   - Donc, pour toi, personne ne peut faire quelque chose gratuitement ? Juste par humanité ? Il doit forcément y avoir une raison tordue derrière ?

   - Bah... Oui. Ne me dis pas que tu crois en la bonté des cœurs, aux fées et tout le tralala ?

   - Eh bien oui, j'y crois. En la bonté des cœurs je veux dire. Je crois que l'homme est bon.

   - Foutaise. L'être humain fait toujours quelque chose dans un but précis ou en conséquence de quelque chose, ce qui fait que personne ne tient aux autres. On ne tient en réalité qu'à soi-même. C'est un fait.

   Elle ne répondit rien.

   - Alors fillette, on a plus rien à dire ?

   - Et si en fait, reprit-elle enfin, tenir à nous-mêmes était une façon indirecte de tenir aux autres ? Parce que, faire une action pour nous-mêmes, pour combler un creux, peut participer à sauver la vie de quelqu'un.

   Je fronçai les sourcils face à sa réponse.

   - Dis-moi juste pourquoi est-ce que tu m'as sauvé.

   - Parce que tu m'as fait me souvenir mon frère.

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