Chapitre 5 : Addictif.
Le soleil échauffe délicatement ma peau alors que je sens une caresse de ma taille jusqu'à mes fesses. Étendu sur ce nuage moelleux, ce réveil est le plus doux du monde. J'ouvre doucement les yeux, et je vois immédiatement Andy qui se rapproche de mon visage... Encore endormie, je me laisse aller à son étreinte en laissant s'entremêler nos lèvres.
La passion nous anime, alors que notre baisé s'amplifie. Il me sert contre son corps, alors que je sens l'odeur fraîche qui se dégage de lui, son parfum enivre mes sens...
Soudainement, je reçois un poids sur la tête et j'entends grogner à côté de moi... Merde, c'était un rêve. Depuis quand je rêve de l'embrasser putain ! J'ouvre les yeux d'un seul coup, le retrouvant à moitié mort sur le cousin. Des effluves d'alcool envahissent la chambre, me donnant quasiment la nausée.
— Kiara, va me chercher du Doliprane s'il te plaît... J'ai la tête en vrac. Je me frotte le visage, essayant à mon tour de me réveiller correctement. Pourquoi il m'a réveillé ? Ce rêve était bien mieux sérieux...
— Ne me dis pas que tu me réveilles pour ça ? Il me semble que Lise t'a sortie avec des jambes non ? Je grogne à mon tour en m'enfonçant sous la couette...
— Kiara... S'il te plaît...
Il tâte le lit pour me trouver, alors que je me fais toute petite. Hélas, il m'attrape rapidement et me chatouille à travers le tissu. Je déteste ça, alors je me tortille dans tous les sens, finissant découverte. Andy est vêtu d'un simple boxer et d'un tee-shirt noir, alors que je porte un shorty et un débardeur en satin. Ses cheveux en bataille redescendent sur ses yeux, le rendant vraiment très attirant...
— Arrête Andy ! Il fait super froid... Vu comme tu es en forme, c'est toi qui vas nous amener les Dolipranes oui ! Je me débats, mais il est bien plus fort que moi. Il m'attire à lui, et je ne sais pas par quelle sorcellerie je finis à califourchon sur son corps, les mains sur son torse musclé.
Nos cœurs s'arrêtent quelques instants alors qu'on se regarde à bout de souffle. Nos yeux s'affrontent dans une bataille qui nous semble encore inconnue, puis, il finit par poser ses mains obsessivement sur mes cuisses.
— Hum... Tu es plutôt directe ce matin, petite sœur. Ne crois pas que j'ai oublié ce que je t'ai promis hier, approche. Un air taquin sur le visage, il me teste. N'ayant aucune idée du feu qui s'éprend de mon antre.
Mon cœur s'accélère, alors qu'il se redresse lentement en posant une main sur ma joue. Ses yeux s'enflamment, en ayant pour seule cible mes lèvres.
— Tu joues à quoi, là. J'ai un léger mouvement de recul, mais il continue à s'approcher avec la même intensité.
— Je t'embrasse. Tu m'as dit d'attendre de ne plus être saoul, c'est bien ça ? Nos lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres.
Mais je le repousse violemment. Il se met à rire, alors que je sors rapidement de sûr lui en reculant. Maladroitement, ma main loupe le matelas et je finis par m'étaler au sol dans un fracas abominable...
— Fait chier ! C'est quoi ton problème sérieux ! Continue et je te coupe les couilles. J'enrage complètement, en tenant mon poignet douloureux. Je le fusille du regard.
— Ne te fais pas de film, tu n'es pas mon genre, je te l'ai déjà dit. Mais au moins, maintenant, tu peux aller me prendre un Doliprane.
Son air insolant me déroute complément. Je suis mélangée entre l'envie incontrôlée de lui sauter dessus et celle de le tuer. Finalement, je me lève en attrapant un cousin pour le frapper avec.
— T'es un sale con putain ! Va te le chercher ton Doliprane. Je pars vers la porte, où plutôt, je me sauve.
— Moi aussi, je t'aime.
Alors qu'il hurle, je me précipite à la cuisine. Je prends la boîte de Doliprane, me saisissant d'un cachet que j'avale sans même prendre le temps de boire. J'ignore ce qu'il se passe, mais cette situation me rend barge. J'allume la télévision en restant derrière l'îlot central. J'ai l'impression... De ne pas le connaître aussi bien que je le pense et ça me brise le cœur.
Son attirance soudaine pour moi, le fric qu'il doit à ces mecs, la nana qu'il emballe sur sa moto... Je ne sais pas ce qui lui arrive. Soit, je ne l'ai jamais connue, soit des évènements dont il ne me parle pas l'ont fait changer. Mais... Je ne veux pas le perdre.
J'attrape un verre d'eau et la boîte de Doliprane avant de lui emmener. Il m'énerve, mais on doit parler.
En arrivant dans la chambre, je le retrouve endormi avec la couette dans les bras... Et je m'aperçois que j'aurais adoré, me réveiller ainsi, contre lui. Si je tombe amoureuse, on est fini... Tu ne peux pas, Kiara.
Je pose le verre d'eau sur la table de chevet, lui sortant deux cachets que je pose à côté. Je ne peux pas m'empêcher de l'admirer dormir. Mes doigts se déplacent lentement sur la boussole tatouée sur son bras... Je recule, en le voyant sourire, mais c'est trop tard. Il m'attrape pour me faire tomber sur le lit et se hisser au-dessus de moi en riant.
— Merci, pour les Dolipranes... Mais dis-moi, tu ne serais pas un peu amoureuse de moi par hasard ? Je manque de m'étouffer à sa question si directe.
— Non mais t'es malade ou quoi ? C'est toi qui veux m'embrasser, ne mélange pas tout. Je n'ai pas du tout envie qu'un truc ce passe entre nous, notre relation est parfaite comme elle est ! Je rugis presque, sous le choc, en essayant de m'extirper de son emprise.
— Bien, mais tes réactions sont étranges. Alors calme-toi, petite sœur. Et rassure-toi, je ne veux pas t'embrasser, ce sont juste tes réponses qui me font délirer.
Il se redresse en souriant, puis avale ses cachets avant de se lever du lit en me laissant bouche bée. Il retire son tee-shirt, alors que je remarque un nouveau tatouage sur son torse, proche de ses côtes, au niveau du cœur. Addiction... Je ne peux pas m'empêcher de détailler chaque partie de son corps avec envie...
— Addiction ? À quoi ? Je pointe son tatouage du doigt alors qu'il se passe la main dans les cheveux en riant.
— À toi.
Il se mord la lèvre, alors que je hurle en lui lançant la boite de Doliprane au visage. Il ne s'arrête pas de rire, en l'attrapant au vol, puis il ouvre mon placard pour récupérer le sac de rechanges qu'il laisse toujours ici. Il n'est pas rare qu'on dorme l'un chez l'autre alors un petit kit de survie est plutôt obligatoire.
— Bon, je vais à la douche... Tu me rejoins ?
Je suis désespérée. Il ne va jamais s'arrêter et je crois bien que me faire chier deviens sa distraction favorite. Malheureusement pour moi, ce qu'il me fait là m'attire plus que de raison. Jamais je ne l'ai vue d'une façon si différente, mais là... J'ai l'impression d'avoir besoin de plus de lui, et ça m'effraie.
— Bien sûr, tu ne veux pas que je te savonne le dos non plus ?
— Tu ferais ça pour moi ? Il s'approche de moi alors que je sors du lit pour lui faire face.
— Dans tes rêves, peut-être. Mais là, on est dans la réalité, alors magne-toi. On a des vidéos pour Heatedly à faire. Je tapote son torse avant de m'éclipser dans la seconde salle de bain de l'appart.
C'est ce qui a déclenché mon coup de cœur, lors de mon emménagement et m'a complétement fait oublier le sixième étage sans ascenseur. Deux salles de bain, c'est le rêve. J'attrape mon jogging cargo noir, à sangle, qui sèche sur l'étendoir et un crop top assortis. Je me dirige vers la douche, activant l'eau pendant que je me brosse les dents. L'eau chaude est toujours longue à arriver, alors autant gagnée du temps.
C'est une douche à l'Italienne entourée de carrelage noir. Elle contient une petite niche pour y mettre l'ensemble de mes produits. C'est probablement mon endroit préféré. Des plantes peuvent tranquillement y pousser, car j'ai la chance d'avoir une petite fenêtre. En bref, j'ai trouvé une pépite rénovée ici, à un loyer plus que descend. C'est peut-être pour ça qu'Andy vient souvent squatter.
Une fois prête, je me bats avec lui pour qu'il se dépêche. J'ai envoyé un message au Crew, ils doivent probablement déjà être sur le lieu de rendez-vous. Heureusement pour nous, cette pimbêche qui me sert de meilleur ami est plus rapide sur la route que dans une salle de bain. On arrive pile à l'heure.
Les motards se retrouvent fréquemment ici, de jour. C'est un vaste terrain bétonné, au niveau d'une ancienne usine. Les coins reclus, ce sont les nôtres dans cette ville et comme toujours, on les partage avec les coureurs de quatre roues. Des sportives avec néon sont garées un peu partout, et la musique résonne dans nos cœurs. Le lieu parfait pour quelques accélérations et quelques vidéos. Mon seul regret, je n'ai pas ma R7 aujourd'hui.
— Bordel. Je veux des néons moi aussi. Je regardais une sportive noire matt avec des néons bleus en dessous. Le mec à qui elle semble appartenir aussi, est canon...
Je détaille autant ses tatouages que sa caisse, qui de nuit, doit être encore plus belle. Dommage que ce soit un coureur auto, car celui-là, je me le taperais bien pour me remettre les idées en place.
— Petite peste, tu ne vas pas mettre cette cochonnerie sur ta bécane, j'espère ? On n'est pas des putain de kékés.
Je le pousse légèrement pour le faire taire. Il m'exaspère. Je sais qu'il déteste les conducteurs de quatre roues, pourtant, ils sont cool, eux aussi, à leur manière. Je sais conduire leurs engins, même si jamais je ne me suis tenté sur l'une de leurs courses. La théorie, je la connais. En pratique par contre, je suis bien plus à l'aise sur ma moto.
Solarus et Svenn me demandent si je vais mieux par rapport à hier. J'avais presque oublié tout ce bordel. Il faut dire qu'avec les bêtises de ce matin, je n'ai pas eu le loisir de réfléchir à autre chose. J'avais déjà mes plans en tête, pour les vidéos du jour. Aujourd'hui, je vais être caméraman. J'ai un peu les boules, mais ce n'est pas comme si j'avais le choix...
— Bon, les gars. Vous gardez votre casque, dans un premier temps et vous arrivez en ligne horizontale. Comme si vous cherchiez quelques chose. Vous vous accroupissez, et au moment de sauter, je mets la vidéo en pose. Vous allez chercher les motos, et je reprends à ce moment-là. Ça fera une bête de transition. C'est bon pour vous ? Ils me regardent d'un œil admiratif. Et Jack me fait une révérence.
— Tu es une vraie princesse. Je ne sais pas où tu nous trouves tout ça !
— Jack, je l'ai toujours dit, je ne comprends pas pourquoi elle ne décolle pas ! Je rougis en riant à leurs réflexions. Elles me touchent beaucoup l'air de rien, surtout venant de Jack et Solarus.
Les garçons s'exécutent brillamment. Et on tourne pas mal de vidéos. On en a facilement pour la semaine, pour le Heatedly du groupe et ça, c'est royale. Pour la dernière, je dois les filmer différemment. Ils seront donc quatre dessus. Andy conduit, alors que je suis affalée à l'arrière de la moto. Le ventre sur le siège, on pourrait presque me donner une médaille de contorsionnisme. Je n'en vois qu'un, sur mon écran et c'est parfait. À mon top, ils sortiront sur les côtés et se mettront en formation. Sur la musique, avec quelques effets, je sais que ça rendra bien.
Je donne le départ, et tout se passe bien. En une prise, on l'a. Andy s'arrête, et ne peut pas s'empêcher de me sortir encore une réflexion. J'en peux plus, vraiment, il me gave.
— Bordel ce que tes sexy comme ça. Ce serait top de faire l'amour sur la R1, non ? Je me redresse en râlant, mais j'ai un petit service à lui demander... Après tout ce qu'il me fait subir, il n'a pas le droit de me refuser ça.
— Ravi de te donner de l'inspiration pour tes conquêtes, mais dis-moi... Tu veux bien me prêter la R1 et me filmer pour mon feed perso ? Tu es le seul à avoir une full black, comme moi... S'il te plaît... Je lui fais les yeux doux tout en jouant avec son tee-shirt.
Le full black, c'est notre truc. En plus, aujourd'hui, on est habillé de la même façon. On a la classe, il faut l'avouer. La seule chose qui me manque en équipement, c'est ce superbe casque noir avec des oreilles de chats que je vois depuis quelque temps à la boutique des motards. Il me hante, mais là tout de suite, j'ai même plus de moto...
— C'est mort, désolée. La R1, tu sais très bien que je ne peux pas, en plus, elle est trop lourde pour toi et trop grande. Tu vas te fracasser !
— Ne cherche pas d'excuse Andy, Kiara sait gérer ce genre de choses et tu le sais... Tu peux au moins lui laisser pour une vidéo, elle ne te demande pas de faire une course, tu sais.
— Merci Stan, mais je ne t'ai pas demandé ton avis. C'est non.
Je suis hyper déçu, en réalité. Je m'éloigne de lui sans même lui parler. Mes yeux se lèvent alors que je m'installe sur la moto de Jack, pour chiller un peu. Mais je n'arrête pas de fixer la sportive. La vitesse me manque et je crève d'envie de conduire. Autant essayer quelques chose de nouveaux ? Si en plus je peux faire chier l'autre idiot, c'est le point gagnant en ma faveur non ?
Je profite qu'il parte inscrire son nom pour courir à la prochaine course afin de m'éclipser vers le beau gosse que je dévore du regard depuis tout à l'heure. Je sais qu'il m'a repéré, et on va jouer un peu.
— Bordel, Kiara, il va péter un plomb. Jack comprend directement ce que j'ai dans la tête, mais il ne m'arrêtera pas.
— Qu'il le fasse.
J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute, exposant ma nuque. Mon tatouage ne les fait généralement pas résister longtemps. J'ai des roses, avec des ronces qui remontent... La date à mon poignet était le premier à être encrée sur ma peau, mais comme on dit, lorsqu'on commence, on ne s'arrête plus. C'est un peu comme chercher Andy. C'est addictif.
____Xoxo, Foxy____
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro