Chapitre 15 : À la porte.
Dring Dring
Merde, j'ignore quelle heure il est, mais cette sonnerie m'arrache de mon sommeil avec un mal de crâne considérable. L'écran de mon portable m'aveugle presque, et mes yeux s'écarquillent en voyant l'heure. Il est dix heures... Déjà ? Je me lève un peu brusquement, vite rappeler à l'ordre par la douleur intense qui s'élance de ma blessure. Je me dirige vers la porte en tenant mon thorax, asseyant de limiter les mouvements sur mes côtes. Je n'ai pas encore pris de calmants...
Dring Dring
Bordel, la patience, c'est vraiment un art que tout le monde ne gagne pas à la naissance. Cette sonnerie hurle à nouveau dans mes oreilles, suivie par des coups dans la porte. Je n'ai aucune idée de qui ça peut être, mais ça va barder. Je me sens agressé dès le matin, et autant dire que le jour est mal choisi pour venir me faire chier.
— Putain, j'arrive ! Une minute !
J'attrape mes clefs qui sont sur le plan de travail de la cuisine avant d'ouvrir la porte. Finalement, je crois bien que c'est pour moi que ça va barder... Je tombe nez à nez avec M. Pirelli, mon propriétaire à qui je dois de l'argent pour le loyer. Et merde. Sa mine de vieil homme autoritaire et strict n'affiche rien de bon pour moi. Il porte encore ses chaussons, n'ayant qu'à traverser la rue pour venir ici. Un coup de tête matinale ? Je m'en serais bien passé.
— Oh, bonjour Monsieur Pirelli, comment allez-vous ? Évidemment, je ne lui expose pas mon mécontentement à le voir débouler ici...
— N'avez-vous pas, oubliez quelques chose, jeune fille ?
— Oh je... Oui, le loyer, je sais que je vous ai promis que vous les auriez aujourd'hui mais... Cet enfoiré me coupe la parole, on est mal barrée.
— Pas de mais qui tiennent. Pas d'argent, pas d'appartement. J'en ai assez de tergiverser avec vous. Je vous demanderai de libérer les lieux avant ce soir, 19h.
Non mais là, j'hallucine. Pour qui il se prend celui-là ? Certes, je ne suis pas parfaite, et j'ai mes torts, mais je ne suis pas son putain de clébard ! Reste calme Kiara...
— Non, s'il vous plaît, laissez-moi encore une petite chance... J'ai traversé de mauvaises passes ses derniers temps et...
— Non, je suis désolé. Vous me libérez mon appartement aujourd'hui !
Il est dingue ma parole ? Comment peut-il virer une personne comme ça dans la journée ? Je vais où, moi ? Et je fais quoi de toutes mes affaires ? C'est un gag, n'est-ce pas ? Bordel, j'allais la gagner cette putain de course si je ne m'étais pas planté !
— Mais, Monsieur Pirelli, laissez-moi au moins le temps de me retourner ? Où voulez-vous que j'aille en si peu de temps ! C'est inhumain ! Il part sans même prêter attention à ce que je lui dis.
— 19 heures ! Vous feriez mieux de vous dépêcher, au lieu de vous lamenter !
Cet appart, c'était ma bénédiction, ma liberté, mon paradis au milieu d'une ville pourri... La rage monte en moi, en même temps que mes larmes. Je suis dévastée, par tout ce qu'il se passe autour de moi. Il manquait plus que ça... J'enrage, contre ce vieux con mal luné.
— Connard de vieux con de merde ! Je frappe contre ma porte avant de m'appuyer dessus, en me laissant tomber le cul par terre...
Mes larmes se fraient un chemin sur mes joues, sans même que je ne puisse les contrôler. Je sais que tout est ma faute. Si je ne m'étais pas inscrite à cette fichue course, Andy ne me ferait pas la tête, ma côte ne serait pas fêlée, et je n'aurais probablement pas besoin de déménager en urgence... Quelle idiote bon sang... Je suis à bout, ayant l'impression que tout part en vrille autour de moi... Mais, une lueur d'espoir apparait, quand j'entends des pas monter les escaliers.
— M. Pirelli ?
— Non, ce n'est que moi... Lève-toi. Je vois le visage d'Andy apparaître...
Toujours là dans les meilleurs moments, hein... J'enrage de le voir ici et me dire qu'il a sûrement tout entendu de mon altercation. Je lève mon visage larmoyant vers lui, qui est debout devant moi. À cet instant, j'ignore si je ressemble plus à une petite fille qui s'est perdue où un petit chiot égaré... Toujours est-il, ce soir, je serais un chat de gouttière. Errant dans la ville avec un baluchon de fortune contenant mes affaires les plus précieuses...
— Qu'est-ce que tu fiches ici... Rentre chez-toi, ce n'est pas le moment. Je me braque, tant la honte me gagne.
Il s'accroupit devant moi, essayant de me relevée sans un mot alors que j'essuie mes larmes. Je me tords de douleurs, avant d'être enfin debout. Je ne me suis pas loupée... Si je ne prends pas mes fichus calmant, je crois que je vais bientôt faire un meurtre.
— Tu souffres à ce point ? Je te jure Kiara que si tu m'as appelé sans oser me dire que tu avais mal hier soir, je t'attache à un lit d'hôpital jusqu'à ce que tu sois entièrement soignée.
— Non, je ne t'appelais pas pour ça. D'ailleurs, excuse-moi de t'avoir fait chier, tu avais mieux à faire visiblement.
Je rentre à l'intérieur, alors qu'il m'emboîte le pas. Il me plaque en douceur contre le mur de mon entrée, en plongeant son regard au mien alors que ses mains trouvent leur place sur mes hanches. Bordel ce que ça m'avait manqué... Mais j'ai toujours ses paroles d'hier en tête, me faisant comprendre que je ne suis rien de plus qu'une amie pour lui. J'ai un pincement au cœur, en y repensant, alors que là, tout de suite... Je rêve de joindre mes lèvres aux siennes.
— Arrête, Kiara. Ta côte, tu as quelque chose à prendre ? Pour la douleur ?
— Je n'ai pas encore été à la pharmacie, j'ai que la crème que m'a laissé la soignante. C'est pour ça, que j'ai mal, mais tout va bien, ok ? Maintenant, rentre chez toi, j'ai pas mal de trucs à faire aujourd'hui. J'essaie de m'échapper de son emprise, en détournant le regard, en vain...
Il me soulève, en m'emmenant à la salle de bain où il me dépose sur la vasque. Il fouille dans ma trousse de toilette, tombant rapidement sur le Graal. Bordel, il connait toutes mes habitudes ou quoi ? Je ne le pensais pas si attentifs à mes faits et gestes. Bon sang Andy, j'ai tellement de mal à te cerner. Tout me pousse à croire qu'on est fou l'un de l'autre, mais en même temps... Tu me repousses sans cesse !
— On passera à la pharmacie en rentrant à la maison. Je vais appeler les gars pour qu'ils viennent nous aider. Lève ton tee-shirt s'il te plaît. Il pose ses mains sur la vasque, alors que je suis assise entre.
— En rentrant à la maison ? Comment ça ?
Il a tout entendu, c'est sûr. Mais il rêve, jamais je n'emménagerai avec lui, même pour quelques semaines. J'ai déjà du mal à lui résister, alors si je vis sous le même toit que lui... Je n'ose même pas imaginer comment mon pauvre petit cœur va finir. Je me perds dans son regard perçant, n'arrivant pas à le déchiffrer.
— Kiara, je te jure que si tu ne lèves pas ton teeshirt, je te fous à poil. Je souffle, avant de l'écouter.
— Tu n'as pas répondu à ma question, Andy ! Il retire mon bandage.
— Oh putain de merde, c'est quoi cet hématome ? Il se penche dans mon dos pour suivre les traces violettes sur mon corps... Ses yeux s'écarquillent.
— Je me suis pris une moto... Tu t'attendais à quoi ?
Il me soulève encore une fois, en prenant le tube de crème. J'ignore à quoi il joue, mais je ne suis pas une poupée de chiffon qu'on déplace comme on veut, et ça commence à m'emmerder. Surtout avec la journée que je passe actuellement. Il semble m'emmener dans ma chambre, alors que je râle. Évidemment, les ordres que je lui donne en lui disant de me reposer immédiatement lui sont égaux. Il me pose dans le lit.
— Retire ton tee-shirt, je... Je vais te masser. Tu dois avoir mal partout, après ça... Il rougit mystérieusement.
Je rêve d'un massage, mais je sais très bien que ressentir ses mains sur mon corps, ça va encore faire surgir en moi des sentiments qu'il ne partagera jamais... J'en ai assez de souffrir et de faire un pas vers lui pour me ramasser la gueule quelques mètres plus loin...
— Merci, mais ce n'est pas la peine. Répond juste à mes questions. Qu'est-ce que tu voulais dire quand tu...
Il me coupe la parole en retirant lui-même mon haut, sauf que je ne porte pas de soutien-gorge. Je lui expose mes seins, alors que son regard y est directement attiré, ses pupilles ce dilatant complétement. Quant à moi, je ne prends même pas le temps de les cacher. S'il aurait pu pisser du nez comme dans certains mangas, il l'aurait fait.
— Putain... Allonge-toi, et arrête de parler. Laisse-moi juste te soigner ok ? Et... Cache-moi ses deux merveilles avant que je te les bouffe sérieux. Tu fais chier, Kiara.
— Ne t'en fait pas. Je compte bien respecter notre accord, désormais. Il n'y aura plus d'écarts. Je le nargue avant de me retourner, écrasant mes seins sur le matelas.
Il expire bruyamment, avant de prendre de la crème et la frictionner entre ses mains. Je rêve où il pense à la réchauffer avant de me l'étaler dessus ? Je suis étonnée par ce geste, mais je me détends immédiatement quand ses pressions effleurent mon dos. Je gémis, quand ses paumes passent sur ma blessure, en repliant mes doigts dans les draps.
— Arrête de gémir, doudou...
— Quoi, je n'y peux rien si j'ai mal ! Je tourne la tête en croisant son regard prêt à exploser.
Il me dévore des yeux, et je vois clairement qu'il essaie de se retenir pour ne pas me sauter dessus. J'ai envie d'en jouer un peu, pour le faire souffrir comme il l'a fait avec moi hier soir. Mon cœur bat plus vite, en voyant ses réactions. Je faufile mes mains jusqu'à mon shorty, pour le faire descendre sur mes fesses...
— Tu veux bien me masser un peu plus bas ? J'ai super mal...
— Ne joue pas à ça, tu vas perdre.
Il le remet en place en riant, avant de glisser ses pouces en dessous pour quand même me masser. Il est plus malin que je ne pensais, alors je redouble de gémissement. J'entends sa respiration accélérer.
— Plus fort petit chat, ça fait du bien... Je n'arrive pas à contenir un petit rire à la fin de ma phrase.
Ma surprise retentit en même temps que sa main sur mes fesses, alors que je sens son souffle chaud dans mon cou... Je frémis, à son contact. Même si je sais que je ne devrais pas, j'ai juste envie de me retourner pour sentir ses lèvres sur les miennes.
— Si tu veux que je te fasse l'amour, dis-le directement, on gagnera du temps. Son murmure active un feu en moi, je me bats pour le contrôler.
— Ne pense pas que tes envies sont obligatoirement les miennes.
— Je ne le pense pas, je le sais.
Ses lèvres s'abattent sur mon cou, alors que je craque complétement. Je me retourne, en l'amenant dans un baiser du plus passionné. Rapidement, sa langue recherche la mienne. Ses mains, elles, finissent par englober dangereusement mes seins... J'ai envie de lui, putain. Mais je ne dois plus céder, car si je le fais, je vais finir brisée. Je ne veux pas être son plan fesse. Soit, je suis sa meilleure amie, soit sa nana. Mais il est hors de question que ce soit ambiguë entre nous.
— Arrête, Andy. Ce n'est pas dans...
— Ne me parle pas de ce putain de marché. Je te veux, toi, maintenant ! Il me coupe encore, en me regardant droit dans les yeux.
— On n'est pas amoureux, et... Je ne veux pas bousiller notre amitié pour du cul. Alors stop, s'il te plaît. Je le repousse complétement, avant de me lever du lit...
Je m'enfuis presque, le voyant ce coucher en posant ses mains sur sa tête... Je pars me refaire un bandage à la salle de bain, en prenant tout mon temps. Je me passe de l'eau sur le visage afin de rafraichir mes idées... Mon palpitant bat à mille à l'heure, alors que je repense à ses mots. Il me veut, mais comment ? Je suis perdue, avec ses changements constants. Puis, j'entends la machine à café ce lancer. Bonne idée, on va en avoir besoin... Je me décide enfin à sortir.
À peine arriver dans la cuisine qu'il m'accueille avec son doux sourire de coin, celui qui fait ressortir ses adorables fossettes... Ce n'est pas humain d'être aussi beau. Il nous pose deux tasses de café en passant derrière moi pour m'enlacer alors que je viens de m'asseoir sur les bancs de l'îlot central. Bordel, je vais le tuer.
— T'en as mis du temps doudou ? Un peu... De pression à évacuer ? J'aurais tout loisir à te faire céder, vu que tu viens chez moi. Tu as intérêt de sortir d'autres pyjamas, parce que tes shorty en satin me font complétement craquer... Je rêve où il me fait un putain de rentre-dedans là ?
Il m'embrasse dans le cou, comme s'il n'avait pas compris mon message. Bordel, on ressemble à un adorable petit couple, comme ça. Mon cœur bat plus fort que jamais, en me rendant compte que c'est la seule chose dont j'ai réellement envie... Mais tout n'est qu'illusion et... Attend...
— Quoi ! Comment ça, je viens chez toi ? Tu rêves là !
Je me retourne sur le tabouret pour lui faire face. Mais il ne recule pas, bien au contraire. Son front se colle au mien, alors qu'il se glisse entre mes jambes tout en enlaçant ma taille... Mes mains, elles, viennent agripper ses fringues instinctivement.
— J'ai tout entendu. Alors les gars arrivent, et on va te faire emménager chez moi. Kiara, je te l'ai dit. Je te veux. Je n'ai juste pas envie qu'on se colle d'étiquettes, et je veux qu'on prenne notre temps, j'ai... Aucune envie de forcer les choses, parce que quand ça vient naturellement entre nous, c'est magique... Il essaie de m'embrasser, mais je tourne la tête.
— Andy, je ne vais pas aménager chez toi. Tu n'as qu'une chambre !
— Eh bien, je prendrai le canapé, jusqu'au jour où toi, tu auras envie qu'on partage le même lit. Ce n'est pas comme si on avait jamais dormi ensemble, tu sais ?
Il n'a pas tort. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis réveillé avec lui à mes côtés. Mais avant, je n'en étais pas amoureuse. Je ne comprends pas à quoi il joue, mais il commence à me rendre barge.
— T'es amoureux de moi ? Il baisse les yeux.
— Tu ne me laisses pas indifférent. J'ignore si c'est cet accord ou toi ou... Je n'ai jamais été amoureux, Kiara. Je ne sais pas ce qu'on ressent. Mais... J'ai envie de t'embrasser. Je ne prends pas ça comme une corvée ou un travail, tu vois ? Je... Je ne sais pas ce qui nous arrive, ni où ça peu menée, mais je sais que... Il n'y a qu'avec toi que je veux vivre ça, car je sais que même si on fait marche arrière, on ne va jamais se perdre. Je tiens à toi, alors on peut peut-être se laisser porter, tu ne crois pas ? J'ai cru crever, quand je t'ai vue inanimée, tu sais ?
Mon cœur rate quelques battements, alors que ces mots me pénètrent l'âme. Je me perds dans ses yeux, complétement confuse. Je m'attendais à entendre qu'il n'était pas amoureux de moi, mais à la place, je me retrouve à entendre qu'il veut qu'on tente quelque chose. Finalement, lui et moi, on ressent sûrement la même chose ? J'ai des milliers de questions à lui poser, mais aucune ne sort de ma bouche. La tension entre nous est palpable, alors qu'on ne se lâche pas. Finalement, c'est lui qui reprend la parole.
— Doudou... Toi, il se passe quoi dans ta tête ?
Je t'aime éperdument... Je te veux toi, ta tendresse, ton amour, tes défauts... Je veux m'endormir dans tes bras et me réveiller contre toi. Je rêve que tu me fasses l'amour tous les soirs, et qu'on soit toujours ensemble. Mais surtout, je ne veux pas te perdre. Parce que sans toi, je finirai perdu dans une obscurité sans nom que je ne souhaite pas connaitre.
— Oh... Un peu comme toi, je suppose. Je ne sais pas trop, mais t'embrasser, c'est plutôt plaisant, oui. Je suis incapable, de lui dire mon ultime vérité...
— Bon et bien... Vu qu'on part pour s'avouer tout ça... Tu es un bon coup, au pieux. Il touche le bout de mon nez avant de s'éloigner en riant, me laissant là, béat.
Il me cherche. Je le sais, il n'arrête jamais. J'ai même l'impression que c'est la seule chose qui lui donne le sourire en ce moment. J'ai envie... Autant de le tuer que de le frapper, mais surtout, j'ai envie de l'aimer et réussir à créer notre bulle, rien qu'à nous. Envie qu'il me dise un jour que l'accord n'existe plus, et que c'est lui et moi contre tous.
Je t'aime, Andy Wiston. Et j'ai envie de le crier sur tous les toits, putain...
____Xoxo, Foxy____
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