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Chapitre 20

La dernière phrase de Liz reste sans réponse, comme en suspens dans les airs. Le Princeps esquisse un sourire qui fait plutôt penser à une grimace, comme si un fantôme lui tirait les joues pour l'obliger à chasser son éternel air sérieux. Il passe une main dans ses cheveux bruns sans pour autant décoiffer une seule mèche et soupire si longtemps qu'on aurait dit qu'il aurait arriver à cours d'air. Heureusement (ou malheureusement, tout dépend du point de vue), il finit par reprendre son souffle et déclare :

— Je ne sais pas, à vrai dire. D'après ce que m'a rapporté Laetitia, tu as rejoint ton ami...

Intérieurement, elle retient que la résistante se nomme Laetitia, bien qu'elle ignore si cette information lui sera utile.

— Mats. Il s'appelle Mats, précise-t-elle, sans vraiment savoir pourquoi elle en ressent le besoin.

— Voilà, Mats. Je disais donc que tu es arrivée après lui en te téléportant. Je t'avoue qu'en entendant cela, j'étais surpris, parce que j'ignorais que c'était possible.

— Oui, je sais, Laetitia me l'a dit.

Liz se mordit les lèvres après lui avoir – encore une fois – coupé la parole. Il ne fallait surtout pas qu'elle énerve cet homme qui, pour être honnête, lui faisait un peu peur. Et puis, il était sa seule chance de rejoindre la Résistance. Heureusement, il ne sembla pas en tenir rigueur et continua comme si elle ne l'avait pas interrompu :

— Ma théorie est que tu serais capable, dans des moindres mesures, d'utiliser certains pouvoirs que donne la Prima Lingua en la mêlant dans la langue des Spectres. Par exemple, se téléporter à un être humain.

— Mais pourquoi peut-on se téléporter à un objet et pas un être humain ?

D'après les vagues souvenirs qu'elle avait de ses cours de physique, l'adolescente croyait se rappeler que les deux étaient constitués d'atomes. Après, elle n'en était pas vraiment sûre.

— Et bien, la Linguae Influentiae permet d'exercer une influence sur la matière inanimée tandis que la Prima Lingua, elle, permettrait de contrôler toute la matière, vivante ou pas et dans des mesures phénoménales. Elle ne s'appelle d'ailleurs pas Prima Lingua pour rien : d'après une vieille légende spectrale qui remonte au temps d'avant la Grande Guerre, c'était la langue à l'origine de toutes les autres et celles-ci ne seraient que des dérivés mêlés chacune d'une partie de ses pouvoirs.

La jeune brune fronce les sourcils, ne comprenant pas réellement comment cela est possible : à sa connaissance, mis à part la langue de l'influence, aucun autre langage n'offre de pouvoirs. Parmi les centaines de dialectes parlés par les Hommes ou même les animaux, elle n'a jamais entendu parler d'un qui permettrait d'accomplir des choses extraordinaires comme la téléportation des Spectres.

Lorsqu'elle fait part de sa remarque au chef de la Résistance, il refait son sourire-grimace assez forcé ce qui ne rassure pas beaucoup Liz. Elle sent que ce qui va suivre ne vas pas lui plaire et regrette un instant d'avoir posé la question. Seulement, elle a de plus en plus l'impression que chaque interrogation risque de la mener à une réponse assez déplaisante.

— Ce n'est pas tout à fait juste. Pour toi, ce que peuvent les Spectres est extraordinaire parce que tu as vécu quatorze ans en ignorant que c'était possible et c'est la même chose pour les espèces bénéficiant de capacités plus faibles encore que les Hommes. Par exemple, il y a des animaux qui ne peuvent pas voir, comme certaines araignées...

— Je ne vous suis pas vraiment, là, dit-elle, agacée qu'il ne lui réponde pas directement au lieu de chercher à la ménager.

A ses yeux, comparer les araignées à des humains était dénué de sens, mais elle se tait et attend la suite de l'explication. Pendant que le Princeps semble chercher ses mots, elle se retourne et remarque que Laetitia est toujours là mais est si discrète qu'elle l'a oublié. Elle est toujours vêtue de sa cagoule noire et se tient droite comme un I, comme un soldat gardant l'entrée d'un palais.

— Bien que les humains ne puissent pas invoquer des objets, ils peuvent les toucher et les déplacer en les portant. D'un point de vue plus abstrait, les liens que perçoivent les Spectres et qui leur permettent de se téléporter sont invisibles pour les autres espèces. C'est pourquoi les animaux et même les végétaux ne peuvent interagir avec leur environnement qu'à partir d'un contact physique. Ca peut te paraitre ne pas être un pouvoir comme tu l'entends mais je pense qu'il s'agit des résidus des pouvoirs qu'avaient autrefois les Hommes. Et je pense que tous les langages qu'ils parlent aujourd'hui sont dénués d'influence et que c'est pour cela que leurs capacités sont bien moindres comparées à celles que les Spectres ont.

— Donc pour vous, ils auraient autrefois parlé une ou plusieurs langues semblables à celles que votre espèce maîtrise ? Mais comment ce fait-il qu'ils les aies « oubliées », et que vous en ayez toujours une parfaite maitrise ? demande Liz en essayant de tout comprendre.

— Je ne pense pas qu'ils aient un jour parlé la Lingua Influentiae, corrige l'homme. Ce n'est qu'une théorie, et chacun a son propre avis sur la question aujourd'hui, mais je pense que chaque langue avait autrefois le contrôle sur une partie de ce que permettait la Prima Lingua. Pour les Spectres, c'est la matière non vivante et dans une moindre mesure l'espace et le temps, comme dans les fragments par exemple, mais j'ignore ce que les autres espèces pouvaient faire.

Sa réponse vague – comme toutes les précédentes – ne fit qu'agacer la jeune fille. Elle avait de plus en plus l'impression que le Princeps ne voulait rien lui révéler d'important et qu'il ne faisait qu'esquiver ses questions. Certes, c'était intéressant à savoir mais il lui semblait qu'il essayait d'éviter de lui avouer quelque chose qui n'allait pas lui plaire.

— Avec tout le respect que j'ai pour vous, commence-t-elle avec précaution, ne voulant surtout pas qu'il se sente insulté, c'est très intéressant mais j'aimerais avoir une réponse à ma question. Pourquoi les Hommes auraient-ils perdu leurs pouvoirs et pas les Spectres ? Je veux bien croire que votre espèce est supérieure à la leur mais pas à ce point !

— Je n'ai aucune certitude et je ne fais qu'avancer des théories, mais selon moi, ce serait Ava qui aurait réussi à empêcher les humains de parler la langue qu'ils maitrisaient et qui leur offrait des compétences qui ont aujourd'hui disparu. Bien que tout cela se soit déroulé il y a des milliers d'années, les prouesses des Spectres étaient les mêmes qu'aujourd'hui. Je suppose que, de la même manière qu'elle a pu modifier notre ADN pour qu'ils ne nous voient plus, elle a dû trouver un moyen de faire disparaître ce langage.

— Mais pourquoi ? Si ils ne savaient même plus que votre espèce existait, pourquoi devoir les priver de leur pouvoir ? Elle ne pouvait pas juste les laisser vivre leur vie tranquillement ? l'interroge-t-elle sans vraiment avoir de réponse.

En vérité, Liz sait très bien que cela n'aurait jamais pu arriver. Mats lui avait décrit Ava comme une femme très forte et persuasive, et plus que ça encore, comme une femme radicale. Si pour elle, retirer leurs pouvoirs aux Hommes était le seul moyen de garantir la paix, il n'y a aucun doute sur le fait qu'elle l'ait fait.

— Et comment se fait-il qu'aucun humain ne se soit souvenu de votre existence ? Ce n'était pas il y a si longtemps que ça non plus, certains avaient bien du consigner quelque part des traces de leur existence. Ou alors votre gouvernement a-t-il encore trouvé un moyen d'altérer les faits pour qu'on oublie toute trace d'eux ? demande l'adolescente sans parvenir à cacher la pointe de sarcasme dans sa dernière phrase.

— Sur ce coup, je pense que les Branshorn sont innocents et que c'est simplement le temps qui a fait son action. Tu sais bien mieux que moi à quel point ton espèce est friande de contes et d'imaginaire. Eh bien, la plupart ces légendes proviennent à mon avis de la même source. Certaines espèces, comme les dragons, n'ont sûrement jamais existé, mais ceux que vous appelez les elfes, les sorciers, les magiciens ne sont sûrement que différents noms pour les Spectres. Et avec les milliers d'années qui sont passés sans jamais qu'aucun d'entre nous ne se montre, les Hommes ont dû les assimiler à de la fiction jusqu'à totalement oublier qu'ils aient un jour réellement existé.

La jeune brune hoche la tête à la fin des explications du Princeps qui semblent tenir la route. Et dans le cas contraire, même si les êtres écarlates ont une fois de plus usé de leurs pouvoirs, elle en est à un point où la situation ne pouvait pas empirer. Toute cette conversation ne fait que l'épuiser et bien qu'elle soit riche en découvertes importantes, tout ce dont rêve maintenant la jeune fille est d'aller s'allonger sur un lit douillet. Problème, elle ne sait même pas si elle pourra rester ici dans une jolie chambre confortable ou si elle sera enfermée dans une prison au secteur des « êtres n'entrant dans aucune catégorie, à surveiller ».

Heureusement, l'homme semble en avoir fini et des bruits de pas la remmènent au monde extérieur. Laetitia a fini par quitter son statut immobile et s'approche d'elle.

— Princeps, si vous me le permettez, j'aimerais emmener Liz se reposer. La journée a été forte en émotion pour elle et je pense qu'il vaudrait mieux que vous continuez cet entretien un autre jour.

Ce dernier hésite quelques instants mais finit par hocher la tête et déclare tout en se levant du trône immaculé :

— Tu as raison, Laetitia, comme d'habitude. Emmène donc notre jeune amie à la demeure qu'on lui a réservée. Oh, et même si elle ne fait pas officiellement partie de la Résistance, je pense que tu peux te passer de ta cagoule.

Puis, sans même un dernier regard pour l'adolescente, il les congédie d'un vague geste de la main et leur tourne le dos, se tournant vers la vue de l'Aqua Civitatem que lui offrent la paroi d'eau verticale.

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