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3. Virée nocturne

Anastasia Vandrish

Anastasia ne tarda pas à être guérie, au grand soulagement de Mme Pomfresh. Elle resta à l'infirmerie durant le reste de la matinée, puis l'infirmière l'autorisa à retourner à son dortoir pour l'après-midi, elle était excusée auprès de ses professeurs. L'étudiante s'exécuta mais, alors qu'elle se dirigeait vers les escaliers, elle aperçu Hagrid dans l'entrée. Le sourire aux lèvres, elle s'approcha de lui.

- Bonjour Hagrid ! le salua-t-elle.

- Oh, bonjour Anastasia. lui sourit le demi-géant. Comment vas-tu ?

La jeune fille haussa les épaules. Elle se sentait mieux, mais elle avait parfois des douleurs dans tout le corps qui se lançaient aléatoirement, comme si le sortilège n'avait pas perdu tout son effet. Elle remarqua soudainement qu'il transportait avec lui un panier rempli de petites pièces d'or. Elle fronça les sourcils.

- Vous avez braqué Gringotts ?

- Mmh ? Oh, ça. Hagrid se gratta la nuque. Non, c'est de l'or de farfadet, c'est pour Pagaille.

- Pagaille ?

- C'est un bébé niffleur que j'ai recueilli. Sa maman a été attaquée par un hypogriffe avec le reste de la portée. Il est le seul restant.

Une expression désolée se peint sur le visage d'Anastasia. Elle aimait beaucoup les niffleurs, se dire qu'un bébé avait perdu toute sa famille la rendait particulièrement triste.

- Le pauvre, qui va pouvoir s'occuper de lui ?

- J'aimerais beaucoup le faire, mais j'ai trop de travail avec mon cours de Soins aux Créatures Magiques, annonça-t-il en secouant la tête. Je vais sûrement devoir le confier à l'animalerie du Chemin de Traverse.

- Moi je peux m'en occuper !

Elle aimait beaucoup les créatures magiques, et les niffleurs étaient de créatures adorables, elle serait ravie d'acquérir cette responsabilité. Et puis, un animal de compagnie lui ferait au moins un ami en plus.

- Tu en es sûre ? Il ne tient pas son nom pour rien...

- Ce n'est rien, j'aime beaucoup les animaux ! S'il vous plaît Hagrid, laissez-moi m'en occuper...

Le concerné l'observa un moment, avant de soupirer. Rares étaient ceux qui résistaient à ses grands yeux bleus et son sourire angélique.

- Très bien, passe me voir à ma cabane ce soir, mieux vaut éviter de te promener avec un niffleur la journée, il sauterait sur tout ce qui bouge.

Elle acquiesça, un grand sourire déformant ses lèvres roses. Elle avait toujours trouvé les niffleurs adorables, avec leur étrange bec et leurs pattes aplaties. Elle avait vraiment hâte d'y être.

Une fois la nuit venue, la jeune fille enfila ses baskets ainsi qu'une veste en jeans, afin de rejoindre la cabane de Hagrid. Elle saisit sa baguette mais ne l'alluma pas dans les couloirs, ne désirant pas se faire repérer par un Mangemort quelconque. Elle qui était déjà une née moldue, elle n'avait pas intérêt à se faire repérer en plus de cela.

Elle traversa silencieusement les couloirs ainsi que les escaliers menant à la porte du parc de Poudlard. Elle était étonnée de s'en sortir aussi bien, le lieu était absolument désert...

Soudain, Anastasia sentit une poigne forte l'agripper par les hanches et la propulser à l'intérieur d'un placard. Hébétée, elle poussa un cri de surprise, qui fût presque aussitôt étouffé par une main chaude sur sa bouche. Clignant bêtement des yeux, elle comprit de qui elle s'agissait quand la lumière de la Lune filtra à travers l'entrebâillement de la porte pour illuminer une paire d'yeux clairs.

- Shhht, murmura la voix rauque de Théodore, Greyback est là.

La blondinette acquiesça tandis qu'il ôtait sa main. Il se pencha afin de jeter un coup d'œil au couloir via le petit espace entre le mur et la porte, sans se rendre compte que son visage n'était qu'à quelques millimètres d'elle. Et qu'elle se liquéfiait presque sur place d'être aussi proche d'un garçon.

- Ça va ? chuchota-t-il. J'étais inquiet pour toi, après ce que Carrow t'a fait...

Aussi écarlate qu'une tomate trop mûre, Anastasia acquiesça en balbutiant une réponse affirmative. Elle sentait le souffle chaud du Serpentard contre son visage. Il avait une douce odeur de...

- Chocolat.

- Quoi ?

- Tu sens le chocolat. expliqua-t-elle en rougissant encore plus.

Il y eut un moment de silence puis Théodore sourit. Il fourra sa main dans sa poche et en sortit plusieurs carrés chocolatés.

- Je les avais pris pour toi. Tu sais, à l'infirmerie ce n'est pas toujours bon alors... enfin, j'en ai mangé un. avoua-t-il avec un rire nerveux.

- Oui, tu en as encore là d'ailleurs. gloussa-t-elle en essuyant une petite tâche qu'il avait au coin de la bouche à l'aide de son pouce.

Son geste ralentit tandis qu'elle le fixait dans les yeux. Le silence retomba, elle laissa sa main contre sa joue sans oser cligner des yeux. Théodore se pencha, elle sentit ses lèvres effleurer doucement les siennes. Elle avait une étrange envie qu'il l'embrasse, même s'ils se connaissaient à peine.

Malheureusement, ce moment fût interrompu par le bruit d'une porte qui se claquait, signe que Greyback était enfin parti. Le garçon les fit sortir avec un raclement de gorge.

- Bon... Ben... Euh... J'imagine que tu as des choses à faire...

- Merci. murmura-t-elle. De m'avoir sauvée. Encore une fois.

- Je te sauverai autant de fois qu'il faudra. sourit-il, avant de se rendre compte de ce qu'il venait de dire et de secouer la tête. Bonne nuit Ana...

- Bonne nuit Théo...





Théodore Nott

Elle allait le rendre complètement fou.

Ses yeux bleus, son sourire, sa main douce sur sa joue...

Théodore observa Anastasia s'éloigner d'un pas sautillant, le cœur battant à toute allure.

Il avait failli l'embrasser, dans ce placard, il avait failli craquer ! C'était totalement stupide, heureusement que Greyback avait fait du bruit pour détourner son attention.

Il ne savait pas vraiment depuis quand il était amoureux d'elle. Cela avait dû débuter le jour où elle l'avait bousculé et et que la seule chose qu'elle avait pensé à ramasser c'était sa boîte de chocolat, ou peut-être la fois où elle n'avait pas pu s'empêcher d'éclater de rire lorsque Seamus Finnigan avait fait exploser leur potion lors d'un travail de groupe.

Mais évidemment, jamais il n'aurait pu lui dire. Non seulement parce qu'elle ne le connaissait pas et qu'il se serait sûrement fait passer pour un cinglé, mais également parce que s'il avait été aperçu en compagnie d'une née moldue par le reste des Mangemorts, il aurait été sévèrement puni par son père.

Il portait la Marque à présent. Il n'avait pas le droit d'être amoureux et encore moins d'Anastasia Vandrish.

Mais le cœur à ses raisons que la raison ignore...

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