"La mariage est une chose et l'amour en est une autre." - Alfred Capus

J'ai très mal dormi hier soir. Je réfléchissais beaucoup trop, que ce soit par rapport à Marguerite ou à Naho. Les rares moments où je parvenais à vider mon esprit, j'étais immédiatement dérangé par Lila et ses pleurs. Chaque fois je me levais, montais à l'étage et Marguerite et moi nous relayions pour la bercer.

Je suis réveillé par des bruits incessants. Je tente d'y faire abstraction, en vain. J'ouvre les yeux et découvre Lila, allongée sur un tapis de jeux. Elle gazouille. Je la prends dans mes bras et lui dévore la joue de bisous.

"-Bonjour toi! Bien dormi?"

Elle me sourit et je me rends dans la cuisine. Marguerite passe l'éponge sur le plan de travail mais elle s'arrête en me voyant, elle sourit.

"-C'est pareil tous les soirs? Je l'interroge.

-Oui, mais on s'y fait. Il était confortable le canapé?

-Non. Je pouffe. Mais ça a été. Tu veux de l'aide? Je sais faire le ménage, si ça peut te soulager...

-Non ça ira, merci. Je vais faire Lila prendre son bain, tu veux venir voir comment il faut s'y prendre?

-Je te suis."

Lila pleure quand je la déshabille. J'ai peur de lui faire mal mais Marguerite m'assure que c'est juste qu'elle sait qu'elle doit prendre son bain et qu'elle n'apprécie pas trop ces moments là. Sa maman rempli une bassine d'eau qu'elle laisse dans la douche. Lila s'égosille quand Marguerite la trempe dans l'eau et j'ai envie de sauver mon bébé, mais je n'en fais rien. Je plie sa couche sans vraiment regarder quelle surprise elle y a pondu et la jette à la poubelle.

J'essuie Lila, pendant que Marguerite lui fait des grimaces et elle se calme. Je prends garde à bien la sécher, je ne voudrais pas qu'elle prenne froid par ma faute.

"-Tu as des vêtements de rechange toi? Me demande Marguerite.

-Oui, j'ai un sac de voyage dans mon coffre, aux cas où. J'essaie de m'appliquer à attacher la couche de Lila. Pourquoi?

-Je veux te montrer un endroit."

Je prends ma douche tranquillement. Il faudrait certainement que je jette un coup d'œil à sa robinetterie, la pression de l'eau est faible. Je ne suis pas un professionnel mais j'ai déjà eu affaire à ce genre de problèmes dans le loft. On tape à la porte de la salle de bains. J'éteins l'eau, Marguerite crie.

Je m'affole alors. Sors immédiatement de la douche, attrape une serviette et recouvre avec mes parties génitales. J'ouvre la porte, Marguerite est paniquée. Elle arrête de crier et me regarde de haut en bas avant de rougir.

"-Je peux savoir ce qu'il t'arrive? J'expire.

-Ton téléphone a sonné. C'était Stef. Elle tente de reprendre son souffle.

-C'est pour ça que tu te mets dans tous tes états? Je le rappellerai mais d'abord je termine de prendre ma douche. Tu permets?"

Avec une maman aussi barge, c'est compréhensible que Lila pleure et crie, elle doit penser que c'est une bonne chose vu que son modèle féminin passe son temps à le faire. Elle n'a pas changé en fait, elle a toujours ce côté folle qui me faisait l'aimer.

Je sèche mon corps. Je m'étais déjà rincé mais je profitais tout de même de l'eau chaude. Il n'y avait plus aucun intérêt à retourner sous la douche après cette interruption. Je m'habille. Heureusement que j'ai pensé à mettre quelques tenues décontractées dans mon sac. Un jean et un t-shirt bleu pâle feront l'affaire.

A peine sorti de la salle de bains que Marguerite me tend mon téléphone portable. Elle m'observe de ses grands yeux noirs. Je roule des yeux et rappelle Stefan. Il décroche après quelques secondes.

"-Allô Stefan! Tu vas bien? Je commence et Marguerite me demande d'enchaîner.

-Oui ça va et toi?

-Un peu fatigué mais oui. Pourquoi est-ce que tu m'a appellé?

-T'es dans ton bureau? J'ai un dossier spécial et j'aimerais bien avoir ton avis.

-Non, je suis à Gassaway. Je réponds et Marguerite lève son pouce en l'air.

-C'est quoi ce truc? Un restaurant? Tu peux m'envoyer l'adresse? C'est assez urgent.

-Non, c'est une petite ville en Virginie Occidentale. J'explique.

-Il n'y a rien là-bas, t'y fais quoi? Il se moque.

-Il y a Marguerite. Je lâche alors que cette dernière est suspendue à mes mots."

Il ne répond pas directement mais j'entends quelques bruits, comme s'il s'enfermait dans une pièce.

"-Marguerite? Maggie Conover? Ma Maggie? Il demande alors que sa voix tremble.

-Si mes souvenirs sont bons, elle étaient plus à moi qu'à toi, mais oui c'est bien elle.

-Elle va bien? Tu peux me la passer?"

Je tends mon portable à Marguerite et à peine a-t-elle dit un mot qu'elle fond déjà en larmes. Je choisis de les laisser discuter en paix et vais m'amuser avec Lila. Il faudrait que je raconte à mes parents, à Sacha également. Il faut qu'ils sachent à quel point ma petite fille est magnifique.

Marguerite reste une bonne trentaine de minutes à discuter avec Stefan. Ils doivent avoir des choses à se dire après tout ce temps. Suite à quoi, elle vient se blottir dans mes bras, me réclamant un câlin. Je plonge ma tête dans son cou, prenant garde à ne pas faire mal à Lila et je souris face à une constatation. Elle sent toujours aussi bon.

Avant que Marguerite ne m'emmène voir son fameux endroit, je décide de téléphoner à mon père. Si lui l'accepte, tout le monde acceptera Lila. Cette dernière est allongée sur sa maman qui est elle même allongée au sol.

"-Nathan! Enfin! Tu réalises la peur que tu nous as fait? Tu es où bon sang? Il commence d'emblée.

-Je suis à Gassaway et non avant que tu demande ce n'est pas un restaurant.

-C'est une ville en Virginie Occidentale, il soupire, je connais.

-Comment ça se fait?

-J'ai suivi mes cours de géographie. Toi non visiblement. L'entreprise n'a aucune propriété là-bas, qu'est-ce que t'y fais?

-Tu peux me promettre de ne pas t'énerver et de garder un esprit ouvert? Je lui demande.

-Non. Il répond clairement. Tu replonges Nathan?

-Non! Je m'exclame. Non je ne replonge pas. Je suis ici parce que Marguerite y habite. Marguerite prête l'oreille.

-Marguerite? La fille de Rose? Comment tu l'as retrouvée?

-J'ai payé quelqu'un pour le faire.

-Pars d'ici tout de suite Nathan. Tu te rappelles ce par quoi tu es passé à cause d'elle? Il crie presque.

-J'ai un enfant papa. Je réponds fébrilement. J'ai un enfant. Je répète. C'est une petite fille, elle s'appelle Lila. Elle est tellement belle. Papa, s'il-te-plaît ne me demande pas de faire comme ce que tu as fais à Sacha. Je n'en aurais pas la force.

-Je ne peux pas être grand-père. Je ne sais pas quoi te dire... Il est froid.

-Dis-moi que tu ne m'en veux pas. Que l'on continuera à être entre de bons termes...

-Je n'ai pas envie de t'en vouloir Nathan, il expire. Notre relation s'est tellement améliorée et j'aimerais vraiment qu'elle reste telle quelle. Un enfant... Nathan... Marguerite... Il fait sur le ton du reproche.

-Je suis désolé papa. Je réponds calmement. Je ne peux pas laisser Marguerite se débrouiller toute seule. Si tu n'acceptes pas le fait qu'elles fassent toutes deux partie de ma vie maintenant, tu peux me renier, mais je me dois d'assumer.

-Ne dis pas de bêtises Nathan. Je ne suis certainement pas le père du siècle, c'est un fait avéré mais jamais je ne te renierai. Quoi que tu puisses faire tu resteras mon fils. J'ai juste le sentiment d'être trop jeune pour être grand-père et que tu es trop jeune pour être père. I

-Moi aussi, je t'assure! Je pouffe.

-J'ai été tellement absent que nous n'avons même pas eu cette discussion père-fils que tous pères et fils normaux ont partagé. Tu crois que je devrais l'avoir avec Sacha? Il s'inquiète.

-Je suis content que nous ayons évité ce moment de gêne intense. Et oui, tu devrais surement avertir Sacha au sujet de quelques aspects de la vie. Je tente de camoufler ma moquerie.

-Tu... il hésite, tu peux m'envoyer des photos d'elles?

-Oui, sans problèmes, tu la trouveras tellement mignonne.

-Nathan, tu l'as dit à Naho? Il s'inquiète.

-Oui, elle m'en veux mais je pense que ça lui passera.

-Ça remet des choses en cause, non? La demande en mariage est toujours d'actualité?

-Ça dépend, c'est vraiment utile pour l'entreprise? Je vérifie septique.

-Oui. Il faudra au moins ça pour que M.Linh  avale la pilule Nathan. Je ne te force à rien, je sais que c'est un grand engagement.

-C'est bon, je le ferai! Je conclu en évitant le regard interrogatif de Marguerite."

Nous échangeons encore quelques mots puis je raccroche. Marguerite me pose une dizaine de questions par rapport à mon appel téléphonique mais je n'y réponds pas. Je n'ai pas envie de me marier avec Naho, je ne sais même pas si j'ai encore envie d'être avec elle. C'est comme si je souhaitais uniquement me prouver quelque chose à moi-même. Mais quoi?

Nous marchons silencieusement, Marguerite cueille des fleurs alors que je suis chargé de porter Lila. Je suis loin de le prendre comme une corvée. Elle n'est vraiment pas lourde et elle me sourit tout le temps. Marguerite a pris soin de lui mettre un chapeau avec des fleurs et une petite robe blanche.

"-Si tu m'expliquais pourquoi Lila? Je l'interroge.

-Je voulais qu'elle porte elle aussi le nom d'une fleur, histoire de perpétuer la tradition. J'ai pensé à Lila mais j'ai longuement hésité avec Tiaré.

-Tiaré? Je manque je m'étouffer.

-Je sais, c'est beau... Elle me sourit par-dessus son épaule.

-Non! Je grimace. A quelques lettres près, ça donnerait dia...

-Nate, tu es vraiment futile! Elle se plaint.

-Je ne suis pas futile, mais imagine ce que les enfants lui auraient dit à l'école? Elle n'aurait aucune crédibilité. Dès qu'elle irait aux toilettes on se moquerait d'elle.

-Soit! Mais elle s'appelle Lila alors tout va bien, tu n'aimes pas?

-Oui. Lila j'aime beaucoup. Je souris. Mais elle n'aura pas droit à un surnom de ta part?

-Je l'appelle mon ange, peut-être Lili à l'occasion. Elle hausse les épaules.

-Lila Amadeus-Conover. Niveau proportionnalité ce n'est pas vraiment ça mais qu'importe.

-Elle s'appelle juste Lila Conover. Je ne vois pas ce que ton nom vient faire dans tout ça. Elle se retourne.

-C'est mon droit, mon enfant peut porter mon nom. Je débats.

-J'ai fait 90% du travail, toi 1% et les sages-femmes 9% dans cette grossesse. Alors, à la limite, je veux bien lui donner le nom d'une des sages-femmes.

-Très drôle. Je me vexe.

-Ne te froisse pas Nate! Elle s'exténue. Parle-moi plutôt de Naho. Je veux savoir si mon bébé devra faire face à une méchante belle-mère ou non.

-Elle est gentille. Elle était timide au départ avec moi mais ce n'est plus le cas, du coup maintenant je vois son côté capricieuse et un peu nombriliste. J'explique.

-Et tu l'aimes?

-Non... enfin, c'est compliqué. Je soupire tristement.

-Pourtant tu lui as dit que tu l'aimes hier soir?

-Tu écoutais notre discussion Marguerite? Je demande surpris.

-J'ai pas fait exprès d'entendre! Elle se défend.

-Qu'est-ce que tu as entendu d'autre, sans faire exprès? Je me moque.

-J'ai entendu que tu as payé quelqu'un pour me retrouver. Tu as payé combien? Je vaux combien à tes yeux? Elle fait la danse des sourcils.

-J'ai payé 100 000$, mais tu vaux bien plus, tu n'as pas de prix.

-Merci de m'avoir trouvée Nate. Tu aurais dû être la dernière personne à avoir envie de me voir et pourtant... elle laisse sa phrase en suspend et je connais la suite. Même moi, je ne savais plus où j'en étais mais en te voyant, je retrouve mes repères. Comment ai-je osé blesser quelqu'un d'aussi merveilleux que toi?

-Marguerite, je dois demander Naho en mariage. Je lâche soudainement. Si tu me dis que tu ne veux pas que je le fasse, je n'en ferai rien. Elle baisse les yeux puis se retourne.

-Nous sommes arrivés."

Nous sommes dans une clairière verdoyante, non loin d'un énorme sapin. Elle le regarde comme émerveillée mais je ne comprends pas d'où lui vient son enthousiasme. Elle m'explique alors son histoire.

"-C'est dans cette clairière que se marient les habitants de la ville et devine un peu combien de pour-cents divorcent?

-20%? Je tente.

-0%. Elle me corrige.

-Vraiment? Je fais surpris.

-Oui, le petit secret c'est qu'ils disent leurs promesse au tronc de l'arbre. On l'appelle l'arbre des promesses. Tout le monde peut en faire une et peut être certain de la tenir.

-Tu veux que l'on en fasse une? Je lance amusé. Je promets d'être le meilleur papa qu'il puisse exister pour Lila. Je chuchote en me penchant près du tronc.

-J'en ferai deux dans ce cas! Me sourit Marguerite.

-Tricheuse! Je m'offusque.

-Non, c'est pas interdit! Elle se défend. Je promets d'être la meilleure maman qu'il puisse exister pour Lila. Elle dit puis embrasse la joue de notre bébé se trouvant dans mes bras.

-Et le deuxième Madame la tricheuse? Je fais rieur.

-Je promets de suivre Nate jusqu'à New-York."

Un sourire béat naît immédiatement sur mon visage. Elle rougit et qu'est-ce que j'ai envie de l'embrasser. Au lieu de ça, je lui fait signe de me faire un câlin et l'embrasse chastement sur le front. C'est frustrant d'avoir une aussi belle femme sachant que nous n'avons pas le droit d'être ensemble. Je suis pris et nous nous détruirions un peu plus chaque jour.

Nous sommes assis dans la clairière, sur un tapis de pic-nic quadrillé rouge et blanc. Je peux enfin reposer Lila en ayant pris soin d'avoir superposé plusieurs couches de serviettes afin qu'elle puisse être confortablement allongée.

Marguerite dégaine son appareil photo et je suis étonnée qu'elle l'ait conservé alors qu'elle a abandonné tellement de choses à New-York. Elle prend des photos de moi et je souris, grimace et pose parfois. Je me sens bien plus confiant devant un objectif maintenant. Je reprends Lila qui doit être épuisée face à tant d'efforts, nous connaissons le refrain, dur dur d'être bébé. Je dois prendre des photos avec ma fille. Elle rigole, elle me fait craquer.

C'est à mon tour de jouer avec l'appareil photo. Marguerite sourit et ses cheveux roux sont mis en valeur par la lumière du soleil. Quand elle pose avec Lila, je sais que quoi qu'en dise Naho, j'afficherai certains clichés dans des cadres dans mon loft. Elle repose délicatement notre fille et s'allonge dans l'herbe, elle. Voila quelque chose que Naho n'aurait jamais osé faire. Il faut que j'arrête de réfléchir comme ça. Marguerite et Naho sont deux personnes distinctes, malheureusement.

Je m'allonge à ses côtés et me surélève sur mon coude. Je l'observe. Non. Je l'admire. Elle est tellement belle.

"-Quand je serai à New-York, je ferai un prêt à la banque et j'ouvrirai ma galerie d'art dans Chelsea, comme on l'avait dit.

-C'est super. S'il faut un garant je le serai avec joie. Je ne quitte pas son visage des yeux.

-Merci Nate.

-De rien Marguerite. J'ai une question.

-Je t'écoute. Elle me regarde interloquée.

-Est-ce que si je t'embrasse maintenant, on peut considérer que ça ne nous engage à rien? Que nous sommes les parents de Lila mais que je suis en couple avec Naho? J'en meurs d'envie.

-Quand nous nous sommes embrassés, la première fois, j'étais en couple. On peut inverser les rôles. Elle murmure tout bas."

Je me penche au-dessus d'elle alors qu'elle place ses mains sur ma nuque, comblant de plus en plus l'espace entre nos lèvres. Nous nous embrassons chastement, une, deux, trois fois. Je sens mon cœur qui s'emballe à mesure que nous approfondissons ce baiser. Ses lèvres sont tout aussi douces et elle a toujours cette façon si particulière de jouer avec sa langue. Et nous sommes là, nous embrassant en plein milieu de la clairière. Je goûte au fruit du péché, ses lèvres au gout exquis mais je ne regrette pas, elle est mon âme-sœur.

Elle met un terme à notre baiser et en ouvrant les yeux, constate qu'elle pleure. Ses yeux marrons sont rougis, tout comme le reste de son visage.

"-Je suis tellement désolée Nate, pour tout le mal que je t'ai fait. Je te promets que je suis désolée... ma mère... elle se tait.

-Elle comptait plus que tout pour toi. Ne t'en fait pas, je ne t'en veux pas Marguerite..."

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Hey!❤️

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

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Sur ce merci pour tout et profitez bien de ce Week-end prolongé ❤️

Cœur cœur

Noémie =)