Chapitre 34
"Le temps met tout en lumière." - Thalès
Point de vue de Nathan
Mon père m'a chargé de l'accueil des invités. Ce n'est pas la tâche que je préfère. Je dois faire un effort surhumain pour associer comme il le faut un nom à un visage. Et puis, il faut dire aussi que ce job m'empêche de profiter de la soirée aux côtés de Marguerite. Elle n'en pouvait plus de rester debout sans trop bouger alors elle est retournée au cœur des invités, sûrement aux côtés de Sacha ou alors de Madame Bennett.
"-Bonsoir Monsieur Flynn! Je lui serre vigoureusement la main. Bonsoir Stefan. Bienvenue au gala de charité en faveur de l'association, Little Big Smile, les dons sont ouverts jusqu'à minuit.
-Bonsoir Nathan. Répond le père. Où puis-je trouver ton père?
-Il doit être quelque part non loin de la scène.
-Merci. Il s'enfonce dans la pièce.
-Et tu sais où est Maggie? M'interroge Stefan.
-Elle ne doit pas être très loin du buffet. Je hausse les épaules.
-Pardon! Où avais-je la tête? C'est évident! Il rigole silencieusement.
-Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de te remercier, mais, merci de garder mon secret.
-Ce n'est rien, je t'assure.
-Hum... Nathan? Se fait entendre une voix douce dans son dos.
-Marine? Je manque de m'étouffer.
-Qu'est-ce qu'elle fou ici? Le blond me regarde, fronçant les sourcils et serrant les mâchoires.
-Je n'en sais rien! J'affirme. Elle n'est pas sur la liste.
-Si, j'y suis! Se défend la blonde.
-Il t'a dit que tu n'y figures pas. Stefan vient rajouter une couche. Alors vas-t-en coucher avec Casse-Noisettes.
-Je vois que vous avez rencontré mon amie. Sacha arrive en souriant et passe sa main dans le dos de Marine."
Ma mâchoire se décroche et vient s'affaisser contre le sol. C'est Marine son amie si mystérieuse? Stefan lance un regard noir à Marine puis à Sacha avant de se concentrer de nouveau sur la blonde.
"-Tu veux quoi cette fois? Une place à l'Opéra de Paris? Un rôle dans le Lac des Cygnes? Ou non, un rôle dans je suis une petite pétasse opportuniste qui profite de la gentillesse de ceux qui m'entourent et les laissent tomber une fois que je n'ai plus besoin d'eux? Crache Stefan sarcastiquement.
-C'est quoi ton problème? S'énerve Sacha. Explique moi d'où tu te permets de traiter Marine comme cela?
-Elle fout quoi ici cette pute? Lance Marguerite en arrivant les bras croisés. Elle me toise du regard comme si j'étais responsable de sa venue.
-Même toi Maggie? S'offusque Sacha. Vous êtes tous sacrément malades, Marine est la personne la plus gentille et la plus douce que je n'ai jamais rencontré.
-Pitié Marine, épargne lui ton rôle de fille gentille, il sonne tellement faux. Grimace Marguerite.
-Tu n'es pas non plus un symbole en manière de chasteté, Maggie. Elle lève les yeux au ciel.
-Nathan je veux qu'elle parte, ou sinon c'est moi qui m'en vais. Marguerite crie et quelques invités se retournent vers nous.
-Putain, Sacha, je peste. Tu vois un peu dans quelle situation est-ce que tu me mets? Et Marguerite calme-toi un peu, je n'y suis pour rien, moi non plus je n'ai pas envie de voir sa tête. Tu peux, s'il-te-plaît aller t'occuper de Stefan un peu plus loin?
-Oui, bien-sûr que je vous laisse entre vous. Contente Marine? Tu as les deux frères Amadeus pour le prix d'un. Si tu as à faire un choix, Sacha est une bête au lit. Au pire des cas, prends les deux, je n'en ai rien à foutre."
C'est Stefan qui doit la tirer par la main pour qu'elle se taise avant d'aller trop loin. Comme si ce n'était pas déjà fait. Je suis sûr et certain qu'il ne s'est jamais rien passé entre elle et Sacha, d'une part parce qu'elle a changé depuis le début de l'année scolaire et d'autre part parce que je me suis assuré de ne jamais les laisser seuls trop longtemps.
Je dévisage Marine du regard. Elle porte une longue robe rose pastel et a tressé ses cheveux blonds. Elle est tellement fade, je ne sais pas comment ai-je pu la trouver belle un jour. Ses yeux bleus n'ont rien d'extraordinaire et sa posture altière me sature plus qu'autre chose.
"-Sacha je ne veux plus que tu la fréquentes. Compris? Je fronce les sourcils.
-Tu n'as que neuf mois de plus que moi Nathan. Tu crois réellement je vais obéir à tes ordres? Il pouffe.
-Si tu crois qu'elle en a quelque chose à faire de toi, tu te trompes Sacha. J'argumente. Tout ce qui l'intéresse c'est sa réussite professionnelle dans la danse classique. Je mens Marine? Raconte un peu à Sacha comment est-ce que tu as pu être acceptée à Juilliard?
-Je suis persuadé qu'elle n'a rien fait de mal, vous extrapolez juste la situation. Sacha hausse les épaules.
-Puisqu'elle décide de rester muette je vais t'expliquer. Marine a joué durant plusieurs semaines avec Stefan qui craquait vraiment pour elle. Sachant que son père est un grand ami du doyen de Juilliard School, elle a fait en sorte que Stefan la pistonne pour y être acceptée. Une fois qu'elle a été accepté, elle n'a plus jamais fréquenté Stefan.
-C'est vrai ce qu'il raconte Marine? Il plisse des yeux.
-Non... elle soupire.
-D'accord, je siffle. Le père de Stefan n'est pas très loin je peux encore aller le chercher. Je ne sais pas ce qu'elle veut cette fois Sacha, mais tu n'as jamais été amoureux, ne gâche pas ce sentiment pour elle.
-Hors de ma vue Marine. Il claque des doigts."
La blonde l'observe choquée, la bouche entrouverte et il défie sans aucun problème son regard. Elle finit par lâcher un petit sourire triste en se pinçant la joue et baisser les yeux. Elle s'en va et Sacha reste de marbre.
"-Je ne suis pas spécialiste en la manière mais ce n'était pas un peu trop radical? J'hésite soudainement pris de remords.
-Non, crois-moi. Il cingle. Elle m'a dit que son inscription avait rencontré quelques embûches et que l'université refusait qu'elle ait accès à une bourse. Ces parents ont apparemment quelques problèmes d'argent en ce moment alors...
-Elle t'a demandé de l'argent? Je bloque.
-Oui, 20 000$. Elle avait l'air tellement passionnée, je ne voulais pas qu'elle rate cette chance. Et puis, elle me rappelle ma petite-sœur, il fixe le sol. Elle faisait elle aussi de la danse classique.
-Je suis désolé... mais, où est cet argent?
-Sur mon compte. Je voulais que tu la valides avant que ça n'aille trop loin. J'ai toujours été habitué à être le plus grand de la famille, mais, c'est cool aussi d'avoir un frère pour te conseiller, et puis, tu n'es pas trop sur mon dos, t'es sympa.
-Merci petit-frère! Je rigole en lui tapotant l'épaule."
Je poursuis mon travail et continue d'accueillir les rares invités quelque peu retardataires. J'ai pris une coupe de champagne pour me détendre car je suis sous-pression. Dès que je croise le regard de Marguerite, elle m'incendie. Quel toupet! Elle me dit qu'elle a couché avec mon frère et c'est elle la plus en colère. Je sais que c'est un mensonge mais après avoir dis une chose pareil, à sa place je me serais fait petit.
Je pivote la tête et mon cœur bondit de joie. Ma mère est venue. Je n'ai pas vu son nom sur la liste des invités mais jamais je ne me permettrais de la recaler. Elle sourit en me voyant et j'en fait de même. Elle porte une longue robe bustier bordeaux qui lui va à ravir. Sans réfléchir au fait que nous soyons en société raffinée et coincée, je plonge dans ses bras, mes yeux s'humidifient, je suis tellement heureux.
"-Mon bébé! Elle me serre contre elle. Enfin, pardon, tu es un homme à présent.
-Tu m'as tellement manqué, tu sens bon, ton parfum aussi m'avait manqué! Je ne peux me décoller d'elle.
-Toi aussi! Je pense à toi tous les jours. Elle met fin à notre étreinte. Où est ma belle-fille, Maggie?
-Quelque part à l'intérieur, je hausse les épaules.
-Tout va bien entre vous? Elle s'inquiète.
-Oui, il n'y a aucun problème. Je force un sourire mais elle reste mitigée.
-Le chauffeur reviendra nous chercher dans 3 heures Camille. Un homme arrive dans son dos. Il lui caresse le bras.
-Maman... je dis tout bas. C'est qui?
-Nathan, elle est crispée, je te présente Manuel Hanks, un ami.
-Un ami? Je passe vigoureusement ma main sur mon visage. Tous tes amis ont la possibilité de te toucher comme cela? Elle s'apprête à s'exprimer mais je l'en empêche. Tu sais quoi? Laisse tomber. Bonne soirée à vous."
Je toise les deux du regard et me retourne. Marguerite qui a surement observé la scène au loin me regarde interloquée. Je n'y prête pas grande attention puisqu'elle m'énerve, tout comme cette soirée, et trace ma route. J'ai besoin d'une pause. J'appuie frénétiquement sur le bouton de l'ascenseur espérant qu'il arrive plus vite. Une fois ses portes ouvertes, je rentre dans la cage métallique et appuie sur le bouton indiquant le dernier étage. J'entends des bruits de pas dans le couloirs. Ce sont des bruits de talons pour être exact. J'appuie sur le bouton déclenchant la fermeture des portes, mais, elle arrive tout de même à se faufiler à l'intérieur.
Elle ne cesse de me regarder dans sa belle robe blanche alors que j'ai envie de cogner dans quelque chose.
"-Je veux être seul. C'est si compliqué à comprendre? Je commence sans porter mes yeux sur elle.
-Déso...
-Non, je ne veux pas t'entendre non plus."
Elle laisse un long blanc s'écrouler avant de lâcher un long soupire d'exaspération, appuie sur un bouton, causant l'arrêt de la progression de l'ascenseur.
"-Mais tu sais très bien que je mentais, tu sais que jamais je n'aurais tenté quoi que ce soit avec Sacha ou quelqu'un d'autre, alors, pourquoi tu m'en veux? Elle entame perplexe.
-Tu n'as pas le droit de me lancer des choses comme ça à la figure Marguerite. Si les rôles étaient inversés, tu m'aurais tapé toute une crise de nerfs en public. D'accord je t'aime comme pas possible, mais je ne peux pas tout te pardonner Marguerite.
-Pardon... elle baisse honteusement la tête. Je n'ai pas confiance en moi quand elle est là. Je sais que ce n'est pas une excuse mais j'ai peur que tu l'aimes elle. Je sais que c'était ton rêve de sortir avec elle depuis tout petit et je ne peux pas rivaliser avec ça.
-Je ne vois que toi. J'expire. Il n'y a que toi que mon cœur puisse aimer. Je m'assois au sol."
Elle s'assoit par-terre à son tour. Après avoir hésité quelques secondes, elle se colle contre mon torse et je ne la repousse pas. J'ai beau lui en vouloir, c'est impossible. Elle reste silencieuse et j'en déduit qu'elle attend simplement que je sois prêt à tout lui raconter. Ce que je fais au bout de cinq minutes.
"-Ma maman a un nouvel amant. Elle me dit que c'est un ami mais je sais que ce n'est pas le cas.
-Comment tu peux en être aussi sûr?
-Je le sais. C'est plus qu'une intuition, tu vois?
-Je vois mais, tu ne crois pas qu'elle ait le droit de refaire sa vie et d'être heureuse? Elle me demande alors.
-Elle n'a pas besoin d'un homme pour être heureuse. Elle aurait pu être heureuse en prenant un appartement dans le coin, j'aurais pu lui rendre visite souvent. Tu ne crois pas qu'elle serait heureuse comme ça?
-Je n'en sais rien, elle expire. Je sais juste que moi non plus je n'accepte pas que mon père ait remplacé ma mère mais je n'y peux rien. Des psychologues m'ont expliqué que je ne peux pas choisir à leur place, qu'avant d'être mes parents ils sont un couple, or, tout couple traverse des déboires, certains se séparent et trouvent l'amour au bras d'un autre. D'autres se séparent et finissent seuls...
-Et d'autres restent ensemble. Je sers sa main dans la mienne et l'embrasse. Tu crois que l'on peut rester ici encore longtemps? Je n'ai pas envie de retourner en-bas.
-C'est toi qui décide."
Malheureusement, après moins de quinze minutes, le téléphone portable de Marguerite a sonné, Stefan tenait à nous signaler que mon père me cherchait afin que je fasse mon discours devant les invités. Nous sommes donc redescendus, main dans la main. Mon père me réquisitionne dès ma sortie de l'engin, il est stressé et énervé.
"-Tu as vu maman c'est ça? Je l'interroge.
-Oui... j'aurais préféré ne pas.
-Tu devrais aller prendre un verre de quelque chose au bar. Je lui conseille. Ça te détendra un peu. Je vais faire mon discours."
Je monte sur la scène et le brouhaha de la pièce s'atténue légèrement. Je grimpe ensuite sur l'estrade et vérifie que mon micro fonctionne en tapotant dessus. Marguerite est juste au pied de la scène, Sacha et Stefan ne sont pas très loin non plus. Si je me sens perdre pied, c'est eux que je regarderais. Je suis à l'aise à l'oral, mon père m'entraîne depuis mon plus jeune âge mais, aujourd'hui, je ne suis pas au meilleur de ma forme. Je toussote, l'attention des invités se tourne vers moi et je prends une grande inspiration.
"-Bonsoir mesdames, messieurs. Je me présente, Nathan Amadeus, j'ai 17 ans et je suis le fils aîné de Richard Amadeus. Je suis content que vous ailliez tous et toutes honoré l'invitation de mon père et j'espère que vous passez une très agréable soirée.
On dit que l'adolescence est propice aux changements, qu'elle permet à une majorité de s'affirmer de devenir celui que l'on est au fond de soit. J'ai toujours été très obéissant et surveillé par mes parents, alors, je ne peux pas dire que mon adolescence m'ait particulièrement changé. En revanche, cette année scolaire a tout changé. On pourrait presque croire que j'ai suivi un stage accéléré spécial crise d'adolescence étalé sur quelques mois.
J'ai une petite amie, après 17 ans, il fallait bien que ça arrive. Elle s'appelle Marguerite, mais tout le monde l'appelle Maggie, sauf moi. Elle, elle m'appelle Nate. Je l'aime beaucoup. Marguerite a un meilleur ami, Stefan, mais elle l'appelle Stef. Ce qui est drôle avec Stefan, c'est que tout est fait pour que l'on se déteste. Il est de la famille Flynn et fréquemment le petit-copain et le meilleur ami ne s'entendent pas, à moins que ce dernier ne soit gay. Je sais que Stefan a du mal à se l'avouer mais il m'apprécie, j'en suis certain. J'ai aussi eu un frère. Détrompez-vous ce n'est pas le genre de frère encore bébé, portant des couches-culottes, non, celui-ci se trouve être âgé de neuf mois de moins que moi. J'ai dû apprendre à vivre avec lui et je dois avouer que du jour au lendemain, ça n'a pas été d'une grande simplicité. Il s'appelle Sacha et j'ai trouvé en lui un ami à qui j'aurais aimé pouvoir tout confier. Ils ont tous à leur manière marqué mon année.
Bien-sûr, d'autres événements majeurs se sont manifestés dans ma vie. Mes parents ont divorcé, j'ai été incarcéré et j'ai même été agressé a l'arme blanche. C'est ma dernière année de lycée, il ne me reste plus que quelques mois avant qu'elle ne se termine et que je commence à travailler à l'entreprise mais malgré tous les chamboulements qui continuent de se manifester, je peux attester du fait que c'est la plus belle année de ma vie.
Je suis conscient que j'ai de la chance, je suis en bonne santé. Malheureusement, tous les enfants n'ont pas cette chance. Certains souffrent comme personne ne devrait avoir le droit de souffrir. Depuis des décennies, Amadeus Industries a pour but d'améliorer la vie de tous, en commençant par la santé. Aujourd'hui, c'est avec plaisir que nous nous associons à Little Big Smile dans le but d'offrir une belle journée à ces enfants qui en mériteraient des millions d'autres. Pensez à leurs sourires innocents en rencontrant Mickey par exemple ou en assistant au concert de leur chanteur préféré et donnez."
Je reçois beaucoup d'applaudissements. Je n'ai pas lu une ligne du discours que j'avais écrit. Marguerite trottine vers moi en souriant et saute dans mes bras. A peine avons nous le temps de partager cette étreinte que des journalistes nous entourent. Il y a des flashs de partout et je ne sais même plus où regarder. J'entends mon nom prononcé dans tous les sens. Je distingue Stefan au loin, lui aussi il est entouré par des journalistes, il semble m'appeler. J'entends quelque chose comme Sacha et compteur mais je ne saisis pas le sens de sa phrase. Quelques secondes plus tard, Marguerite colle son téléphone à son oreille avant de me le tendre paniquée.
"-Sacha va couper le compteur électrique."
Je ne comprends pas... enfin, je ne veux pas réaliser. Je regarde autour de moi mais beaucoup de journalistes sont encore présents et m'obstruent le chemin. Marguerite tente de téléphoner à Sacha mais il ne répond pas. Je bouscule un journaliste pour pouvoir m'enfuir tant qu'il est temps. La régie se trouve juste derrière la scène. Peut-être qu'il y reste un régisseur mais je pourrais acheter son silence, ce sera toujours mieux que de rester planté ici à ne rien faire.
Je saute les marches permettant mon accès à la scène et tac. Toutes les lumières s'éteignent et alors que je pensais poursuivre malgré tout ma course, une personne se met à crier, puis deux, puis trois. Je sais que tout les yeux sont braqués sur moi. J'aimerais avancer mais je ne peux plus, mes jambes sont clouées au sol, sur la scène. Je suis tétanisé.
Je me retourne et Marguerite est là. Elle me scrute attentivement et ma peau éclaire son visage. Le collier que je lui ai offert s'illumine lui aussi. Des larmes s'écoulent de mes yeux, des invités crient, j'entends des bruits de photographies. C'est fini, mon secret n'existe plus, c'est fini. Mon cœur tremble.
Point de vue de Marguerite
"-C'est fini."
Il ne cesse de répéter le regard vide. J'aurais aimé pouvoir dire que j'arrive à réagir pour ne pas le laisser d'avantage dans cette situation mais je n'y arrive pas, parce qu'il n'y a plus rien à faire, plus nulle part où aller, il a raison. C'est fini.
Des hommes de sécurité nous ont fait évacué le bâtiment, même si aucun d'eux n'osait toucher mon petit-ami, certainement par peur qu'il soit atteint d'un virus rare. Nous sommes dans une limousine, il y a Nate, sa mère, son père, Sacha ainsi que l'ami de Camille.
Sur le chemin qui mène à l'appartement, Nate ne parle pas. Il est vidé, il laisse juste sa main dans la mienne mais son contact est froid. Sacha est au bord des larmes, il s'excuse un centaine de fois en tout. Il jure qu'il ne savait rien, qu'il voulait simplement que la fête tourne court. Il dit qu'il n'aurait jamais pu deviner que Nate rayonnait dans le soir et que s'il l'avait su, jamais il ne lui aurait fait ça. Je le crois.
Le père de Nate est complètement dépassé par la situation. Il reçoit une trentaine d'appels sur le chemin et les décline tous. Sa mère, elle non plus ne sait plus quoi faire, elle tente d'interpeller son fils mais il ne lui répond pas.
Seul l'ami de Camille semble bien vivre la situation. Je savais que je l'avais déjà vu quelque part. Je ne sais plus quel est son nom, mais, je sais qu'il s'agit d'un grand chercheur américain. Il travaille chez Flynn Industries. J'étais allée dîner avec lui et les Flynn alors qu'il venait tout juste de signer un contrat de travail chez eux. C'était au tout début de l'année. Je me souviens que son domaine de prédilection est la génétique, il en avait parlé durant tout le repas.
En rentrant, Nate est directement allé s'enfermer dans sa chambre. Alors que je m'apprêtais à le rejoindre, Sacha me retiens.
"-Marguerite, il a une voix faible. Tu peux m'expliquer? Comment c'est possible?"
Je lui raconte tout ce que je sais sur le sujet et m'en vais dans la chambre de mon petit-ami. En pénétrant dans la pièce, je constate qu'il n'a pas fait la lumière, il est facilement repérable. Il est assis en tailleur sur son lit.
"-Tu veux que je fasse la lumière?"
Comme je n'obtiens aucune réponse de sa part, je n'en fais rien et vais m'asseoir à ses côtés. Je prends sa main droite dans la mienne, elle est immense, je la caresse. Sa respiration est lourde et j'aimerais tellement qu'il me parle, qu'il me dise ce qu'il ressent...
"-Tu es beau mon Nate. Quoi qu'ils pourront en dire, tu es magnifique."
Il porte son regard vers moi et ses yeux me transcendent, contrairement à sa peau ils restent sombres dans l'obscurité. Sa peau rayonne, une douce teinte bleutée qui restera jusqu'à la fin de ma vie la plus belle j'ose qui m'aura été donnée de voir.
Il passe sa main dans mon dos, m'embrasse dans le cou et m'allonge sur son lit. Il monte au-dessus de moi, et passe doucement son index sur ma bouche. Il est doux. Il se penche vers moi, pose ses lèvres sur les miennes. Au commencement, notre baiser est amoureux et électrique mais au fur à mesure, il se transforme en quelque chose que je n'aime pas. Nate appuie son poids contre mon bassin et il me mords presque quand il m'embrasse.
Je tente de le repousser à l'aide de mes mains mais il agrippe mes poignet et les serre de toutes ses forces. Il me fait mal, il sait que j'ai des cicatrices à ce niveaux. Je me débats. Il me fait peur, il n'est plus lui même. Il me mordille l'oreille, chose qu'il ne fait habituellement jamais et va jusqu'à faire entrer une de mes mains dans son pantalon.
C'en est trop pour moi. Je crie son prénom. Il sursaute et s'éloigne de moi le visage paniqué et effaré. Il se met à pleurer ouvertement devant moi, ses larmes coulent et brillent comme la rosé matinale. Je me colle contre lui, lui caressant les cheveux alors qu'il me retient comme s'il avait peur que je le laisse tout seul.
"-C'est fini, tout va bien. Je suis avec toi. Je t'aime, je t'aime, je t'aime..."
*******
Hey!!! (Vu que c'est un chapitre spécial révélation du secret de Nathan je me permets de mettre trois points d'exclamation)
J'espère que vous allez bien,
Et que ce chapitre vous a plu!
Aussi je voulais savoir qu'elle est votre destination de rêve? Moi je dirais Bali ou Los Angeles...
Merci pour tout ❤❤
Noémie =)
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