Chapitre 31
"Au nom de qui, au nom de quoi Verser le sang d'un innocent. Au nom de qui, au nom de quoi Vouloir du mal à un enfant." - Jean-Louis Aubert
Point de vue de Nathan
"-Papa!"
Je l'interpelle. Il lève les yeux de son ordinateur et me regarde l'air interrogatif. Je n'ai pas d'autres choix, il faut que je lui parle, il faut qu'il fasse quelque chose pour soigner la mère de Marguerite. Après tout, il dirige la plus grande entreprise pharmaceutique du pays, ces chercheurs doivent bien avoir trouvé un remède pour ce type de maladie ou syndrome...
"-Maman m'a raconté hier soir pour Rose Mello, la mère de Marguerite, ta vieille amie. J'entame en m'asseyant face à lui.
-Ta mère va bien? Il fait intéressé.
-Oui, elle semble aller bien. Mais n'esquive pas le sujet, je viens te parler de Rose, tu n'accepterais tout de même pas de la laisser mourir, puisque c'est ce qui est entrain de lui arriver, sans faire quelque chose?
-Je ne suis pas celui qui décide. Je ne suis pas Dieu.
-Donc tu ne vas rien faire? Je demande perplexe.
-Je ne vais rien faire, il secoue la tête en marmonnant. Mais tu te rends compte de ce que tu dis Nathan? Rose était ma meilleure amie, non je n'accepte pas de la voir dans cet état mais je ne peux rien faire. La consommation répétée d'ecstasy, d'héroïne et j'en passe a fait monté son taux en sérotonine et en dopamine, c'est entre autres ce qui lui produisent son anxiété, son hypertension, son insomnie, sa paranoïa...
-Il n'y a aucun traitement? Je réfléchis.
-Non, tous ont plus de chance d'empirer son état que de la soigner... il soupire.
-Tu pourrais mettre tes plus grands chercheurs sur le coup, c'est certain qu'ils lui trouveront un remède.
-Ecoute Nathan, ce n'est pas parce que je suis le PDG de Amadeus Industries que tout m'est permis. Je dois respecter des règles de morale et d'éthique. Je n'ai pas le droit de favoriser le traitement de Rose parce que je la connais. Ça reviendrait à renoncer à trouver d'autres remèdes comme celui contre le Sida...
-Tu... j'hésite. Tu penses qu'elle en a pour combien de temps?
-C'est dur à dire. Il se racle la gorge. En soit un taux comme le sien en dopamine ou en sérotonine n'est pas mortel mais son hypertension par exemple peut mener à une rupture d'anévrisme ou alors elle peut faire un arrêt cardiaque à cause d'une crise de paranoïa. Comme son taux en dopamine et en sérotonine peuvent aussi revenir à la normal, elle s'en sortira alors sans trop de séquelles.
-Tu l'aimais bien? Je me risque à demander.
-Nous étions meilleurs amis, alors, je suppose que je l'aimais plus que bien. Elle était toujours heureuse et elle répétait sans cesses qu'il n'y a aucune limite, que rien n'est impossible et que tout est possible.
-Mais alors, pourquoi quand maman t'a demandé de ne plus la contacter tu as obéis? Je fais perdu.
-J'ai obéis parce que j'ai toujours aimé Rose. C'était le genre de fille qui ferait n'importe qui tomber amoureux d'elle. Elle adorait l'art et j'adorais la regarder. Même quand nous allions dans un musée, elle demeurait la plus belle oeuvre d'art. Il raconte en souriant.
-Vous êtes sortis ensemble?
-Non, Marc... enfin, Monsieur Flynn aussi était amoureux d'elle nous nous étions jurés qu'elle ne briserait pas notre amitié et qu'aucun de nous ne sortirait avec elle. Et puis, ce n'était pas une femme bien, elle ne charmait pas, elle ensorcelait. Ta mère n'était pas pareil, si je lui ais obéis, c'est parce que je savais que j'avais un avenir à construire et qu'il serait bien plus saint sans Rose."
Je hoche la tête. Mon père et moi n'avions pas eu une vraie discussion depuis... en fait, nous n'avions jamais eu ce type de discussion. Il m'observe en souriant et sûrement après avoir remarqué le signe de tendresse qu'il m'échangeait inconsciemment, son visage retrouve son sérieux et il se replonge dans son travail.
Sacha descend promptement les escaliers. Comme les habitudes ont la vie dure, il porte un t-shirt troué, un jean troué et des chaussures bien évidemment trouées. Il récupère sa casquette qui traînait sur la table et s'apprête à quitter l'appartement.
"-Tu crois aller où comme cela? Ronchonne mon paternel.
-Ça ne se voit pas? Je vais chasser des Pokémon! Réplique Sacha fier de lui.
-Non, tu ne vas nulle part. Un professeur vient exclusivement pour toi dans une dizaine de minutes.
-Un professeur? Le blond manque de s'étouffer. Tu n'aurais pas pu me prévenir avant? Je suis supposé rejoindre une amie au parc.
-Une amie? Je relève surpris.
-Oui. Il se retourne vers moi en souriant. Je l'ai rencontrée pas loin de ton lycée.
-Qu'importe. Mon père hausse les épaules. Tes plans sont annulés.
-Quoi? Mais ce n'est pas juste! Je sens que je vais retourner à Charlotte, loin de toi. Il défie mon père du regard.
-Vas-y, je ne te retiens pas. Mon père soutient bien évidemment son regard.
-Je vous laisse, je vais faire un tour, ou bien, j'irai chez Marguerite, je ne sais pas mais je serai loin de vos cris. Je soupire en me déplaçant vers la sortie.
-Pourquoi Nathan a le droit de partir lui? Insiste Sacha. Ça te ferait bien trop plaisir que je me casse d'ici, alors, je vais rester!"
Je sors. Leurs disputes sont courantes et je ne m'en mêle pas. Ils sont grands tous les deux, ils doivent être capable de communiquer sans crier.
J'emprunte l'ascenseur. Je vais certainement prendre un café et de quoi remplir mon ventre. Malheureusement pour mon envie de café ainsi que je pour mon ventre, je suis contrains de rebrousser chemin.
Des paparazzis, ils doivent être une vingtaine devant les grandes portes de l'immeuble. Le portier les contient à l'extérieur mais je suppose qu'ils sont ici pour moi, pour avoir en exclusivité mes impressions sur la prison dans notre pays, si je ne me suis pas senti dépaysé. Je sais que je ne devrais pas cracher là-dessus, que c'est une façon comme une autre de gagner de l'argent mais pensent-ils réellement qu'en nous harcelant ils auront les réponses à leurs questions? Je retourne dans l'ascenseur et suis plutôt surpris de voir son occupant.
"-Monsieur Reyes?"
Il lève les yeux vers moi et mon professeur à l'air latino et aux cheveux bouclés me sourit.
"-Bonjour Nathan. Ça n'a pas vraiment l'air d'aller, c'est à cause de tout cette déflagration médiatique?
-Oui... en partie, je hausse les épaules.
-Donc c'est ici que tu vis... il lance quand l'ascenseur a démarré. En face de Central Park.
-Et vous que faites-vous ici? Je croyais que vous détestiez l'Upper East Side.
-C'est le cas mais je dois donner un cours à votre frère. Il se reprend face à mon attitude septique. Sacha.
-Oh! Je rigole. Eh bien, bon courage à vous. Vous verrez Sacha est un ange, un peu capricieux mais vous allez l'adorer."
Je sors de l'ascenseur et il s'apprête à me suivre. Je lui explique que je ne me rends pas à notre appartement et lui explique que nous vivons au dernier étage. L'ascenseur se referme et je me retourne.
Je n'ai pas l'habitude et je n'aime pas aller chez Marguerite. En grande partie parce qu'elle habite chez les Flynn et en petite partie parce qu'elle ne range pas sa chambre avec soin. De plus je ne l'ai pas prévenue de ma visite. J'espère en tous cas que les Flynn ni le père ni le fils ne sont présents.
Pour ce qui est du fils, mes espoirs sont déchus d'entrée de jeu puisqu'il vient m'ouvrir la porte. Il me regarde de haut en bas, soupire puis s'en va laissant la porte ouverte. J'en déduis alors qu'il va chercher Marguerite, il m'aurait certainement claqué la porte au nez dans le cas contraire.
Elle débarque, toujours aussi ravissante alors qu'elle ne fait aucun effort pour l'être. Elle porte un jean slim dans lequel elle a fait rentré un pull vert. Elle a coiffé ses cheveux bruns d'un chignon approximatif et n'est pas maquillée.
Je la serre dans mes bras et hume son odeur fleurie avant de poser mes lèvres sur les siennes. Je tente de lui sourire mais elle fronce des sourcils et un pli fait son apparition sur son front.
"-Quoi Nate? Quelque chose ne va pas?
-Ouais... j'expire, les journaux... ce sont des mensonges et quand bien même ce serait la vérité, j'aimerais être normal, faire des erreurs mais qu'elles ne se retrouvent pas sur la place publique.
-Ne t'en fait pas, dans quelques jours plus personne n'en parlera. Elle se serre contre mon torse et plonge ses grands yeux noirs dans les miens.
-Désolé, je me pince l'arrête du nez, je ne devrais pas te parler des mes petits problèmes comme ceux-là alors que...
-Alors que? Elle me coupe en s'éloignant de moi.
-Tu sais... j'expire, ta mère...
-Stop, stop, stop. Arrête-toi là. Elle secoue la tête. Je sais que ma vie, si on essaye de la regarder avec optimisme on comprend que c'est un gigantesque merdier. Mais je ne veux pas de pitié, je ne veux pas que tu changes avec moi, je veux toujours m'amuser pas pleurer. S'il-te-plaît..."
Je hoche la tête. Comment pourrais-je lui dire que j'ai peur pour elle, pour son avenir alors qu'elle préfère rester dans une sorte de déni. Je comprends mieux pourquoi est-ce qu'elle ne souhaitait pas m'en parler. En parler reviendrait pour elle à accepter de s'habituer à cette situation, elle préfère feindre que tout est normal plutôt que de faire face à la réalité. J'ai encore plus mal pour elle. Cela signifie qu'elle est encore moins forte que ce que je m'imaginais mais je l'aime alors je ferais comme elle me demande de faire et je serai présent à ses côtés le jour où elle souhaitera ouvrir les yeux.
Je la suis jusqu'à sa chambre et comme je le prévoyais, elle n'est pas très ordonnée. Des piles de vêtements remplissent son bureau et sa chaise. Je m'assois sur son lit, me frayant une place entre pulls, vestes ou encore soutiens-gorge.
"-Mais Maggie! Quand tu m'as dit que tu sortais avec un canon, je ne me suis pas doutée qu'il était aussi beau! S'écrie une voix me faisant sursauter."
Je balaie la chambre une nouvelle fois du regard. Il n'y a que Marguerite et moi. Alors d'où vient cette voix? J'espère que ce n'est pas un de ses pulls qui vient hanter sa chambre à force d'être traité avec si peu de considération.
Marguerite s'assoit devant son ordinateur où était ouverte une page de site de shopping. Elle réduit la fenêtre et la tête décoiffée d'une fille apparaît. La liaison est loin d'être au top mais je distingue qu'elle est métisse, qu'elle a de longs cheveux bouclés et qu'elle sourit. Je m'applique à ne plus être dans le champs de vision de la caméra et regarde ma petite-amie d'un air interloqué.
"-C'est qui?
-C'est Lauren! Elle me sourit. Je t'en ai déjà parler. Ne sois pas sauvage, dis lui bonjour! Elle oriente l'ordinateur vers moi.
-Salut Lauren! Je lance sans grand entrain.
-Vous êtes seuls là? Surtout ne faites pas de bêtises! S'exclame Lauren.
-Non, nous ne sommes pas seuls, malencontreusement il y a l'autre inutile... elle soupire.
-Qui? Stefan? Questionne la métisse.
-Oui. Marguerite lève les yeux au ciel. C'est évident.
-Mais, Lauren se pince la lèvre. Vous êtes meilleurs amis...
-Étions, la corrige Marguerite.
-Si tu veux, mais, il ne te manque pas?"
Marguerite se retourne vers moi, je sens qu'elle a un moment de faiblesse. Elle joue à la dure à cuire mais je suppose que oui Stefan lui manque. Je ne sais pas si je suis jaloux de leur relation. Il était là avant moi et si je veux Marguerite, je dois apprendre à faire avec.
"-Non. C'est un connard! Elle lance en se retournant de nouveau vers son macbook."
Je sais que Marguerite aime beaucoup parler, qu'elle n'est jamais à cours de sujets de conversation mais 4 heures d'appel? Comment peut-on rester à parler durant 240 minutes à quelqu'un? Comment ne peut-on pas être à cours de salive après 14400 secondes?
Je me suis occupé comme j'ai pu, j'ai rangé ses vêtements propres dans sur leur portant et j'ai lu les magasines à propos de mon séjour un prison. Je n'aime pas être sous le feu des projecteurs et là je suis bien trop exposé. Je comprends maintenant pourquoi mon père souhaite que mon anomalie reste secrète. Si un simple uppercut fait un tel scandale, alors, qu'en sera-t-il du premier homme déclaré fluorescent?
Je caresse le dos de Marguerite afin qu'elle me porte de l'attention en vain, elle reste allongée sur le ventre à discuter par vidéo avec son amie. Oui, j'ai besoin d'attention. Je me couche au-dessus d'elle et elle se met à rigoler.
"-Au revoir Lauren!"
J'annonce en fermant l'ordinateur. Marguerite se débat et je sors de sur son corps, conservant l'ordinateur dans mes bras.Elle s'assoit en tailleurs, des mèches de cheveux recouvrent encore son visage et elle les arrange du mieux qu'elle peut. Elle fronce à présent ses sourcils.
"-Pourquoi est-ce que tu as fais ça?
-Parce que je viens te voir et toi tu ne me porte même pas un minimum d'attention. Je croise les bras.
-Je vois, elle se met à sourire. Je vais me rattraper. Tu as faim? Je connais un délicieux restaurant à New-York.
-Je ne peux pas sortir, je m'affaisse contre le matelas, il y a des paparazzis dehors.
-Même si on passe par le sous-sol? Elle lève les sourcils."
Nous nous retrouvons à présent dans le petit restaurant de Brooklyn où nous a mené la limousine. La décoration y est charmante mais loin d'atteindre le niveau de Marguerite. Les tables sont en bois ciré et nous sommes installés face à la baie vitrée.
Marguerite lit attentivement la carte du menu et pianote sur la table à l'aide de ses ongles. Le bruit est insupportable mais plus je lui demande de s'arrêter plus elle augmente le volume. Je la déteste. Non, en faite, je l'aime tout de même.
Je me mets moi aussi à la lecture de la carte et une chose est frappante, aucun plat, je dis bien aucun plat ne contient de la viande. C'est quoi ce délire?
"-Je pense qu'ils se sont trompés de carte Marguerite, je commence, ils ont certainement dû me donner une carte spéciale pour les végétariens.
-C'est bien une carte pour les végétariens que tu as, mais elle est loin d'être spéciale puisque nous sommes dans un restaurant végétarien. Elle explique.
-Un restaurant végétarien? Je répète. Et je suis censé manger quoi? Des graines?
-Les graines sont en page 3!
-C'était de l'ironie... j'expire. Un repas n'en est pas un s'il n'y a pas de viande dedans. Il faut des protéines. Et puis depuis quand es-tu devenue végétarienne?
-Tu m'exaspères Nate. Elle lève les yeux au ciel. Je ne suis pas végétarienne mais je pense qu'un repas sans viande est possible. Je vais commander pour toi, je te promets que tu vas adorer, si ce n'est pas le cas je ferai tous tes devoirs à ta place.
-Non merci, je décline l'offre, je n'ai pas envie que tu fasses chuter ma moyenne. Mais si je n'aime pas, je fais monter mon pied contre sa jambe et elle se pince les lèvres. Tu sauras comment me réconforter."
Je souris et elle rougit gravement, cachant son visage à l'aide de ses cheveux. J'ignore d'où me vient toute cette testostérone mais dès que je la vois, elle me fait envie.
Je prends une fourchette de ce qu'a commandé Marguerite pour moi. Il s'agit de rouleaux à la mexicaine. On pourrait presque croire qu'un nem au porc se tient dans mon assiette, mais non, ce truc est 100% d'origine végétale comme l'a si bien rappelé le serveur.
J'ouvre ma bouche et y glisse ma fourchette. Contre toute attente c'est bon, les épices tex-mex font oublier l'absence de viande. Je grimace tout de même, je n'ai pas envie de perdre mon pari, la récompense à la clé est bien trop précieuse.
"-Bon, eh bien si tu n'aimes pas peut-être que tu peux commander une salade à la place, expire Marguerite déçue.
-Non, ça ira, je vais me forcer, je n'aime pas le gaspillage. Je mime une tête triste.
-Tu sais que tu mens très mal? Un large sourire se forme sur son visage.
-Toi aussi. Je rétorque.
-Sauf que moi je ne mens pas.
-Oui, quand tu as dit à Lauren que Stefan ne te manque pas. J'annonce, elle baisse les yeux et enroule quelques spaghettis autour de sa fourchette. Tu sais ce n'es pas grave, c'est ton meilleur ami, je peux comprendre qu'il soit cher à tes yeux.
-Je n'aime pas être fâchée avec lui, surtout que je le vois en permanence.
-Alors fais la paix avec lui. Je hausse les épaules comme s'il s'agissait de quelque chose de simple.
-Mais il a tout révélé aux médias...
-Tu n'as pas à te sentir obligée d'être fâchée avec lui pour moi. Ce n'est pas parce que lui et moi ne sommes pas amis que vous ne pouvez pas l'être.
-Je t'ai déjà dit que je t'aime?"
Elle me regarde attendrie et je me retiens de rougir. Oui elle me l'a déjà dit, des centaines de fois, elle n'est pas du genre à retenir ses sentiments pour moi. C'est tellement doux d'aimer et d'être aimé en retour.
Point de vue de Marguerite
"-Je savais que je n'aurais pas dû te faire confiance sur ce point, se plaint Nate. Non mais vraiment, quelle idée j'ai eu d'accepter qu'une fille de la Floride me serve de guide à New-York."
J'ai droit à ce type de lamentations depuis environ quinze minutes. Après avoir déjeuné au restaurant, nous nous sommes installés dans un parc non loin de là. Nous y avons passé plusieurs heures à rigoler ou à nourrir les canards. Comme le soleil ne tardera pas à se coucher, nous entreprenons de rentrer chez nous mais avant, je souhaite que nous prenions une glace. Sur le chemin du restaurant au parc j'avais repéré un glacier, mais, il m'est à présent impossible de la retrouver. Nous tournons en rond.
"-C'est mort pour la crème glacée, affirme Nate, je commande une limousine et nous rentrons à l'immeuble.
-Non! J'insiste. Laisse-moi demander à ce monsieur, il nous regarde depuis quelques temps. Je pointe l'homme assis sous un abris-bus sur le trottoir parallèle au notre.
-Mais tu es inconsciente ou quoi? C'est un clochard.
-Tu as trop d'a priori sur les gens Nate! Je chantonne en traversant la route."
Il me rejoint en courant de l'autre côté, j'en étais sûre. Je m'approche de l'homme. Pour un SDF il n'est pas vraiment sale, je suppose que sa situation est récente. J'ai beaucoup de peine pour lui et même s'il ne sait pas où se trouve le glacier, je lui offrirait tout de même tout l'argent se trouvant dans mon porte-feuilles.
"-Bonjour ma p'tite dame. Il commence.
-Bonjour mon p'tit monsieur. Je rigole. Est-ce que vous sauriez où se trouve le glacier? Je sais qu'il est dans le coin mais je ne sais pas exactement où.
-Oui ma p'tite dame, je vous y conduis. Je vous y conduis, même! Il répète. Vous pourriez me donner quelques sous en retour?
-Bien-sur! Je hoche la tête."
Il mène la route et je tiens Nate par la main. Je sais que je n'ai pas le petit-ami le plus courageux du monde mais il est bien plus inquiet que moi sur le moment. Il s'inquiète pour trois fois rien, ça se voit que Thomas, c'est son nom, il faut prononcer le S, est gentil.
Au bout de 3 minutes, il tourne et nous le suivons. Nate s'arrête subitement, il s'agit d'une impasse. Il serre sa main dans la mienne. Thomas se retourne en souriant.
"-Oui c'est bien par ici, c'est un raccourci, mais il faudra enjamber la barrière.
-Je ne le sens pas Marguerite. Nate chuchote à mon attention.
-Mais puisque je te dis que ça ira! Je soupire en me détachant de lui."
J'avance et dépasse Thomas. La grille n'est pas bien grande je suppose que j'arriverais aisément à l'escalader. On me tire par le poignet et bientôt je me sens plaquée à quelqu'un. Je suis face à Nate alors que Thomas me maîtrise au niveau de la gorge. Il compresse son bras et j'ai de la peine à respirer. Mon cœur bat vite. Nate est paniqué, il fait un pas en avant et c'est la que je sens un objet pointu contre ma joue. Nate se stoppe instantanément.
"-On ne t'as jamais dit de ne pas parler aux inconnus, ma p'tite dame? Murmure Thomas dans mon oreille.
-S'il-vous-plaît ne lui faites rien, j'ai de l'argent si c'est ce que vous voulez. Essaye Nate.
-Je veux bien plus que de l'argent Amadeus Junior. Ton père a gâché ma vie, je pourrais gâcher la tienne et du coup la sienne également. Il m'a licencié. Il crie et me fait mal aux oreilles. Il m'a licencié, j'ai perdu mon travail et ma fiancé qui attendait un enfant de moi a décidé de me quitter, parce qu'elle ne pourrait pas supporter un fardeau économique. Je ne verrai jamais mon bébé grandir à cause de lui!
-Ne la blessez pas s'il-vous-plaît. Nate tente de garder son calme. Vous n'êtes pas quelqu'un de méchant Thomas, vous êtes intelligent et je vous promets que je vous ferai retrouver votre place au sein de l'entreprise, avec un contrat jusqu'à la retraite sans renvoi possible. Vous aurez un plus gros salaire. Vous aurez de quoi élever votre enfant sans jamais être dans le rouge. S'il-vous-plaît, laissez-là.
-Votre argent, votre portefeuille, votre téléphone, votre montre, par-terre! Il ordonne en hurlant."
Nate sursaute et prend du temps à réagir, alors, Thomas resserre sa poigne contre moi. Mes larmes doublent de volume. Nate vide rapidement ses poches, retire sa montre de luxe et dépose les objets au sol. Thomas libère la lame de contre mon visage pour se permettre de fouiller dans mes poches. Je fixe Nate dans les yeux et il est aussi effrayé que moi.
Une fois mon portable et mon argent en sa possession, Thomas me relâche et mes jambes n'ayant pas la force de me porter, je tombe au sol. J'ignore comment ça s'est passé mais je me retourne en entendant un cri de douleur. Nate crie en se tenant par la cuisse alors que Thomas prend la fuite, nos biens sous les bras.
Nate se laisse tomber au sol, son visage est froissé et il se tord de douleur. Il jure à vive allure. Je ne comprends pas la scène jusqu'à ce qu'il retire ses mains de sur sa cuisse et que je les aperçoive remplies de sang.
"-Qu-qu-qu... je bégaie. Reste-là je vais appeler les urgences.
-Non... putain. Il se crispe. Il va bientôt faire nuit, je ne dois pas aller à l'hôpital. Fais moi rentrer à la maison.
-Comment? Je fais paniquée.
-Débrouille-toi, merde! Il crie."
Je sursaute et me rends dans la rue en courant. J'ai beau interpeller les passants, ils ne semblent pas préoccupés par mes problèmes. J'aperçois alors une cabine téléphonique. Je me rue à l'intérieur espérant que je puisse trouver de la monnaie. J'ai l'immense chance d'en trouver sur le sol ainsi que dans le compartiment où la monnaie en trop est censée être rendue. Maintenant que j'ai résolu ce problème, je dois en résoudre un deuxième qui puis-je appeler? Je n'ai qu'une solution, je n'ai en tête que le numéro de Nate et de Stef. Je suppose qu'il est inutile que je tente d'appeler Nate...
"-Allô? Stefan Flynn à l'appareil.
-Stef! Je m'écrie en larmes.
-Maggie? Ça ne va pas?
-C'est Nate, il y a du sang partout...
-Quoi? Comment ça? Où êtes-vous?
-Je sais pas, je tourne la tête autour de moi. A Brooklyn...
-Calme-toi s'il-te-plait Maggie. Il inspire. Tu vois quoi autour de toi?
-Je vois... y a un salon de coiffure! Je m'écrie. Cece's Hairstyle. Juste à côté y a un magasin de vêtements Cece's Fashion Style.
-C'est bien, j'appelle une ambulance? Il demande.
-Non... je secoue la tête. Viens, prends une limousine et viens le plus vite que possible s'il-te-plaît.
-J'arrive, Maggie, ne t'en fait pas ça ira."
Je raccroche. Je n'ai même pas le temps de prendre une inspiration que je retourne déjà dans la ruelle. Nate est assis les jambes tendues et semble souffrir le martyre. Je m'agenouille devant lui, il tente d'arrêter l'hémorragie en comprimant ses mains contre la blessure, mais ça ne marche pas vraiment. Je retire mon pull, je ne porte qu'une brassière de sport par-dessous mais qu'importe. Je pousse légèrement ses mains sur le côté et déchire son jean au niveau où le couteau l'a transpercé. Je tente de faire à la fois un garrot et un bandage de fortune de mon pull. Nate pose sa tête à bout de force contre ma poitrine et je glisse mes mains dans ses cheveux.
Stef accourt une quinzaine de minutes plus tard, le bandage fais toujours son effet. Il m'aide à soulever Nate et à le mettre dans la limousine. Il ne pose pas de questions et c'est tant mieux. Nate, lui, doit être fatigué puisqu'il ne tique même pas quant à la présence de Stef. Je jette un coup d'œil au ciel, le soleil se couche, la peau de Nate rayonne légèrement, j'espère que Stef ne remarquera rien.
J'allonge Nate sur mes genoux et caresse ses cheveux. Il transpire, j'ai mal pour lui.
"-Attention, Maggie, il s'endort. Lance Stef.
-Merci. Je le secoue et il ouvre difficilement ses yeux verts.
-Tu comptes le ramener comme ça chez lui?
-Passe moi ton téléphone, s'il-te-plaît."
Il s'exécute sans broncher et je me rends dans ses contacts. Je choisi le numéro de son père et colle le téléphone contre mon oreille.
"-Allô? Stefan?
-Non, C'est Maggie. C'est une urgence, tu pourrais me donner le numéro de Richard Amadeus, ça concerne Nate... enfin, Nathan.
-Il est juste à côté de moi, tu souhaites lui parler?
-Oui! Je m'empresse de répondre.
-Marguerite? Le père de Nate prend le relais à l'autre bout du combiné.
-On a un gros problème. Nate s'est fait poignardé dans la cuisse, il saigne beaucoup mais il ne veut pas aller aux urgences. Je sais pas quoi faire...
-Nathan? Il manque de s'étrangler. Je... je vais appeler son médecin, ramène le à l'appartement, je t'en prie."
Je raccroche et rends son téléphone à Stef. J'attrape la main de Nathan et l'embrasse à plusieurs reprises, des larmes coulent sur mon visage quand je constate que mon pull est devenu presque entièrement rouge. Il perd trop de sang.
"-Je suis désolé que l'entreprise me soit montée à la tête, de t'avoir négligée et trahie. Lâche brusquement Stef.
-Je suis désolée d'être restée aussi longtemps fâchée contre toi et de t'avoir mené la vie dure chez toi.
-Non... je n'avais pas à répéter les secrets que m'a confié ma meilleure amie.
-Et je n'avais pas le droit de remettre en cause ton futur au sein de l'entreprise.
-Maggie! Il sursaute. Il se passe quoi?"
Stef regarde Nate effaré. Il a peur et s'accroche à son siège. J'observe mon petit-ami, sa peau est fluorescente. Je trouve ce spectacle magnifique mais ce n'est pas l'avis de Stef, il est juste pétrifié. J'espère qu'il est prêt à redevenir mon meilleur ami et qu'il gardera ce secret. Même si je n'en suis pas certaine...
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Hey!❤
J'espère que vous allez bien.
Et que ce chapitre vous a plus!
Il est long (4600 mots ^^)
Si vous aimer écrire un concours (Pairs Concours) et ouvert sur le book du même nom sur le compte de AnnaHolahalan
Merci pour tout ❤
Noémie =)
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