Chapitre 26
"Ici, le sens des valeurs,
C'est le sens des affaires
Ici, la poche du cœur
Est une poche revolver." - Louis Chedid
Point de vue de Marguerite
Je m'étire et je crois que c'est mon moment préféré du matin, sentir mes os craquer alors je suis momentanément figée, le bonheur. J'ai passé la soirée à discuter avec Nate, il me racontait à quel point le côté blasé de son père l'exaspérait. Sacha a élu domicile chez les Amadeus et il devrait y rester le temps que le père retrouve le pouvoir sur la situation.
Je n'aime pas Sacha, il est méchant, froid et grossier. Il prend plaisir à blesser les gens. Nate ne l'aime pas. Mais je me dis que peut-être, il est perdu et que c'est la seule manière qu'il trouve pour attirer, enfin, l'attention de son père. Je ne sais pas comment j'aurais réagit si mon père payait ma mère pour ne jamais avoir à me rencontrer.
J'ai également discuté avec Stef et aussi Lauren. Lauren c'est une amie que je me suis faite quand je vivais encore à Miami. Elle était la plus à part de mon groupe d'amies, pourtant, c'est la seule qui ne m'a pas ignorée après mon départ. Je ne sais pas pourquoi est-ce qu'elles ont voulu couper les ponts avec moi... je pensais que nous étions amies. J'avais faux.
Mais cela appartient au passé. Je ne suis plus cette jeune faisant la fête tous les soirs et séchant les cours pour aller bronzer sur Miami Beach ou pour consommer des substances illicites. Non, j'ai changé. Je suis consciente de ne pas être plus raisonnable pour autant, mais je suis mieux. J'ai trouvé Nate et Stef me couve comme s'il était mon père.
Je pose mon pied sur le sol glacé, ce froid qui me pénètre par la plante du pied, c'est mon deuxième moment préféré du matin. Ne souhaitant tout de même pas attraper froid, je chausse mes tongs qui traînaient un peu plus loin.
En entrant dans la cuisine, je sens une bonne odeur de beurre fondu. C'est signe de pan-cakes. J'adore, Stef m'en fait souvent quand il a quelque chose à se faire pardonner. Il sait que tout est pardonnable quand on me soudoie avec des pan-cakes.
"-Bonjour! Je lance joyeusement.
-Bonjour, Maggie la plus belle. Il se penche vers moi et m'embrasse sur le front. Ok, il force carrément.
-C'est pour quoi ces pan-cakes? Je demande intéressée.
-Il n'y a pas de raison particulière. Je veux juste faire plaisir à ma meilleure amie.
-Si tu as fait quelque chose de mal... je soupire. Tu sais qu'il vaut mieux que je l'apprenne par toi que par quelqu'un d'autre...
-C'est compliqué."
Je plisse des yeux et je veux qu'il poursuive mais la porte d'entrée s'ouvre. Son père vient juste de rentrer. Les traits de Stef se contractent alors qu'il détourne son regard.
"-Si tu savais comme je suis fier de toi Stefan! S'exclame son père cheminant vers nous. Je crois que je n'avais jamais vu plus belle couverture. Il arrive dans la pièce et le blond d'une quarantaine d'années sourit vraiment. Ça calmera bien leur chiffre d'affaires durant une à deux semaines. Je n'ai jamais douté de toi, Stefan, mais là tu me confirmes que tu mérites tes parts dans l'entreprise.
-Merci papa... il répond mitigé.
-Quoi? Ne me dis pas que tu as des remords? C'est pour les faibles, et, les faibles ne font pas parti de notre milieu.
-Non, mais... il passe ses yeux sur moi, puis sur son père.
-Bien, je vous laisse discuter... j'ai une réunion qui commence bientôt."
Il quitte l'appartement, aussi vite qu'il y est entré en laissant juste un journal sur le plan de travail. Stef me regarde désolé alors je me dirige vers ce papier d'informations. Il s'agit du New-York Daily News. Je crois que c'est la première fois de ma vie que j'en touche un, le papier est plus doux qu'il n'y paraît.
Quand mes yeux divaguent sur les gros-titres. J'ai d'abord une frayeur en apprenant qu'un fort séisme a touché le Japon mais c'est après que mon cœur se brise.
"Pas si parfaite la famille Amadeus!" C'est écrit noir sur blanc, juste au-dessus d'une photographie de la famille lors d'un gala de charité en faveur des sans-abris, si j'en crois la légende. Il y a aussi, à droite, un portrait de Sacha, plus arrogant que le soleil.
Je lis l'article en diagonale. Ils savent tout. A présent tout le monde connaît l'histoire, comme si tout ce monde se trouvait dans la pièce où a éclaté le scandale. Le récit des faits est tellement précis... c'est comme je l'ai raconté à Stef en rentrant hier.
"-Dis-moi, s'il-te-plaît que ce n'est pas toi qui a divulgué tout ça. Je fais la voix aigre.
-Maggie...
-Non, non, non, Stef, tu ne peux pas m'avoir fait ça! Je secoue la tête frénétiquement.
-La presse l'aurait découvert un jour ou l'autre...
-Je rêve, je ne me suis pas encore réveillée... ce n'est qu'un rêve Maggie. Je me répète en fermant les yeux. En rouvrant les yeux, je vois toujours Stef devant moi, le regard démuni. Tu n'avais pas le droit de me faire ça. Si je t'ai tout raconté c'était parce que je me confie tout le temps à toi... pas pour que ça se retrouve sur la place publique. Je ne crie pas.
-Amadeus Industries c'est la concurrence. Les associés de mon père m'ont reproché de ne pas être assez agressif envers eux, il fallait bien que je trouve quelque chose. Il tente de poser ses mains sur mes hanches mais je m'écarte rapidement. Sois pas fâchée... c'est ça le monde des affaires, je suis certain que ton Nate aurait fait la même chose à ma place.
-Je ne savais pas que le monde des affaires pouvait être une excuse au fait que tu m'aies trahie. Je ne savais même pas que tu pouvais tomber aussi bas dans mon estime. Oui, l'histoire aurait fini par éclater un jour, alors, pourquoi t'as voulu te mouiller là-dedans? Pour être reconnu? Si c'est le cas, bravo, tu es digne d'être un grand PDG, un homme riche sans plus aucune valeur éthique. Je me dirige vers la sortie mais me retourne une dernière fois. Quand tu tomberas de ton piédestal, j'espère que tes nouveaux amis, les associés de ton père seront là pour te regarder avec mépris."
Je sors de l'appartement en claquant la porte. Je suis tel un déchet, je suis en pyjama, j'ai les cheveux en pagaille et j'aurais bien besoin de prendre une douche ainsi que de me brosser les dents. J'ai envie de pleurer mais j'attendrais d'être dans les bras de Nate pour le faire, il vaut toujours mieux d'avoir quelqu'un sur qui reposer ses peines.
J'appelle l'ascenseur et moins d'une minutes après, les portes s'ouvrent, mais, j'ai soudainement envie qu'elles se referment.
"-Oh, Maggie! Je ne savais pas que tu vivais dans l'immeuble. Il n'est pas allé te dénicher trop loin Nate à ce que je vois.
-Sacha, j'expire.
-Tu n'as pas un petit surnom pour moi? Il boude.
-Non.
-Ok. Je pensais que tu étais amusante, je me suis trompé...
-Je suis amusante. Je rentre dans l'ascenseur. Mais, je ne m'amuse pas avec les connards comme toi.
-Un connard comme moi? Il répète ahuri.
-Oui. Tu as pris un malin plaisir à briser leur famille, je ne trouve pas d'autres mots pour te définir, navrée, connard.
-Tu ne sais pas de quoi tu parles. Il appuie sur le bouton rouge qui m'a toujours intrigué et l'ascenseur s'arrête dans sa progression.
-Qu'est-ce que tu...
-Ce n'est pas moi qui ai brisé leur famille, Richard s'en était chargé avant moi. Il me coupe.
-Si tu voulais voir ton père, tu aurais pu trouver une autre manière de faire, tu n'as pensé qu'à toi, pas à sa femme, ni même à Nate. J'explique.
-Non, il se prend la tête. J'ai tenté de rentrer en contact avec lui, ça fait plus d'un mois maintenant. D'abord j'ai appelé son entreprise, mais soit il n'était pas présent, soit il était en réunion. Je me suis creusé la tête et j'ai eu l'idée de rechercher le nom de son avocat, après des heures de recherches je l'ai trouvé. J'ai appelé son cabinet, par chance sa secrétaire était absente, j'ai pu lui parler directement, il m'a dit qu'il me rappellerait dès qu'il aurait tenu Richard au courant de ma démarche. Il m'a rappelé... il m'a proposé 1 million de dollars pour que je reste dans mon coin.
-Et je suppose que tu n'as pas accepté. Je fais en m'asseyant, espérant que ma prise d'otage ne s'éternise pas.
-Ouais... il s'assoit à l'autre bout de l'habitacle. Qu'est-ce que j'aurais pu foutre avec cet argent? Il pouffe en levant les yeux au ciel. Je veux juste le connaître...
-Pourquoi maintenant? Je demande soucieuse.
-Parce que je pense être assez grand pour pouvoir comprendre maintenant.
-C'était qui? Je demande soudainement.
-De quoi est-ce que tu parles? Il fait perdu.
-La personne que tu as perdu...
-Qu'est-ce qui te fais dire que j'ai perdu quelqu'un? Il baisse les yeux.
-Je suis assez douée pour sentir ce genre de choses, je me pince la joue. C'était qui?
-Elle s'appelait Aurore... il s'exprime enfin, après des minutes sans piper mots fixant de ses yeux ses baskets. C'était il y a plus de deux mois de cela, un mardi. Normalement tous les mardis, je passais la récupérer après l'école et on allait manger des gaufres et boire un chocolat chaud à Le Coffee, c'est le meilleur café de ma ville. Il sourit inconsciemment. Mais, ce mardi là, j'étais en retenue à cause d'un devoir non-rendu. En sortant de ma colle, j'ai interrogé mon portable j'avais une cinquantaine d'appels de ma mère, ma sœur s'est faite renversée par une voiture qui a pris la fuite, elle avait 9 ans.
-Elle... elle... je bégaie et mes yeux s'embrument de larmes.
-Morte et j'en suis responsable. Il affirme en plantant ses yeux noirs dans les miens.
-Ce n'est pas de ta faute... je souffle.
-Si."
Il se lève et réajuste son jean. J'en fais de-même. Il m'observe, les mains enfoncées dans les poches, j'ai beaucoup de peine pour lui. Dans cette ville il est tout seul, il n'a pas un parent, pas un repère. Cette pensée me suffit pour que j'aille blottir mon corps contre le sien. Il ne réagit qu'après quelques secondes d'hésitation, il finit par passer ses mains dans mon dos, le caressant doucement.
"-On devrait y aller. Il me relance. J'étais censé aller déposer un colis à la conciergerie, il va trouver le temps long."
Je hoche la tête et m'écarte de lui. Je sais ce que ça fait de se croire responsable du destin tragique d'une personne, ça nous brise intérieurement et nous renforce extérieurement.
Point de vue de Nathan
Je prends mon café tout en lisant ce torchon. Pas si parfaite la famille Amadeus selon le New-York Daily-News ou encore le terrible jeu de mots du New-York Times, L'Amadeus qui sonne faux et j'en passe. Tous s'accordent à dire que le clan Amadeus a perdu un membre, ma mère, pour laisser place à un jeune homme prometteur et sans histoire, Sacha May. Ils racontent toute l'histoire, de la tromperie de mon père, à la scène de ménages d'hier.
Nous savions que l'histoire serait révélée un jour, mais aujourd'hui, ça semble un peu trop rapide. C'est pourquoi mon père accuse Marguerite de la fuite mais moi je n'ai aucun doute, jamais elle ne m'aurait fait un coup pareil. Je crois que nous sommes surveillés, que des micros sont dissimulés dans toutes les pièces de l'appartement, c'est déjà arrivé à certains présidents, alors pourquoi pas à nous?
Il veut bien évidemment que nous fassions bonne figure devant les médias et a même prévu que nous fassions, tous les trois, Sacha, lui et moi, 'en famille' si j'utilise ses mots, une déclaration publique.
Je sais que Sacha doit vivre une passe difficile de sa vie, qu'il doit se sentir seul alors je ne lui en veux pas, il est jeune et impulsif. Il n'est que l'élément déclencheur du problème, pas le problème lui-même. Surtout, que sans lui ma mère et moi aurions vécu dans l'ignorance la plus totale. Mais ce n'est pas pour autant que je le considère comme mon frère, non.
Sachant qu'il a élu domicile chez moi pour une durée indéterminée je me prépare déjà à devoir lui dévoiler mon secret. Bizarrement cette étape me fait moins peur qu'avant. Il faut dire que la réaction de Marguerite était encourageante, je commence même à trouver que cette anomalie a de bons côtés. Je n'ai pas besoin d'une lampe torche pour aller aux toilettes le soir. Enfin... il demeure tout de même un grand nombre de côtés négatifs dont je ne ferais pas la liste, tant ils sont nombreux.
J'attends le retour de Sacha. Il était supposé faire une petite course à la conciergerie, pas épouser le concierge. Enfin, si ça peut lui éviter de tourner autour de Marguerite, ce ne serait pas mal. Oui, j'ai vu sa manière dégueulasse de la regarder, tout en louchant sur ses formes et non, je n'apprécie pas du tout.
La porte d'entrée s'ouvre et je m'étire pour voir de qui il s'agit. Ce n'est que Sacha, accompagné de Marguerite. Pardon? Qu'est-ce qu'elle fait là? J'essaie de garder mon calme mais c'était juste avant que je ne m'attarde sur sa tenue. Elle porte un petit short en coton couvrant à peine ses fesses, ainsi qu'un pull. Ses cheveux sont ébouriffés et elle ne porte même pas de soutien-gorge.
"-C'est une blague?"
Je lâche en sortant de table. Je toise Sacha puis Marguerite, chacun leur tour avant de m'en aller dans ma chambre. Je sais que Marguerite me suit et c'est tant mieux parce que j'ai besoin de lui parler en privé.
"-Qu'est-ce que vous faisiez ensemble pendant tout ce temps? Je la questionne en claquant la porte.
-Mais rien! Elle s'exclame. Tu crois quoi? Que je pourrais te tromper avec lui?
-C'est le cas? Je fronce les sourcils.
-Non! Mais je suis pas une pute, qu'est-ce que tu crois?
-Après, peut-être que nous n'avons pas la même définition du mot tromperie. J'expire en observant la brune.
-Tu veux dire quoi pars-là? Elle m'analyse du regard.
-Je veux dire que tu m'as tout de même embrassé à plusieurs reprises alors que tu étais en couple avec Stefan. Mais ça n'avait pas l'air de te gêner."
Elle entrouvre sa bouche pour me répondre mais aucun son n'en sort. Ses yeux noirs se remplissent alors d'eau et je réalise ce que je viens de lui dire. Je n'ai pas à être aussi méchant avec elle. Ça se trouve il ne s'est vraiment rien passé entre Sacha et elle.
Il ne s'est vraiment rien passé entre Sacha et elle, c'est juste moi qui divague.
Elle me tourne le dos et s'apprête à quitter ma chambre. Je cligne des yeux à deux reprises et la rattrape. J'encercle son ventre et plonge ma tête dans sa nuque. Elle est tendue et elle tente de défaire notre contact.
"-Pardon, pardon, pardon. C'est juste qu'il me ressemble beaucoup, alors, je suppose que c'est ton type d'homme... désolé.
-Pourtant tu sais que c'est toi que j'aime, elle dit d'une petite voix triste.
-Oui, je sais que tu m'aimes. Je la berce et elle se retourne pour se lover contre mon torse. Pourquoi tu viens me voir au saut du lit? Tu voulais me dire quelque chose? Ta douche est cassée tu veux en prendre une ici?
-Dis que je pue, c'est plus simple! Elle pouffe.
-D'accord, tu pues Marguerite! Je chuchote dans son oreille et elle rigole. Plus sérieusement qu'est-ce qu'il se passe?
-Promets-moi de ne pas te fâcher! Elle commence en se décollant de moi.
-Promis. J'expire.
-Hier, j'ai parlé à Stef... enfin Stefan, de l'histoire avec Sacha. C'est lui qui a tout raconté aux médias, pour être bien vu par les associés de son père... pardon, je ne pensais pas qu'il ferait quelque chose comme ça.
-C'est tout? Je demande perdu.
-Oui et maintenant je suis fâchée avec lui, parce qu'il m'a trahi. Elle fronce les sourcils.
-C'est pas grave. Je luis fais un bisou sur le front.
-C'est pas grave? Elle s'étonne. Tu n'as pas lu les journaux?
-Oui, techniquement c'est grave, mais, je ne t'en veux pas. Tu n'es pas responsable de ce désordre et le fait que ça soit dans les journaux auras des conséquences à court terme sur l'entreprise mais mon père saura relever la barre, il est si doué pour mentir. Enfin, tu éviteras de lui dire la vérité tout de même, il ne te porte pas dans son cœur! Je souris.
-Tu es au courant pour Aurore? Elle me demande soudainement.
-C'est qui?"
Elle me raconte le destin tragique de la petite Aurore et j'ai de la peine pour Sacha. Il est encore plus seul que ce que je croyais. Nous n'avons certes pas la même histoire lui et moi, mais la solitude ça nous connais. Il faudra que je mette ma fierté de côté et que j'aille en tenir mon père informé. Néanmoins, une question me taraude l'esprit.
"-Mais comment tu le sais, toi? Je croyais que tu l'avais juste croisé dans l'ascenseur, à quel moment est-ce qu'il te l'a dit?
-J'aime bien quand t'es jaloux, ça m'excite, elle chuchote en rougissant.
-Vraiment? Je rigole. Et elle est où notre crème glacée? Je l'attends toujours moi!
-Je vais me doucher! Elle sourit en se retournant."
Je la laisse s'enfermer dans la salle de bain et je descends. Sacha est dans le salon, il regarde une série vachement inintéressante sur un gars qui tire des flèches sur des personnes dans le but de sauver sa ville. Je m'assieds à côté de lui et il tourne brièvement sa tête vers moi histoire de vérifier si je suis bien moi
"-Ça va? Je l'interroge pour meubler le blanc.
-Oui et toi?
-Oui.
-Ok. Tu as appelé ta mère? Il demande à son tour.
-Oui, elle reste chez ses parents dans le New-Jersey jusqu'à ce qu'elle sache où elle en est.
-Tu sais, je suis désolée pour elle et pour toi...
-Je sais. Je soupire."
Un nouveau silence se crée entre nous et seul les bruits de la télé le troublent. Je ne sais pas comment m'y prendre avec lui, je ne sais pas quoi lui dire, quoi lui répondre. Ce n'est pas évident, je ne suis pas habitué à avoir un frère, j'ai toujours été tout seul.
"-Qu'est-ce que tu voudras manger ce midi? Je relance la discussion.
-Je comptais faire quelque chose comme des lasagnes.
-Tu sais cuisiner? Je m'étonne.
-Oui, pas toi?
-Je sais faire des pâtes, du riz, un steak, des œufs brouillés mais c'est tout! Ma mère ne travaillait pas alors elle faisait tous les jours de bons petits plats. J'explique.
-Moi, ma mère travaille jusqu'à tard le soir et mon beau-père déteste cuisiner, alors je n'avais pas d'autre choix que de m'y coller. Mais c'est loin d'être une corvée, j'aime bien ça.
-Cool, tu pourras en faire pour trois personnes, s'il-te-plaît?
-Pour Richard et toi? Il plisse des yeux.
-Non, pour Marguerite, elle adore ça, et pour moi. Je pense que mon père va être absent pendant toute la journée, il doit avoir beaucoup de choses à faire au travail.
-Tu l'aimes Maggie, pas vrai? Il sourit grandement et j'ai l'impression de me voir dans le miroir, avec une perruque blonde bien-sur.
-Hum... je me retourne pour voir si elle n'arrive pas. Oui. Tu as une petite-amie?
-Non, c'est trop compliqué, il faut être présent pour elle, l'épauler, être sérieux, lui offrir des cadeaux à chaque anniversaire de couple.
-Je n'ai jamais offert de cadeaux à Marguerite... je réfléchis.
-Vraiment? Et elle n'a jamais fait une crise à cause de ça? Il s'étonne.
-Non...
-En même temps, ça se voit qu'elle est folle ta copine. Il roule de yeux.
-Nate... Marguerite m'appelle depuis le haut de l'escalier, elle ne porte qu'un peignoir.
-Une très jolie folle. Chuchote Sacha."
Je lui jette un coussin au nez alors qu'il s'esclaffe. Je rejoins Marguerite et cette dernière me regarde embarrassée alors qu'elle a ses cheveux bruns humides rabattus dans un chignon.
"-C'est mon peignoir? Je fais suspicieux.
-Oui. Elle se mord la lèvre. Tu risques de trouver ça étrange mais est-ce que tu pourrais me prêter des vêtements et des sous-vêtements de ta mère, s'il-te-plaît?
-Mais tu portes quoi là-dessous? Je la détaille de haut en bas.
-Rien... Elle chuchote."
Ok. Nathan, inspire, expire, inspire, expire. Tout va bien. Tu t'appelles Nathan Amadeus, tu as 17 ans, tu es un homme bien. Ce n'est pas parce que ta petite-amie, ultra-séduisante est totalement nue dans ton peignoir qu'un lot de fantasmes doivent naître dans ta tête. Je ferme les yeux et masse mes tempes. Malheureusement, en fermant les yeux des images de ce que j'imagine être le corps nu de Marguerite se forment. J'ouvre les yeux.
"-Nate? Elle me ramène sur Terre. Tu vas bien?
-Je te déteste de me torturer de la sorte, Marguerite!"
Je la tire par le bras et l'entraîne dans le dressing que partagent, peut-être plus pour longtemps, mes parents. Ne sachant pas dans quel compartiment ma mère range-t-elle ses culottes et autres, j'ouvre plusieurs tiroirs jusqu'à trouver le saint graal. J'indique le chemin à Marguerite et elle s'y rend en silence.
Je ne sais pas si j'aime me torturer moi-même, mais, je la regarde choisir ses sous-vêtements essayant de ne pas l'imaginer entrain de les porter, en vain. Une fois ses sous-vêtements en main, elle s'attaque aux vêtements.
"-Ta mère n'a rien de moins habillé? Elle demande après un instant de recherche.
-Non, elle ne porte que des robes de créateur, elle déteste les jeans ou les pantalons. J'explique.
-Elle n'a même pas un malheureux petit short?
-Regarde là! Je lui indique un nouveau tiroir.
-Génial! Elle s'écrie après avoir fouiller. Je pense que je vais prendre un de tes t-shirts et ce sera parfait."
Comme si elle s'amusait à faire durer le supplice, elle va dans ma chambre et attrape un pull un peu au hasard, mais alors que je la suis dans la salle de bains, elle me claque la porte au nez. Au moins j'aurais essayé. Et puis, je n'ai même plus envie, elle porte les sous-vêtements de ma mère... c'est dérangeant. Je suis condamné à attendre, toujours attendre.
*******
Hey!❤
J'espère que vous allez bien,
Et que ce chapitre vous a plu!
Avant toute chose je voulais vous remercier! Je ne m'en rends pas toujours compte mais j'ai énormément de chance de vous avoir. Vous me donnez envie d'écrire et de repousser mes limites pour vous sortir un chapitre par semaine et vous me le rendez tellement bien!❤ love u❤❤
Noémie =)
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