บท4
Je le regardais manger mon plat réchauffer, et c'est à ce moment là que je me rendis compte à quel point j'étais béat : je l'observais dévorer avec faim ce que j'avais acheté à la va-vite, une expression de dégoût s'affichant sur son visage à chaque bouchée mais j'étais là, à le mater comme un enfant devant son idol, incapable de le lâcher du regard. Il était d'une beauté à couper le souffle, différente de son originelle mais tout aussi incroyable. Mon palpitant loupait chaque battement depuis maintenant trente minutes, mon ventre me torturait doucereusement et mes yeux observait chaque détails de son visage, sans vouloir cligner pour ne rien louper du spectacle. Son visage semblait plus finement sculpté, sans imperfection et d'un idéal considérable. Pour moi il ressemblait au citoyen grec parfait. Je me demandais encore comment j'avais fait pour ne pas encore lui avoir sauter dessus pour le couvrir comme il se devait de baisers. Mon instinct me criait qu'on m'avait prévenu et que sa perte de mémoire n'était autre que ma faute. WooJin m'avait pourtant mis en garde contre le prix que coûtait cette magie, et malgré tout j'avais vraiment et définitivement agi comme un égoïste de première catégorie. Je me serais frappé !
"- Dis-moi Jisung, sa main se bloqua au dessus du plat près-cuisiner devant lui, il avait tressailli comme s'il redoutait ce moment où j'allais lui poser des questions mais je voulais avoir le cœur net, d'où viens-tu ?"
Il secoua la tête, le regard planté dans son repas comme si c'était la septième merveille du monde : une habitude qui n'avait pas changé apparemment. Il l'avait toujours eu quand il était gené ou timide et voulait cacher ses émotions.
"- Je... Je ne sais pas...
- Comment as-tu trouvé cet immeuble ? Et pourquoi sonner à ma porte ?, tentais-je en lui remplissant un verre d'eau grâce à une bouteille d'eau dans le frigo.
- Une intuition."
Il l'avait dit sans hésitation, comme si c'était le cri de son cœur, que ça avait été plus fort que lui et j'en aurais pleuré tant ce sentiment était bon. Il avait toujours cette intuition qui le guidait vers moi, même cinq ans auparavant, et même si j'en étais toujours surpris, je savais que j'aurais aussi ce pressentiment si cela m'arrivait. Je me mordis les lèvres pour ne pas sourire niaisement, avant de lui donner l'objet transparent et qu'il ne boive une gorgée, en me fixant comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise ou qu'il se sente oppressé, je feignais l'ignorance de ce détail en remettant en ordre la table comme si elle était bordélique.
"- Qui êtes-vous ? Pourquoi ai-je l'impression de vous connaître...?"
La même phrase, exactement les mêmes mots, si on oublait le vouvoyement. A l'entente de cette question, tout mon corps se bloquait, mon souffle se coupa définitivement et mon cœur s'était réellement arrêté de battre. J'en aurais pleuré, encore, si cette situation avait été différente. Il avait perdu la mémoire mais cette phrase exactement identique était troublante et aurait eu raison de moi. Mais je ne voulais toujours pas qu'il ait peur, qu'il ne prenne ses jambes à son cou et que je gâche tout encore une fois. Je repris alors le contrôle de mes mouvements, relevant la tête vers lui en essayant, illusionnaiment, de réfléchir à sa question.
"- Peut-être m'as-tu déjà vu dans la rue ?
- Non, pas de ce sens là, retorqua-t-il du tac au tac, vous m'êtes familier.
- Sûrement as-tu un ami qui me ressembles fortement ?, cette phrase me brisait le cœur.
- Peut-être..., répondit-il après de longues secondes, il n'en était vraiment pas convaincu. Mais... vous ne m'avez pas dit votre nom ?
- Minho."
Et je lui tendis la main comme si c'était un nouveau stagiaire au boulot et que je voulais le mettre à l'aise. Sauf que ce jeune homme m'observait la main, son cerveau semblant bouillir à l'intérieur et pendant de très longues secondes il ne bougea pas. Pris au dépourvu, je dis :
"- Désolé, j'ai peut-être été un peu trop dir..."
Il me prit subitement la main avant de me regarder, de se plonger dans mes prunelles sans retenu sûrement à la recherche d'une quelconque réponse avant de dire :
"- Merci... de votre hospitalité, Minho, sa fin de phrase se finissant en soupire."
Je lui souris de façon chaleureuse avant de lui proposer de faire un tour du propriétaire. Il accepta timidement avant de me suivre dans les différents pièces qui constituaient mon appartement et il ne dit rien, observant les recoins silencieusement. Lorsque je lui montrais la salle de bain, allumant la lumière doucement je me sentis légèrement projeté en avant, me rattrapant maladroitement au lavabo a cause de ma perte d'équilibre gênante, avant de me tourner vers mon invité qui avait rougit légèrement avant de venir m'aider à me relever convenablement et de s'excuser encore et encore :
"- Je suis vraiment désolé, j'ai trébuché, excusez-moi.
- Ce n'est rien, rigolais-je doucement en lui caressant les cheveux, au moins je saurais que tes entrées dans ma salle de bain sont fracassantes."
Son visage s'empourpra de plus belle alors qu'il rigolait doucement. Puis nous rentrâmes dans la dernière pièce : ma chambre. Je m'avançai intuitivement dans mon cocon pour y fermer la fenêtre et allumer la lumière de la lampe de chevet en disant :
"- Tu dormiras ici, c'est plus confortable que ça n'en a l'air.
- Et vous ?
- Le canapé est tout aussi confortable."
Il semblait géné de dormir dans une chambre qui n'était pas la sienne mais il n'avait pas le choix : c'était hors de question qu'il passe ses nuits sur mon canapé dur et froid. Je lui laissais donc la tranquillité qu'il lui fallait pour se changer et commencer sa nuit, me dirigeant déjà vers le salon, activant la télévision au volume minimum et allant faire la vaisselle qui se présentait dans mon évier.
**********
Quelques heures plus tard, je me retouvais allongé sur le dos, les mains derrière ma tête de manière nonchalante, à observer le plafond blanc granuleux. Je ne trouvais pas le sommeil, me repassant les éléments de la soirée en tête, me mordillant les lèvres doucement à chaque fois que son doux visage m'apparaissait. Il m'avait tant manqué, et pourtant un sentiment de culpabilité me planait constamment au dessus de la tête. J'étais déchiré entre la joie et ce sentiment incessant de faute.
"Tu es venu me chercher... Je savais que nous serions bientôt réunis..."
Cette phrase voulait-elle vraiment signifier dans la vraie vie ? Ou pensait-il que j'avais perdu la vie ? Lui avais-je arraché son repos ? Au fond de lui, inconsciemment, m'en voulait-il ? Avais-je vraiment fait le bon choix ? Que dirait mère si elle l'apprenait ?
Je fermais les yeux, voulant essayer de me calmer pour dormir un peu, ne serait-ce que quelques heures ? J'allais avoir du pain sur la planche, les fêtes de fin d'années arrivant à grands pas et l'entreprise était demandé par de nombreux clients réclamant nos services avant ceux-ci. Nous étions tous un peu sur les nerfs, et le patron allait bientôt être débordé par les mails, appels et réunions prévues dans les mois arrivants. Il m'avait quand même accordé deux semaines de vacances pour pouvoir profiter de mon Noël et jour de l'An afin de voir ma famille, mes amis, et de faire un break avant de peter un plomb. Ceci dit, ça faisait un moment que Jeongin et Hyunjin me parlait de ses fêtes et en profitait pour me demander ce que je faisais. Ils voulaient qu'on parte à l'étranger ensemble, qu'on passe du temps tout les trois et qu'on s'aère l'esprit, qu'on observe le monde. Quant à Christopher, il voulait faire Noël avec ses parents, sa femme et son enfants, ainsi que son frère en Australie. Autant dire que tout était prévu pour tout le monde, pas le temps pour un imprévu de dernière minute.
Et cet imprévu m'apparue la tête au dessus du canapé, un oreiller dans les bras, a m'observer en silence.
"- Tu ne dors pas ?, il secoua la tête, il se passe quelque chose ?"
Je m'étais redressé pour l'observer alors qu'il faisait déjà le tour du divan pour venir se poser sur le sol, m'observant sans rien dire pendant quelques secondes avant de me demander doucement :
"- Vous pensez que quelqu'un m'attend ? Quelque part ?"
Je t'ai attendu cinq ans, alors non, plus maintenant, avais-je envie de répondre mais je ne pouvais pas, il allait être brusqué et ce n'était clairement pas mon but.
"- Mes parents ? Des amis ?
- On cherchera des informations si tu veux, sur des personnes portées disparues, lui promettais-je."
Mon âme toute entière me haïssait, me brûlait de lui avoir menti de la sorte, de lui faire des promesses qui n'allait mener à rien.
"- Minho ?
- Hum ?, m'asseyant en face de lui.
- Quel âge avez-vous ?"
Si tu savais...
"- 22 ans, dépassé depuis des lustres.
- Vous avez de la famille ?, demanda-t-il curieusement, je vous imagine bien un frère...
- C'est vrai, souriais-je, mais il ne me ressemble pas vraiment."
Il m'écoutait attentivement, la tête posé sur mon coussin blanc, la lumière des lampadaires de la rue illuminant son visage d'une douce lueur hypnotique et les reflets de la lune se reflétant sur ses prunelles, leurs donnant un aspect de mystère et de sensualité incroyable. Les mèches de ses cheveux blondes venant lui chatouiller ses cils délicatement.
"- Est-il comme nous ?
- Com.. comme nous ?, bredouillais-je sous la panique.
- Un ange ?"
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