บท3
C'était avec un mal de crâne conséquent que je me réveillai sur une surface molle, agréable et dont la chaleur était non négligeable à côté de celle qui m'était donné de ressentir sur le visage. Une lumière quelque peu aveuglante me brûlait la rétine à travers mes paupières et un bruit infernal me tambourinait les tympans, ne semblant pas vouloir s'arrêter. Grognant grossièrement, j'ouvris enfin les barrières protectrices qu'étaient devant mes yeux pour trouver la source sonore insupportable qui n'était autre que mon téléphone qui faisait hurler l'alarme habituelle que j'avais programmé pour me lever le matin afin d'aller bosser. Le calme enfin revenu dans la pièce, je me rendis compte que j'étais dans ma chambre, la fenêtre ouverte et les volets monter, laissant pénétrer la lumière du jour, ma couette remontée sur mon corps encore habillé et... le silence. J'étais seul, du moins je le pensais jusqu'au moment où je me relevais pour tomber nez-à-nez sur WooJin, parfaitement fringué et coiffé, qui se trouvait sur le pas de ma porte, une légère expression d'inquiétude sur le visage. Ce n'est que lorsqu'il me demandait comment j'allais que les souvenirs de la veille me revinrent en mémoire : mon action égoïste et irréfléchie de ramener mon petit-ami à la vie, la trou noir juste après. Je soupirais, cachant mon visage dans mes mains, tel un enfant regrettant de s'être couché trop tard la veille et qui allait devoir assumer la journée d'école qui l'attendait. L'ours me demanda alors si je l'avais trouvé, comment cela s'était passé et si je me sentais différent.
"- Oui, il était là... C'était étrangement agréable d'être là-bas, avouais-je comme par moi-même, et.. je ne sais pas.. C'est bizarre. Je l'ai touché, regardant mes mains comme si elles m'étaient inconnue, sentis, entendu, vu mais.. Il n'est pas là, observant la partie inoccupée de mon lit."
J'épargnais volontairement des détails que je jugeais non nécessaire de dévoiler à mon ami, ne concernant que Jisung et moi. Ayant à présent perdu tout espoir, et n'ayant pas la force ni le temps de pleurer je commençai à me préparer pour ma journée qui s'annonçait longue et ennuyeuse, mon ami m'observant sans arrêt à la recherche de je ne savais quoi et je n'étais pas sûr de vouloir le savoir.
Bien trente minutes plus tard, nous nous retrouvions à nous séparer, le remerciant encore d'être passé et d'avoir essayé de m'aider, avant de prendre la route sur ce chemin que je connaissais pas cœur. Aujourd'hui, j'avais la tête baissée comme pour vouloir être invisible, mais j'avais l'impression que tout le monde me regardait, savait qu'est-ce que j'avais fait et se moquait de moi ou était écœuré par ce fait. J'étais encore plus mal que de base. J'avais à peine salué la secrétaire, prenant l'ascenseur en regardant le miroir avec l'espoir d'y voir mon défunt s'y refléter mais non, il n'y était pas. Pénétrant dans l'open-space, je ne fis pas attention aux regards insistants qui pouvaient m'être lancé puis me mit derrière mon bureau et tenta de me concentrer sur mon boulot et mes tâches de la journée, broyant encore du noir.
*******
Vingt et une heure et quelques, j'arrivais enfin devant mon immeuble, mon sac habituel à la main, ouvrant la porte du bas avec une lenteur exaspérante. J'avais encore fini tard, n'étant pas aussi rapide et précis qu'en temps normal, j'avais aussi voulu profiter un peu du temps frais qui m'entourais dans les rues de cette ville mouvementée d'adolescents, adultes et enfants qui passaient des moments ensemble, des amoureux flirter main dans la main et s'embrasser à en perdre l'haleine. J'avais voulu me retrouver seul a seul avec la fraîcheur de la saison, réfléchir à mes actions et mon comportement. J'avais vraiment été inconscient et égocentrique, à ne penser qu'à ma pomme et mes désirs en tentant de le ramener. Mais au fond de moi, j'étais un peu moins meurtrie, je l'avais vu, lui avais parlé, touché et senti, me permettant de pouvoir graver une image unique et particulièrement séduisante de mon amant. Mais aujourd'hui, comme toujours depuis cinq ans, je me retouvais à ouvrir ma boîte aux lettres pour y découvrir un espace vide de tout papier, avant remonter et me morfondre devant la télévision en train de mal manger. Avec cette même lenteur exaspérante, je gravissais les marches de carrelages blancs qui n'étaient eux-mêmes plus maculés depuis le temps, entouré de ses murs crème à peine propre éclairé de cette faible luminosité provenant de l'ampoule plus toute neuve au plafond. Arrivé à mon étage, je me dirigeai sans motivation jusqu'à ma porte pour tourner la clé et de finalement rentrer dans mon appartement. Déposant sans conscience mes chaussures sur le palier, ma veste jetée au hasard sur le meuble déjà encombré de papier et ustensiles plus utilisé depuis bien des semaines, je me dirigeai sans conviction aucune à la cuisine, déballant mes achats de fortune avant de mettre le plat dans le micro-ondes et de regarder inconsciemment l'objet en plastique tourner sous une forte luminosité tamisée par la vitre recouverte d'un filtre noir.
Je n'avais pas reçu de message de l'australien aujourd'hui, et j'avais complètement oublié de le faire moi-même. Je savais que Christopher détestait me voir broyer du noir constamment, et à certains moments plus que d'autres, il savait que l'hiver était un moment difficile et que chaque jour j'allais me recueillir sur la tombe de Jisung, son meilleur ami. Approchant rapidement, il devait sûrement se préparer à me ramasser à ma petite cuillère et sincèrement je m'en voulais. Il ne m'avait jamais laissé tomber, me soutenant chaque jour, chaque fois, et ça devait en être fatiguant et lassant de constamment fréquenter ce genre de personne, celui que j'étais devenu. Je ne savais pas, du moins nous n'avions jamais réellement abordé le sujet, s'il savait comment s'était réellement déroulé cette nuit de drame. Il avait pourtant été avec nous ce soir là, à chercher sans relâche son ami, en compagnie de Jeongin et de mon frère. Eux qui étaient, évidemment, au courant n'avait jamais vendu la mèche, et je me posais parfois la question de comment était leur vie connaissant la personnalité détonnante de mon frangin. Chris savait Jisung avait été kidnappé et que sa chute avait été provoquée par son ravisseur, mais était-il au courant de détails qu'il passait sous silence pensant être fou ? Connaissait-il finalement une part de la vérité, de l'officiel ? Comment réagirait-il si un jour il apprenait notre réel nature et que son monde n'était pas si "inoffensif" qu'il prétendait l'être ? Aurait-il peur ? Me traiterait-il de monstre lui aussi ? Au fond, j'aimerais le laisser en dehors de tout ça, qu'en aucun cas il ne soit impliqué par x ou y raison que ce soit, et qu'il puisse vivre confortablement et non dans la peur et le doute constant. Il m'avait tellement donné, aider que si la vérité venait à éclater, je ne pourrai jamais m'en pardonner.
La petite musique stridente de mon micro-ondes retentit dans tout l'appartement, me sortant brutalement de mon état second, me permettant de sortir mon repas brûlant de la caisse chauffante, le déposant sur le plan de travail. Je me rendis compte alors que je n'avais même pas enlevé mon écharpe et que je ne me souvenais pas d'avoir fermé ma porte avant de me faire à manger. Je soupirais d'exaspération et de fatigue avant de lentement me redirigé vers mon sas pour y déposer le long objet de laine sur un des crochets sur mon mur, profitant par la même occasion d'accrocher ma veste sur un ceintre. Me tournant vers la poignée et la serrure, je me rendis compte que je n'avais même pas retiré mes clés de l'autre côté. Je me passais la main sur le visage en m'insultant constamment de débile pendant trente seconde avant de réouvrir ma porte et de regarder si c'était bien le cas. Oui, j'étais bien un idiot. Mais inconsciemment, ne l'avais-je pas fait exprès ? Car sur mon tapis j'y trouvais une paire de chaussures élégantes et noires, reliées à de longues jambes abordants un jean foncé troué à divers endroit qui emprisonnait une chemise nuit noire. Un homme se trouvait sur mon palier, et ce n'était autre que Jisung, le regard fixe dans le mien. Ses yeux n'avaient pas changé de mes visions : extrêmement claires. Hypnotiser et sous le choc, j'en perdis le souffle et ne pensais même pas à récupérer mes clés, qui de base était mon but premier. Il était d'une tel beauté et d'un charisme si surnaturel que je cru rêver pendant bien une minute jusqu'au moment où je le vis se gratter la nuque de gene et qu'il ne dise :
"- Bon..bonjour. Je ne sais pas trop où aller et comme je ne connais pas vraiment le voisinage... je me disais.. enfin... si vous seriez d'accord pour m'héberger quelques jours."
Devant mon regard étonné et mon manque de réaction considérable, il se précipitait de rajouter :
"- Oh... Excusez-moi... je dois sûrement vous déran...
- Non, non, entre, tu seras toujours le bienvenu."
Il semblait ne pas comprendre, et j'avoue que j'avais du mal à cerné pas mal de trucs aussi mais me dégageait du chemin pour le laisser entrer puis refermait la porte, les clés à la main cette fois.
"- Au fait, je m'appelle Jisung, enfin... je crois..
- Tu crois ?, demandais-je, surpris de ce manque de confiance considérable.
- Hum.. oui... je me rappelle de rien d'autre..."
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