บท11
Les jours suivants avaient été lourds pour moi, mon moral en avait pris un sacré coup. Chaque fois que mon regard se posait sur lui, j'avais envie de fuir encore et encore, c'était de plus en plus fort chaque jour mais je ne pouvais pas le laisser seul, qui savait ce qu'il pouvait arriver en mon absence d'égocentrisme ? Tout, alors mieux valait que je prenne mon mal en patience, et j'avais tant espéré que le lundi arrive au plus vite pour que je puisse ma barrer au travail et m'aerer l'esprit. Tout le week-end avait été une torture pour moi. Je voyais bien qu'il voulait parler mais mon attitude distante et froide l'en avait sûrement dissuadé. Je n'aimais pas le voir mal ou triste mais son coup bas m'avait fortement blessé et j'avais besoin de temps pour l'encaisser, et j'espérais fortement qu'il le comprendrait. Certes ne se souvenait-il de rien, mais mes souvenirs eux étaient toujours présents et je n'allais pas reprendre le risque de faire inconsciemment du mal autour de moi.
Alors dès sept heures du matin, quand mon réveil sonna, l'alarme ne retentit pas plus d'une demi seconde avant que je ne l'éteigne, étant déjà réveillé depuis un bon moment. Assis sur le canapé, je regardais l'écran à présent noir de mon cellulaire avant de ne décidé à me lever, afin de partir le plus vite possible et me changer les esprits des événements des jours précédents. J'avais récupéré des vêtements dans ma chambre lorsqu'il était parti aux toilettes, hier dans la journée. J'avais peur de lui parler, de ce qu'il allait dire, de ce que j'aillais dire, de notre échange, de lui tout simplement. J'avais peur de le perdre, plus que tout, j'avais cette boule au ventre qu'il me dise qu'il a prit ses clics et ses clacs car il sentait que l'ambiance était des plus déplorable. Car oui, l'atmosphère m'apitoyait, que malgré que cela soit de sa faute, je ne voulais ô grand jamais le voir partir seul et encore moins de mon appartement. J'avais peur de le perdre encore une fois, et de vivre sur mes remords en pensant l'avoir perdu à jamais, encore une fois.
Soupirant, je boutonnais ma chemise avec attention, ou plutôt j'essayais, bien l'insérant dans le pantalon pour la bloquer, le boutonnant puis enfilant la veste, je me dirigeai vers la cuisine pour y choper quelque chose de comestible. Il allait falloir que je fasse les courses, sinon ça allait vraiment commencer à être compliqué et je n'avais pas très envie de vivre de convinent store ainsi que de mal-bouffe. Je chopais une pomme en l'observant distraitement pour analysé si elle était toujours ingurgitable. J'avais rapidement senti que ma solitude n'était plus, qu'il était réveillé et levé. Je pouvais entendre sa respiration légèrement saccadée, sentir son regard sur ma nuque et mes cheveux, la distance de sécurité respectée cette fois-ci et malgré tout, je sentais sa chaleur être projeté inconsciemment sur moi. Un doux frisson me parcourait la colonne vertébrale mais ne le lui montrait pas, je voulais rester impassible et qu'il ne ressaute pas sur l'occasion de m'hypnotiser pour que je le morde. Je croquais dans le fruit juteux, et mâchait tranquillement avant de légèrement tournée la tête, regardant en biais le sol où se trouvais potentiellement ses pieds.
"- Tu es réveillé ?
- Vous partez ?"
Un pincement au cœur fit soudainement son apparition, il m'avait de nouveau vouvoyer et sa voix faible semblait légèrement craintive de mon départ.
"- Seulement travailler, répondis-je comme s'il était mon enfant et que je promettait silencieusement de revenir, me tournant face à lui à présent."
Ses cheveux blancs étaient grossièrement ramenés en arrière, laissant découvrir son front d'une magneficience surnaturelle, ses yeux observaient chacun de mes traits de manière rapide, ses épaules étaient légèrement affaissées et sa bouche entre-ouverte, on aurait dit un enfant que avait peur que son paternel ne revienne jamais. Hors ce n'était pas mon cas et que je n'étais pas de sa famille, mais que je serais de nouveau à ses côtés le plus vite possible. Puis ses yeux remontaient timidement jusqu'aux miens et s'y encraient désespérément, et cet échange dura longtemps et j'appreciais, je le savourais, muet dont les mots semblaient plus qu'inutile à cet instant. J'aurais pu rester ainsi des jours durant si cela m'avais été possible mais je ne pouvais pas laisser le bureau seul et quitter mon travail. Soupirant intérieurement, je lui souris avec légèreté et discrètement avant de m'avancer vers lui, ma main se posant automatiquement sur sa taille et mes lèvres sur son front, effleurant sa peau comme un papillon avant de m'écarter, de le regarder avec intensité. J'avais tant envie de l'embrasser. Mais non, je devais pas et ne pouvais pas cédé à cette envie, encore moins maintenant. Je me contentais donc de le contourner, interrompant tout échange physique pour aller en direction de mon entrée. Mais il m'attrapait délicatement le poignet et me demanda :
"- Quand allez-vous revenir ?
- Ce soir, sûrement tard.
- Alors je vous attendrais."
Mon regard se tourna alors brusquement sur lui à cette parole. Encore cette phrase, ses mots dont il n'avait aucune idée de la puissance et certainement du souvenir. Elle aurait pu sembler anodine mais au fond de moi, quelque chose me disait qu'il avait prononcé ceci car c'était plus fort que lui, que son corps, sa mémoire perdue en avait besoin, comme à notre "première rencontre". Une larme s'était faufilée jusqu'à mon œil car je n'avais pas utilisé ses mots comme à l'origine mais il l'avait fait, que j'avais l'impression de retrouver mon amour perdu. Mais non, il ne se rappelait de rien, c'était impossible. Alors je pinçais les lèvres en hochant la tête imperceptiblement avant de la détourner pour enfiler mes chaussures, mon manteau et prendre ma valisette, tout cela sous son regard. J'appuyais sur la poignée de ma porte mais il chuchotait :
"- Je suis désolé, Minho...
- Moi aussi, lui avais-je répondue après de longues, très longues secondes."
Puis j'étais sorti, le cœur encore un peu chamboulé, j'étais sorti travailler.
*********
Vingt-et-une heures quarante environ, j'étais déjà bien avancé sur le chemin du retour, mes mains se faisant assaillirent injustement par le froid extérieur, mon visage en faisait les mêmes frais et pourtant, j'étais dans un autre monde. La journée avait été crevante et longue, mon esprit avait été certes accaparé par le travail que j'avais à rattraper et poursuivre mais maintenant il était dirigé vers mon chez moi, et au jeune homme qui s'y trouvait. J'avais envie de le voir oui, de l'observer tout simplement, me délecter de sa vue lorsqu'il vaque à divers occupations, d'analyser chaque respiration pour m'assurer qu'il allait bien, juste qu'il soit cette œuvre d'art qui me subjugue encore et encore. Pourtant, il semblant se douter du pouvoir qu'î'il avait sur moi, de cette emprise non négligeable et j'en avais peur, peur qu'il recommence et peur que je retombe dans son piège, encore. Je ne voulais pas connaître les conséquences de mon acte, ni l'effet que ça aurait sur lui et moi. Cela changerait-il notre relation ? Que nous arriverait-il ? Je fermais les yeux fortement, soupirant bruyamment en laissant échapper la buée dans l'air frais du soir. J'étais devant mon bâtiment.
Je m'étais inconsciemment arrêté, observant la bâtisse grise possédant d'innombrables fenêtres allumées d'une lampe intérieure ou fermées par les volets déjà baissés par les habitants. Et j'étais là, immobile, les yeux rivés sur la faible luminosité de ma vitre, comme si seule un éclairage était activé dans mon appartement. Regardait-il la télévision ? Mangeait-il ? Que mangeait-il ? A quoi pense-t-il ? Allait-il bien ? Il fallait que je prenne mon courage à deux mains, que je monte mes escaliers et rentre chez moi, tentant d'oublier les événements précédents et passer à autre chose. Nous n'allions pas rester au même stade toute notre vie, du moins je le refusais. Baissant mon regard sur la poignée fixe de la première porte, je la déverrouillait avant de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment et de commencer à gravir les marches, me tenant quelque peu à la rambarde comme si elle allait m'aider à ne pas faire demi-tour et rentrer plus tard que prévu. Mes pieds sur mon étagère et finalement sur mon palier, je cherchais ma clé avant de l'enfoncer dans la serrure et la déverrouiller, inspirant grandement au passage. Puis mon visage pénétra dans mon appartement où, effectivement, seule la lampe plafonnier était allumée. Il m'avait sûrement entendu, car quand je fermais la porte, sa petite tête dépassait du mur cachant subtilement la cuisine et le frigo.
"- Vous êtes déjà là ?"
Malgré moi, je souris. Son visage était détendu, ses yeux surpris malgré l'heure tardive, et je ne trouvais que le réflexe d'hocher la tête avant de me déchausser et de déposer toutes mes affaires dans l'entrée et sur le meuble à peu près prévu à cet effet. Mes pieds rasaient littéralement le sol jusqu'à l'endroit où mon nouveau colocataire sexy se trouvait, une délicieuse odeur de légumes et bouillon envahissait l'endroit, mon ventre criait déjà famine. En tournant la tête, je vis nettement la concentration de Jisung aux fourneaux qui s'affairait à mélanger de manière homogène le plat sur les plaques de cuisson. Il y avait des poivrons, de la courgette, de la viande et des épices qui entouraient le cuisinier. Il avait donc utilisé les derniers ingrédients de les placards.
"- Tu cuisines ?
- Ou...oui... j'avais envie de vous faire pla...plaisir..."
Ça y est, il se remet a bégayer. Il est mignon. Il avait profité de mon absence pour s'occuper du repas et j'en étais touché. Me mordillant la lèvre discrètement, je viens me placer derrière lui pour ne pas le gené dans ses recherches de condiments déjà autour des plats. Il était affreusement craquant dans ce tablier crème, quelque peu taché par ma faute, et son air concentré.
"- Ça sent rudement bon, le félicitais-je sans me rendre compte que j'étais collé à son dos en observant ses mouvements."
Il bougea légèrement et son visage prit une incroyable couleur pivoine mais il ne dit rien. Me rendant compte de mon action, quelque peu déplacer, je m'écartait en m'éclaircissant la voix de gene, j'étais vraiment atteint !
Toujours en observant ses gestes, qui semblaient confiants, je pris place à ses côtés, avec distance raisonnable, et déposait mes fesses sur le plan de travail à côté. Il m'observait quelques secondes, souriant légèrement avant de reprendre sa tâche avec application.
"- Comment s'est passé votre journée ?"
D'abord surpris de sa question, j'ouvris grands les yeux avant de reprendre mes esprits et de commencer à parler de ce qu'il s'était passé aujourd'hui, sans lui donner trop de détails concernant mon job mais cela me faisait du bien de lui parler comme cela, sans filtre et sans mensonge, sans secrets ni pression. J'étais bien, a parler comme avec un ami, comme avec Christopher. Cela m'avait manqué de lui parler librement, de tout et de rien, un sentiment de serenitude, malgré le fait que même si ses regards en biais, signe qu'il écoute, me font rater un battement à chaque fois, j'aurais pu passer des heures à lui raconter tout et n'importe quoi tant que nous soyons tous les deux, que nous nous parlions comme deux amis. Je n'aimais pas lui cacher des choses, encore moins concernant son passé, je détestais lui mentir quand il me demandait si je savais des choses sur lui, je n'aimais pas cela. Alors pourquoi le faisais-je ? Parce que je ne pouvais pas le faire, ce n'était pas le bon moment. Mais viendrait-il un jour ? Serait-il prêt à tout encaisser ?
"- Minho ?
- Hum ?, regardant distraitement le contenu d'un flacon de curry et ses ingrédients inscrits à l'arrière.
- Je dois travailler moi aussi ?"
Quittant ma contemplation, je reviens sur ma septième merveille qui soulevait déjà la poêle remplie de couleur divers pour la diriger vers la table et servir le contenu dans les assiettes précédemment vides.
"- Tu n'es pas encore prêt, avouais-je après quelques secondes.
- Quand le serais-je ?"
Mon regard suivait ses faits et gestes sans en laisser une minette. Je l'analysais sans m'en rendre compte, j'observais ses traits, ses expressions, ses actions simples et mon verdict fut tel :
"- Quand tu seras plus confiant, sûrement."
Il prit les assiettes des mains, pivotant dans ma direction pour venir m'en tendre une, sortant les couverts après que je lui ai donné l'indication de quelle tiroir. Puis nous attaquions le repas dans un silence, il attendait sûrement mon avis sur sa cuisine mais son cerveau n'était pas aussi calme que son corps.
"- Comment puis-je être plus confiant ?, je haussais les épaules quand son regard se posa sur moi, je ne me souviens même pas si je l'étais, avant..."
J'avais enfouré un délicieux combiné de viande et d'un morceau de poivron mais cette bouchée me parut plus que fade. Je sentis un violent pincement au cœur, et mon regard s'abaissa sur le contenu de mon assiette, l'appétit m'ayant soudainement quitté. J'avais tellement envie de lui répondre, qu'il sache mais la vérité était qu'il ne l'était pas, avant, il avait été sans cesse prit de doutes, de questionnement sans fin, il ne savait pas ce qu'il devait croire, ce qu'il devait faire, comment faire, ce qu'il voulait faire, il était constamment perdu. Même dans sa première vie, il n'était pas si sûr de lui, il hésitait beaucoup et réfléchissait à absolument tout après que je lui ai révélé qui j'étais réellement. Alors non, lui dire ne l'aiderais sûrement pas à se sentir mieux.
"- Tu sais, Jisung... commençais-je en relevant les yeux sur lui, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver demain, ou la seconde qui suit, on doit sûrement sans cesse se remettre en question pour avancer et ne plus avoir aussi peur de l'avenir.
- C'est votre cas ?
- J'essaye oui, de devenir quelqu'un de meilleur et plus confiant."
Il hocha imperceptiblement la tête avant de manger une nouvelle bouchée du plat, semblant réfléchir quelque peu. Je ne voulais pas le vexé alors je mangeais aussi, mais mon estomac ne pouvais plus vraiment ingurgiter quelque chose maintenant.
"- Je ne sais pas contrôler mon corps...
- Si par corps tu entends ailes, alors oui c'est normal.
- Non pas que..."
Au début je ne comprenais ce à quoi il faisait référence, j'étais perdu. Puis je me suis rappelé de l'autre soir, quand Hyunjin avait fait apparition dans mon appartement par effraction et que l'attitude de Jisung avait été des plus étranges. Il semblait qu'il ait d'autres capacités, ses pupilles me l'avaient confirmé. Le feu ? Ou un truc dans le genre ?
"- Je ne sais, je n'ai jamais eu à faire avec ce genre de capacité.
- Vous en avez peur ?"
Mon regard se plantait dans le sien, il se posait vraiment la question. Et mon âme me hurlait que oui, que seuls les démons pouvaient avoir de tels capacités en dehors des sorciers. Que les sorciers n'ont pas d'ailes donc il n'y avait que cette option, qu'il était donc théoriquement mon ennemi que j'évitais depuis si longtemps, que j'aurais dû m'éloigner depuis longtemps et pour de bon si cela n'avait pas été Jisung. Presque tous nous opposait mais malgré cela, il était ma vie, ma raison et mon encrage. M'en éloigner était inconcevable pour moi. Ça me faisait mal de l'admettre mais :
"- Oui."
Sa bouche s'entrouvait inconsciemment, ses yeux reflétaient de la tristesse. Je ne lui avait pas menti, une part de moi en avait peur, voulait l'éloigner à tout prix mais je ne l'écoutais pas, je la voulais lointaine et sans importance. Car c'était lui qui avait de l'importance plus que tout.
"- Minho... Suis-je... dangereux ?
- Oui, répondis-je dans un souffle.
- Je suis... un démon ?
- Je crois.
- Vous allez m'abandonner... ?
- Jamais."
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