บท1
Point de vue de Minho
Il était à peine vingt heures quand je daignais enfin relevé les yeux de mon écran d'ordinateur et d'étirer tous mes muscles endoloris, ayant passé toute mon après-midi à taper à une vitesse folle sur le clavier, classé des documents, surligner les choses essentielles, parfois les mettants en synthèse pour la prochaine réunion, passé des coups de fils à différents associés et autres sociétés dont les appels étaient nécessaires au bon fonctionnement de la nôtre, de celle des parents de Jisung. Je n'étais certes pas le meilleur employé, mais je faisais de mon mieux pour entretenir des relations saines, correctes et accessibles avec tous le monde, n'hésitant pas à envoyer plus d'une centaine de mails par jour à divers personnes, comme mon patron pour lui faire part de nos propositions de contrats et d'opportunités exclusives avec nous, je m'acharnais sur la tâche pour essayer de rendre le travail un peu plus facile à mes collègues. Depuis que j'étais ici, les heures supplémentaires avaient cessé d'être comptées et je ne le faisais pas pour être payé plus ou obtenir une promotion mais seulement pour me focaliser sur autre chose pendant un lapse de temps, malheureusement, défini pendant lequel je ne pensais pas à mon ami mais à mon boulot important, d'où le fait que je triplais mes charges de travails afin que les autres puissent partir à l'heure retrouver leur familles, conjoints ou amis pour une quelconque raison. Je n'avais pas vraiment d'ami ici, et ce n'était pas ma motivation principale, j'étais juste le gars qui aidait tant qu'il pouvait, et presque chaque jour on m'offrait différentes affaires tels que de la bouffe pour mon repas de midi ou du soir, des stylos neufs ou d'autres ustensiles utiles qui illuminait mon bureau d'une simplicité propre. Parfois même, je recevais des fleurs, des orchidées, qui embaumaient délicieusement l'open-space et faisaient soupirer de contentement mes collègues féminines. Mais je ne savais pas le moins du monde qui me les posaient sur le bureau, seule la secrétaire le savait et elle ne voulait pas lâcher la mèche, ayant conclu un accord avec cette personne. J'avais alors mis cette affaire de côté et me contentait seulement de laisser un mot remerciant chaque fois cette personne de m'avoir offert ses jolies plantes. Très sincèrement, je ne les gardais pas, tout les régulièrement je les posais sur la tombe de mon amant, à côté d'une rose rouge à même la pierre tombale, comme pour me persuader que Jisung l'avait sur la poitrine, sur le cœur, et qu'il ne m'oubliait pas.
Je soupirais en regardant mon portable, Christopher me connaissait trop bien et m'avait annoncé qu'il avait trouvé quelqu'un pour garder sa crapule, me permettant de me reposer ou bien de vaquer à mes occupations dont j'avais seul le secret, n'étendant pas ces détails à tous, pas même à lui. Il n'avait pas besoin de savoir. J'éteignais mon ordinateur après avoir sauvegardé mon travail pour la réunion dans deux jours, et rangeait mes affaires. Tous étaient parti, même les patrons, et sachant pertinemment que je restais tard, j'avais un double des clés qui me permettait d'accéder facilement à l'enceinte de l'établissement. Je me levais en remettant ma veste sur les épaules, l'ajustant correctement et de me recoiffer pour dégager quelques mèches devant mes yeux. Puis me stoppa net. J'avais sentis un petit courant d'air frais au niveau de ma nuque, une sensation de fraicheur sa ma main et une autre sur ma hanche. Je n'étais pas forcément impressionnable en temps normal, mais depuis ce matin, ses contacts visuels et physiques bizarres me surprenait sans que je ne puisse prévoir leurs arrivées. Mon antenne vampirique dont l'instinc était constamment aux aguets paniquait, mettant dans tous ses états ceux angéliques qui stressaient face à ceux de son conjoint par obligation. Je me retournais vivement après avoir pris mon courage à deux mains, mais encore une fois je ne trouvais rien, personne n'était présent ici à part moi.
"- Qui est là ?"
Le silence me répondit. Je me tapais le front de ma main tiède et molle, me maudissant d'être aussi paranoïaque puis pris mon sac pour enfin partir d'ici. Je ne pris pas l'ascenseur, il était éteint à l'heure qu'il est, je pris donc la direction de mes amis les escaliers, fermant chaque porte et éteignant toutes les lumières après avoir jeter un dernier coup d'œil à l'endroit pour vérifier que toujours personne n'y était puis fermit à double tours l'épaisse porte de métal avant de dévaler les escaliers, les yeux rivés sur mes pieds pour ne pas tomber. Ça avait été une longue journée, et j'étais complètement rincé, n'ayant qu'une hâte : retrouver mon lit douillet et tenter de vaincre l'insomnie.
Je soupirais lorsque je fus brusquement projeté en avant, me ratatinant misérablement par terre, sûr d'avoir loupé une marche, je me félicitait intérieurement de ma maladresse et tentait de me relever comme je me pouvais. Sentant enfin une présence, étrange certes, je me retournais avant d'être plaqué au sol, ma tête s'y cognant sévèrement. Je grognais avant de réouvrir les yeux en sentant un souffle frais sur ma bouche. J'étais écrasé par la vision de ce matin. Cet Han Jisung, toujours aussi mystérieusement beau et incroyablement séduisant dans ce costard. Le souffle m'en manquait. J'avais du sacrément me cognée la tête pour imaginer tout ça. Mon regard se bloquant dans ses énigmatiques pupilles, je ne pus sortir autre chose que :
"- Jisung... Êtes... êtes-vous ré... réel ?"
Un sourire triste lui barra son doux visage avant qu'il ne se rapproche trop rapidement pour que j'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, et une brûlure glaciale prit en otage ma bouche. Ce fantôme, ou je ne savais quoi, était en train de m'embrasser après m'avoir poussé dans les escaliers et le pire était que mes yeux se fermaient d'eux même, comme pour savourer cet instant. Mes mains chaudes vinrent se poser sur sa nuque comme si j'avais peur qu'à tout moment il disparaisse, son corps se collait plus au mien, désespérément et il rompit le baiser pour venir frôler chaque partie de mon visage de ses lèvres.
"- Tu m'as tant manqué... Bientôt nous serons réunis.. attends-moi."
Puis tout s'effondra, le poids qui pesait sur mon corps disparu soudainement, sa fraîcheur brûlante m'avait quitté, me donnait encore plus froid que son toucher et je reposais ma tête sur le sol, rigolant nerveusement de cette situation. J'étais sacrément fou pour imaginer tout ça, et incroyablement désespéré aussi, ainsi que fatigué.
*********
Vingt et une heures trente, j'étais enfin de retour chez moi. J'étais passé dans le seven-eleven en bas de mon immeuble pour y prendre de quoi manger ce soir. J'avais passé un temps infini devant les frigos qui proposaient toutes sortes de plats coréens comme occidentaux et je m'étais laissé tenter par une sorte de pasta-box aux pâtes carbonara, une bouteille de soju qui, je le savais, n'allait pas faire grand effet sur moi mais tant pis. Je retirai lentement mes baskets de fortunes sur le palier, enfilant mes pantoufles puis pénétrait dans mon appartement. Il était en quelque sorte sobre, peu de meubles mais spacieux. Pourtant je n'avais qu'une cuisine américaine face au salon, une salle de bain et une chambre à droite juste après la porte d'entrée. Mon salon ne comportait qu'une télé écran plat, un vieux canapé de cuir noir trouvé sur le bon coin, un pouffe et une petite table en verre juste entre les deux meubles les plus conséquents, une fenêtre illuminée par les éclairages de la ville en contre-bas. Je me dirigeai vers la cuisine puis déposa mon sac en plastique noir que je réutilisais chaque fois, puis mis la box dans mon micro-ondes qui faisait aussi office de four, des chaises entouraient une partie du bas mur en face de mon plan de travail mais je n'y mangeais que lorsque je recevais des invités. Perdu dans mes pensées, je me mis à sursauter lorsque la petite musique du micro-ondes retentit dans l'appartement. J'attrapais mon repas de fortune, chopait des couverts et ma bouteille d'alcool avant de partir me poser devant la télé, l'activant pour y mettre un programme sans grand intérêt mais qui me divertirait un peu en mangeant. J'ouvris la bouteille de verre avant de la porter à ma bouche, le goût amer me fit grimacer et me brûla la gorge mais j'en rebus un peu avant d'attaquer mon repas de chef étoilé à deux balles.
Chaque fois que j'étais devant l'écran, posé sur mon canapé, les souvenirs d'après-midi avec Jisung me revenait en mémoire. Celles où il me suppliait de sortir nos nez dehors afin de profiter des incroyables journées qui s'offraient à nous, et mon cœur se pinçant : je regrettais de ne pas l'avoir fait plus souvent, d'avoir partagé ses moments délicieux avec lui. Ou encore celles où il s'endormait paisiblement sur mes genoux, alors que je n'arrivais pas à enlever ma main de ses doux cheveux, me répétant inlassablement à quel point je l'aimais. Une larme coula d'elle-même, dévalant ma joue avec une lenteur incroyable et une deuxième la suivit, doucement mais sûrement et je rebus une gorgée de l'infecte liquide, comme pour oublier ces moments un court instant mais je n'y arrivais pas, je ne voulais pas, j'en était incapable. Je l'aimais encore beaucoup trop, sûrement pas assez au moment où j'y pensais. Son sourire me manquait, ses yeux rieurs me manquaient, ses expressions me manquaient, son corps, ses baisers, son touché, tout me manquait. Il était irremplaçable, il était mon idéal, que j'avais redécouvert chaque fois, chaque jours à ses côtés.
Au bout d'une heure ou deux j'éteignais mollement la télé, ne prenant pas le peine de jeter mes déchets, je parti m'enfermer dans ma chambre. Avec lenteur, je mis mon pyjama qui n'avait comme simple pièce qu'un tee-shirt oversize noir et mon caleçon de la journée puis je m'enroulais dans mes couette fraîche de mon absence, mon regard perdu sur la fenêtre donnant sur le ciel étoilé de la ville. Je fermais les paupières seulement car mes larmes commençaient à me piquer les yeux, et tentait de m'endormir comme je le pouvais. Avec toujours ce sentiment de culpabilité incessant et de manque constant au ventre et en tête.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro