บท5
Huit heures trente du matin, mon réveil a sonné comme à son habitude, et pourtant le sommeil m'avait complètement quitté depuis quelques heures. Jisung m'avait clairement demandé droit dans les yeux si j'étais un ange, si j'étais comme lui. "Tu dois être fatigué Jisung, tu devrais aller te coucher." lui avais-je simplement répondu pour contourner la question fatidique. J'aurais aimé qu'il ne le sache pas, pas encore, pour ne pas faire la même erreur qu'avant et que tout s'emballe de nouveau. Pourtant il avait prit l'initiative d'en parler, d'avouer à demi-mots qu'il en était convaincu et que c'était sa condition actuelle. Comment aurait-il pu savoir que ce n'était pas le cas, que tout cela ne venait sûrement que d'une image floue, le seul souvenir qui lui restait, cette seule bride que la magie ne lui avait pas enlevé ? Mais il m'avait parut si sérieux, curieux et persuadé que c'était le cas : que nous étions de la même espèce. D'un certain sens cela aurait été plus simple pour beaucoup de choses mais je n'étais pas franchement sûr qu'il soit prêt à l'accepter, que je sois prêt à seulement me souvenir d'un Jisung sous la protection. Oui, c'était égoïste de vouloir être le plus fort, désiré le protéger tout le temps, qu'il ne soit jamais blessé ou triste, qu'il soit à l'abri.
J'éteignais l'alarme en soupirant, avant de le relever et me frotter le visage en regardant l'extérieur qui était déjà illuminé par quelques rayons de soleil courageux. J'étais crevé, stressé mais une part de moi ne souffrait plus comme avant, non elle semblait s'être refermé comme avec des points de sutures, et ceux-ci étaient Jisung. Je me levais avec lenteur avant de me diriger vers ma salle de bain et d'y faire couler l'eau dans la baignoire. J'avais bien fait d'avoir laver mes vêtements l'avant veille et qu'ils étaient toujours accrochés sur mon étendage dans mon sellier, j'irais les chercher après m'être assez "réveillé". Attendant que l'eau chauffe, je mis mes fringues de la soirée dans la panière à linges puis observais ma tronche du matin. Et contrairement à son habitude, elle était mieux, plus rayonnante malgré les cernes sous mes grands yeux, mon teint avait repris une légère couleur rosé et mes yeux avaient meilleurs mines. Puis je pénétrai sous le jet brûlant, prenant le temps de m'habituer à la chaleur contrastante avec la fraîcheur de la salle de bain. L'eau coulant rapidement entre mes mèches, sur ma peau à présent humide, parcourant tout mon corps sans laisser une parcelle sèche. Dix minutes plus tard, je tournais les robinets pour stopper le courant avant de sortir et d'attraper vivement ma serviette pour me frictionner et ne pas frissonner de froid. Mes cheveux venant me chatouiller les cils doucement, enroulant le tissu rugueux autour de ma taille, je traversais déjà le couloir pour récupérer mes vêtements et me changer vite fait bien fait avant de me diriger vers ma cuisine d'un pas vif, ne sachant pas quelle heure il était exactement. Fit couler du jus d'orange dans un grand verre, chopait une pomme dans la corbeille à fruit avant de m'asseoir sur ma chaise préférée et de regarder mon téléphone distraitement. L'heure indiquée n'était pas si tardive, même lorsque je finis de croquer une dernière bouchée dans le fruit, décidant par la suite d'écrire un petit moment à mon invité de marque :
"Jisung,
Je pars travailler, je tâcherai de ne pas rentrer trop tard et passerai te prendre à manger ce soir. Si tu veux te balader, il y a une clé en double dans le tiroir droit de l'entrée. Sinon tu peux regarder la télé, j'ai Netflix t'inquiète pas.
Bonne journée."
Je me levais, m'étirant comme un chat avant de me diriger vers mon SAS, d'y mettre mes chaussures, ma veste, une écharpe noir et de prendre mon sac sur le fameux meuble avant de partir, fermant la porte à double tour. Pas que je voulais l'enfermer, mais je ne voulais pas savoir mon appartement ouvert pendant qu'un invité y dormais, c'est trop dangereux.
************
Vingt heures trente-cinq, j'avais presque tenu ma promesse puisque je finissais plus tôt que d'habitude, j'avais même hâter la marche pour rentrer le retrouver. Il n'avait pas quitté ma tête de la journée, j'avais même été plus joyeux que d'habitude et mon patron m'avait même fait remarquer que l'ambiance était encore meilleure qu'à son habitude. En passant à la supérette en bas de chez moi, j'y prenais différents ingrédients comme du spam, du tofu, un peu de riz et du radis, soit des aliments que j'affectionne et dont je savais qui allaient ravir les papilles de mon ami. Malgré ça, j'avais monté lentement les marches séparant la porte du bas à la mienne et sur mon palier, en entrant ma clé, je me rendis compte que le double tours étaient toujours activé. Était-il sorti aujourd'hui ? En pénétrant dans mon appartement, j'entendis un bruit indistinct : la télévision était activée. C'était certes un détail mais cela avait son importance : il était toujours ici. Je souris malgré moi, mon palpitant suivant le rythme, avant que je ne retire mes chaussures.
"- Jisung ?"
Pas de réponse, il devait sûrement être dans la salle de bain ou un truc dans le genre, il viendra quand il le voudra. Je me dirigeai déjà dans la cuisine, sortant les différents emballages de mon sac plastique puis ouvrît celui du riz pour le mettre dans la cuiseuse automatique dans le coin de mon plan de travail puis sorti ma planche à découper. Me dirigeant vers le tiroir des ustensiles, j'en profitai pour jeter mon emballage inutile à la poubelle... pleine de coton blanc maculé de rouge. Je ne me souvenais pas avoir fait ça moi-même. Tournant la tête vers le salon, je ne vis rien de suspect comme un coussin éventré ou un truc dans le genre, ou alors j'avais été très minutieux. Je devenais somnamb... l'odeur du sang. Faible mais présent, dans la poubelle. L'odeur m'était familière, elle me rappelait celle de Jisung, le jour de sa mort et aussi le jour où je l'avais mordu. Un sentiment de panique m'envahit soudainement, qu'était-ce qu'il s'était passé ?
"- Jisung ?"
Toujours rien. Et mon corps se dirigeait tout seul dans l'appartementc répétant son nom de temps à autre, commençant par le salon, la salle de bain, le sellier puis la chambre, où il se trouvait. Assit sur le matelas, face à moi, les jambes repliés sous son menton et son visage caché par ceux-ci, cette vision était triste et horrible. A l'entente du murmure de son prénom il releva la tête, me laissant apercevoir des yeux rougis, un visage blessé et couvert par endroit de sang séché, du coton collé sur ses cheveux et le liquide sec rougeâtre. Je me précipitai vers lui, m'asseyant lentement sur le bord du lit, observant son regard et son état misérable. Des ongles étaient sales et irrités, ses genoux couverts de bleus et ses cheveux étaient aussi fou que mon cœur à ce moment là.
"- Que s'est-il passé ?, demandais-je dans un souffle, à manque d'air."
Il regardait ses mains, les faisant tourner dans tous les sens avant de revenir accrocher mes yeux, laissant une larme s'échapper de son œil gauche.
"- J'ai... j'ai mal...
- Où ça ? "
Il me montra ses mains tremblantes avant que je n'y découvre des brûlures aussi grandes que ses paumes, s'étendant sur ses poignets intérieurs. Ayant peur de lui faire plus souffrir, je plaçait mes propres paumes sur ses arrières de mains, observant de plus près ceci.
"- Comment c'est arrivé ?"
J'attendis quelques secondes mais n'obtenu pas de réponse, je relevais donc un regard inquiet sur lui, et il secoua seulement la tête en se mordant les lèvres. Puis il chuchotait qu'il avait aussi mal au dos. Était-il brûlé aussi ? Il se tourna lentement, me laissant apercevoir deux fentes entre ses omoplates, des traces ressemblant à ses griffures sur tout son dos. Ses blessures me coupaient le souffle, me faisait souffrir. Cette plaie qui s'était refermée ce matin s'était plus abondamment rouverte. Il souffrait à cause de moi, à cause de mon égoïsme. Je savais ce que ses plaies dans son dos signifiaient, je l'avais vécu il y a des années de cela et je me rappelais de l'atroce douleur de ce que ça mettait en cause. Je passais mes mains au dessus de ses blessures, a une distance raisonnable, souhaitant avoir mal à sa place.
"- Vous... vous me croyez main.. maintenant ?"
J'interrompu tout mouvement, choqué de sa question. Je me déplaçais pour me retrouver devant lui, mon ventre se serrant atrocement.
"- Tu veux dire que c'est arrivé pour me prouver que c'était vrai ? Tu t'es fait du mal pour ça ?, il hocha la tête en pleurant de plus belle, je n'en avais pas besoin Jisung, tu n'avais pas à te faire souffrir de la sorte !
- C'était... important pour moi.
- Pourquoi ?"
Il releva lentement la tête, me laissant voir un visage décomposé par la douleur et les pleurs incessants. Je l'aurais pris dans mes bras, l'aurais embrassé pour arrêter ses peines et ses douleurs si seulement cela avait été possible. Mais mon seul geste avait été de poser ma main sur sa joue sans plaies, et d'essuyer ses larmes de mon pouce.
"- C'était plus fort que moi, vous... vous ne me croyiez pas...
- Mon avis est dérisoire et ne méritait pas que tu te fasses ça.."
Il ferma les yeux avant de venir poser sa tête dans mon cou, pleurant tout son soul sur ma clavicule. Lui caressant doucement les cheveux, je le laissais faire tant qu'il le souhaitait. Il n'avait aucun souvenir, il était à peine sûr de qu'il était vraiment mais il s'était fait subir ça pour me prouver qu'il était véritablement comme moi : un ange. Il s'y était senti obligé, que s'il ne le faisait pas il allait devenir fou. Au fond de lui, il ne le savait pas vraiment, du moins il n'y plaçait pas des mots, mais son âme hurlait que ma confiance était nécessaire, quite à se mettre en danger pour l'avoir. Je le savais car c'est ce qu'il s'était passé, cinq ans plus tôt, quand l'adolescente débile m'avait utilisé à sa guise ou qu'il n'avait pas confiance en moi et ses sentiments : tout mon être en avait été en agonie et m'avait forcé, dangereusement, à lui prouver que j'étais digne de lui, que je ne vivais que pour lui, que je respirais pour lui.
J'aurais aimé que cela ne soit jamais arrivé, et je me serais frappé pour l'avoir oublié ne serait-ce que quelques instants, car il avait vécu ce que j'avais ressenti. Je priais pour que cela ne se reproduise pas. Ayez pitié de moi, de nous.
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