Il faut que je parle à mon oncle. J'ai besoin de réponses. Mais j'ai peur. Si j'en parle à May, elle ne me laissera pas le voir. Il faut que j'y aille dimanche. Je suis sûre qu'il sera là. Et il y aura Elaine, qui ne le laissera pas me faire de mal. Je crois.

Le midi, nous mangeons à nouveau avec Tessa, Thomas et James. C'est dur pour moi de ne rien révéler à May alors j'essaye de me concentrer sur leurs conversations mais j'ai la tête ailleurs.

Je ne dois rien à Will. Pourquoi j'attendrais la fin de l'année ? Il passe son temps à me cacher des choses. Je ne peux pas le croire, je ne peux pas avoir confiance en lui. Et qu'est-ce qui est si important pour que je ne puisse pas le savoir alors qu'Alicia le sait ? Ce n'est pas de la jalousie, c'est une simple question.

Il faut que je me concentre sur James. James est un gentil garçon qui m'a invitée à prendre un café. James est drôle. James a l'air de s'intéresser à moi. Et surtout : James me plaît beaucoup. Donc il n'y a pas à tergiverser. Focus sur James.

Après les cours, May m'emmène faire la rééducation et nous prenons des churros sur le chemin du retour. J'adore les churros ! Ils sont à la fois craquants et fondants. C'est parfait !

Le soir, je réfléchis à un plan d'attaque pour dimanche. Je dirai à May que je vais me promener. Je lui dirai après la vérité. J'irai donc chez mon oncle, à côté. Je préviendrai Elaine avant, c'est mieux. Comme ça, elle pourra m'ouvrir. Je m'installerai dans la cuisine avec elle. Je dirai bonjour aux enfants. Mon oncle sera là et je serai protégée par la présence de sa famille. Je pourrai lui poser mes questions.

1) Pourquoi a-t-il menti en prétendant que j'étais morte avec ma famille ?

2) Qu'est-ce qu'il sait sur l'accident et sur les circonstances de la mort de ma famille ?

3) Pourquoi est-ce qu'il me déteste à ce point ?

4) Pourquoi a-t-il essayé de faire de ma vie un enfer ?

J'ai besoin de réponses. Il faut que je le confronte, je ne peux pas me cacher éternellement.

Satisfaite de mon plan d'attaque, je m'endors après avoir lu le premier chapitre d'un livre de science-fiction, qui m'a l'air palpitant.

VENDREDI

Ce soir, je prends un café avec James, j'ai hâte ! Aujourd'hui, je mets une robe en laine bordeaux avec des collants noirs très épais et mes bottes marron foncé doublées en fausse fourrure. J'enfile ma parka et nous partons en direction du lycée. J'ai bien chaud, ça me donne envie de me rendormir. Je trouve bizarre de ne pas avoir croisé mon oncle et sa famille depuis que je suis chez May. Nous sommes quand même voisins. Pas que je m'en plaigne mais c'est juste... bizarre.

En première heure, nous avons maths. J'essaye de prendre des notes moi-même mais c'est laborieux et pas franchement brillant.

Tiens, Will n'est pas là aujourd'hui. Pas que je m'en soucie, c'est juste une remarque.

A midi, Alicia se dirige vers moi.

-Tu n'es pas avec lui. JE suis avec lui, alors t'en approche pas, sale traînée.

Elle repart comme elle est venue et je ne dis rien. Elle est très agressive, c'est déstabilisant. James était là et me regarde, intrigué.

-Pourquoi elle t'a dit ça ?

-Je sais pas.

-Tu as parlé avec lui hier, non ?

-Oui.

-Il y a encore quelque chose entre vous ?

-Non, j'avais une question à lui poser.

Il hoche la tête et va s'asseoir à côté de Tessa.

Heureusement qu'il ne m'a pas demandé « quelle question », j'aurais été incapable de lui répondre.

Je ne veux vraiment pas que Will gâche ce qu'il pourrait y avoir avec James. Je ne lui parlerai plus. À Will, bien entendu.

Après les cours, James m'emmène à sa voiture et nous allons dans un café moderne avec des posters d'acteurs et d'actrices un peu partout. J'adore ! Il y a beaucoup d'acteurs que je connais sur les murs.

Nous commandons un cappuccino chacun et nous asseyons près de la vitrine.

-Merci pour ton invitation. Je suis contente qu'on se voit en dehors du lycée.

-Moi aussi. Je t'apprécie vraiment.

Je rougis.

-Je t'apprécie aussi.

Il sourit et paraît se décontracter.

-Donc tu vis chez May ?

-Oui, c'est assez compliqué. Tu vis avec tes deux parents ?

-Non, je vis chez mon père, ils sont divorcés. Pourquoi tu vis chez elle ?

-Je crois qu'il vaut mieux ne pas en parler tout de suite.

Je lui souris et il a l'air de comprendre.

-Tu as des frères et sœurs ?

J'hésite avant de répondre :

-Non et toi ?

-Un frère plus âgé. Tu aimes lire ?

-Oui j'adore et toi ?

-J'adore les romans fantastiques. Tu lis quoi toi ?

-Un peu de tous les genres mais j'aime aussi beaucoup le fantastique !

-Je peux te prêter des livres que j'ai aimé, si tu veux.

-Avec plaisir.

Nous parlons comme ça pendant un moment et nous trouvons plusieurs passions communes comme le vélo, la lecture, les films et séries fantastiques, l'histoire, la musique classique et le dessin.

Je dessinais beaucoup quand je faisais mes cours par correspondance. J'avais plus de temps, j'imagine. Je dessinais surtout des figures abstraites en couleur et parfois des silhouettes de femmes. Je trouve la femme magnifiquement faite et très agréable à dessiner. J'ai au moins trois cahiers remplis de dessins. James, lui, dessine plus des portraits. Il a dit qu'il me montrerait demain. Et aussi, il aimerait bien me dessiner. J'ai rougi quand il a dit ça. Il a dit que j'avais une symétrie du visage presque parfaite. Je crois que c'est un beau compliment venant d'un artiste.

Une fois les cafés finis, il me propose de marcher un peu.

-April, je te trouve adorable.

Nous nous arrêtons et je le regarde. Il caresse ma joue et je frémis. Il approche son visage du mien et dépose un doux baiser sur mes lèvres. J'ai des frissons partout.

Je lui rends son baiser et il entrouvre la bouche. Il prend mon visage dans ses mains et met délicatement fin à notre baiser.

Je suis essoufflée et je vois ses pupilles dilatées qui me font ressentir du désir.

-Je vais te raccompagner. Tu voudrais aller avec moi au cinéma dimanche ?

-Oui, j'adorerais !

Je peux remettre la visite à mon oncle à plus tard, c'est moins important.

-Super, Ape.

Il ricane et je lui donne un petite tape sur l'épaule.

-Ok Jam.

-Eh !

Je ris et il prend ma main pour m'attirer contre lui.

-Ape, tu as l'air d'être une fille hors du commun.

Je l'embrasse et il me prend dans ses bras.

-Tu es un drôle de petit singe !

-Si je suis un petit singe, toi, tu es... un gorille !

Il rit et passe une main dans mes cheveux.

J'ai très envie d'aller plus loin avec lui mais ce ne serait pas raisonnable.

Nous remontons en voiture et il me dépose devant la maison.

Il m'embrasse avec tendresse et je sors de la voiture.

-Bonne nuit, Ape !

-Bonne nuit, Jam !

Le sourire aux lèvres, je rentre dans la maison pour tout raconter à May, comme il se doit.

SAMEDI

Le matin, May et moi travaillons dans sa chambre. Elle m'aide en physique et je l'aide en histoire et en maths.

Elle me parle de Thomas entre deux exercices. Elle est totalement sous le charme. Ils sortent « officiellement » ensemble. Ils sont trop mignons tous les deux. Ils sont plein de petites attentions. Par exemple, elle lui met des petits mots dans son casier le matin et lui vient la voir devant les salles de classe après chaque heure pour l'embrasser. Vraiment, ils sont adorables.

May est aussi très excitée pour moi et James (mais sûrement pas autant que moi !). La veille, elle m'a demandé de lui raconter en détail nos baisers. C'était un peu gênant mais j'étais très contente de lui raconter ce que je ressentais.

Ce matin, j'ai envoyé un message à Elaine :

«Je pourrais venir vous voir la semaine prochaine s'il te plaît ? J'ai besoin de vous parler. »

Je reçois à 11h43 la réponse :

« On a déménagé. »

Aucune précision, aucune indication. Comment ça, ils ont déménagé ? Et je ne m'en suis pas aperçue ? Il faut à tout prix que je les vois. Il le faut.

« Où habitez-vous ?

-Dans une autre ville mais il vaut mieux que tu ne viennes pas.

-J'ai besoin de réponses, Elaine.

-Henry ne veut pas te voir.

-S'il te plaît, c'est important pour moi. »

Je l'imagine bien soupirer avant de répondre :

« Viens lundi, il sera là. »

Et elle m'envoie l'adresse dans un autre message. Ils habitent à 20km d'ici. Je n'ai pas le choix, il va falloir que j'en parle à May et que je la convainque de m'accompagner.

« Merci beaucoup, Elaine. »

Le midi, je mange avec la famille de May comme tous les weekends. Ils sont toujours aussi gentils avec moi, j'ai presque l'impression d'être leur fille. Je ne comprends pas pourquoi ils font tout ça pour moi. C'est trop. Je ne le mérite pas. Je ne les mérite pas. Je les remercie à la fin du repas comme à chaque repas de chaque jour car je ne peux pas m'en empêcher même s'ils me répètent sans cesse de ne pas le faire.

Après manger, May et moi partons en voiture vers le centre-ville où il y a de super boutiques !

Maintenant que je reçois la pension de mes parents que j'économise, je peux faire les boutiques de temps en temps. Ma vie est devenue merveilleuse et magique grâce à May et sa famille. Une vraie vie de rêve. Alors pourquoi est-ce que j'ai la sensation que quelque chose ne va pas ?

Nous rejoignons Tessa devant une boutique de cosmétiques.

-April, il faut que tu t'achètes un rouge à lèvres rouge ! Ça t'ira trop bien !

-Mais je le mettrais à quelle occasion ?

-Tous les jours au lycée ! Et James va adorer.

Elles sourient toutes les deux en me regardant et je les laisse m'emmener à l'intérieur.

-Celui-là sera parfait pour ta carnation !

Elle me tend un rouge à lèvres testeur. Je regarde le prix. Il est en réduction et coûte dix euros. Je l'ouvre et en mets un peu sur mon doigt avant de l'appliquer sur mes lèvres.

Elles me regardent toutes les deux et ont l'air très excitées.

-C'est parfait ! J'en étais sûre ! Prends-le !

Je me regarde dans la glace du magasin. J'avoue que ça me plaît, je me trouve même jolie avec. Je range le testeur et prends un rouge à lèvre dans son emballage. Je suis aussi excitée qu'elle. J'adore cette sensation. Faire les boutiques. Ça ne m'arrivait jamais avant. J'achetais juste ce qui était nécessaire. Mais là, mettre ce rouge à lèvres dans un petit panier avant de passer à la caisse et qu'il m'appartienne, c'est une sensation magique. J'oublie tous mes soucis. Je me sens bien.

May et Tessa achètent du maquillage et nous sortons. J'ai vraiment hâte d'essayer ce rouge à lèvres !

-Maintenant, on va dans la boutique de vêtements multi-styles. Il y a des robes style  gothique qui t'iront vraiment bien mais aussi des jeans et des habits arc-en-ciel ou rose bonbon. J'adooore cette boutique !

May est vraiment très excitée et cela fait beaucoup rire Tessa.

Vers 18h, nous avons fini. C'était génial de sortir toutes les trois. Nous allons prendre un café et discutons de nos achats.

May a acheté une robe à sequins rouge et noir ainsi qu'une jupe en cuir, deux t-shirt avec des motifs, une paire de bottines noires et deux jeans, en plus des deux rouges à lèvres et du blush achetés dans la première boutique.

Tessa a acheté un t-shirt, une robe noire style patineuse, un jean patte d'ef et des bottes fourrées marron.

Et moi... roulement de tambour... j'ai acheté une robe babydoll noire sur les conseils de May, un jean et une paire de chaussettes arc-en-ciel.

Nous sommes très fières de nos achats et encore très excitées.

En buvant nos cappuccinos, nous parlons des universités dans lesquelles nous allons postuler. May et moi postulons dans les mêmes car nous voulons être ensemble et nous ne savons ni l'une ni l'autre ce que nous voulons faire après donc peu importe l'université choisie, il sera encore temps de changer quand nous aurons trouvé notre voie.

Tessa, sa copine et Thomas postulent dans la plupart des universités que nous avons choisies.

May aimerait bien être dans la même université que lui mais c'est encore un peu tôt dans leur relation pour en parler. Elle le confie néanmoins à Tessa qui promet de ne pas le répéter.

Tessa nous propose de rencontrer sa copine le weekend prochain et de sortir toutes les quatre avec James et Thomas. Ce serait une sorte de triple rencards.

Je lui ai parlé de ma sortie avec James et ça me fait penser que je ne sais pas vraiment ce qu'il y a entre nous. Rien n'est défini et je me demande s'il veut sortir avec moi ou pas. Voilà des réflexions bien futiles et ça me fait plaisir d'être préoccupée par des sujets plus frivoles que d'habitude.

Les cafés finis, nous nous séparons.

J'aime beaucoup Tessa, elle rayonne et apporte de la fraîcheur et de la douceur quand elle parle.

Nous prenons la voiture avec May et rentrons.

Demain, je vois James. May m'a dit de mettre ma robe babydoll et mon rouge à lèvres. Je lui ai demandé comment j'allais faire pour embrasser James avec du rouge à lèvres mais elle m'a répondu que c'était un « sans transfert », ce qui arrange bien mes affaires.

Nous regardons un film de zombies avec Gabriel puis nous nous couchons. Moi, j'ai du mal à m'endormir car je pense à mon rendez-vous avec James demain. Je suis un peu stressée mais il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Nous nous entendons très bien. Je suis plus excitée que stressée, finalement.

Je m'endors avec l'impression de flotter sur des nuages à paillettes. C'est magique.

DIMANCHE

Je me lève tôt pour travailler avec May le matin. C'est dur de se concentrer ! May est aussi excitée que moi pour mon rendez-vous. Je suis en train d'oublier Will et c'est parfait comme ça ! Après le déjeuner, je dessine un peu dans ma chambre avant que James n'arrive.

Quand il m'envoie un message, je sors. J'ai mis de l'eyeliner, du mascara, LE rouge à lèvres et du blush. Mais ça reste discret quand même. Si si, je vous assure. May me regarde par la fenêtre. Quelle commère ! Elle me fait rire. Je porte ma robe babydoll noire et mes bonnes vieilles bottines noires inusables.

Quand James me voit, il se met à sourire jusqu'aux oreilles. Bien. Je n'ai pas fait tout ça pour rien. Mes efforts ont l'air d'être appréciés.

-Tu es absolument magnifique.

-Merci, James.

-J'ai une folle envie de t'embrasser.

-Fais-toi plaisir.

Il prend mon visage dans ses mains et m'embrasse. Il met de l'ardeur dans ce baiser et je vois ses sourcils froncés. Je ferme les yeux. C'est à la fois doux et sauvage. J'ai des frissons partout et j'ai une folle envie de lui arracher ses vêtements. Du calme, April. Ne le déshabille pas dans la rue. Ce n'est pas une bonne idée. Je t'assure.

Quand il met fin au baiser, j'ai un peu la tête qui tourne. C'était un baiser passionné assez incroyable. Je rouvre les yeux et il me regarde. Du coin de l'œil, je vois que May n'en a pas perdu une miette. Le rouge à lèvres n'est pas totalement sans transfert.

-On y va, ma belle ?

Je le suis jusqu'à sa voiture grise. Il m'a appelée « ma belle » ! C'est trop mignon ! Je suis totalement sous le charme.

Quand nous arrivons au cinéma, il achète du popcorn salé ET du popcorn sucré pour que je puisses choisir. C'est adorable ! Et il paye ma place, il est tellement attentionné et galant !

Nous nous installons dans la salle plongée dans le noir. Nous avons choisi un film de zombies.

Le film commence et très rapidement je me mets à sursauter toutes les deux minutes. Il prend ma main et en caresse le dessus avec son pouce. J'ai des frissons partout. J'ai vraiment envie de l'embrasser. Là, tout de suite. Tant pis pour le film. Il me regarde et je le regarde. J'aurais aimé ne pas me jeter sur lui mais c'est ce que je fais. Je passe mes bras autour de son cou et je l'embrasse. Je n'ai plus aucune pudeur, dis donc ! Il me rend mon baiser et c'est vraiment excitant car il agrippe mes hanches. Je lui murmure : « on peut aller chez toi ? » et il m'embrasse dans le cou en susurrant « oui » plusieurs fois. J'espère que personne n'a fait attention à nous. Nous partons discrètement. En voiture, il met sa main sur ma cuisse et je brûle intérieurement. Je n'en peux plus.

Quand nous arrivons chez lui, il n'y a personne. Ouf ! Nous montons dans sa chambre et il ferme la porte. Nous retirons nos chaussures puis il prend ma tête dans ses mains et m'embrasse. Il pousse un râle de plaisir et d'excitation et m'emmène jusqu'à son lit. Je suis nerveuse parce que je n'ai jamais couché avec un garçon mais j'en ai très envie et il me plaît beaucoup alors pourquoi attendre ? Pourquoi m'en priver ?

Il m'allonge délicatement et se met au-dessus de moi. Je passe mes jambes autour de lui et il m'embrasse dans le cou puis sur les clavicules.

-Tu veux qu'on s'arrête ?

-Non, surtout pas.

J'ai le souffle court à cause de l'excitation.

-Tu as déjà... ?

-Non et toi ?

-Oui. Si tu préfères attendre, je comprendrais.

-J'en ai envie.

Il m'embrasse sur la bouche et il commence à avoir du rouge à lèvres un peu partout sur le visage mais ça m'excite encore plus. Il est tout à moi. En tous cas, maintenant.

Je me redresse et il baisse la fermeture éclair de ma robe. Je lève les bras et il la passe par ma tête. Je suis en sous-vêtements et je n'ai pas peur de son regard.

Il se déshabille puis défait mon soutien-gorge et embrasse mon corps. Je gémis de plaisir. J'ai envie de lui, je n'ai jamais eu autant envie de quelqu'un. Il finit de se déshabiller et prend un préservatif dans sa table de nuit. Je n'y avais même pas pensé. Heureusement que lui, si.

Je n'ai pas mal, j'en avais peur mais ce n'est pas le cas. J'aime son corps. Je ne pensais pas que ça se passerait bien pour ma première fois. Mais j'ai choisi la bonne personne.

Il me prend dans ses bras et je m'endors comme ça, nue, sans m'en rendre compte.

Je me réveille une heure après. Il dort aussi. Je me détache de son étreinte délicatement et commence à me rhabiller. Il ouvre les yeux.

-Ça va, beauté ?

-Oui et toi ?

-J'ai beaucoup apprécié si tu veux tout savoir.

-Le sentiment est partagé.

-Tu dois rentrer ?

-Oui.

-Je vais te raccompagner.

-Merci.

Il m'embrasse sur le bout du nez et se rhabille.

Je ne me suis pas vue dans une glace mais je dois avoir, comme lui, du rouge à lèvres partout. Dur d'être discrets dans ces conditions.

Il me ramène et m'embrasse. C'était bien. Vraiment bien.

Je vais discrètement jusqu'à ma chambre, je ne veux pas que tout le monde me voit. Je prends une douche et monte voir May.

Bien entendu, je lui raconte ce qu'il s'est passé. Je n'entre pas dans les détails mais elle voudrait bien. Je me mets sur son lit et nous lisons côte à côte avant le dîner.

Le soir, je me couche avec une boule dans la gorge. Finalement, j'ai la sensation que je n'aurais pas dû faire ça. Il me plaît, c'est sûr. Mais j'aime toujours Will. Il faut que je parle à James demain.