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Administration

On profitait toujours du samedi pour aller à l'administration.
C'était la chose que je détestait le plus après les araignées et un tas d'autres trucs en réalité.

L'administration.

Déjà, c'était un nom bien trop long, avec trop de i et de sons. Ça sonnait comme une technique barbare pour torturer quelques pauvres âmes. En tout cas, il pouvait se vanter de me torturer moi.

Le bâtiment était joli. C'était un bâtiment circulaire fait en béton et en bois, les multiples fenêtres lui donnait un beau côté, mais l'intérieur l'était beaucoup moins.
C'était une grande salle faites exprès pour faire les passeports et cartes d'identité. La moquette était verte et poussiéreuse, les vitres sales et jaunis. Ça ressemblait un peu à une vieille salle des fêtes, avec les tâches brunâtres qu'on pouvait voir sur le sol. C'était peut-être une boisson gazeuse sucrée qui avait malencontreusement atterri là, sur la moquette verte. Une tâche causé par une personne un peu trop contente et qui avait, sans faire exprès, penché son verre un peu trop sur le côté.

C'était un tout plein d'hypothèses qui arrivait dans mon esprit. Tout se mélangeait et ça m'occupait un peu. On n'était pas encore à attendre.

Ensuite, après avoir passé la porte qui mène vers cette salle dont je parle depuis tout à l'heure, on se trouvait devant des sortes de bureaux, mis dans un carré peu parfait, derrière lesquels des employés municipaux remplissaient les informations pour les passeports et les cartes d'identité.
Et puis placées le long du mur, il y avait ces chaises en bois dures. Celle qui font mal au fesses quand on y reste trop longtemps. C'était sur ça qu'on passait le temps à attendre. C'était long, et parfois on se retrouvait parterre avec mon grand-frère, à jouer à un jeu qu'on venait juste d'inventer.
Ça pouvait être n'importe quoi : Un combat de doigts ninja, une ville imaginaire avec un monstre qui doit tout détruire, une pièce de théâtre où tous les acteurs sont des raisins. C'était farfelue mais ingénu, tellement ingénu que le temps passait un tout petit peu plus vite. Pas trop, juste un petit peu.

En fait, le temps passait comme dans un sablier. Mais un gigantesque sablier avec un trou si fin, qu'un seul grain ne peut s'écouler à la fois. Et chaque grain qui frappait le fond sonnait comme une tic ou un tac. C'était très long. Trop long.

Au bout de seulement cinq minutes, on ne jouait plus et on geignait dans les oreilles de notre mère : "C'est long ! On attend depuis trop longtemps !"

Et notre mère nous répondait que ça allait passer vite. Mais ça ne passait jamais vite.

Puis venait le moment tant attendu. Une dame nous appelait de derrière son bureau et nous faisait nous asseoir sur les deux chaises en face d'elle.
Un premier problème se posait : nous étions trois. Et la galère commençait à peine.
Je me retrouvais debout ou sur les genoux de ma mère. C'était drôle mais pas tant que ça, les genoux ça fait aussi un peu mal aux fesses.
Et la dame en face de nous nous faisait un petit sourire, puis remontait ses lunettes, si elle en avait, avant de taper notre nom dans un logiciel.

Et on était partis pour une longue séance de questions réponses. Elle posait une question et on répondait. C'était comme ça pendant dix bonnes minutes interminables. Et venait le moment de passer, chacun notre tour, devant le preneur d'empreintes. Avant, c'était une petite boîte remplie d'encre, on y posait le doigts et voilà ! Mais maintenant, tout était électronique.

Une sorte de boîtier avec une surface transparente avec un néon vert se chargeait de prendre nos empreintes. Et on c'était le début du ballet de doigts de nom.

Index droit, pouce gauche, index gauche, pouce droit, auriculaire droit, les quatre doigts de la main gauche, les quatre doigts de la main droite.

C'était sans fin.

On se succédait, mon frère et moi. Et puis venait le moment de la description physique.

Peau : noire.
Taille : un mètre cinquante.
Âge : huit ans

Et là venait le problème : les yeux.
Pour moi ils étaient marrons très foncés, pour la dame ils étaient noirs. Et je ne pouvais pas m'empêcher de dire "non, mes yeux sont marron foncé".
Et pour prouver ça je tirai le bas de mes yeux et je fixais la dame, déterminée. C'était comme un mini combat. Il fallait qu'elle acquiesce à ce que je lui disais, je ne pouvais pas perdre contre elle.
J'étais si sûre de moi grâce à cette maîtresse, elle aussi noire, qui m'avait chuchoté à l'oreille que non, nos yeux n'étaient pas noires, mais d'un marron très sombre et presque noire. Ils n'étaient cependant pas noirs, même si on pouvait le penser.

Et elle mettait tout de même que mes yeux étaient noirs en me rétorquant sèchement que tout le monde les voyait de cette couleur. Ça m'énervait qu'elle parle pour tout le monde, mais que pouvais je faire, j'avais huit ans. 

Après plusieurs minutes passant aussi lentement que durant l'attente, on pouvait enfin rentrer chez nous. Les cartes, on ne les aurait que dans une semaine au plus. Et avec mon grand-frère on rentrait dans la voiture avec un sourire. 

Le calvaire était enfin fini.

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