Pourquoi je refoule ma haine.
La plus grande cause de ma souffrance, c'est que je n'ai pas d'amis. J'ai des amies, loin, différentes, qui ne me font pas sentir mieux avec moi-même quand ce en quoi je crois entre en conflit direct avec elles. À la place, je garde mes paroles en moi, j'écris et je souffre, je me parle seul et chante quand personne n'entend. Je prononce des mots qui me rendraient fou aux yeux du monde et que je passe en blague sous peine de m'isoler de nouveau, car je suis seul et le resterai toute ma vie : la magie n'existe pas, tout autant que l'âme, Dieu ou la vie éternelle. Les héros, les dragons et les chimères ne sont que fruit d'imagination, tout autant que penser être heureux sans ami ou amour. Je suis seul, et qu'on me nomme "ami" me rend mal à l'aise car le sentiment n'est jamais partagé ; les gens sont toxiques pour moi parce qu'ils sont faux. Ils pensent, au fond d'eux, que leur vie est la leur et qu'ils ne sont pas vains comme individus... sauf qu'ils le sont. La magie n'existe pas. Rien de beau n'arrive, et travailler mène à la souffrance de la survie et non au bonheur. Il faut être imbécile pour être heureux, je m'en rends compte, et je suis foutrement trop intelligent pour accepter des idiots comme amis. Je dissimule ma haine envers l'humanité, blague sur ma douleur et plaisante sur ma colère, mais au fond de moi, j'ai véritablement envie de voir le monde brûler. J'ai envie de voir les gens souffrir et la société tomber. Je déteste tout de ce monde, de l'esthétique à la politique en passant par les enjeux sociaux. Je déteste vivre comme humain. Je voudrais combattre pour me sentir vivant, fuir ma mort et assassiner un homme, mais ma vie finirait là. Et je ne saurais pas le faire, de toute façon. Mon corps ne s'accorde pas à ma tête, et mon asociabilité en est la preuve. Je voudrais mourir, en finir avec ce nihilisme cruel, mais je n'ose pas. Ce qui m'empêche de me tuer, ce n'est pas l'espoir. Ce n'est pas la joie, le bonheur et certainement pas les femmes. Ce n'est ni l'argent, ni les drogues, ni la peur. Ce qui m'empêche réellement de me tuer, c'est le désir brûlant de voir le monde tomber en cendres. Je veux voir la mort d'en face et en rire, je veux détruire les faux-sourires des abrutis que je côtoie tous les jours et en finir avec ce monde infernal.
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Ces mots, une partie de moi les pensent vraiment. Demain matin, je me réveillerai insouciant, mais pour l'instant, la part violente de moi pense profondément chacun des mots que j'ai écrit et n'éprouve aucun regret. Je déteste les hommes et je veux éteindre mon espèce.
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