Plaidoyer à ma destruction.
Je me sens replonger vers mes temps sombres, et c'est partiellement à cause de toi. Je sens mon lien avec la réalité se dissoudre, mon esprit fuir vers un lieu où je me sens mieux. Beaucoup a changé, depuis ma dernière visite dans mon isolement, mais je me rappelle comme la veille de la douleur de m'isoler dans un territoire qui n'est ni le mien ni humain. J'ai désormais la musique, quelque peu, et les doux alcools, ainsi qu'une plaie givrée laissée par ton silence et marquant ma sanité d'un trait sombre. J'aurais voulu avoir une vie avec toi, j'aurais été prêt à sacrifier temps et contretemps pour être à tes côtés lorsque tu deviendras la femme que tu veux être ; je t'aurais empêcher de tomber lorsque tu souffriras du mal que peut t'infliger ce monde et son peuple, m'incluant au nombre. Je n'aurais été parfait, et c'est pourquoi je ne peux te croire irréfléchie, mais je suis profondément désespéré de savoir que, en réalité, je n'aurais jamais eu ce que je pensais pouvoir obtenir des autres, du moins pas si je continue à être la personne que je veux devenir, car elle n'est point celle que je pensais : un intellectuel hautain et pas assez conscient de son mal, malgré lui ; un hypocrite cherchant la vérité ; un manipulateur désirant l'intégrité. Et maintenant, devant moi tu te tiens, aussi normale que la voisine d'à côté si l'on regarde d'un œil objectif, objectivité qui d'ailleurs me manque quand je parle de ma peine et de mes maux ; tu es normale, car je ne suis pas toi, et je suis la seule anormalité parmi les hommes, en ce monde où je me punis moi-même pour mon ignorance de naissance. Je voudrais corriger ma tendance à parler de moi-même ou à alterner entre l'autodérision et l'arrogance sans juste milieu, sans charmante attitude ; je suis faible de mots face à ceux des autres, et je suis vide de solution. Je sais peu, mais je sais que je dois changer si je veux espérer vivre à deux ; et encore, ce ne sera jamais avec toi, car tu as fait le choix parfait de ne pas t'handicaper d'un troublé condescendant. Oh, et n'est-ce pas ironique ? Alors que je déteste les poètes dramatiques, je me plains de mes maux banaux à une femme qui ne se doute probablement pas de ma souffrance virtuelle, car je ne ressens rien en moi outre la colère, la jalousie et le sentiment d'avoir été trahi. Trahi par moi et pour toi. Ces émotions n'ont rugi en moi qu'à cette fin, et c'est pourquoi je sais que je n'ai pas été berné : ma tendresse est vivante et aussi violente que la passion qui me manque.
...
Et pourtant, malgré ma stupidité, je sais que ton choix est celui qui doit être. En mon esprit, parfois clair, je comprends. Ce sera mieux pour vous deux, et également pour moi. Je t'aime, et je ne saurais le cacher, mais je ne peux pas plaider pour ma cause sans briser ma propre promesse, promesse que je serai tien à jamais et pour toujours. Quoiqu'il arrive.
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