La dame noire
Sous les cieux et les étoiles
S'immortalise la fin des toiles
Teintées de rouge et d'ocre des armes
Et pleurent doucement les veuves en larmes
La cause fut noble en temps, jadis
Honorable choix de Pâris
Et elle permit que se déchaîne
Un jeu de rois empreint de haine
Mais qui gagna l'affront des fers
Sous un ciel plaintif de mars ?
Ce n'est que le triomphe d'une arche
Que viendront les germes défaire
La dame noire passa par là
Récolta l'âme des soldats
Mais qui remettrait le tort
Sur celle qui brisera leur corps ?
Les braves héros furent foudroyés
Par milliers sous l'astre absent
Et les corbeaux purent festoyer
Des cercles hagards de maints mourants
Le champ fut d'herbe, le chant funèbre
Tous deux pâlis par l'atroce plainte
Des femmes perdues, ni sèche ni feinte
Un cadeau de peste pour Thèbes
La dame noire, passant par là
Récolta l'âme des soldats
Mais qui oserait faire fi
De celle qui fauchera leur vie ?
Bouleversée, la terre pleura
L'horreur du récent combat
Déversant torrents de larmes
Toutes empreintes d'une couleur d'arme
Les flots rougis s'écoulèrent
D'amont, et qu'avalent les Enfers
Portant avec eux les forts
Ceux que n'avait sauvés l'effort
La dame noire passa par là
Récolta l'âme des soldats
Or qui remettrait le blâme
Sur celle qui jugera leur âme ?
J'aurais voulu être là ce jour
Ayant tout vu, vécu et su
Pour que meurt la guerre issue
D'un monde malade empli de sourds
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