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05.


— 정신

Lorsque Namjoon émergea de son sommeil sans rêve, la pièce dans laquelle il se trouvait était silencieuse. Il n'entendait plus la pluie battre contre les tuiles, signe que l'orage était passé. Mais depuis combien de temps ? Il était à nouveau dans la pièce vide où il s'était réveillé la dernière fois.

Namjoon se redressa. Il ne s'était jamais senti aussi démuni et aussi... piégé.

Complètement dépassé, il avait l'impression que tout ça n'était pas réel, qu'il nageait en plein délire. Mais le parquet sur lequel il était allongé était trop dur pour ne pas être vrai.

« Avec ou sans sucre ? demanda Jimin. »

Namjoon frotta son front avec sa paume. Sa chemise était chiffonnée et une douleur sourde aux genoux le lançait. Il n'avait même pas remarqué la présence du type avant qu'il ne pose sa question; l'étrange rouquin était agenouillé à côté de lui, devant des tasses fêlées et une vieille théière. Il s'en dégageait une odeur âcre de thé vert.

« Avec, marmonna Namjoon.

– Oops, marmonna le rouquin en soulevant la sucrière. Il n'y en a plus. Mes excuses. »

L'arrière de son crâne s'échoua durement contre le parquet tandis que, désespéré, Namjoon ferma ses paupières aussi fort qu'il put. Il joignit ses mains comme s'il désirait que son vœu s'exauce.

« Pitié, faites que je me réveille dans ma chambre, pitié... »

Lorsqu'il rouvrit les yeux, le visage de Jimin se trouvait juste au-dessus du sien, et le rouquin le regardait d'un air intéressé.

« Qu'est-ce que vous faites ? questionna-t-il. Vous priez ? Pour quelle divinité ?

– Non, rien, soupira Namjoon en se frottant le visage avec insistance. Je ne prie personne. »

Il se remit en position assise et Jimin lui tendit une tasse de thé fumante. Namjoon la prit en le remerciant, puis porta la vaisselle à ses lèvres. Il en but une longue gorgée et ça le calma un peu.

Il songea à la chambre qu'il avait prise à l'auberge, à ce qu'il avait prévu de faire dans le village en premier lieu; il était revenu voir la maison de sa grand-mère, dont il avait hérité après de longues années de procédures administratives et de paperasses. Il n'en avait même pas voulu au départ; si elle lui était revenue, c'était tout simplement parce que personne d'autre dans sa famille n'en voulait et que personne ne voulait s'embarrasser de la vente. Tout ça lui paraissait à présent hors d'atteinte mais en même temps, il n'avait jamais vécu une situation aussi invraisemblable. Tout allait forcément finir par s'arranger pour lui, n'est-pas ?

Il lui suffisait de sortir de ce temple et de ne jamais y remettre les pieds.

« Le maître est un peu rude parfois, affirma Jimin sur un ton détaché. Mais il finit toujours par changer d'avis.

– Vraiment ? lâcha Namjoon avec espoir.

– Dans quelques années, si elles sont bonnes. »

Namjoon s'étrangla tout seul et faillit renverser son thé. Il toussa vivement, si bien qu'il lui fallut une longue minute pour s'en remettre. Ou au moins pour pouvoir s'exprimer sans trémolo dans la voix.

« Quoi ? bafouilla-t-il, encore sous le choc.

– Quoi quoi ? répliqua le rouquin. »

Namjoon toussota encore et s'éclaircit la voix. Comment diable allait-il passer dix ans ici ? Il n'allait quand même pas vivre là tout ce temps, il devait repartir en ville avec le billet de train qu'il avait déjà acheté, là où l'attendait son travail et son appartement, sa vie bien réglée et normale. C'était forcément une mauvaise blague.

« C'est pas vrai, je ne peux pas rester ici pendant... pendant dix ans. C'est impossible ! »

Jimin haussa les épaules, comme si tout ça ne le préoccupait pas. Et ce devait être le cas.

« Je ne vois pas ce qui vous dérange, affirma-t-il.

– C'est évident, se plaignit Namjoon, étonné que l'autre ne le comprenne pas. Dix ans ! C'est beaucoup trop long ! »

Jimin fronça les sourcils en buvant une gorgée de son propre thé. Puis il eut l'air de saisir la situation, car son expression s'illumina.

« J'avais oublié à quel point votre vie est courte. »

Il parlait de l'espèce humaine toute entière et pourtant, Namjoon se sentit tout particulièrement visé. Il ne montra pourtant rien de son mécontentement, car ce fut le désespoir qui fut le plus grand. À nouveau, il soupira longuement, très préoccupé.

Okay. Il devait relativiser. Trouver une solution.

« Je dois y aller, dit-il alors, soudain résolu. J'ai... j'ai des affaires urgentes à régler. Où est mon téléphone ?

– À ce propos, répliqua Jimin. C'est de cet objet étrange dont tu parles ? Si je peux te tutoyer bien sûr. »

Il extirpa le téléphone d'un pan de son kimono, sauf que Namjoon réalisa vite le problème; il était brisé, pratiquement plié en deux comme si on avait voulu le tordre. Très certainement inutilisable.

« Le maître déteste ce genre d'outils, expliqua Jimin. Ça perturbe son humeur. »

Namjoon fixa son téléphone cassé. Ça lui fit un autre choc. Il posa brusquement la tasse de thé et se leva. Impossible, il ne pouvait pas rester ici une seconde plus, pas alors qu'il n'avait même plus de quoi joindre les secours ou appeler un taxi.

Jimin l'observa alors que Namjoon se dirigeait vers ses affaires pour les récupérer. La voix du rouquin sonna très inquiète.

« Si je puis me permettre, débuta-t-il alors que Namjoon enfilait ses chaussures. Je ne crois pas que le maître soit d'accord, alors...

– Désolé, coupa Namjoon sans vergogne ni regret. Mais il n'est pas question que je reste là, et encore moins pendant dix ans. Adieu et... merci pour le thé, ajouta-t-il. Vous avez été très sympa et tout ça, mais il faut vraiment que j'y aille. »

Namjoon saisit son veston d'une main et son chapeau de l'autre, puis quitta la pièce. Il partit en coup de vent, laissant la porte ouverte après son passage, sans prendre le temps de refermer ou de jeter un dernier coup d'œil à Jimin. Namjoon s'élança à toute jambe dans un très long couloir et par un étrange miracle, il trouva ce qui ressemblait à la sortie plus rapidement que prévu.

Comment un endroit qui avait l'air si petit de l'extérieur pouvait être aussi grand à l'intérieur ?

D'une main, il fit coulisser la porte d'entrée et dehors, la lumière du crépuscule manqua de l'éblouir. Il s'élança aussitôt sur le chemin de pierres plates et les mauvaises herbes lui barraient la route comme si elles essayaient de lui tendre un croche-patte. Il passa au travers sans s'arrêter.

« Où est-ce que tu crois aller comme ça, humain ? »

Sans prévenir, une soudaine bourrasque souffla devant lui, le freinant brutalement dans sa fuite. Namjoon s'arrêta, éberlué. Il tituba et tourna la tête pour voir l'homme-renard qui se trouvait debout sur le seuil du temple, les bras croisés et l'air inquisiteur.

Son envie de prendre ses jambes à son cou ne fut que plus pressante.

« Je... j'ai des affaires urgentes ! clama Namjoon. »

Et il se mit à courir.

La créature n'était pas de cet avis. En levant simplement la main, il arrêta à nouveau le fuyard en le pétrifiant sur place durant quelques secondes seulement. Namjoon ne comprit pas; ses muscles ne lui obéissaient pas, ils ne bougeaient plus ! Il voulut aller de l'avant, mais son corps ne lui répondait pas.

Namjoon fut comme saisit par une main invisible et traîné par le col. La sensation de pétrification s'estompa soudain. Il se débattit alors en agitant les jambes et en tenant sa gorge comme s'il se faisait étrangler. Ses talons raclèrent le sol alors qu'inexorablement, il voyait le trottoir s'éloigner et avec lui sa liberté.

« Non ! s'étrangla-t-il. Laissez-moi...! »

L'instant d'après, il fut misérablement jeté à l'intérieur. Son corps retomba durement sur le plancher alors que les sandales de l'homme claquèrent impitoyablement sur le sol. La silhouette inhumaine bloquait la sortie. Il fronçait les sourcils et ses traits étaient tendus comme s'il allait écorcher quelqu'un incessamment sous peu.

Comme s'il allait l'écorcher lui.

Namjoon regrettait déjà ce qu'il avait fait. Et encore plus lorsque l'homme-renard prit une voix sèche.

« Pour avoir lâchement essayé de fuir, je te condamne à rester esclave de ces lieux... »

Puis, comme pour sceller ses mots, étrange sort puissant et incassable, il leva sa main et pointa un index accusateur vers le torse de Namjoon. Il traça un cercle parfait dans la tension de l'air.

« ... pendant cinquante années à compter de ce jour. »

Namjoon sentit sa respiration se bloquer brutalement. Une forte sensation de brûlure dans sa poitrine, juste sous son cou, le cloua au sol. Lorsqu'il tira sur son col pour s'aider à respirer, il vit une marque noire, une sorte de sceau en forme de cercle, s'imprimer à la base de son cou.

— 정신

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