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04.


— 정신

Lorsqu'il rouvrit les yeux, Namjoon fut saisit de migraine. La douleur sourde qui traversa ses tempes d'un bout à l'autre l'obligea à rester cloué sur place, les yeux fixés sur les poutres du plafond. Il battit des paupières, puis son mal de tête passa. Enfin, il se mit sur le flanc, puis en position assise. Il se trouvait à même le sol, étalé sur le parquet. Mais autour de lui la pièce ne lui disait rien. Dans ses oreilles résonnaient le bourdonnement de la pluie, qui frappait continuellement le toit au-dessus de sa tête.

La chambre dans laquelle il se trouvait était petite et sobre, plongée dans une étrange pénombre. Elle ne contenait qu'un unique meuble en bois sculpté, qui suffirait tout juste à ranger un service à thé. Namjoon repéra son veston plié dans un coin, sur lequel trônait son chapeau. Il n'avait même pas remarqué qu'il ne les avait plus sur lui. Une lampe à huile éclairait timidement les murs de papier.

Tout semblait à sa place, mais bon sang, que faisait-il ici ?

La porte coulissante s'ouvrit sur une petite silhouette. Un homme qui devait avoir la vingtaine se présenta à lui, tout sourire. Ses cheveux était d'un roux peu commun et il portait un kimono très simple, aux teintes délavées. Le son de la pluie couvrit presque sa voix claironnante.

« Ah, vous êtes réveillé, dit l'inconnu. Comment va votre tête ? »

Namjoon ne répondit rien, trop dérouté pour prononcer un mot. Instinctivement, il porta une main derrière son crâne alors que le rouquin s'approcha d'une démarche détendue et s'accroupit près de lui.

« Vous êtes tombé tout à l'heure, expliqua-t-il, comme s'il interprétait le regard confus de Namjoon. Ce n'est pas très grave, juste une petite bosse. C'est moi qui vous ai amené ici. Permettez-moi de vous dire que votre cou est particulièrement court.

– Pardon ? bafouilla Namjoon. »

L'homme esquissa un simple sourire, l'air pourtant peu enclin à répéter. Quelque chose n'allait pas avec le teint de sa peau. Namjoon le trouvait pâle, presque translucide. Était-ce un effet causé par la lumière de la lampe ?

« Qui êtes-vous ? marmonna Namjoon. Je... je suis toujours dans le temple ? Quelqu'un a refermé la porte derrière moi, ensuite... »

Le rouquin continuait à lui sourire, comme s'il s'efforçait de paraitre bienveillant ou normal, si bien que ça mit Namjoon mal à l'aise et qu'il ne termina pas sa phrase. En remarquant la mine déconfite de son visiteur, l'homme perdit son expression avenante.

« Quoi ? dit-il alors que Namjoon le dévisageait toujours, de plus en plus perplexe. Ce n'est pas comme ça qu'on fait, pour mettre les humains en confiance ? Sourire et regarder dans les yeux ?

– Non, pas vraiment, répondit Namjoon, décontenancé. À vrai dire, vous faites presque peur... Vous êtes qui ? »

Le rouquin soupira mollement et se releva. Il avait l'air contrarié à présent. Il se gratta le haut du crâne en fronçant les sourcils.

« Etrange, j'aurais juré que c'était comme ça. Les mœurs ont déjà changé ? »

Puis il haussa les épaules, comme pour se débarrasser du sujet.

« Je suis Jimin, enchanté. »

Et il fit une rapide révérence, qui jurait avec son apparente jeunesse.

« Et là ? dit-il immédiatement après s'être redressé. C'était bien ?

– Qu'est-ce que je fais ici ? demanda Namjoon, en ignorant totalement sa question. »

Il trouvait ce rouquin de plus en plus étrange, et il avait très envie de récupérer ses affaires pour quitter cette pièce sordide. D'ailleurs c'est ce qu'il allait faire. Le rouquin sembla brusquement se réveiller lorsqu'il le vit faire un mouvement en direction de son veston.

« Oh non non ! dit-il. Vous ne pouvez pas partir maintenant ! »

Namjoon tourna la tête pour le découvrir à quelques centimètres de lui à peine. Ça le surprit et son sang ne fit qu'un tour en réalisant ce qui n'allait pas.

La tête du rouquin n'était plus au-dessus de son corps, qui était resté un mètre plus loin.

Son cou s'était allongé.

Il y eut un silence, rapidement coupé par un cri et par un lourd bruit de fracas. Namjoon venait de tomber à la renverse, reculant jusqu'à ce que son dos heurte le mur. Il crut un instant qu'il allait s'évanouir. Les sourcils de Jimin se froncèrent à nouveau, mais d'incompréhension cette fois.

« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il, comme si ce n'était pas évident. J'ai quelque chose sur le visage ? »

La tête de l'homme revint à son emplacement initial, sans pour autant que son cou ne reprenne une longueur normale. Il tâta un instant son visage, à la recherche de ce qui avait perturbé son interlocuteur.

Namjoon bredouilla et bégaya comme s'il ne savait plus parler. De son côté, Jimin essayait tant bien que mal de déchiffrer ses balbutiements.

« Votre... votre cou, il est...

– Mon cou ? répéta Jimin, qui posa ses mains sur la base de sa gorge, curieux de savoir où l'autre voulait en venir. Qu'est-ce qu'il a, mon cou ? »

Namjoon gesticula maladroitement pour tenter de lui faire comprendre. Mais la communication était encore pire.

« Il... il s'est... »

Il déglutit. Son regard loucha sur la longueur effroyable du cou du rouquin. Il fallut qu'il rassemble ce qui lui restait de courage pour mettre enfin un mot sur ce qu'il voyait et surtout, terminer sa phrase.

« ... allongé. »

L'expression de Jimin s'illumina un bref instant.

« Oh je vois, marmonna-t-il. J'avais oublié ce détail. »

Namjoon aurait voulu rire, bien qu'il n'en avait pas vraiment envie. Il devait nager en plein délire ou en plein rêve, oui, c'est cela. Il rêvait, tout simplement. Tout ça n'était pas réel. Namjoon ferma les yeux de toutes ses forces, sans que rien ne se passe, et les rouvrit. Puis il fixa le plancher durant de longs instants, mais plus il contemplait les rainures du bois et plus il se rendait compte que non, ce n'était pas un rêve. Effaré, il leva des yeux inquiets vers le rouquin. Son cou était toujours aussi long.

Jimin le regardait déjà, sans la moindre expression. Lorsqu'il parla, sa voix n'avait plus rien de très rassurant.

« J'ai failli oublier, mais son excellence voulait vous voir à votre réveil, dit-il. Suivez-moi et ne faites pas de bruit. Il a horreur de ça. »

[...]

Namjoon suivit Jimin dans le couloir, dont chaque extrémité était plongée dans le noir total. Sous ses yeux, la silhouette de son guide se découpait dans l'obscurité. Il éclairait le chemin à la lueur d'une lampe à huile qu'il tenait à bout de bras. Le son de ses sandales sur le vieux parquet résonnait dans l'air comme la marche d'un condamné allant à l'échafaud.

Derrière lui, Namjoon avançait prudemment, mal à l'aise au moindre grincement sinistre. Loin d'être rassuré, il suivait l'autre en silence. Et pour cause, tout semblait trop morbide pour qu'il ne se décide à parler. Mais surtout, le rouquin lui avait bien dit de faire le moins de bruit possible. Il se sentait épié par des yeux qu'il ne voyait pas.

Au bout du couloir, le claquement régulier cessa. Jimin venait de s'arrêter et Namjoon fit de même. Curieusement, l'air sombre de l'homme ne le rassura pas sur les événements à venir. Ni sur son avenir à lui, ni sur ce qu'il allait voir ou entendre. Son inquiétude grandit et ses palpitations s'intensifièrent lorsque Jimin parla à travers le mur de papier. Il annonça, à la manière d'un domestique au service de son maître:

« Votre excellence, je vous amène l'humain. »

Il n'y eut aucune réponse et pourtant, le rouquin posa sa lampe au sol avant d'ouvrir la porte coulissante. Il fit ensuite signe à Namjoon de s'avancer. Ce dernier fit quelques pas prudents en avant, et la porte se referma derrière lui. Son corps se crispa en sentant la froideur de la pièce caresser son visage blême. Il y avait ici quelque chose de bizarre et d'inexplicable.

Ce froid était anormal.

Il faisait sombre, presque noir. Aucune lumière n'éclairait l'intérieur de la pièce, dont les limites étaient vaguement imaginables grâce aux ombres dansantes sur les murs. Les flammes des bougies tremblaient derrière le papier, à l'extérieur, dans d'autres pièces adjacentes, et l'air était aussi glacial que le souffle d'un homme sur son lit de mort.

« Avance, ordonna une voix à travers l'obscurité. »

Namjoon se raidit et fit ce qu'on lui demandait. Il exécuta deux pas en avant, sans oser aller plus loin dans la pénombre. Ses yeux scrutaient cette dernière à la recherche d'une silhouette sur laquelle se poser, mais il n'arrivait pas à deviner les formes. Pourtant, il savait qu'il y avait quelqu'un, droit devant lui.

« C'est donc toi qui a profané mon temple, gronda la voix. »

Namjoon déglutit. Il ne savait pas quoi dire pour sa défense, et visiblement l'autre le prit comme une grave insulte. Un vent glacial se leva et Namjoon protégea son visage par réflexe. Les bourrasques le décoiffèrent.

« À genoux, humain, ou j'écourte ta misérable existence ! menaça à nouveau la voix, plus forte, plus autoritaire. »

Ce fut comme si on le poussa. Namjoon tomba rudement sur ses genoux sans même pouvoir se rattraper. Le son des pas sur le sol indiquèrent que quelqu'un approchait, droit devant. Namjoon retira ses mains de son propre visage, pourtant terrifié à l'idée de simplement regarder. Il osa tout juste sonder l'obscurité, fixer le noir jusqu'à ce que, apparaissant à la lumière des bougies, un corps ne se dessine.

Un homme grand, habillé d'un long kimono trainant sur le plancher, venait vers lui. À mesure que ses pas le portaient plus près, les flammes des bougies s'embrasaient sur son chemin. D'un claquement de doigt élégant, il les alluma toute.

Namjoon devint pâle, car en même temps que remontait le souvenir de sa première frayeur, il aperçut les queues de renard qui s'agitaient doucement derrière l'homme. Namjoon ne put soutenir son regard et baissa les yeux sur le parquet. Il avait l'impression que l'oxygène devant sa bouche devenait de plus en plus rare. La créature mi-humaine mi-renarde vaqua devant lui en l'observant minutieusement.

« Que viens-tu faire ici, humain ? demanda-t-il, amer. Détruire mes monuments ? Voler mes maigres offrandes ? »

Sa voix semblait furieuse, aussi Namjoon réagit immédiatement. Il se jeta presque en avant, les paumes à plat sur le sol pour implorer le pardon.

« Pardon, je... je ne voulais pas...! Je cherchais juste à–

– Quelle misérable façon de s'excuser, souffla l'homme-renard, les bras croisés; ses queues dansaient derrière lui, comme dotées d'une vie propre. »

Namjoon devint silencieux, la gorge trop serrée pour parler. L'oxygène lui manquait, il avait presque la sensation d'étouffer, comme si le monstre devant lui aspirait ses forces.

Est-ce qu'il allait le tuer ?

« Redresses-toi, ordonna l'homme, si sèchement que l'air en vibra. »

Namjoon lui obéit immédiatement. Il s'assit sur ses talons et une sueur froide coula sur sa nuque. La créature s'abaissa à sa hauteur. D'aussi près, son visage paraissait parfait et sa peau avait l'air un peu translucide comme celle du garçon qui l'avait amené ici.

Il n'était pas humain. Namjoon essayait de s'en convaincre, mais ça l'effrayait plus encore.

« Que devrais-je faire de toi, mh ? songea l'homme-renard à voix haute. »

Son index se posa sur le menton de Namjoon comme pour jauger son faciès. Namjoon frémit à son toucher; ses mains étaient si froides qu'elles lui donnèrent la chair de poule.

Cet homme n'est pas humain, se répéta-t-il. Je nage en plein délire.

« Je pourrais te jeter dans le puit, ou alors te manger ? »

L'expression de Namjoon se décomposa à une vitesse folle. Il perdit tout courage et les mots se bousculèrent sur sa langue.

« Pitié ne me tuez pas ! »

La créature se releva et s'éloigna d'un pas. Ses vêtements ondulèrent au même rythme que ses déplacements. Ses gestes étaient si gracieux que, l'espace d'un instant, Namjoon eut l'impression qu'il flottait.

Songeur, l'homme-renard sembla considérer l'humain à genoux avec une attention particulière. Il arqua un sourcil, mais il était impossible de lire dans son regard et de deviner l'issu du problème à travers ses cils.

« Bien, affirma-t-il enfin en pointant son index sur lui. Tu seras mon prisonnier pendant dix années. Jusqu'à la fin de ce temps, tu me serviras loyalement pour rembourser cet affront. »

Puis l'homme leva bien haut sa main, avec laquelle il claqua des doigts. Toutes les bougies s'éteignirent en même temps. Le noir se fit dans la salle, ainsi que dans l'esprit de Namjoon, qui ne réussit pas à y résister.

— 정신

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