Ulysse ( partie 2 )
“– Madame je vous…
Obligé de rattraper la jeune femme avant qu’elle ne commette une bêtise l’homme ne put finir sa phrase. Son coeur battait à mille à l’heure à cause de l’effort instauré dans sa tâche. Tâche pour laquelle il regrettait d’ailleurs de s’être proposé. Certes, la prime des mille deniers le tentait bien, mais devoir faire affaire à cette personne...Voilà qui lui apprendrai à réfléchir avant d’accepter une proposition, pourtant honnête aux premiers abords...
Sans lui accorder le moindre regard la brune ouvrit la porte à la volée sous le regard nonchalant des androïdes domestiques qui comme tous les jours vaquaient à leur tâches habituelles.
– Puis-je savoir qui de mon frère, de mon mari ou de mon fils a pris cette décision idiote ?
– Madame…
Suppliant il se positionna face à elle, lui bloquant ainsi l'accès à la prochaine pièce. Lieu ou en aucun cas il ne pouvait lui permettre de rentrer, au risque de se voir renvoyer. Offusquée le petit bout d’être pointa sur lui un doigt menaçant.
– Servius laissez-moi entrer !
– Sauf tout le respect que je détiens envers vous Madame, les conseillers sont occupés…
La jeune dame fronça le nez en une moue désapprobatrice, ses sourcils haussés renforçant la figure fier qu’elle se composait. Finalement elle persifla:
– Ne vous inquiétez pas pour ça, il vont l'être encore plus…
Ses mots dits, elle l’écarta vivement de son chemin, poussant les battants de bois ouvragés. Confortablement installés sur leur fauteuil de cuir synthétique, les hommes présents dans la salle se levèrent d’un bond lorsqu’ils l’aperçurent, l’un éteignant d’un geste précipité le cube holographique présentant leur rapport du jour.
Le plus âgé des membres en apparence, un homme de grande taille aux cheveux d’un gris argenté et aux yeux d’un bleu électrique inhabituel s’avança vers elle, ne cachant pas pour autant son agacement.
– Gaïa… Que nous vaut cette visite pour le moins… Inattendue...
– Pardonnez moi monsieur, je n’ai pas pu la retenir.
– Sortez.
Lorsque l’homme porta sur lui ses prunelles, le serviteur sentit tous ses membres se glacer tandis qu’un frisson lui parcourait l’échine. Respectueux il inclina la tête, ses iris rivées vers le sol tout en répondant d’une petite voix:
– Bien…
Le domestique parti, toute l’attention se reporta vers la jeune femme venue troubler leur réunion. Décidée à ne pas se laisser faire, celle-ci prit immédiatement la parole:
– On m’a fait part de votre idée…
– Et ?
L’homme qui venait de l’interrompre abordait un sourire moqueur. Toujours assis contrairement à ses congénères, le brun paraissait pour une fois trouver la situation amusante. Sans se départir de son calme, la dite Gaïa répliqua:
– Premièrement mon cher Hadès j’aurais aimé que l’on m’en informe, second point sachez que je refuse votre proposition.
– Mais vous n’avez pas le choix.
– Il me semble pourtant faire partie du conseil et détenir un grade supérieur au vôtre. Je me trompe ?
Le chef du “Département des Décès” soupira songeant que cette personne était irrécupérable. Ce fut finalement un autre homme qui le sauva, s’engageant à son tour dans cette conversation pour le moins tumultueuse.
– Non, en effet. Cependant dans votre état nous avons jugé bon de vous donner congé pour quelques mois. Cela vous fera le plus grand bien.
– Profitez en donc pour vous occuper de vos plantes et de vos animaux.
Plusieurs moqueries du même genre suivirent cette phrase. Humiliée et à la fois furieuse la femme ravala tant bien que mal les larmes de rages sur le point de couler. Mettant un terme à toutes ces taquineries, un des conseillers la rejoint, dardant sur elle son regard protecteur. Doucement mais fermement il l’étreignit, murmurant au creux de son oreille:
– Je ne souhaite que ton bien, le comprends tu ?
Rassurée par cette chaleur familière, elle se lova contre la personne chuchotant à son tour:
– Je peux me débrouiller seule, je suis parfaitement apte à m’en sortir par mes propres moyens.
– Pas dans ton état. Je ne supporterait pas que l’on fasse le moindre mal à ma femme…
Prononcée d’une voix ferme la phrase de son mari eut l’effet d’un électrochoc. Sans prévenir elle se dégagea de son emprise, ses joues rougies sous l’effet de la colère.
– Et mon avis ?
– Mon amour tu devrais aller te reposer. Je vais demander à ce que l’on te ramène dans notre chambre.
Sa tentative d’adoucir les ardeurs de son épouse échoua lamentablement lorsqu'en plus de ça il voulut à nouveau la prendre dans ses bras. Trahissant son mécontentement le nez de la jeune femme se plissait, formant ainsi de minuscules rides lui offrant un air peu aimable. Furieuse elle s’écria:
– Mais retourne dans tes étoiles Ouranos ! D’ailleurs allez tous brûler aux Enfers !
Sans demander son reste elle sortit, laissant derrière elle plusieurs hommes amusés pour certains, irrités pour d’autres. Dans le cas du dénommé Ouranos, il demeura béat quelques instants encore tétanisé du départ de sa conjointe, ce n’est que lorsque Chaos posa une main sur son épaule qu’il revient à la réalité. Toujours muet, il s’installa sur son siège attendant que l’un d’eux reprenne le conseil là où ils en étaient.
– On peut comprendre qu’elle n’apprécie pas…
Tous lâchèrent un soupir contrarié de voir leur collègue remette ça sur le tapis. Lui cependant ne dit rien, plutôt heureux que quelqu’un se soit décidé à briser ce silence, il préférait au contraire suivre le débat sur le point de débuter. Ce fut d’ailleurs Zeus qui contre-attaqua les dires de Cronos.
– Elle n’est pas au mieux de sa forme nous le savons tous. Nous ne pouvons nous permettre de la laisser courir dans la nature comme si de rien n’était.
Un des hommes enchaîna:
– De plus tous ces événements politiques l’ont énormément stressée.
– Réaction tout à fait compréhensible.
– En effet, de plus si le bas peuple apprenait ce qui lui arrivait…
L’homme aux cheveux argentés se racla la gorge, déclarant d’un ton assuré:
– Ils n’en sauront rien.
– Comment pouvez le savoir Zeus ?
– Nous ferons tout pour n’est ce pas ?
Tous hochèrent la tête solennellement comprennant bien l’importance de cette opération. Ainsi disposés en cercle les six hommes paraissaient semblables à de grands rois, voir même des empereurs, ou plus des dieux.
Rompant cet auguste moment, le plus jeune d’entre eux lâcha:
– D’ailleurs mon cher Ouranos qui est la chanceuse personne qui s’est vu accorder la surveillance de notre vénérée Gaïa ?
L’interpellé sourit, déposant ces pupilles dorées dans celle turquoises de son confrère. Malicieux et amusé du tour que leur jouait le hasard il répondit:
– Figurez vous Poséidon que le “Département des Hasards” a dû travailler un peu plus que prévu dernièrement. L’heureux élu se prénommant Ulysse. Ulysse Anhysbys.”
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