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Soleil sang

“– Tu devrais t'arrêter. La nuit ne va pas tarder à tomber.

La voix suave résonna dans l'immense plaine, quasiment vide de toute présence, et coupa court au calme qui régnait. À son entente, elle retint un soupir, exaspérée mais éprouva également une forme de soulagement, heureuse de retrouver une partie de sa personne. Malgré cela, elle protesta :

– Je peux encore tenir, Edwyn.

Elle mentait. Elle était épuisée. Éreintée. Que ce soit sur le plan physique ou moral… Elle ne désirait qu’une chose : s’arrêter, descendre de selle pour s’allonger sur l’herbe humide et fermer les paupières. Puis dormir, dormir et oublier les horreurs de ce monde… Mais elle ne céderait pas à la tentation. Malgré tout, pendant un bref instant elle stoppa sa jument afin de se concentrer sur sa conversation mentale et d’éviter tout autre distraction.

Tu n'es pas invulnérable.

Un rayon de soleil vint caresser sa chevelure platine, offrant à ses mèches une jolie teinte orangée. Songeuse, elle laissa son regard dériver vers l’immense astre qui au loin entamait sa descente afin de céder place à l’obscurité.

– Tout comme le pays, les armées qu’on lève. Et toi. Il faut que je rejoigne le front, le temps nous manque.

La boule de gaz rougeoyait, inébranlable. Elle ne céderait pas. Jamais.

Ne me force pas à intervenir.

Un rire moqueur s’échappa de ses fines lèvres. Un instant elle se détacha de sa contemplation et oublia les raisons de sa présence en ce lieu. La lumière dans son cœur, elle, ne se couchait pas, au contraire elle s’intensifiait. La rancoeur agrémentait ses propos, avec virulence elle lâcha :

– Que veux-tu faire de toute façon ?

Un silence suivit sa question, tandis que paisiblement le soleil poursuivait son avancée. Elle enviait cette tranquillité, en rêvait… Malheureusement avec les derniers évènements, elle se doutait que l’atteindre serait aussi ambitieux que de vouloir atteindre la Lune… La guerre, privait de bien des choses… Finalement un murmure dépité la sortit de ses pensées…

Arie… Je t'en prie, fais-le pour moi...

La lueur dorée mêlée de vermeil continuait de décliner. Une larme roula sur sa joue tandis qu'elle chuchotait :

– Qu'as-tu fais pour moi ? Tu m'as abandonnée…

Ses articulations commençaient à la faire souffrir, le souffle chaud de sa monture la ramena peu à peu à la réalité et elle se demanda depuis combien de temps elle était dans cette position inconfortable. Reprendre sa route devenait une nécessité…

Tu sais bien que je ne l’ai pas fait de mon plein gré… La guerre…

Emportés par la brise quelques nuages dissumulèrent l’immense étoile. D'un geste rageur, elle essuya ses joues avant de le couper :

– La guerre est une voleuse. Elle enlève tout aux hommes, de leur raison à leur honneur.
– Mais c'est nous qui en sommes à l’origine. Nous nous battons au nom de nos rois, pour quoi exactement ? Le territoire d’autrui ? Ses trésors ? Une vengeance ? Ces hommes que nous tuons pourraient être nos amis. Alors Arianne, à quoi bon tout ça ?

Il l’appelait rarement par son vrai prénom, préférant le réserver pour de grandes occasions. La mélancolie l’envahit en songeant à ces jours où il l’avait utilisé. Elle se le remémorait un air sérieux sur son visage d’adulte encore si jeune, lui annoncer qu’il partait au front. Il paraissait si fier et heureux de servir sa patrie…

– À rien… Ça ne sert à rien excepté aboutir sur un massacre…

Autant de morts d’un côté que de l’autre… De veufs, veuves, pères, mères, frères, sœurs et orphelins démunis, attristés, en deuil. Mais tout ça s'apprêtait à se terminer, cette stupide guerre interne allait bientôt cesser pour s’engager dans une nouvelle. Écarlate tel le sang… À nouveau elle s’attarda sur le magnifique spectacle que formait ce coeur qui maintenait leur planète en vie. Porteuse du message de paix entre le conseil et les rebelles mécontents des injustices envers les déshonorés ( ces personnes ne bénéficiant d’aucune forme de magie ) elle saisissait très bien l’ampleur des dégâts, pour les observer à chaque passage sur le champ de bataille. Désormais, le conseil était prêt à tout afin de rassembler le maximum d'effectif, même à accepter des conditions que certains jugeraient honteuses.

– En effet… Les hommes et les femmes n'apprennent pas de leurs erreurs…

Elle opina du menton. Son pays achevait une guerre pour en commençait une autre. Et bien que le nouvel ennemi soit celui qui ait lancé l’offensive, la messagère ne comprenait pas l’intérêt de riposter. Elle se sentait lasse face à tous ces évènements, faible… Elle affrontait une situation qu’elle ne maîtrisait pas et se haïssait pour ça. Elle n’était qu’un pion dans l’infernal mécanisme de la guerre.

– Quand est-ce que tout cela cessera ?

Qu’attendait-elle vraiment ? Qu'il lui donne une date précise ? La rassure ? Quel intérêt de s’interroger sur une chose dont on connaissait déjà la réponse ?

– Jamais Arie… Même si l’on parvient à étouffer un temps soit peu les ténèbres, elles reviendront

Les halos ocres continuaient d’effleurer son visage. De plus en plus minces, ils prédisaient l’arrivée de cette nuit noire d’encre. La beauté du crépuscule laissait place à l’angoissante souveraineté de la pénombre.
La voix écrouée par l’émotion elle questionna :

– Pourquoi, la lumière ne peut-elle pas dominer éternellement ?
– Parce que c'est nous, Arie… C'est nous qui alimentons l’obscurité… “

La nuit désormais étendait son manteau funèbre… Elle se secoua vivement la tête afin de se rappeler à la réalité et de chasser ces vilains souvenirs. Edwyn… Il fallait qu’elle cesse d’y penser… Elle l’avait appris à ses dépens, rien n’est immortel, même la plus impressionnante des lumières finit un jour par s'éteindre… Edwyn n’était plus. La guerre l’avait destitué de ce qu'elle possédait de plus cher… Son seul ami dans cet univers sans dessus dessous.
Le vent déposa plusieurs de ses cheveux devant ses yeux, déclenchant un soupir chez elle. Elle passa une main sur sa besace qui recelait le précieux message et ressera sa poigne sur la anse comme si elle craignait de la voir s’envoler. Elle talonna le flanc de son cheval. Elle devait se hâter de rejoindre le campement des révoltés, il restait encore une chance, une chance pour que le pays survive… Car même si le soleil disparaissait, les étoiles subsistaient.

La guerre n’est qu'un soleil qui se couche pour se lever le lendemain.

11 / 03 / 18

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