Premier Décembre : Regrets
Elle courait.
Courait, sans s’arrêter.
À s’en déchirer les poumons.
À s’en exploser le cœur.
Elle courait.
La sueur perlait sur son front, de fines gouttelettes y glissant l’une après l'autre pour venir mourir sur le coin de ses lèvres rosées. Les joues rouges sous l’effort elle manqua de s’arrêter par plusieurs fois, mais se retint sachant très bien qu’elle ne pouvait se le permettre. Si elle ralentit c'est fichu, tous ces efforts n’auront servi à rien…
Courir…
Quitte à en mourir…
Ne pas s’arrêter…
Toujours continuer…
Son pied glissa sur une plaque de verglas, surprise elle ne comprit pas immédiatement ce qui se passait et ne tarda pas à se retrouver face contre terre. Jurant contre ce maudit hiver, elle se releva sans prêter attention à la douleur et reprit sa folle course. Le vent mesquin frappait vivement ses cheveux libérant plusieurs mèches de sa coiffure qui vinrent se placer devant ses yeux.
Le voici…
Cours…
Retiens-le..
Empêche-le de partir…
– Nicolas !
L’homme se retourna étonné qu’une personne autre que lui puisse se balader en un tel lieu. Lorsqu’il l’aperçut son visage s’illumina, un sourire s’y formant. Soulagée de l’avoir retrouvé elle se précipita vers l’homme et se jeta dans ses bras. Avant qu’il ne puisse placer le moindre mot elle s’écria:
– Reste ici je t’en prie !
Une étincelle de tristesse passa dans les prunelles du prénommé Nicolas, bientôt remplacée par une lueur de tendresse. Peiné de voir la personne qu’il aimait tant s'inquiéter à ce point pour lui, il resserra son étreinte et murmura à son oreille.
– Je ne serai pas loin…
Ses paroles prononcées, il embrassa cet être tant aimé. Demeurant quelques instants silencieux il profita de ce moment, songeant qu’il ne la reverrait pas avant longtemps. Puis, profitant du fait que la femme soit concentré sur leur enlacement il monta dans le véhicule, ignorant les cris de protestations qui suivirent. Il le fallait… Puisse-t-elle lui pardonner…
Elle se réveilla haletante, les membres tremblants et couverts de sa transpiration. Vivement, elle rejeta son drap de coton loin d’elle afin de respirer plus calmement et d’écarter cette impression d’étouffement. En vain… Elle se leva, les joues inondées de larmes, maudissant ce souvenir qui depuis tant d’années refaisait surface l’accablant de mille regrets.
Jamais elle n’aurait dû laisser partir son mari ce jour-là...
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