La patinoire
La neige avait déposé son manteau blanc, les rues rayonnaient sous les guirlandes lumineuses, les gens semblaient d'humeur plus joyeuse que d'habitude s'en allant vers leurs doux foyer, des boîtes pleins les mains.
On sentait Noël venir à plein nez. Une jeune femme se faufila dans la foule trimballant un grand sac derrière elle,un sourire sur les lèvres.
"- Dépêche toi!
Un homme âgé de quelques années de plus qu'elle la suivait tant bien que mal. Il s'arrêta finalement en face de la femme, essoufflé.
- Tu ne devrais pas courir comme ça...
- Et toi tu ne devrais pas être aussi rabat joie! Allez viens!
La jeune femme lui attrapa la main et les mena jusqu'à une patinoire qui avait été installée spécialement pour l'occasion.
- Blanche... Tu sais que je n'aime pas ça.
- S'il te plaît! Pour me faire plaisir!
La dénommée Blanche le regarda suppliante, l'homme souffla.
- On n'a même pas de patins.
Il pensait tenir ici un argument de taille, mais voyant l'expression malicieuse qui se dessina sur le visage de Blanche, un doute le traversa.
- Pourquoi crois-tu que je me balade avec un sac depuis tout à l'heure?
Tout en parlant elle avait désigné l'objet du doigt.
- Oh non... Blanche ne me dis pas que...
- Si!
La jeune femme brandit deux paires de patins à glace l'air victorieuse. Elle en tendit une à l'homme avant de se diriger vers un banc où elle commença à démêler ses lacets. L'homme la rejoignit quelques secondes plus tard en soupirant.
Une fois qu'ils les eurent enfilés et attachés comme il fallait, les deux jeunes gens s'en allèrent sur la surface gelée.
Ils n'étaient bien sûr pas les seuls, de nombreuses personnes profitaient aussi de la patinoire, ainsi on pouvait voir des enfants et leurs parents, des couples, des groupes d'amis...
L'homme n'aimait pas beaucoup ce genre de discipline où il se débrouillait assez mal, son pied dérapa et il se retrouva nez contre la glace. En grommelant il se releva et chercha Blanche, il trouva cette dernière en train de virevolter telle un ange des neiges, elle était dans son élément et à cet instant elle était pour lui la plus belle femme qu'il n'ait vu.
En glissant parfaitement à l'aise la jeune femme le rejoignit.
- Ça va?
- Disons que je suis un peu moins doué que toi dans ce qui est de ce domaine.
Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais à l'expression qu'afficha Blanche il n'était pas sûr qu'elle ait compris.
- Oh... Tu veux qu'on s'en aille? Je suis désolée, je pensais te faire plaisir...
- Non, non! Restons! J'avais dit cela en rigolant!
Soulagée, la jeune femme ne bougea pas et continua de le fixer silencieusement, la lumière du soleil se reflétait sur ses longs cheveux blonds, ainsi, de face elle laissait voir son visage pâle et ses yeux verts pétillants. L'homme déglutit, c'était maintenant ou jamais, l'occasion ne se représenterait sûrement pas tout de suite.
- Blanche il fallait que je te dise...
- Oui?
- Depuis qu'on se connaît, depuis qu'on s'est vu pour la première fois je n'ai pas arrêté de te trouver bizarre.
- Merci...
La voix de la jeune femme avait pris des tonalités ironiques, en se rendant compte de sa gaffe l'homme se serait bien frappé la tête contre un mur s'il y en avait eu un.
- Non! Enfin ce que je veux dire, j'aime ce côté original chez toi! Cette joie de vivre que tu as! Ton sourire rayonnant, ton rire si cristallin! Tu es unique Blanche il n'y en a pas deux comme toi, tu es magnifique, intelligente, et... Je t'aime. Je t'aime pour ça Blanche.
La jeune femme ouvrit de grands yeux, étonnée.
- C'est la première fois qu'un homme me dit qu'il m'aime... Je t'aime aussi Tristan, pour toutes tes qualités et tes défauts...
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle parlait, ni tenant plus Tristan posa ses lèvres sur les siennes.
Il eut l'impression que cela dura une éternité, le temps semblait s'être arrêté, la terre de tourner...
Il n'y avait plus qu'eux...
Lui et elle...
Elle et lui...
Soudain un choc violent vint à le ramener à la réalité, il atterrit brutalement sur la surface dur de la glace, Blanche toujours dans ses bras, plus loin un adolescent se relevait en râlant.
- On a pas idée de s'embrasser en plein milieu d'une patinoire! Il y a des autels pour ça!
Blanche le regarda rieuse.
- Mais nous sommes un pays libre que je sache.
Le garçon ne lui répondit pas et s'en alla plus loin.
Blanche se tourna vers Tristan et l'embrassa à nouveau au beau milieu de la patinoire, baiser auquel il répondit.
- Sérieusement! La première fois que tu as embrassé maman c'était sur une patinoire?
L'homme hocha la tête en souriant.
- Et oui.
- Et quand vous vous êtes mariés, c'était où? Dans le désert?
Tristan rigola.
- Non quand même pas! C'était dans un train, " L'Orient Express" ça te dit peut être quelque chose...
Son fils écarquilla les yeux.
- Je veux même pas savoir où vous m'avez conçu...
Sa mère débarqua à ce moment dans le salon.
- Oh ce jour là! C'était pendant nos vacances en...
- Stop maman!
La femme s'assit sur le canapé.
- Très bien...
Elle passa une main dans ses cheveux, cheveux sur lesquels le soleil se reflétait. En voyant cela son mari se plongea dans les souvenirs d'une journée qu'il n'oublierait jamais...
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