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La face cachée de la Lune

Elle n’aimait pas la foule. Ça l’oppressait, l’angoissait, la stressait. La jeune fille grimaça et se hâta de monter dans le bus, le visage peint d’une moue lasse. Après avoir badgé et salué distraitement le chauffeur elle s’asseya sur une des dernières places de libre, ses écouteurs dans ses oreilles, prête pour la demi-heure de trajet qui l’attendait. Épuisée par sa journée elle songeait déjà à son lit chaud et à son dernier roman de fantasy acheté, qui patientait sur sa table de chevet. Elle aimait lire, plus que tout. Pour elle, c’était comme ajouter des couleurs sur la toile de sa vie noire et blanche.

“Je ne savais pas que tu rentrais en bus.

La jeune fille releva la tête, à la fois surprise qu’on s’adresse à elle de cette manière et agacée de se voir interrompue dans un tel moment de rêverie. Face à elle, debout, la scrutait de ses yeux verts curieux un lycéen aux boucles brunes.

– Mes parents ne pouvaient pas venir me chercher.

Elle avait marmonné sa réponse ce qui n’étonna pas beaucoup son camarade de classe, depuis la rentrée elle ne prononçait que les phrases essentielles et parlait uniquement avec les professeurs. Ni lui, ni ses amis savaient grand chose d’elle, excepté qu’avant, elle étudiait du collège Victor Hugo situé près de la boulangerie des Lavandières. Selon le prénommé Thibault, elle devait juste être très timide, ne connaissant personne de son ancien établissement, raison pour laquelle il fallait l'aider à s’intégrer. Bien décidé à accomplir la mission qu’il se fixait il s’exclama d’un ton joyeux :

– C'est dommage mais après tout ça permet de se débarrasser un peu d’eux. Du coup tu rentres par ici ? C'est cool, car moi aussi ! Du coup on pourra faire un bout de trajet ensemble ! T’habites vers où ?

Elle soupira, à peine débarqué voilà qu’il commençait à la bombarder avec ses questions sans intérêt ! Certes, elle comprenait que ça partait d’une bonne intention mais tout de même… Elle chérissait le calme et le silence alors si quand elle sortait du lycée un garçon l’embêtait avec ce genre d’interrogation, elle n’était pas sûre d’apprécier.

– C'est un cas exceptionnel. Ne crois pas que je fais ça tous les jours.

Le ton ferme et froid de sa camarade de classe le déconcerta. Pourquoi se comportait-elle ainsi avec lui ? Habituellement les gens aiment se faire de nouveaux amis, ce même si l’on est timide ! Personne n’idolâtre la solitude ! Du moins il le croyait…  Dérouté par l’attitude de l’adolescente il conserva le silence pendant les minutes qui suivirent, sa main fermement accrochée à la barre du véhicule. Comme souvent, pour ne pas s’ennuyer il contempla le paysage : en cette fin de mois de septembre le soleil brillait et nombreux étaient les gens qui voulaient en profiter. Thibault sourit devant le tableau animé que formaient tous ces passants, au fond de lui il aimait s’imaginer la vie qu'ils pouvaient avoir, leurs secrets. Comme chaque soir, le bus se remplissait peu à peu et les sièges commençaient à manquer, à vrai dire il n’en restait aucun. C'est pourquoi la plupart des gens se tenaient debout essayant de faire fi à l’odeur de transpiration qui régnait dans l'air.

– Jeune fille, voudriez-vous bien vous lever ?

Elle décolla sa joue de la vitre et retira ses écouteurs, l’esprit légèrement embrumé. Devant elle la dame affichait une mine agacée, comme si elle considérait qu’elle venait de commettre une horrible bêtise.

– La dame t’a demandé de te lever !

Ses joues s’empourprèrent lorsqu’elle entendit la phrase et remarqua que désormais la plupart des passagers la regardait. Elle ne parvenait plus à réfléchir clairement, confuse, elle paniquait. Thibault lui ne saisissait pas bien ce qu’il se passait, pour le peu qu'il connaissait l’adolescente il se doutait qu’il devait y avoir un problème. Avant qu’il ne puisse s’exprimer la dame déclara d’une voix méprisante :

– Laissez. Je peux tenir debout moi, avec mon cerveau de “vieille femme”. Ce n’est plus comme les jeunes d’aujourd’hui et leurs appareils qui leur brouillent la cervelle.

Des larmes de rage montèrent à ses yeux. À la fois furieuse et honteuse elle rétorqua, prenant soin de détacher chacune de ses syllabes.

– La jeunesse madame ? Ne pourriez vous pas essayer de voir plus loin que le bout de votre nez ?

Sans prendre en compte les chuchotements scandalisées qui suivirent sa déclaration elle fouilla dans son sac et en sortit un petit bout de carton qu’elle planta devant le visage de son interlocutrice. Sourcils froncés celle-ci débuta sa lecture. De plus en plus stupéfait par la tournure que prenaient les événements, Thibault observa les lèvres de la dame se pincer en une moue gênée au fur et à mesure qu’elle enchainait les mots. Une fois qu’elle eut fini, l’adolescente se leva le plus dignement possible en lâchant :

– Votre place. Madame.

Ceci dit elle rejoignit Thibault en ignorant les yeux curieux qui la détaillaient de haut en bas. Par respect et quelque peu déstabilisé par les récents événements le jeune homme ne prononça aucun mot, jusqu’à ce que le chauffeur ne s’arrête pour récupérer ses prochains clients et que sa camarade ne lui chuchote qu’un :

– Au revoir.
– Tu descends ici ?

Elle se retourna vers lui, interloquée avant de répliquer, pressée par le temps :

– Non.

Sans plus attendre elle sortit. Éberlué Thibault regarda les portes se fermer peu, la jeune Ange cachait des choses c’était certain. Sans tenir compte des conséquences il se faufila entre les deux battants et se dépêcha de rattraper sa camarade.

– Attends !

Il crut qu’elle allait le tuer lorsqu’elle l’aperçut. Néanmoins elle ne lui dit rien. Au lieu de ça, elle prit place sur un des sièges de l’aubette et extirpa son cellulaire de sa besace. Quelque peu désespéré par le peu d’intérêt qu’elle lui portait Thibault ne tarda tout de même pas à la rejoindre, se demandant comment il allait bien pouvoir expliquer sa situation à sa mère.

– Tu ne rentres pas à pied je suppose ? Si tu veux je peux demander à ma mère de nous ramener.

Sans détacher ses pupilles de son appareil Ange marmonna :

– Je prends le prochain bus bêta.

Le “bêta” le sidéra. Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu’il comprit peu à peu que l’adolescente tentait de faire des efforts à sa façon. Cependant, sa trop grande curiosité lui causant défaut, il ne put s’empêcher de demander :

– C'est quoi le papier que tu as montré à la dame ?

Les jointures de la jeune fille devinrent blanches tant elle serrait son portable. Le coeur battant elle n’osait même pas quitter l’objet des yeux de peur que son regard ne trahisse la gravité de la situation. Plus que jamais, en arrivant au lycée elle souhaitait redémarrer une scolarité nouvelle, sans ennuis, sans que ceux de sa classe ne la juge avec pitié.

– Ange ?

Il se maudit pour sa bêtise. Lui qui espérait devenir ami avec l’adolescente voilà qu’il la mettait mal à l'aise.

– Pardonne-moi…

Encore une fois le silence s’installa, aucun des deux n’osant parler. Il ne tarda pas cependant à être remplacé par le moteur du prochain bus qui ralentissait peu à peu pour prendre son unique passagère. Désormais debout, Ange ancra ses yeux bleus dans ceux de l’adolescent. Hésitante elle débita à toute vitesse ses propos :

– Une carte de priorité pour personne handicapée.”

Et sans sans plus attendre elle s’engouffra dans le véhicule.

"Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit."

Mark Twain

25 / 02 / 18

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