Il y a quelques heures ne suis tombée sur un nouveau livre de mayou82 "LAISSEZ PARLER VOTRE IMAGINATION". Le titre déjà explique assez bien le principe, il ne s'agit pas d'un concours juste d'un moyen de se faire plaisir en écrivant. N'hésitez donc pas à aller voir.
La première partie par exemple proposait de s'inspirait de l'image ci-dessus, d'écrire une histoire en se basant sur cette photo. Honnêtement je trouve ça très intéressant étant donné que nous sommes tous différents et que notre perception du monde varie pour chacun.
Pour ma part, mon texte a été écrit très rapidement sans relecture je dois l'avouer, en vérité il se peut qu'il y est des incohérences mais ça m'a permit de me libérer tout en me faisant plaisir.
Donc merci à mayou82 d'avoir proposé ce principe !

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Il s'agissait d'être discrète… Elle ne devait pas se trouver ici…
Remontant sa capuche d’une horrible couleur kaki elle prit soin de vérifier les alentours avant de s’élancer dans la rue. Jusqu’ici tout allait. D’un point de vue juridique elle n’entrait pas en infraction avec une quelconque loi…
Personnes aux alentours… Elle bénie le froid de Novembre qui obligeait les gens à rentrer chez eux, les personnes ne pouvant supporter de se geler les doigts.
Avec une souplesse digne d’une pieuvre nettoyant sa vaisselle, elle se glissa sous les barrières du lieu maculant ainsi son pantalon de boue. Prestement elle se releva, le souffle saccadé par l’effort fourni, se promettant qu'une fois de retour chez elle elle se mettait pour de bon au sport.

Midi et quart. Heure du déjeuner. Rares étaient les policiers qui à cet instant ci effectuaient vraiment leur ronde. De toute façon, à présent il pouvait tout surveiller à l'aide de leur caméra alors à quoi bon sortir se geler les fesses ?
Elle prenait un risque incontesté, elle le savait…
En se promenant dans ce parc regorgeant d’arbres aux feuilles orangées et en transportant sur elle ce paquet, elle allait sûrement à l’encontre de deux des règles les plus importantes de leur société…

– Hey !

Surprise elle se retourna vivement, les sens aux aguets. La main se posant sur son épaule ne fit que renforcer son angoisse, craignant qu’on ne l’ait repéré elle s'apprêtait à partir quand pour son plus grand soulagement “l’inconnu” chuchota à son oreille:

– Calme toi Georges c'est moi !
– Arthur…

Immédiatement les battements de son cœur retrouvèrent leur rythme normal, rassurée elle sourit légèrement à son interlocuteur. Silencieux, l’homme l’entraîna un peu plus loin près d'un des arbres bordant un canal. Murmurant il demanda:

– Tu les a ?

Elle acquiesça, pour rien au monde elle ne serait venue sans. Surtout lorsqu’on prenait en compte la difficulté qu’elle avait eu à se les procurer… Georges, de son nom de code, fouilla quelques instants avant de ressortir une liasse de “papiers” matériau aujourd'hui disparu.

– Tu es fantastique…
– Hors de question que je retourne au marché noir ! La prochaine fois tu te débrouilles !

Ne l’écoutant que d’une oreille Arthur se saisit des feuilles, parcourant rapidement celles-ci de ses yeux bleus perçants. Finalement il releva la tête, une mine émerveillée se peignant sur son visage:

– Te rends tu comptes de ce que cela signifie ? Paul Eluard, Louis Aragon, Robert Desnos ! Les auteurs disparus ! Georges ! C'est un pas en avant pour la résistance !

Elle comprenait très bien de quoi il en retournait. Depuis un certain temps les technologies prenaient de plus en plus d’ampleur, les hommes politiques y avaient trouvé là le moyen de diriger le monde plus facilement. Quoi de mieux en effet que des humains abrutis par les écrans ? Quoi de plus simple pour les manipuler à leur guise ?
En interdisant toute lecture, bloquant l’accès aux jardins publics, incitant les gens à rester chez eux, baissant le prix des loyers, des jeux vidéos… Mais l’astuce résidait surtout dans le fait que désormais, un homme n’avait plus besoin de quitter son domicile afin de travailler, les robots gagnant en intelligence. Évidemment des protestations s'étaient faite entendre, mais un ou deux malencontreux accidents par ci par là, et le problème se voyait rapidement réglé.

Ce qu’oubliaient ces hommes cependant c'est qu’il demeurait encore quelques personnes assez malignes pour agir dans l’ombre, attendant d'être assez fortes pour protester, se lever et crier: non !

Les lèvres de la femme s'étirèrent, ancrant ses prunelles vertes dans celle de son camarade de combat elle rétorqua:

– Un petit pas, certe… Mais n’oublions pas que c'est ainsi que commence toute Révolution. Il suffit d’une étincelle pour allumer le baril de poudre. “

22 / 11 / 17