“Mourir sera une terriblement grande aventure.”

J. M Barrie

Il était une fois, une fée, la plus gentille qu’on eut connu; ses apprentis lui vouaient un éternel respect et ses consœurs l’appréciaient beaucoup, car quelque soit la situation la fée ne perdait jamais son calme et sa douceur naturelle. La bonne et aimable être résidait dans une petite chaumière, avec un elfe et leur progéniture. Ils vivaient ensembles dans la plus parfaite des harmonies, les humains réclamant de temps en temps l’aide de la fée ce à quoi elle répondait immédiatement dans la plus grande courtoisie. Rien ne semblait pouvoir troubler leur bonheur, la joie dans laquelle ils cohabitaient.  Malheureusement, un jour ou l'autre les ténèbres reprennent leur droit sur la lumière et peu à peu, qu’elle me veuille ou non celle ci leur cède du terrain…

Un jour, alors que dans sa bonté la fée s’empressait de secourir un homme en détresse elle fut touchée par l’horrible fléau qu’était le Recnac, une terrible et atroce maladie auquel nul ne survivait. Cette épidémie répandue par le sorcier Ruemut tuait autant d’innocents que de coupables, d’enfants que de vieillards, de femmes que d’hommes, sans se préoccuper du nombre de victimes. La fée, ne se rendit pas immédiatement compte de ce qu'il lui arrivait, ce n'est que sur le chemin du retour vers sa chaumière qu'elle comprit que quelque chose clochait. En effet, ses battements d’ailes se faisaient de plus en plus faibles, le monde autour d'elle tournait et des papillons habitaient désormais son estomac. La fée parvint difficilement au bout de la route la menant chez elle. Heureusement, une fois dans sa chaleureuse maison son mari ne tarda à l’accueillir et à son tour s'inquiéter de l'état de sa femme. Devant son visage pâle et ses membres tremblants il la pria d'aller rapidement se coucher et de rester se reposer le lendemain.

Mais, dans les jours qui suivirent la santé de la fée ne s’améliora pas, au contraire, elle empirait. Rapidement, un magicien fut appelé mais encore une fois les résultats ne furent pas satisfaisant… L’homme annonçait la terrible nouvelle à la famille de la bonne fée, leur révélant qu'il pouvait éventuellement ralentir la progression du mal s’ils le désiraient.  

Le cœur serré, les larmes aux yeux l’elfe et ses enfants ne purent qu’accepter cette potion de Eiparehtoimihc bien décidés à profiter des derniers jours qu'ils leur restaient avec cette être tant aimé. Ils voulaient lui exprimer l’amour qu'ils détenaient envers elle, leur gratitude, mais également leur silence, leur pardon pour erreurs du passé. Ils souhaitaient tant et avaient si peu de temps…

Contrairement aux exigences de son époux la fée refusa de demeurer alitée. Elle désirait profiter pleinement des derniers moments que lui offrait la vie en aidant les plus démunis que soit, mais également en avouant à son mari et ses enfants au combien elle les aimait.

Ainsi se déroulèrent les derniers jours de la fée, jamais au grand jamais son sourire ne quitta angélique. Elle ne versa pas une larme lorsque pour la dernière fois elle embrassa ses proches. Même endormie, elle paraissait paisible, calme, aimable…

La lumière un jour ou l'autre s’éteint, telle une bougie, tremblante, vacillante, fragile, il suffit d’un souffle pour faire basculer le tout… Mais au fond, nous n’oublions jamais cette chaleur interne, au plus profond de notre cœur.

Il était une fois, une femme à la bonté profonde, à la joie immense, à la patience infinie.

Il était une fin, le 16 Février 2018.

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