Il est là, sous les toits hauts de la taverne des “Cents os” l’homme qui chaque soir, s’installe à cette table de bois vert afin d'y rédiger ses vers. Verre à la main, il réfléchit, songe, songe et songe. Il la sent venir, sa chère amie. Celle qu’il nomme inspiration. Celle qui l'aide à avancer, à ne pas s'en faire pour son métier que l’on juge sans débouché. Celle qui le fait rêvasser. Lui murmure qu’un jour il atteindra le niveau du conteur de la princesse aux chaussures de vair. D’une main, il remonte ses verres et rêve, s’envole vers l’infini où il ne vaut pas mieux qu'un ver. Brusquement, il ouvre les yeux, son sang ne fait qu'un tour, il boit son eau et laisse échapper un cri :

– Oh ! 

Puis un deuxième adressé au ciel, qui lui a apporté sa réponse :

– Ô ! Par tous les dieux ! Merci ! 

Sans plus attendre, il quitte le lieu. Porté par cette soudaine Illumination. Qui sait ce qu'il adviendra de lui. Moi ce que je sais, c'est que quoi qu'il en soit lui et ses mots sont heureux.

25 / 03 / 18