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La fée

Mercato avait rapidement réglé la situation. Avec un petit sourire satisfait, il avait ensuite demandé à Oèn de le suivre, et cela faisait désormais une heure qu'ils arpentaient le Passage. D'après la position du soleil, Oèn était arrivé à déterminer qu'ils se dirigeaient vers l'Ouest. Il fronça légèrement les sourcils.

Le Passage était un espace particulier sur le continent du Sidh. Il serpentait le long des différents territoires sous la forme d'un chemin sinueux se dirigeant vers la mer. Dénué de dirigeant, c'est à cet endroit que l'on constatait le taux le plus élevé de criminalité, mais aussi la plus grande concentration d'hommes du continent. Les habitants désiraient principalement une seule chose, la liberté, et le Passage était le seul à pouvoir le leur offrir.  Et pour cause : la plupart des États environnants étaient soit hostiles à la présence d'humains sur leur territoire, soit rendaient leur survie plus que difficile.

D'après ses maigres connaissances en géographie, Oèn savait qu'à l'Ouest vivaient des fées et des elfes, et qu'ils étaient proches de la mer. Beaucoup de ses connaissances espéraient pouvoir migrer depuis les ports de trafic vers les continents extérieurs, dont certains possédaient une population principalement humaine. Certains venaient même de ces endroits où l'homme était roi, et dont les récits avaient bercé son enfance. Combien de fois n'avait-il pas rêvé de vivre un quotidien honnête et libre, sans avoir à se demander s'il mangerait à sa faim le lendemain ?

Il jeta un œil à l'homme qui l'accompagnait. La rumeur disait qu'il avait réussi à étendre son commerce de manière transcontinentale, et qu'il s'absentait régulièrement pour aller négocier avec les trafiquants travaillant avec lui. Peut-être allait-il l'emmener avec lui à l'étranger ? Il pourrait avoir besoin de main d'œuvre pour surveiller ses trafics - et  Oèn était prêt à n'importe quoi pour le remercier de lui avoir laissé la vie sauve.

Le temps passait et le soleil se couchait à l'horizon. Oèn n'osait pas poser de question quant à leur destination. Il valait peut-être mieux ne pas savoir. Une pensée inquiétante lui traversa l'esprit : et si Mercato le destinait à un trafic d'êtres humains ? C'était une hypothèse plus que probable. Il se mordilla la lèvre. Il ne voulait pas en arriver là. Il avait déjà perdu beaucoup de choses en l'espace d'une journée, mais sa liberté ? Il n'était pas sûr de pouvoir le supporter.

Mercato s'arrêta soudain devant une petite bâtisse en pierre de plusieurs étages. Il toqua à la porte et attendit un moment avant qu'une petite femme en robe noire vienne lui ouvrir.

- Bonsoir, m'sieur Mercato ! Entrez vite, il commence à faire froid dehors, s'exclama-t-elle.

- Bonjour, Séverine, la salua ce dernier de son accent chantant. Tout est-il prêt pour le dîner ?

- Oui, m'sieur.

- Fort bien. Pourrais-tu rajouter un troisième couvert pour notre invité ici présent ? Il faudra aussi que tu l'apprêtes.

Séverine leva sa petite figure ronde vers Oèn et lui lança un sourire avant d'acquiescer.

- Bien sûr ! Tout d'suite, m'sieur ! Suis-moi donc, bonhomme !

Oèn, avec un peu d'appréhension, la suivit dans les escaliers. Il était surpris que la maison soit aussi sobre. Elle contrastait avec l'excentricité de Mercato, alors qu'il supposait qu'il s'agissait de la sienne. Elle était meublée typiquement comme les maisons du Passage, avec des meubles simples et peu de décorations, mais en observant d'un peu plus près, il remarqua que le seul indice qui pouvait indiquer à qui cette demeure appartenait était la qualité des meubles.

Séverine ouvrit une porte et se dirigea vers un petit placard. Elle en sortit des vêtements, pinça les lèvres et les tendit à Oèn. Ce dernier les réceptionna maladroitement dans ses bras. La matière du tissu le laissait penser qu'ils appartenaient, eux aussi, à Mercato.

- Tiens. Ça devrait t'aller. Redescends quand t'auras fini.
Elle lui adressa un petit sourire avant de se hâter pour redescendre. Oèn, laissé seul, mit quelques instants à commencer à se changer. Tout allait vite, trop vite. Les questions se bousculaient dans sa tête mais aucune réponse plausible ne lui venait à l'esprit. Pourtant, il savait bien que ce qui se déroulerait suite à ce repas serait déterminant pour son avenir.

Après avoir enfilé un costume un peu trop court pour lui - à sa grande surprise - il prit un instant pour vérifier qu'il était présentable. S'il mettait de côté son indomptable tignasse blonde, il pouvait s'estimer prêt. Il préféra tout de même éviter de penser à l'odeur qu'il devait dégager, n'ayant pas eu le luxe de prendre une douche depuis plusieurs jours.

Oèn entreprit de descendre les marches pour revenir au rez-de-chaussée. Il n'eut aucune difficulté à trouver la salle à manger, où l'attendait déjà le maître de la maison. Ce dernier lui lança un regard distrait et lui indiqua une place d'un vague geste de la main.

Oèn s'assit discrètement et commença à attendre avec lui. Les minutes lui paraissaient plus longues que jamais, seul avec cet homme qui n'engageait pas la conversation. Au bout de ce qui lui sembla durer une éternité, il entendit une voix échanger quelques mots avec celle de Séverine dans le hall d'entrée.

- On dirait que notre dernière invitée est arrivée, commenta simplement Mercato.

Quelques instants plus tard, il découvrit la silhouette propriétaire de la voix se profiler à l'entrée de la salle à manger : il s'agissait d'une petite femme maigre aux longues oreilles et au regard acéré. Elle n'était pas très belle, mais dégageait cependant une sorte d'aura qui rendait difficile d'ignorer sa présence - bien qu'elle semblait n'en avoir aucunement conscience. Une fée, pensa Oèn. Il avait beau ne jamais en avoir vu auparavant, le mot lui était venu à l'esprit comme une évidence.

La fée balaya la pièce des yeux d'un regard froid, s'arrêta vaguement sur Oèn puis fixa Mercato.
– Bonjour, Sterne, salua ce dernier d'un ton enjoué. Je t'en prie, assieds-toi.
La dénommée Sterne choisit un siège à l'opposé de celui de son hôte.
– Bonjour, dit-elle finalement. Est-ce que cela serait trop te demander de m'expliquer ce que ce jeune homme fait ici ?

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