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L'infirmerie

Cela faisait désormais plusieurs mois qu'Oèn avait pris sa place à l'infirmerie. Il avait appris à compter, à lire et à écrire - bien qu'avec difficulté encore -, et savait différencier les principales herbes utilisées par les sorciers de l'infirmerie. Il restait souvent aux côtés de Sergeï, qui avait insisté pour se charger de son éducation. L'homme était un professeur très agréable, ne réprimandant jamais trop sévèrement lorsqu'il faisait des erreurs et réexpliquant patiemment quand cela se montrait nécessaire.

Cependant, Sergeï étant également occupé par ses fonctions de responsable de l'infirmerie, Oèn se trouvait parfois à être complètement désœuvré. Les premières fois que cela était arrivé, il s'était rendu auprès des autres infirmiers et infirmières pour proposer son aide, mais il s'était heurté à une résistance inattendue.  Au fil du temps, il avait fini par s'apercevoir que les sorcières de la cour, pour une raison qu'il ignorait, ne semblaient pas l'apprécier du tout. En absence de réponse, il avait fini par décider de simplement laisser couler et utilisait ses heures d'inactivité pour flâner un peu dans cette jolie cité qu'était Faestiel. C'était toujours un plaisir pour ses yeux, à tout le moins.

Le Passage lui semblait très, très loin. Si ce n'était pour sa mauvaise manie de voler et autres réflexes acquis dans cet endroit, il aurait presque pu occulter ses origines de sa mémoire et s'imaginer qu'il avait toujours vécu là. Il était vraiment heureux dans sa nouvelle vie. Il en était à ce stade de réflexion lorsqu'il fut tiré de ses pensées par le retour d'un Sergeï très agité dans le petit laboratoire qui leur servait parfois de salle d'étude. Ravi, Oèn se redressa sur son siège. Il espérait qu'ils allaient continuer la leçon, mais Sergeï l'arrêta d'un geste.

- Désolé, Oèn, mais la leçon est annulée pour aujourd'hui. En fait, toutes les activités sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Je suis désolé, je ne peux pas t'en dire plus. Contente-toi de rejoindre le reste du personnel dans la salle d'attente.

Oèn lui jeta un regard inquiet mais obtempéra et fila rapidement. Le ton de son maître ne lui laissait rien envisager de bon. En traversant les couloirs, il se fit bousculer par les aides et les médecins en agitation. Un regard à l'extérieur lui montra que ce n'était pas simplement l'infirmerie, mais la Cour entière qui était en émoi. Il sentit son ventre se nouer d'anxiété. C'était la première fois qu'il vivait ce genre de situation depuis son arrivée en ces lieux. Plus il avançait, plus l'air lui paraissait lui manquer et il sentait son cœur s'accélérer. Il gagna la salle d'attente au bord de la crise d'angoisse, où on lui assigna un siège près d'une fenêtre. Il s'efforça, une fois assis, de reprendre une respiration normale.

Sa voisine, qui se trouvait également être sa voisine de chambre, une petite sorcière rousse du nom de Luna, semblait hésiter à lui apporter son aide. Elle ne lui avait jusqu'à ce jour jamais accordé un regard, se contentant de faire comme s'il n'existait pas lorsqu'ils se croisaient dans les dortoirs. Cependant, le voir dans un tel état avait l'air de faire chanceler sa résolution. Finalement, elle s'autorisa à glisser une main dans son dos.

- Ne t'en fais pas, murmura-t-elle d'une voix douce. Il ne se passe rien de très grave. On a demandé un recomptage général dans l'urgence, ce qui fait un peu paniquer tout le monde mais tant qu'on peut te compter présent, ça va. Tout va bien. D'accord ?

Oèn hocha péniblement la tête. Les paroles de Luna étaient apaisantes et, petit à petit, il regagna une respiration normale.

- Merci, réussit-il articuler au bout de quelques minutes.

- De rien, répondit la sorcière qui commençait déjà à tenter de reprendre son air lointain et détaché.

Voyant qu'elle s'éloignait déjà de lui, Oèn ressentit un petit pincement au cœur. Il avait presque eu la sensation qu'ils pourraient se lier d'amitié.

L'atmosphère se détendit peu à peu alors que chaque membre du personnel était comptabilisé. Certains écopaient de quelques questions supplémentaires, ce qui intrigua un peu le jeune homme, mais la situation semblait se dérouler sans remous. Il commença à se détendre alors que la salle devenait pleine à craquer. Sergeï passait à intervalles réguliers, et le soulagement sur son visage était visible de loin. Oèn en conclut que quel que soit le souci, ce n'était pas l'infirmerie qui en était la source.

Soudain, on entendit du bruit dehors. Intriguées, les personnes les plus proches des fenêtres jetèrent un oeil à l'extérieur. Oèn découvrit alors avec stupéfaction des soldats en uniforme courir après une silhouette agile.

- C'est la générale de Lusignan, murmura Luna - pour elle-même, ou peut-être pour Oèn. Mais je n'ai aucune idée de qui ils poursuivent...

Elle plissa les yeux et son voisin l'imita. La salle entière retenait son souffle alors que la fée, accompagnée de son second, s'engageaient dans une course poursuite avec l'inconnu encapuchonné dont le reste de la garnison semblait bien incapable. Après cinq bonnes minutes qui leur semblèrent interminables, Sterne plaqua à terre la silhouette et lui retira sa capuche d'un geste déterminé.

- C'est une elfe ! s'écria une infirmière éberluée, provoquant une foule de murmures.

Oèn observa cette nouvelle créature avec fascination. Elle semblait furieuse de ce retournement de situation et tentait, dans un geste de désespoir, de s'échapper de l'emprise de la générale qui la maintenait d'une poigne de fer - et qui ne lésinait pas sur les coups pour qu'elle se tienne enfin tranquille. Lorsque Sterne eut le temps de dégainer une dague et de la coincer sous la gorge de l'elfe, tout le monde comprit que c'en était terminé pour elle.

Avec l'aide de son second - un certain Azur de Vazyr, murmurait-on - elle força l'elfe à se relever et à effectuer un tour sur elle-même, exposant son visage à la Cour entière rassemblée aux fenêtres. On y devinait une immense colère sous un rougissement de honte.

- Peuple de Faestiel ! s'écria Sterne d'une voix claire et forte. Voici ce que le peuple de nos voisins, le belliqueux peuple des elfes, a envoyé dans notre Cour. Cette créature s'est infiltrée au cœur de notre pacifique royaume, avec des intentions plus que douteuses. Mais qu'est-ce qu'un rat pourrait bien apporter, si ce n'est la peste ? Prenez garde désormais, fées de toute nature ! On nous espionne et on nous vole, on nous...

Alors que la générale semblait s'emballer dans son discours, son second, l'incita au calme et continua à sa place, la laissant seule maintenir l'elfe qui semblait toujours bouillir de rage.

- Ce à quoi la générale de Lusignan, au nom de l'armée tout entière, souhaitait vous exhorter, reprit-il très calmement, est la prudence et non la peur et la haine. Surveillez vos arrières et faites attention à ce que vous divulguez, et à qui. Des consignes plus avancées vous seront donnez dans les prochains jours. Nous vous remercions par avance de les respecter.

Il conclut son discours en s'inclinant légèrement. Alors qu'il repartait avec sa supérieure, escortés par le reste du groupe de soldats mobilisé, un léger brouhaha commença à monter dans la salle. L'arrestation avait visiblement fait son petit effet, et Oèn lui-même n'en revenait toujours pas. Il se prit à espérer que cela resterait un incident isolé. Faestiel était un petit havre de paix comme il n'en avait jamais connu. Le concept de criminalité même lui paraissait incongru dans ce lieu. Alors, d'imaginer qu'une guerre pourrait avoir lieu...

Il se força à reprendre ses esprits et à ne pas y penser. Ce n'était qu'un incident isolé, se répétait-t-il. Ce n'était qu'un incident isolé.


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