Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

☢︎ chapitre 7

— • ☢︎ • —

Comme Chan l'avait craint, leur progression fut bien plus laborieuse à mesure qu'ils s'enfonçaient dans cette région montagneuse. Ils parcoururent bien moins de terrain qu'il ne l'aurait voulu et dépassèrent quelques lieux qui auraient pu les accueillir pour la nuit. Ce ne fut qu'après le coucher du soleil, alors que les dernières lueurs rougeâtres s'éteignaient, qu'ils repérèrent un renfoncement dans une paroi rocheuse, comme une alcôve. Il n'était pas raisonnable de continuer plus loin, et Seungmin, Jisung et Changbin avaient déjà trop de fois contesté les décisions de Chan pour qu'il use de nouveau de l'autorité qu'ils lui avaient unanimement confiée. Il avait été le premier à dire qu'il leur fallait un endroit sûr pour la nuit, il ne pouvait pas les forcer à marcher jusqu'à l'aube, et surtout pas sur un terrain présentant autant d'obstacles.

Alors, sans plus les faire languir, il les guida jusqu'à l'alcôve rocheuse et déposa son sac à dos sur le sol. Jisung et Felix se chargèrent aussitôt de rassembler du bois sec pour un feu de camp, sans jamais trop s'éloigner, tandis que Seungmin, Hyunjin et Minho installaient les couchettes. Au vu de l'espace restreint, ils ne purent toutes les déplier ; cela leur servirait d'excuse pour redoubler de vigilance pendant la nuit en multipliant les tours de garde.

Petit à petit, le tas de bois s'agrandit et Changbin parvint à allumer un petit feu. Cette fois encore, il n'allait pas tenir longtemps, mais cela leur suffirait pour un dîner succinct et se réchauffer. L'air se rafraîchissait un peu plus chaque nuit à mesure que l'automne approchait, et si personne n'en disait rien, tout le monde s'inquiétait pour la suite de leur périple. S'ils ne mouraient pas de faim, ils mourraient peut-être d'hypothermie ; il devenait de plus en plus urgent de trouver un refuge, au moins un lieu où ils pourraient passer les jours les plus froids sans trop de craintes et de maux.

Chan s'installa un peu à l'écart du groupe, par précaution, et sortit le journal de son sac à dos. La lumière du feu était suffisante pour lui permettre de lire l'encre noire qui décorait les pages ; la femme qui avait tenu ce carnet avait une écriture élégante, toute en courbes et lignes fines. Il n'allait avoir aucun mal à déchiffrer ses mots, bien qu'il ne puisse nier craindre ce qu'il s'apprêtait à lire. Qu'allaient-ils découvrir ? Ou découvriraient-ils même quelque chose ?

S'éclaircissant la gorge, il tourna les pages pour retourner au début.

— Les entrées sont courtes, nota-t-il. Je vais tout vous lire, même si ça peut paraître inintéressant. Peut-être qu'on ne comprendra pas tous les mêmes choses.

Les garçons demeurèrent silencieux, mais approuvèrent d'un signe de tête. Même si Chan n'avait pas entamé la lecture, ils étaient déjà suspendus à ses lèvres ; Changbin préparait les rations avec une lenteur inhabituelle tandis que les autres, assis autour du feu, ne bougeaient pas d'un cheveu.

27 avril. Ça a commencé tôt, ici... Trop tôt pour que les catastrophes aient progressé du sud au nord, commenta Chan en fronçant les sourcils. Les incendies ont atteint le village ce matin. L'alarme que le maire avait mise en place nous a réveillés. Je me suis empressée de mettre les filles à l'abri ici, comme Jaeyong l'avait ordonné. Il a fait construire ce bunker il y a seulement quelques mois, je n'osais pas le croire lorsqu'il disait que nous en aurions besoin bien plus vite que nous l'imaginions... Et pendant que nous nous cachons, il est sorti aider le village. Les filles ne cessent de demander quand il nous rejoindra, et j'espère surtout qu'il pourra nous rejoindre.

« 28 avril. Jaeyong n'est toujours pas là. Les filles ont arrêté de demander quand il nous rejoindra ; je ne pensais pas qu'elles perdraient espoir aussi vite. Peut-être qu'elles en savaient plus que nous à force de voir des informations circuler sur les réseaux sociaux. Des incendies se déclarent les uns après les autres à travers la région depuis quelques jours. Personne n'envisageait qu'ils puissent se propager aussi vite, si vite que nous n'avons pas eu le temps de rassembler quelques affaires et de partir. Elles m'ont dit qu'ils ne semblaient apparaître que dans les villes et villages, comme s'ils cherchaient à toucher seulement les humains. Il y en a beaucoup trop d'un coup pour qu'ils soient l'œuvre de l'Homme.

Chan fronça les sourcils et releva un instant la tête pour dévisager ses camarades. La plupart d'entre eux arboraient la même expression, un mélange de confusion et de réflexion ; il était improbable que les incendies aient été dotés d'une volonté propre, pourtant, la nature n'avait été que peu impactée par ces phénomènes, en comparaison avec les dégâts causés en zones urbaines. Même les autres cataclysmes dus aux dérèglements climatiques et aux catastrophes nucléaires avaient principalement touché des zones urbaines ou simplement habitées par l'Homme.

29 avril, reprit Chan. Toujours aucune nouvelle de Jaeyong. Je commence à croire qu'il a été piégé par les flammes, sinon il serait descendu nous voir. Ou peut-être que notre maison s'est effondrée et qu'il ne peut plus nous rejoindre ? Nous n'entendons rien, dans le bunker. Le monde extérieur n'existe plus. Mais il est impossible qu'il soit parti sans nous.

« 30 avril. Les filles s'occupent comme elles peuvent, nous avons encore de l'électricité mais elles se plaignent de n'avoir aucune connexion. Nous sommes vraiment coupées de tout, et nous n'avons donc aucun moyen de savoir ce qui se passe... J'ai trop peur de sortir, pour l'instant. J'ai trop peur de voir ce que notre maison est devenue, j'ai trop peur de tomber sur d'horribles choses comme... Je ne peux pas écrire ça, Jaeyong va bien.

« 1er mai. J'ai compté trois fois tous nos stocks, nous avons de quoi tenir encore longtemps, peut-être jusque fin juin. Jaeyong avait vraiment tout prévu, mais il n'est pas avec nous...

Interrompant sa lecture à haute voix, Chan lut rapidement dans sa tête les prochaines entrées ; il tourna deux pages avant de lever de nouveau les yeux sur ses camarades.

— Ça continue comme ça un moment, elle se demande où est son mari et elle passe son temps à surveiller les réserves. Il n'y a plus d'électricité depuis le 8 mai. Enfin, j'imagine que ce Jaeyong est son mari... C'est presque la même phrase en boucle pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, expliqua-t-il en lisant de nouveau quelques entrées dans sa tête.

— Reprends dès qu'il y a un changement, alors, proposa Changbin.

Chan approuva et continua sa lecture silencieuse. La femme n'avait véritablement que le nom de Jaeyong à l'esprit, elle ne manquait jamais une seule fois de l'écrire. Avec l'amenuisement des réserves, il était sa seule préoccupation.

— Là, 24 mai. Des coups contre la porte du bunker m'ont tirée de mes cauchemars éveillés, ce matin. J'ai eu peur d'ouvrir, mais je l'ai fait. Je ne regrette pas, Jaeyong est enfin de retour. Il m'a prise dans ses bras et a embrassé nos enfants dès qu'il les a vues. Je n'ai jamais été aussi heureuse qu'à cet instant... jusqu'à ce qu'il me raconte ce qu'il avait fait pendant tout ce temps, où il avait été. Avec certains voisins, il est allé aider les villages alentour qui ont été touchés par les incendies presque en même temps que le nôtre. Il y aurait fait la rencontre d'hommes et de femmes venant de loin, bien au sud d'ici, qui avaient voyagé dans l'espoir de trouver un lieu paisible où recommencer à zéro après que les catastrophes ont détruit leur vie. Surtout des inondations, apparemment. Il faut croire que la Terre entière va mal, que nous n'avons nulle part où aller hormis ce bunker où nous sommes en sécurité.

— C'est triste, mais ça ne nous apprend rien..., soupira Seungmin.

— J'aimerais savoir quand et comment elle a muté, surtout, répondit Jisung. Surtout que vu l'état de son corps, elle a dû tenir tout l'été dans son bunker.

Il n'en fallut pas plus à Chan pour chercher des informations relatives à sa mutation dans des entrées plus lointaines ; ils auraient sûrement le temps, plus tard, de faire le tour de toutes celles qu'il passait et dans lesquelles se cachaient peut-être d'autres types de renseignements, aussi minimes soient-ils.

— J'ai peut-être quelque chose, finit-il par dire. 19 juin. Jaeyong ne se sent pas bien, depuis ce matin. Il a des maux de tête très violents, il a même vomi plusieurs fois. Je n'ai pas eu d'autre choix qu'ouvrir la porte du bunker pour ne pas incommoder les filles. On a pensé à une intoxication alimentaire, mais nous mangeons la même chose, et ça semble plus grave.

« 22 juin. Les maux de Jaeyong empirent. Il n'a pas vomi de nouveau mais il se plaint de plus en plus de douleurs, partout dans son corps. Ce matin, quand je me suis réveillée, j'ai remarqué une drôle de chose dans sa nuque, comme une écaille. J'ai dû mal voir.

« 25 juin. Le corps de Jaeyong est couvert d'écailles, maintenant. Nous ne comprenons pas ce qui lui arrive. Il réclame sans cesse de l'eau et des bains, mais nous faisons attention à ne pas trop consommer... On ne sait jamais, peut-être que nous n'en aurons bientôt plus.

— Son mec a muté en poisson ? s'étonna Felix.

À côté de lui, Jeongin émit un son de gorge. Depuis que Chan avait lu cette entrée, il se triturait nerveusement les doigts, tandis que des gouttes de sueur perlaient de son front et dans son dos. Felix passa un bras autour de ses épaules, alarmé, s'excuse pour sa remarque et demanda à Chan de s'arrêter pour la soirée.

— N'hésite pas à nous faire signe quand ça devient trop pour toi, murmura-t-il en calant le rouquin contre lui.

— C'est juste que... j'en ai déjà vu...

Les garçons papillonnèrent des yeux ; Jeongin leur avait parlé d'un protocole et d'une liste sur laquelle il était encore loin, et quand bien même la secte le gardait prisonnier dans le but de le faire muter, ils n'avaient pas pensé qu'il ait pu voir une mutation de ses propres yeux. Mais peut-être que cela datait d'avant. Peut-être aussi qu'il avait encore bien des choses à leur raconter, des choses trop traumatisantes pour qu'il ne puisse les formuler en mots.

— Je suis désolé, je ne voulais pas te faire du mal en lisant tout ça, lui dit Chan.

— N'en parlons plus, intervint Minho avant que Jeongin n'ait pu répliquer. Couchez-vous, je peux prendre le premier tour de garde.

Personne ne protesta, et si la plupart des garçons se couchèrent sans tarder, Felix, Chan et Minho restèrent debout. Le premier s'installa près du feu tandis que le dernier s'éloignait de quelques pas, les bras croisés sur le torse, pour observer les alentours. La nuit semblait calme, et quelques rayons du croissant de lune se faufilaient entre les nuages épars. Il ne faisait pas assez clair pour qu'il y voie sans les lueurs du feu, mais ils n'avaient plus vu la lune ainsi depuis longtemps.

Chan le rejoignit quelques instants plus tard, après un regard échangé avec Felix. Lui jetant un simple coup d'œil, Minho croisa plus étroitement les bras, comme pour lui montrer son mécontentement. Il n'avait pas dirigé leur dernière conversation, mais il n'avait pas le luxe de faire durer cette situation.

— Je suis désolé, pour ce matin..., souffla Chan. Tu as raison, je ne peux pas décider tout seul pour quelque chose qui nous concerne tous les deux. Mais je pense ce que j'ai dit, je veux nous préserver. On souffre déjà assez de tout ce qui se passe, je ne veux pas que notre relation soit un malheur de plus. Je ne veux pas qu'on risque...

— Notre relation un malheur ? le coupa Minho.

Il décroisa les bras et se tourna vers Chan, simplement le temps de lui adresser un regard abasourdi.

— Au contraire, continua-t-il, ce serait... un peu de bonheur dans tout ce chaos.

— Je ne voudrai que ça fasse du mal aux autres. Ils ont tout perdu, leurs proches, leur famille, peut-être même leur partenaire, on n'en sait rien. Alors que nous... on est encore ensemble.

— La faute à qui, c'est toi qui es venu me chercher.

Minho accompagna sa remarque d'un sourire en coin ; d'un côté, il comprenait le raisonnement de Chan. Combien de fois avait-il envié Hyunjin et Seungmin ? Une relation aussi fusionnelle ou le simple fait de pouvoir partager plus avec quelqu'un du groupe pouvaient créer des tensions dont ils pouvaient tous se passer.

— Tu sais bien que je ne t'aurais jamais laissé.

À ces mots, Chan baissa les yeux vers leurs mains, prêtes à se toucher, à s'étreindre.

— Qu'est-ce que tu attends ? souffla Minho.

— Le journal... Je ne peux pas prendre le risque de te contaminer...

— Chan, on doit tous être contaminés depuis longtemps... Et... Putain, si je peux profiter un peu de ta chaleur, j'en ai rien à foutre qu'on soit contaminés.

Au lieu de lui prendre la main, Minho passa les bras autour de ses épaules. Jamais il ne l'avait serré aussi fort contre lui, au point de sentir son cœur battre en écho avec le sien. Il fallut quelques secondes à Chan pour oser poser les mains sur son corps, quelques secondes bien trop longues au goût de Minho qui renforcèrent son désir de sentir Chan au plus près de lui. Ce dernier plongea le nez dans son cou, effleurant sa peau de ses lèvres.

— Je suis désolé..., murmura-t-il. Je ne suis pas assez fort pour tous vous protéger... pour faire en sorte de vous préserver quoi qu'il arrive... J'aimerais faire tellement plus, j'ai l'impression de prendre que des mauvaises décisions depuis quelque temps.

— Crois-moi, y a longtemps qu'on te suivrait plus si tu prenais que des mauvaises décisions. Et si tu n'étais pas aussi fort, on se serait tous effondrés depuis bien longtemps.

Chan s'écarta de Minho pour croiser son regard ; il lui adressa un petit sourire, et cette simple courbe suffit à réchauffer le cœur de Minho. Il ne l'avait plus vu sourire depuis des mois.

— Essaie de dormir un peu, reprit-il en le poussant doucement vers leurs camarades couchés.

Sous le regard insistant de ses amis, Chan ne put lutter et laissa Felix et Minho assurer ensemble ce premier tour de garde. Il ne savait encore trop quoi penser de ce moment passé avec Minho, mais une chose était sûre, se confier lui avait fait plus de bien que de mal. Avec son soutien, en lui permettant de le comprendre, il avait peut-être plus de chances de tenir sa promesse et de mener ses compagnons vers leur salut.

— • ☢︎ • —

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro