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☢︎ chapitre 1

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Les teintes rouges, orangées et jaunes du ciel s'assombrissaient à mesure que le soleil poursuivait sa course vers l'horizon. L'air se rafraîchissait sous le couvert des arbres, chargé d'une humidité rare. Le groupe de survivants peinait à trouver du petit bois sec pour leur futur feu de camp ; ils n'auraient de quoi tenir que quelques courtes heures, seulement le temps de se réchauffer un peu et de peut-être cuire quelques-unes de leurs maigres provisions.

Les arbres projetaient des ombres étirées autour d'eux, engloutissant bientôt le peu de lumière qui parvenait encore à s'infiltrer entre leurs branches noueuses. L'un des survivants trébucha sur une racine sournoise, dissimulée dans la pénombre. Chan le rattrapa de justesse, la main fermement agrippée à son biceps. Il le sentait frémir sous ses doigts, des tremblements de fatigue. Des jours qu'ils marchaient sans trop savoir où aller, des jours qu'ils rationnaient leurs vivres, des jours que le sommeil les fuyait.

Dans l'obscurité de plus en plus épaisse, Chan parvint à croiser son regard ; des yeux brillant de la crainte constante qui leur nouait les entrailles.

— On ferait bien de s'arrêter maintenant, lança-t-il au groupe, on n'y voit plus assez pour continuer et Hyunjin va tomber de fatigue.

Tandis que Chan glissait un bras autour de la taille de Hyunjin, les autres approuvèrent, prenant un peu d'avance pour trouver un espace vaste et dégagé à même d'accueillir leur campement de fortune. Les dernières lueurs rougeoyantes du soleil les guidèrent jusqu'à une petite clairière, où ils se dépêchèrent de tenter d'allumer un feu. Lorsqu'ils y parvinrent, la nuit était déjà épaisse, comme une purée de pois autour d'eux. Seungmin avait préparé un couchage pour Hyunjin et lui et aida Chan à y asseoir leur camarade ; sa cheville n'avait pas aimé sa rencontre avec la racine.

— Elle est à peine gonflée, constata-t-il, ça devrait aller beaucoup mieux demain matin.

Le blessé hocha simplement la tête, glissant ses mains aux longs doigts fins dans ses cheveux noirs, chassant les mèches trop longues qui lui tombaient devant le visage. Il coula un regard à Chan, dont les boucles brunes se coloraient de rouge sous la lueur des flammes vacillantes.

— Désolé...

Chan ne retint pas un soupir.

— Désolé de quoi ? De vouloir survivre ? D'être complètement dépassé par tout ce qui se passe ? Dans ce cas, on est tous désolés, Hyunjin. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.

Jouant nerveusement avec ses mains, Hyunjin se détourna, observant le noir profond entre les troncs des arbres illuminés par le feu de camp.

— Désolé de vous ralentir. Si j'avais fait plus attention, on aurait pu continuer plus longtemps.

Seungmin balaya la remarque en secouant la tête avant d'asséner une petite tape dans le bras de son ami.

— Raconte pas n'importe quoi. Si ça n'avait pas été toi, ça aurait été quelqu'un d'autre, et on aurait pu se retrouver avec des blessures bien plus graves. Alors maintenant tais-toi, mange et repose-toi.

La tête basse, Hyunjin ne répliqua plus rien et accepta sans broncher la petite portion de nourriture que Jisung lui apporta quelques minutes plus tard. Chan le suivit alors qu'il retournait près du feu de camp, récupérant les bols à moitié remplis que Changbin lui tendait pour faire le service.

— Il va falloir qu'on trouve de quoi remplir nos sacs, lui lança Changbin lorsqu'il remarqua sa présence. Je fais ce que je peux pour rationner, mais à ce rythme-là, on aura bientôt plus qu'une bouchée chacun. C'est inconscient de marcher autant avec trois fois rien dans l'estomac.

— Je sais, mais on n'a pas le choix, soupira Chan en s'asseyant près du feu.

Il observa son camarade préparer un bol avant de le lui tendre, et Chan retint tant bien que mal une grimace. Depuis quelques jours, ils mangeaient des bouillies grumeleuses que Changbin composait avec ce qu'il leur restait, afin d'obtenir un mélange assez nutritif pour qu'aucun d'eux ne s'effondre sur la route. Fronçant le nez à la première bouchée, toujours la plus difficile à avaler, Chan reporta son attention sur Changbin. Ses mèches noires inégales tombaient sur son front ; à leur dernier arrêt, il avait demandé à Jisung de lui dégager les oreilles, la nuque et les yeux. Le résultat n'était pas fameux, mais ils avaient tous vite appris à se contenter de peu.

Dégustant sa propre bouillie, Changbin fit rouler ses épaules. Malgré leur situation, ses muscles étaient encore gonflés et saillants, bien que moins épais que lors de leur rencontre des semaines plus tôt. Plus le temps passait et plus Changbin sentait qu'il perdait quelques forces ; il n'en disait rien, mais Chan n'était pas dupe. Il avait appris à lire dans les yeux de chacun, et, dans ceux de Changbin, il voyait nettement qu'il ne se sentait plus à la hauteur, plus assez fort pour assurer leur protection. Son rôle allait pourtant bien au-delà de sa puissance physique : c'était grâce à lui depuis le début qu'ils parvenaient à se nourrir.

— Tu sais toujours pas dans quelle direction on va ? demanda-t-il, tirant Chan de ses réflexions.

— Compliqué sans carte et boussole. A priori vers le nord, mais où, j'en sais rien...

— Tant qu'on fonce pas directement vers les mutants...

Chan secoua la tête ; il préférait ne pas songer à cette éventualité. Les catastrophes à la chaîne et les explosions presque simultanées des centrales nucléaires avaient eu trop de répercussions sur le monde, répercussions qu'ils s'efforçaient de fuir. Il ne manquait plus qu'ils foncent droit dans la gueule du loup...

Cette dernière remarque de Changbin jeta un silence entre eux, parfois entrecoupé par les murmures des garçons autour d'eux. Bientôt, Minho se laissa tomber à côté de Chan, sa main trouvant son épaule pour la presser tendrement.

— Le feu a l'air de tenir plus longtemps que prévu, souligna-t-il.

— Apparemment, répondit simplement Changbin. Mais il risque pas de nous réchauffer toute la nuit.

— C'est pas ça qui va gêner Seungmin et Hyunjin, ils pourraient s'accrocher comme des moules l'un à l'autre toute la journée qu'ils le feraient.

— Laisse-les avec ça, souffla Chan, ils ont peur, c'est tout.

— Oh, dis donc le rabat-joie, j'ai rien dit ! s'étonna Minho.

Chan leva les yeux au ciel, posant les mains par terre dans son dos avant de tourner son regard vers le ciel nocturne. Quelques étoiles se frayaient un chemin parmi les nuages, entre les hautes cimes des arbres.

— Il peut nous arriver n'importe quoi n'importe quand, laisse-les profiter. Ils ont peut-être pas envie que tu les emmerdes à longueur de temps.

— OK, M. Grincheux, j'ai compris, je dirai plus rien devant toi.

Le regard de Chan tomba dans celui de Minho, lequel pétillait de malice.

— Tu devrais les comprendre, pourtant, souligna-t-il.

Minho lui donna un léger coup dans la cuisse, son attention se tournant vers le feu de camp dont les flammes s'amenuisaient. Chan en profita pour détailler son profil se découpant dans la lumière orangée ; ses traits se creusaient au fil des jours, et même s'il continuait à s'efforcer de propager sa bonne humeur, Chan savait bien que c'était pour cacher son propre mal-être. Après tout, il connaissait Minho par cœur. Ce dernier rabattit ses mèches châtains vers l'arrière avant d'adopter la même position que Chan, s'appuyant sur ses mains dans son dos.

— C'est différent. On peut pas nier qu'ils profitent plus que n'importe qui du temps qu'ils ont ensemble. Nous... On s'est peut-être donné trop de responsabilités pour ça.

— Mais ils ont raison, Minho. On ne sait pas où on va, on ne sait pas ce qui nous attend, on ne sait pas sur qui ou quoi on peut tomber. Imagine que... qu'un groupe de mutants nous attaque pendant la nuit, ça aurait été notre dernière soirée ensemble.

— Ça va pas de dire des choses comme ça ? lui reprocha Changbin en lui donna un coup de pied dans le tibia.

— C'est la réalité, se défendit Chan.

— Garde ton pessimisme pour toi et laisse-moi espérer, non ? Minho a raison de t'appeler M. Grincheux.

Chan leva une nouvelle fois les yeux au ciel, étouffant un soupir avant qu'il ne lui échappe. Il faisait son possible pour assurer la sécurité et la survie de ses compagnons de route, pourtant, il était incapable de voir la moindre lumière guider leurs pas et leur prouver que tout espoir n'était pas vain. C'était la fin du monde, ils n'avaient plus rien et n'étaient pas capables de construire quoi que ce soit. Se réveiller sains et en un seul morceau était déjà un exploit, ils pouvaient mettre leur durée de vie sur le compte d'un miracle. C'était tout simplement trop beau pour être vrai ; peut-être que la légère foulure de Hyunjin était le début d'une suite de problèmes.

Posant la main sur son genou, Minho le sortit de ses pensées.

— Va dormir, je prends le premier quart. T'es toujours plus grincheux quand t'es fatigué.

— Je n'ai pas sommeil, je peux prendre le premier quart.

— Chan, c'est un ordre. Si tu vas pas te coucher maintenant, je te botte le derrière jusqu'à ce que tu tombes de fatigue, c'est compris ?

Face à l'air malicieux de son ami, Chan ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Brièvement, seulement l'espace d'une demi-seconde, mais cela suffit à Minho pour lui rendre un sourire bien plus grand, empreint de cette joie qu'il s'efforçait de propager pour que personne ne perde le moral.

Chan jeta un regard soucieux aux bois alentour avant de s'intéresser à ses camarades ; Hyunjin et Seungmin dormaient déjà (mais pour combien de temps ?), serrés l'un contre l'autre pour se tenir chaud, tandis que Felix et Jisung discutaient encore à voix basse, allongés face à face. Aucun doute qu'ils allaient finir dans une position similaire lorsque la fatigue les aurait emportés. Non sans adresser un regard entendu à Minho, Chan se coucha enfin et consentit à fermer les yeux au bout de longues minutes, bercé par les murmures de plus en plus faibles et espacés de Jisung et Felix.

— Il s'est endormi, fit remarquer Changbin.

— C'est pas trop tôt. Monsieur est du genre capable de se forcer à garder les yeux ouverts toute la nuit pour me prouver que j'ai tort.

Changbin n'empêcha pas un sourire d'étirer ses lèvres.

— Il a toujours été comme ça, avec toi ? Je veux dire, même avant... tout ça.

Minho laissa son regard se perdre dans le ciel alors qu'il réfléchissait. La vie avant les catastrophes lui semblait lointaine, encore plus lointaine qu'un souvenir diffus de l'enfance. Cela semblait venir d'une époque aussi ancienne que les dinosaures, voire d'un autre monde. Et pourtant, cela ne faisait que quelques mois que cette apocalypse sans pareille ravageait la Terre.

— Il a toujours été un peu grincheux, ça c'est sûr, mais qu'il soit aussi têtu, c'est assez nouveau. D'un côté, je me dis que c'est sûrement un moyen de nous prouver et surtout de se prouver à lui-même qu'il est capable de nous protéger quoi qu'il arrive. C'est lui qui nous guide, c'est lui qui veille le plus, c'est lui qui se sacrifie pour qu'on ait plus à manger... Tu vois ? Comme s'il cherchait constamment à faire ses preuves, quoi.

— Faut dire que t'as pas tort, vous vous donnez de sacrées responsabilités depuis le début... Lui encore plus que toi.

— C'est un protecteur dans l'âme, confirma Minho. C'est con à dire après tout ce qu'on a déjà traversé ensemble, mais vous pouvez lui faire confiance pour ça, il laissera jamais tomber personne. Pour te dire, quand notre village a été ravagé par des incendies, il a aidé à évacuer tout le monde et il est revenu me chercher parce que j'étais coincé dans un bâtiment. Sans lui, je m'en serais pas sorti...

À ce souvenir, Minho laissa filer un soupir, sa main parcourant son bras gauche alors que la sensation des flammes léchant sa peau lui revenait. Chaque fois qu'il se retrouvait face à leur feu de camp, il s'étonnait de pouvoir s'en approcher autant.

— J'ai eu de la chance, ça aurait pu être bien pire. Chan aussi, d'ailleurs.

— C'est différent, entre vous, répondit Changbin. Vous vous connaissez depuis toujours, nous on s'est trouvés sur la route. C'est sûr qu'il donnerait tout pour toi, mais s'il devait choisir entre toi et l'un d'entre nous, je pense que le choix sera vite fait.

— Oui, tu as raison, il hésiterait pas une seule seconde à se sacrifier pour nous. Vraiment Changbin, aujourd'hui la vie d'avant ne compte plus. On est tous dans la même galère, et on n'a pas fait tout ce chemin ensemble pour s'abandonner à la moindre occasion. Où qu'on aille, on ira ensemble jusqu'au bout.

Changbin lui adressa un sourire, à la fois touché et rassuré. Comme ses compagnons d'infortune, il avait tout perdu suite aux catastrophes et mutations, et cette famille, aussi éphémère soit-elle, était désormais la seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher pour ne pas sombrer.

— Je vais faire une petite ronde, annonça Minho après quelques minutes de silence.

Il se leva aussitôt, pressa l'épaule de Changbin en passant derrière lui et s'éloigna des couchages de ses camarades. Il eut à peine fait quelques pas que des branches craquèrent non loin d'eux. Alors qu'ils échangeaient un regard alarmé, Minho murmura à Changbin d'éteindre le feu. Maintenant plongés dans le noir de la nuit, ils tendirent l'oreille et se regroupèrent. Un nouveau craquement leur parvint, heureusement à l'opposé de leurs camarades endormis.

— Un animal ? tenta Changbin.

Minho secoua la tête, bien que son ami ne puisse le voir dans l'obscurité. Les craquements qui continuaient trahissaient une démarche lente et maladroite, sans la moindre trace de discrétion ou de prudence dont pourraient faire preuve les animaux. Durant leur périple dans la forêt, alors que le soleil éclairait toujours leur chemin, ils n'avaient pas vu l'ombre d'un quelconque animal, pas même la moindre trace de pas. Chasser ne leur avait même pas traversé l'esprit : ils ne trouveraient aucun animal en ces lieux, ils avaient sûrement préféré écouter leur instinct de survie et s'étaient enfui loin pour éviter les catastrophes et les mutants.

— Ça se rapproche, souffla Changbin.

Minho le sentit s'agiter, à ses côtés. Il avait ramassé un bâton, long et épais, trouvé grâce aux dernières lueurs des braises, et semblait prêt à en découdre avec la source des craquements.

Bientôt, une respiration saccadée leur parvint. De grandes bouffées d'air à peine capables d'atteindre les poumons et d'apporter de l'oxygène au corps. Une respiration des plus humaines.

Pourvu que ce ne soit pas un dangereux mutant...

Changbin se posta entre Minho et les bruits, brandissant son bâton. Tous deux retinrent leur souffle pour mieux entendre ; à la respiration anarchique se joignaient des murmures indistincts, semblables à des suppliques. Minho parvint à distinguer « moi » et « supplie » marmonnés par une voix masculine, le reste lui demeura inintelligible.

Leurs yeux s'habituant à la pénombre, ils aperçurent bientôt les contours d'une silhouette. Changbin s'approcha à pas de loup ; quand il fut prêt à abattre son bâton, Minho retint son bras. Son cœur battait à tout rompre. La silhouette ne semblait pas même les avoir vus ou entendus, elle continuait à avancer vers les vestiges du feu de camp.

— Aidez... moi...

Aidez-moi, je vous en supplie ; voilà les mots que cet homme prononçait en boucle, les mots que Minho avait compris en s'approchant, les mots qui l'avaient incité à retenir Changbin.

Alors qu'il avançait d'un pas en ouvrant la bouche pour l'interpeller, l'homme s'effondra dans un bruit sourd.

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