𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟑
★ 𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝é𝐞 : Never Say Never ★
❝ Dominée ? ❞
𝐀 𝐍 𝐀 𝐒 𝐓 𝐀 𝐒 𝐈 𝐀 𝐓 𝐒 𝐕 𝐄 𝐓 𝐊 𝐎 𝐕 𝐀
Je pousse la porte de la salle de réunion, la poignée glacée dans ma main comme un dernier rempart avant l'affrontement. La pièce est plongée dans une lumière tamisée, les murs sombres absorbant le peu de clarté que diffusent les lustres en verre suspendus au plafond.
Tous sont déjà installés, comme prévu. Kian, fidèle et imperturbable, est adossé à sa chaise, ses doigts s'agitant distraitement autour d'un stylo. Levi, toujours d'une élégance impassible, a les bras croisés, son regard tranchant balayant la pièce comme une lame prête à tomber. Phyllis, droit et concentré, a étalé des dossiers devant lui. Les quatre autres hommes, des piliers de ma confiance, gardent le silence. Enfin, Alexei, mon frère, trône au bout de la table, sa présence aussi imposante qu'un cri muet.
Je ferme la porte derrière moi, me dirigeant vers ma place au centre de cette assemblée. Tous les regards convergent vers moi, mais je ne leur rends pas encore cette attention. Je prends le temps de m'asseoir, posant mes mains sur la table, sentant le poids de leur attente.
— Bien, dis-je enfin, d'un ton qui brise le silence comme un coup de fouet. Nous savons tous pourquoi nous sommes ici : Anton.
Ce nom, prononcé à voix haute, semble alourdir l'atmosphère. Un frisson d'inquiétude parcourt l'assemblée. Phyllis s'éclaircit la gorge et prend la parole, son ton mesuré masquant mal une tension sous-jacente.
— Madame Tsvetkova, je vais vous faire un rapport détaillé de l'attaque.
Il sort un dossier épais, qu'il ouvre avec précision. Les pages, remplies de détails cliniques et de chiffres, sont d'une froideur glaçante, mais Phyllis parle avec une clarté qui coupe droit au cœur.
— Anton et ses hommes ont pénétré dans le centre aux alentours de 19 heures. Il était également accompagné de Seth Rosenheim. Ils étaient une cinquantaine, lourdement armés. Ils ont attaqué la zone et, qui, je dois l'admettre, était notre point le plus vulnérable à ce moment-là.
Je ne dis rien, mais je serre les mâchoires. Ce Seth commence sérieusement à me taper sur les nerfs, comment ai-je pu lui accorder mon temps ? Mais surtout, comment avons-nous pu laisser une faille aussi béante dans nos défenses ?
— La sécurité n'était pas aussi renforcée que d'habitude, poursuit Phyllis, visiblement conscient de la gravité de ses mots. Les hommes de garde à cette entrée ont été abattus avant même de pouvoir donner l'alerte. Ils sont ensuite passés par le hall principal, neutralisant tout le personnel présent, employés comme gardes.
Il fait une pause, visiblement mal à l'aise.
— Les victimes, madame...
— Continue, ordonné-je d'une voix glaciale.
Il hoche la tête, visiblement tendu.
— Nous avons recensé soixante-huit morts, dont vingt gardes et quarante-huit employés. Beaucoup ont été exécutés d'une balle dans la tête, certains à leur poste. Il y a aussi vingt-quatre blessés graves.
Le silence qui suit ses mots est assourdissant. Je sens un mélange de colère et de douleur monter en moi, mais je garde le contrôle. Je dois rester forte pour eux.
— Et les assaillants ? demandé-je, ma voix plus tranchante qu'un couteau.
— Nous en avons tué quinze, répond-il. Mais Anton était parmi eux, il a dirigé l'opération de main de maître, madame.
Ce compliment involontaire me fait grincer des dents.
— Comment ont-ils pu entrer ? Comment ont-ils pu nous surprendre ainsi ? demandé-je en haussant légèrement le ton.
Phyllis baisse les yeux, visiblement gêné.
— Ils nous ont pris au dépourvu, madame. Nous n'étions pas préparés à une attaque d'une telle ampleur.
Je me redresse, le regard noir.
— Alors préparez-vous. Dorénavant, je veux que la sécurité soit irréprochable. Plus de failles, plus d'excuses.
Phyllis hoche lentement la tête.
— Oui, madame.
— Que cela ne se reproduise plus. Faites ce qu'il faut, dis-je en me penchant légèrement en avant, le regard perçant.
Phyllis acquiesce. Deux des hommes, des vétérans pourtant, prennent la parole en premier.
— Madame Tsvetkova, commence l'un d'eux, d'un ton prudent, peut-être qu'il ne serait pas nécessaire de chercher la vengeance...
— Pas nécessaire ? dis-je en arquant un sourcil. Continuez.
— Je veux dire, reprendre l'avantage est une chose. Mais traquer et tuer votre frère...
— ...N'est pas stratégique, termine l'autre. Nous devons nous concentrer sur la consolidation de nos positions, pas sur des représailles.
Je me penche en avant, posant mes coudes sur la table.
— Consolidation ? Je reprends leurs mots avec une ironie glaciale. Ces hommes et femmes que nous avons retrouvés massacrés, qui les consolidera, eux ?
Un silence s'abat. Mon regard fait le tour de la table.
— Anton ne cherche pas à nous affaiblir : il veut nous détruire. Et vous pensez que je vais me contenter de barricader mes murs et d'attendre qu'il frappe à nouveau ?
Kian intervient, sa voix basse et mesurée, mais teintée d'une gravité inhabituelle.
— Anton n'a probablement pas encore les ressources pour reproduire ce qu'il a fait. Pas tout de suite. Il ne doit pas encore avoir de bâtiment similaire pour une autre attaque à grande échelle.
Un mot silencieux traverse la pièce, articulé uniquement par les doigts d'Alexei : Seth.
— Seth, dis-je en répétant à haute voix. Bien sûr.
Le nom suffit à raviver de nouveau en moi des souvenirs que je préférerais oublier. Seth. L'allié insidieux d'Anton. Mon allié, autrefois. Mon amant, brièvement. Une chaleur désagréable monte à mes joues, vite supplantée par une colère froide. Seth et Anton, ils travaillent ensemble, c'est maintenant prouvé.
Phyllis prend alors la parole, son ton empreint d'une autorité calme.
— Madame, avant toute action, nous devons nous assurer que notre réponse soit réfléchie. Un plan solide, une stratégie irréprochable. Sinon, nous risquons d'agir dans la précipitation et de subir des pertes encore plus lourdes.
Je hoche la tête, mesurant ses paroles.
— Vous avez raison, Phyllis. Établissez ce qu'il faut. Je veux tout : des schémas, des ressources, des hommes prêts à intervenir.
Alexei, toujours silencieux, signe à nouveau.
— Tu auras ta vengeance.
Je le regarde, et pour une fois, je n'entends pas un frère me soutenir, mais un général confirmant mes ordres.
Lorsque tout le monde quitte la salle, je reste seule. J'attrape une bouteille de whisky artisanal sur le buffet, me sers un verre généreux, et retourne m'asseoir. Le silence de la pièce est presque oppressant après le tumulte des dernières heures.
Je prends une gorgée, le liquide brûlant glissant dans ma gorge, et je laisse enfin mes pensées vagabonder. Cette attaque.
Les images reviennent, brutes et sans filtre : les corps gisant sur le sol, les regards vides, le sang maculant les murs. Je serre les dents, mais le goût amer de la rage me revient en bouche. Ce ne sont pas seulement des pertes. Ce sont mes pertes. Les miens.
Et pourtant, ce n'est pas ça qui me hante le plus et j'ai honte de l'avouer. Radhan.
Je revois son visage dans cette cuisine, ses mains sur moi, la chaleur de son souffle contre ma peau. Jamais je n'ai ressenti ça, une sensation si brute, si déstabilisante. Et pourtant, une partie de moi le veut encore, le désire même.
Je secoue la tête, me rappelant les mots d'Alexei : faiblesse. Il aurait raison de le penser. Je ne peux pas me permettre d'être faible, surtout maintenant.
Mais les paroles de Georgia, résonnent en moi : Ce n'est pas toujours un choix.
— Et puis merde, murmuré-je à voix basse.
Je me redresse, plus déterminée que jamais. Si Anton veut la guerre, je lui donnerai une guerre. Et si mes sentiments pour Radhan compliquent les choses ? Alors, ils compliqueront les choses.
Le verre de whisky glisse dans ma main. Je lève le poignet et le liquide brûlant dévale ma gorge, me laissant une chaleur amère au creux de l'estomac. Je repose le verre avec une force mesurée sur la table, le bruit résonnant comme un point final. Je n'ai pas besoin de plus de réflexion. Je sais où je vais.
Je quitte la salle à grandes enjambées, mon esprit en ébullition mais mon pas déterminé. Traversant les couloirs feutrés de la demeure, je sens le regard des gardes se poser sur moi, mais personne n'ose m'arrêter ou me parler. La nuit est sombre, mais mon but est clair.
Les lumières du couloir s'adoucissent à l'approche de l'appartement de Radhan. Deux gardes postés devant la porte, reconnaissant immédiatement ma silhouette, s'écartent et ouvrent rapidement.
— Madame Tsvetkova, murmure l'un d'eux dans une inclinaison respectueuse.
Je ne réponds pas. Je m'engouffre à l'intérieur, refermant la porte derrière moi.
L'espace est baigné d'une lumière tamisée, une ambiance simple mais soignée. Le parfum subtil de musc et de bois flotte dans l'air, mélange familier qui lui appartient. Mes talons s'enfoncent légèrement dans le tapis épais, étouffant mes pas. Puis je l'aperçois.
Radhan est au sol, torse nu, en pleine série de pompes. Ses muscles se contractent sous l'effort, dessinant des ombres fascinantes sur sa peau bronzée. Il est concentré, les écouteurs profondément enfoncés dans ses oreilles, ignorant ma présence. La sueur perle sur son dos, glissant le long de sa colonne vertébrale.
Je reste là, figée, incapable de détourner les yeux. Comme si, malgré ma détermination, quelque chose en moi hésitait encore. Puis, comme s'il sentait ma présence, il s'arrête brusquement, posant un genou au sol. Il retire ses écouteurs et tourne la tête vers moi.
Nos regards se croisent.
Un silence épais s'installe entre nous, coupant le souffle du moment. Ses yeux bleus sont rivés sur les miens, pleins d'interrogations et d'une lueur d'intensité que je ne parviens pas à déchiffrer. Moi, je reste là, à l'entrée, comme si mes jambes refusaient d'avancer.
— Anastasia ? murmure-t-il enfin, sa voix rauque trahissant une pointe de surprise.
Je brise l'immobilité en un battement de cœur. Sans un mot, je traverse la pièce, mes talons claquant doucement sur le parquet, jusqu'à m'arrêter juste devant lui. Mes yeux ne quittent pas les siens, et lui non plus ne détourne pas le regard.
Je le prends par surprise. Je le saisis par la nuque et l'embrasse avec une ardeur que je n'avais pas anticipée. Mes lèvres rencontrent les siennes avec une urgence presque désespérée.
Au début, il reste immobile, choqué. Puis, lentement, il cède. Sa main se pose sur ma hanche, ferme mais délicate, et il répond à mon baiser. L'instant bascule, et ce qui était hésitant devient brûlant.
Je glisse mes doigts sur son torse, sentant la chaleur de sa peau sous mes paumes. Chaque muscle semble vibrer sous mon toucher. Je le pousse doucement en arrière, l'obligeant à s'appuyer contre le canapé. Ses mains se resserrent autour de ma taille, me ramenant plus près, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de distance entre nous.
— Anastasia... murmure-t-il contre mes lèvres, sa voix vibrante d'émotion.
Je ne réponds pas. Je me perds dans ses lèvres, dans cette chaleur qui me consume. Il glisse sa main dans mon cou, ses doigts effleurant ma peau avec une douceur inattendue, puis il descend, déposant des baisers brûlants le long de ma mâchoire, jusqu'à mon cou.
Je ferme les yeux, laissant échapper un souffle tremblant. Il sait exactement où poser ses lèvres, comme s'il lisait en moi.
Radhan retire délicatement mon haut, révélant un soutien-gorge noir en dentelle. Sa respiration s'accélère, et je sens son regard embraser ma peau.
Ses mains glissent sur mes hanches, puis remontent lentement, caressant chaque centimètre de ma peau. Je le laisse faire, frissonnant sous son toucher. Il murmure quelque chose, mais je n'en saisis que le ton : profond et chargé d'émotion.
Nous sommes deux âmes en feu, se consumant l'une dans l'autre. Le monde extérieur, avec ses horreurs et ses trahisons, n'existe plus. Il n'y a que nous, dans cette bulle de chaleur, de désir et d'abandon. Pour la première fois je crois, je me sens désirée.
Je sens l'atmosphère devenir plus dense, plus brûlante. Mon souffle est court, mais je ne le laisse pas voir.
D'un geste rapide et ferme, je le pousse en arrière, le forçant à s'allonger sur le lit. Le matelas ploie légèrement sous son poids, et il me regarde, les yeux mi-clos, un mélange de surprise et de désir dans son regard.
— Anastasia... commence-t-il à murmurer, mais je pose un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.
— J'aime mon prénom que quand il sort de ta bouche.
Je grimpe à califourchon sur lui, mes genoux de part et d'autre de ses hanches. Il est à ma merci : mon territoire, mon captif, mon champion. Je prends possession de lui sans retenue.
Mes lèvres se posent doucement sur sa joue, descendant vers sa mâchoire carrée. Je m'attarde sur la courbe de son cou, y déposant une série de baisers, parfois accompagnés d'une morsure légère. Sa respiration s'accélère, et je ressens la tension croissante dans son corps sous le mien.
Je descends lentement. Ma bouche effleure son torse musclé, suivant les contours de ses abdominaux marqués. Sous mes lèvres, sa peau est chaude, frémissante. Je sens son souffle devenir plus saccadé, presque haletant.
Je souris contre sa peau lorsqu'il grogne, satisfaite du contrôle que j'ai sur lui. Mais ce contrôle, je vais vite comprendre que je ne le garderai pas longtemps.
Alors que je continue mon exploration, ses mains se posent sur mes hanches avec une force qu'il n'avait pas encore montrée. Et soudain, tout bascule. Avant que je puisse réagir, il retourne les positions. Je me retrouve sous lui, ses bras puissants de chaque côté de mon visage, son corps imposant dominant le mien.
Je reste immobile un instant, abasourdie. Ce n'est pas ce que j'avais prévu. Ce n'est jamais comme ça que ça se passe. Je domine, toujours.
— Tu crois vraiment que je vais te laisser faire ? murmure-t-il, un sourire espiègle étirant ses lèvres.
Je le dévisage, mon souffle court. Une part de moi veut reprendre le dessus, mais une autre est curieuse, fascinée par cette audace inattendue.
Il plonge son regard dans le mien, cherchant une approbation que je lui donne malgré moi, dans le silence de mon abandon. Ses lèvres retrouvent les miennes, mais cette fois, c'est lui qui mène la danse. Le baiser est plus lent, plus langoureux. Il joue avec mes lèvres, sa langue explorant doucement, mais avec une intensité dévastatrice.
Il descend alors sur ma poitrine, ses lèvres effleurant ma peau sensible. Je ferme les yeux, incapable de retenir un soupir. Quand sa bouche atteint la courbe de mes seins, il s'y attarde, y déposant des baisers brûlants.
Puis sa langue s'en mêle, traçant des cercles lents et précis. Un gémissement m'échappe, malgré moi. Je sens une chaleur monter, une sensation à laquelle je ne suis pas habituée.
C'est moi qui devrais le faire plier, qui devrais le réduire en cendres sous mon toucher. Mais là, sous ses baisers, sous ses mains fermes mais tendres, c'est moi qui brûle.
— Radhan... murmuré-je, presque sans le vouloir.
Il lève les yeux vers moi, un sourire carnassier sur les lèvres.
— Quoi ? Tu n'as pas l'habitude qu'on te fasse perdre le contrôle, моя королева (ma reine) ?
Je ne réponds pas. Je ne peux pas. Je suis trop occupée à me perdre dans les sensations qu'il éveille en moi, une par une, comme des braises alimentées par un souffle nouveau.
Et dans ce moment de vulnérabilité inattendue, je me rends compte que, pour la première fois, je ne suis plus seule à mener le jeu.
Il semble dompter ce chaos en moi, comme s'il avait trouvé la clé d'un mécanisme que personne avant lui n'avait réussi à comprendre. Et, alors que mes pensées tourbillonnent, ses gestes restent sûrs, précis, enivrants.
Sa main glisse lentement le long de ma nuque avant de s'enfouir dans mes cheveux. D'un geste maîtrisé, il les attrape, les tirant légèrement en arrière. Mon visage s'élève vers le sien, une tension délicieusement douloureuse s'installant dans mon échine.
— Regarde-moi, murmure-t-il, sa voix basse et autoritaire.
Je m'exécute, sans même réfléchir. Mes yeux plongent dans les siens, et je vois une intensité qui me fait frissonner. Ce n'est pas de la simple envie. C'est plus profond, plus viscéral. Une affirmation silencieuse qu'en cet instant, je suis sienne.
Il abaisse doucement son visage, son souffle chaud caressant ma joue avant que ses lèvres ne trouvent le chemin de mon cou. Il ne se précipite pas. Ses baisers sont lents, étudiés, comme s'il voulait savourer chaque parcelle de peau qu'il effleure.
— Radhan... soufflé-je, mais ma voix se brise, noyée par la vague de sensations qu'il provoque.
Sa main quitte mes cheveux pour descendre le long de ma colonne vertébrale, chaque mouvement empreint d'une douceur autoritaire. Ses doigts effleurent ma peau nue, traçant des lignes invisibles jusqu'à ma taille. Je sens une chaleur envahir mon ventre, un feu que je ne cherche même plus à contenir.
— Tu te rends compte de ce que tu fais, Anastasia ? chuchote-t-il, sa voix vibrante de désir.
Je ferme les yeux, comme pour me protéger de la force de ses mots, mais il n'est pas de ceux qu'on peut ignorer. Il pose sa main sur ma joue, me forçant à le regarder à nouveau.
— Dis-le, insiste-t-il doucement, mais avec une fermeté qui ne laisse aucun doute.
Je tremble légèrement, mes lèvres s'entrouvrent sans que les mots ne viennent tout de suite. Mon cœur bat trop fort, ma respiration est saccadée. Puis, enfin, je me rends.
— Je t'appartiens, murmuré-je, le souffle court.
Il semble suspendre le temps, son regard s'intensifiant à ces mots. Ses lèvres s'étirent en un sourire qui n'a rien de moqueur. C'est un sourire de triomphe, mais aussi de quelque chose de plus profond, presque tendre.
Radhan grogne doucement, une vibration qui résonne entre nous, et ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser qui brûle d'une intensité insoutenable. Ce n'est pas un simple contact, c'est un combat silencieux, un échange où chacun essaie de comprendre jusqu'où l'autre est prêt à aller.
Mais alors que ses mains continuent d'explorer, que la chaleur monte entre nous, une peur sourde surgit en moi. Une peur que je n'ai pas ressentie depuis des années, mais qui revient avec la force d'un raz-de-marée. La peur de l'abandon.
Je brise le contact soudainement, posant mes mains sur son torse pour créer une distance.
— Attends, dis-je, presque trop vite, ma voix à peine audible.
Radhan s'arrête immédiatement, ses yeux cherchant les miens. Il est encore tout près, si près que je sens son souffle contre ma peau. Mais il ne bouge pas davantage, respectant cet espace fragile que je viens d'imposer.
— Dis-moi, qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il, d'une voix grave, teintée d'inquiétude.
Je détourne les yeux, incapable de soutenir son regard. Tout en moi hurle de revenir vers lui, de me perdre dans ce moment, mais une autre partie, celle que j'ai si longtemps renforcée, me pousse à me retenir.
— C'est... trop, trop rapide, murmuré-je finalement. Je ne suis pas prête.
Il ne répond pas immédiatement. Ses doigts, qui étaient toujours dans mes cheveux, glissent lentement, sans violence. Je m'attends à une réaction, peut-être une frustration masquée. Mais il fait quelque chose que je n'attendais pas : il hoche la tête.
— Moi non plus, finit-il par dire doucement.
Ses mots me coupent le souffle. Je lève les yeux vers lui, surprise.
— Je ne sais pas où tout ça va nous mener, avoue-t-il. Je sais ce que je ressens quand je suis avec toi, mais... il y a tellement d'inconnu. Il y a cependant une chose dont je suis sûr : je veux bien faire les choses.
Je le fixe, immobile. Ces mots, si simples, percent une carapace que je croyais infranchissable. Ce n'est pas juste moi qui ai peur. Lui aussi, cet homme qui semblait si sûr de lui, partage cette crainte de ce que pourrait être un avenir incertain.
— Radhan... je...
Je m'arrête, incapable de trouver les mots. Au lieu de parler, je fais un pas en arrière, ma respiration saccadée.
Dans mon esprit, les pensées s'enchaînent. Ce moment était presque parfait, mais une ombre plane au-dessus de tout cela. Alexei. Que ferait-il s'il apprenait que je m'étais laissée aller à quelque chose d'aussi personnel, d'aussi vulnérable ? Qu'il s'agisse de Radhan ou de n'importe qui, Alexei verrait cela comme une faiblesse. Il ne comprendrait pas. Il ne pourrait pas.
Et pourtant, une autre partie de moi, plus profonde, plus viscérale, veut se battre contre cette peur.
Je me tourne vers la porte, prête à partir avant que je ne m'attache encore plus. Mais alors que je fais un pas, la voix grave de Radhan me retient.
— Ne fuis pas cette fois, s'il te plaît.
Je m'arrête net. Ses mots sont calmes, mais leur poids est écrasant. Je me retourne lentement, retrouvant cette façade d'autorité, cette armure que j'ai portée toute ma vie.
— Je ne fuirai pas, Radhan, dis-je, d'une voix ferme, presque tranchante. Promis.
Et pour la première fois, je vois un léger sourire sur son visage, non pas de triomphe, mais de confiance. Une confiance qu'il place en moi.
Je sors finalement de la pièce, le cœur lourd, mais étrangement plus léger. Derrière la porte, je m'arrête un instant, reprenant mon souffle. Je ne fuirai pas, me répété-je intérieurement. Pas cette fois.
Omgggg champagne!!
Anastasia ne fuit pas, et Radhan se confie 🥹
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre !
Et merci infiniment pour les 16K 🫶🏼
À très bientôt 🔜
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