𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟕
★ 𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝é𝐞 : I Put A Spell On You ★
❝ моя королева ❞
𝐑 𝐀 𝐃 𝐇 𝐀 𝐍 𝐊 𝐇 𝐀 𝐓 𝐑 𝐈
Le silence règne dans le salon. Alexei et Kian sont partis explorer la ville, me laissant seul avec Anastasia et ses hommes silencieux. Je suis affalé sur l'un des canapés en cuir noir, les jambes étendues, les bras croisés derrière la tête. Le luxe moderne de cette villa contraste avec la froideur écrasante de la bâtisse des Tsvetkova, mais l'atmosphère reste tout aussi étouffante.
Anastasia est là, debout près de l'immense baie vitrée qui donne sur le jardin illuminé. Elle s'étire avec une nonchalance presque féline, puis finit par briser le silence.
— J'ai fait livrer un repas. Je crève de faim, dit-elle en passant une main dans ses cheveux, sans même me regarder.
Je ne réponds pas. Mon regard reste fixé sur le plafond, ma mâchoire crispée. Comment peut-elle être aussi calme, aussi désinvolte, alors que le souvenir de notre baiser me hante encore ? Ce moment n'était pas anodin, il était... électrique, puissant, unique. Mais elle, elle agit comme si ça n'avait jamais eu lieu. Ça me rend dingue.
Elle se tourne vers moi, les bras croisés.
— Tu comptes bouder toute la soirée ? demande-t-elle, son ton oscillant entre amusement et agacement.
Je ne dis toujours rien. Si elle veut parler, elle devra se débrouiller pour me faire sortir de ce mutisme. Pas question de lui faciliter les choses.
Finalement, la sonnette retentit, et Anastasia va ouvrir la porte d'un pas assuré. Quelques minutes plus tard, elle revient avec un sac rempli de boîtes à emporter. L'odeur de nourriture me parvient, et mon estomac gronde malgré moi. Elle pose le tout sur la table basse devant nous et s'installe à côté de moi, mais pas trop près. Elle ouvre une boîte, attrape une fourchette et commence à manger comme si nous étions de vieux amis partageant un repas banal.
— Fish and chips. Un classique, dit-elle en me tendant une boîte similaire à la sienne. Je t'en ai pris aussi, au cas où.
Je prends la boîte sans un mot, plus par nécessité que par envie de partager quoi que ce soit avec elle. On mange en silence, la lumière bleutée de la télévision qui éclaire la pièce. Un programme quelconque passe à l'écran, mais je n'y prête aucune attention.
Après un moment, elle rompt à nouveau le silence.
— Tu t'es bien remis de tes dernières blessures ? demande-t-elle, l'air presque détaché, mais je peux sentir une pointe de curiosité dans sa voix.
Peut-être même d'inquiétude. Je fais mine de m'intéresser à mon assiette.
— Oui, ça va, dis-je d'un ton sec.
C'est un mensonge. Mon épaule me lance encore à cause du dernier combat, et chaque respiration profonde me rappelle les côtes fêlées que j'ai récoltées il y a quelques semaines. Mais je refuse qu'elle sache. Je ne veux pas lui donner cette satisfaction.
Elle hoche la tête doucement, et je sens son regard peser sur moi.
— Tant mieux, dit-elle simplement avant de replonger dans son repas.
Mais son ton me laisse penser qu'elle sait que je mens. Ça m'agace encore plus. Je serre les dents, déterminé à ne pas montrer la douleur qui me traverse à chaque mouvement. Peu importe les blessures. Peu importe le prix. Je sortirai de son emprise, coûte que coûte.
Je reste affalé sur le canapé, mes yeux fixés sur l'écran de la télévision. Pourtant, je n'arrive pas à suivre ce que je regarde. Anastasia est là, à côté de moi, et sa présence électrise la pièce. Elle mange son plat avec une tranquillité déconcertante, comme si tout cela était normal. Comme si je n'étais pas en train de perdre la tête à cause d'elle. Comme si nous n'étions pas coincés dans une situation si tordue. Enfin, c'est moi qui suis coincé.
Quand elle finit son assiette, elle se lève. Mes yeux la suivent malgré moi. Elle se dirige vers la cuisine ouverte, prend quelque chose et revient avec une corbeille de fruits qu'elle pose sur la table basse.
— Sers-toi, dit-elle, son ton neutre, presque désintéressé, mais ses yeux... ils brillent.
J'hausse un sourcil, méfiant, mais je ne réponds pas. Je ne sais pas à quoi elle joue, et je préfère ne pas mordre à l'hameçon. Je la regarde choisir un fruit avec un soin étudié. Une banane.
Elle s'adosse contre le canapé, le fruit en main, et commence à retirer la peau, lentement. Trop lentement. Ses doigts délicats glissent sur la peau jaune, la dénudant avec une précision presque provocante. Mon regard se fixe malgré moi sur ses gestes. Je sens ma mâchoire se contracter.
Puis elle lève la banane à ses lèvres et, sans détourner les yeux de l'écran, elle l'enfonce dans sa bouche, tout entière. Mon souffle se bloque dans ma gorge.
Putain.
Je grogne sans le vouloir, un son rauque et profond qui trahit mes pensées. Je serre mes poings sur mes genoux, mais c'est inutile. Mon esprit se remplit d'images obscènes. Trop obscènes. Je nous imagine parfaitement à ce moment...
Elle mord dans le fruit, un sourire à peine perceptible sur ses lèvres. Elle sait. Elle sait exactement ce qu'elle fait. Elle mâche lentement.
— Tout va bien, Radhan ? demande-t-elle sans me regarder, mais je capte le ton amusé dans sa voix.
Je me racle la gorge, les mots coincés.
— Parfaitement, dis-je finalement, mais ma voix est plus rauque que je ne le voudrais.
Elle tourne enfin la tête vers moi, ses yeux perçants et brillants. Un sourire espiègle étire ses lèvres.
— Tant mieux, dit-elle doucement.
Elle continue à manger, mais je ne peux plus la lâcher du regard. Mes pensées tournent en boucle, incontrôlables. Elle joue avec moi, c'est évident. Elle prend un malin plaisir à me torturer. Mais putain, pourquoi est-ce que je trouve ça si captivant ?
Je la regarde continuer à jouer avec son fruit, encore agacé par cette scène insupportablement séduisante qu'elle m'a imposée. Je fais tout pour rester impassible, mais chaque fibre de mon être est tendue. Anastasia sait exactement ce qu'elle fait, et je déteste ça. Enfin, c'est ce que j'essaie de me convaincre.
Elle finit par poser la banane entamée sur la table basse, essuie ses doigts avec une grâce nonchalante, puis se tourne lentement vers moi. Son sourire s'élargit, et il y a quelque chose dans son regard qui me met en garde.
— Alors, ça ne te dérange pas si je fais ça ? dit-elle d'une voix douce, presque sucrée.
Je n'ai pas le temps de répondre ni de comprendre ce qu'elle sous-entend que, l'instant d'après, elle est sur moi. Littéralement. Anastasia grimpe à califourchon sur mes genoux, son poids léger et ses jambes gainées de son collant m'emprisonnent contre le canapé.
Mon souffle se coupe.
Son parfum me frappe, un mélange enivrant de ses notes habituelles de jasmin et de la douceur sucrée de la banane qu'elle vient de manger. Mon esprit se remet immédiatement à tourner en boucle, me renvoyant cette foutue image d'elle mangeant ce fruit.
Je me redresse instinctivement, mais ça ne fait qu'aggraver la situation. Ses hanches s'ajustent légèrement contre moi, et je sens mon corps réagir malgré moi. Putain. Je prie intérieurement pour qu'elle ne ressente pas ce qui se passe en dessous d'elle.
Elle s'appuie légèrement, ses mains venant se poser sur mes épaules comme si elle cherchait à me maintenir en place. Ses yeux vairons, l'un glacial comme un lac gelé, l'autre brûlant comme une braise, me fixent avec une intensité indescriptible. Ses lèvres s'étirent en un sourire lent, calculé.
— Qu'est-ce que tu fais ? je murmure, ma voix plus rauque que prévu.
Elle ne répond pas. Son regard glisse sur mon visage, explorant chaque ligne comme si elle cherchait quelque chose. Sa respiration est calme, maîtrisée, et pourtant je peux sentir une tension vibrer entre nous.
Son visage se rapproche. Lentement. Trop lentement. Chaque seconde étire ma patience à son point de rupture. Je reste immobile, figé entre l'envie de l'arrêter et celle de me perdre complètement dans cet instant.
Putain, elle est terriblement sexy. Je n'ai jamais vu une femme comme elle, et c'est terrifiant. Sa beauté est une arme, et je suis clairement en train de me faire abattre.
Elle s'arrête à quelques centimètres de moi, ses lèvres à portée de souffle. Sa main glisse de mon épaule à mon menton, qu'elle saisit avec une poigne ferme. Son pouce effleure ma mâchoire, comme une menace silencieuse.
— Anastasia, dis-je enfin, mais ma voix me trahit.
Elle se mord la lèvre, un geste presque imperceptible, mais qui déclenche une explosion dans mon esprit. Elle me regarde comme si elle crevait d'envie de me goûter, et cette pensée me fait perdre mes moyens. Je m'enfonce un peu plus dans le canapé, espérant qu'elle recule, qu'elle arrête ce jeu dangereux. Mais elle ne recule pas.
Elle avance.
Mon cœur bat à tout rompre, chaque battement martelant une émotion différente : le désir, la colère, la frustration, et quelque chose de plus profond, que je refuse de nommer. Je veux l'embrasser. Bordel, je crève d'envie de l'embrasser. Mais en même temps, elle ne mérite rien de tout ça. Elle m'a fait captif, m'a torturé, et pourtant...
C'est la femme la plus envoûtante que j'ai jamais vue.
Putain, pense à ce qu'elle a fait à Echo... Impossible de penser à cela, la vision d'elle en train de manger ce fruit de la manière la plus provoquante qu'il soit, revient immédiatement dans mon putain de crâne.
Je la laisse faire, incapable de bouger, jusqu'à ce qu'il ne reste presque plus d'espace entre nous. Je suis certain qu'elle va m'embrasser, qu'elle va franchir cette dernière barrière. Alors, au dernier moment, je tourne la tête.
Elle reste figée, son souffle effleurant ma joue, et le silence s'étire, pesant.
Je brise finalement l'instant, murmurant d'une voix teintée de provocation :
— Alors, моя королева (ma reine), je croyais que je devais tout oublier... Que c'était une... erreur ?
Je me tourne pour capter son regard, et l'étincelle dans ses yeux vacille un instant, comme si mes mots avaient touché une corde sensible. Elle ne bouge pas, mais je sens la tension changer. Et pour la première fois, j'ai l'impression de l'avoir désarçonnée.
Anastasia laisse échapper un léger rire, doux, presque cruel dans sa maîtrise. Ses doigts quittent mon menton pour effleurer ma joue, traçant une caresse aussi déconcertante que délicieuse. Elle penche légèrement la tête, ses lèvres si proches des miennes que je pourrais presque encore en ressentir la chaleur.
— Je t'ai demandé d'oublier, murmure-t-elle, pour t'épargner la malédiction de penser à moi à chaque seconde.
Elle marque une pause, son regard vairon verrouillé sur le mien, brillant d'une intensité qui me rend fou.
— Parce qu'une fois que je hante ton esprit, Radhan, il n'y a plus d'échappatoire.
Son sourire en coin est un coup de grâce, un mélange de provocation et de vérité brutale. Elle recule juste assez pour me priver de cette proximité étourdissante, mais pas assez pour que je puisse respirer.
Elle a raison, terriblement raison. Elle s'est glissée dans mes pensées, un murmure obsédant qui ne me quitte ni le jour ni la nuit. Elle règne déjà sur mes sens, comme une reine sur son royaume, mais jamais je ne laisserai ces mots franchir mes lèvres.
Si je suis son champion, alors elle est, sans l'ombre d'un doute, la souveraine de mon âme.
Bon... je meurs pour eux.
Que pensez-vous de ce chapitre ?🫣🫣
Vraiment, Radhan c'est l'HOMME qu'il pense être.
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