Chapitre 4
Rating : R18
Note : Avec un jour de retard, voici la suite !
oOo
CHAPITRE 04
Travis regarda le petit carnet qu'il venait de fermer. Il caressa le cuir abîmé, l'air soucieux. Il avait continué de parler de Liet avec Nicolas entre deux parties de jambes en l'air et ce qu'il avait appris n'avait fait que dessiner un contexte plus que compliqué. Il avait décidé de tout consigner dans ce calepin. Il posa les yeux sur son secrétaire et retira quelques livres. Du bout des doigts, il gratta légèrement et une plaque de bois se souleva. Il découvrit une cachette suffisamment grande pour y glisser le livret. Ce qu'il fit avant de tout remettre.
On frappa à sa porte et Quentin apparut sur le pas.
« Monsieur de Maark vous attend, annonça-t-il avant d'approcher de son maître. »
Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme et il se leva. Le marchand l'avait quitté ce matin après le petit déjeuner qu'ils avaient pris au lit. Ils avaient continué leur discussion de la veille sur la cour lietone. Le prince Dmitri semblait être un personnage intéressant malgré sa vision archaïque et Nikita aussi énigmatique que la lune. Puis son amant lui avait parlé de ses voyages à travers le monde. Des vastes contrées désertiques d'Imsha où la peau des hommes était si noires qu'on dirait de l'obsidienne aux montagnes enneigées des pays du Nord. Il avait chevauché les plaines vertes des steppes d'Alomis et de Kerneval. A trente-cinq ans, le marchand avait vu le monde comme jamais Travis ne pourrait l'imaginer. Cela avait fait briller son regard vert et une certaine envie l'avait envahi mais il était ici, en Latvie, sans doute coincé pour la vie.
Un soupir passa ses lèvres à cette pensée. Peut-être était-ce pour cela qu'il se laissait embarquer dans les soirées de la Douairière. Il avait besoin d'évasion, de sortir de sa vie de fils de Duc. Peut-être devait-il faire comme Nicolas et quitter le pays pour voir le monde ? Pourquoi ne pas suivre le marchand ? Cette idée fit tambouriner son cœur plus fortement alors qu'il sortait de ses appartements. Il en parlerait à Nicolas et s'il osait, son père. Ce dernier le prenait toujours pour un enfant, un gamin capricieux alors lui faire part de ce désir... comment le prendrait-il ? Un autre caprice ou une façon de grandir ?
Il sourit en découvrant son cavalier en bas des marches. Son amant portait une tenue haute en couleur, une sorte de tartan rouge et blanc. Il tenait à la main un masque blanc, orné de plumes touffues et rouges. Cela fit rire le jeune homme dont l'accoutrement était beaucoup plus sobre.
« Tu es... magnifique, se moqua gentiment Travis en acceptant la main de son camarade.
- N'est-ce pas ? Mais tu dis cela parce que tu es jaloux de mon panache ! »
Ils échangèrent un regard complice. Nicolas lui fit alors une révérence tout aussi exhubérante que sa tenue et l'invita à prendre son bras.
« Si monsieur le Duc veut bien m'accompagner. »
Travis pouffa mais glissa sa main dans le creux de son coude. Ils avancèrent tranquillement jusqu'à la porte principale quand cette dernière s'ouvrit. Le jeune Paragon fronça les sourcils en reconnaissant la silhouette de son frère. Samuel était de retour ? Ne devait-il pas rester plus longtemps à Ruskia ?
« Samuel ? Que fais-tu ici ? Et où est père ? »
Le plus jeune des fils du Duc s'approcha de son aîné, une expression inquiète peinte sur le visage. Sam se tourna après avoir retiré sa veste qu'il tendit à un domestique. Il avait les traits fatigués et tirés. Il fixa longuement son cadet avant de reporter son attention sur Nicolas et son singulier accoutrement.
« Bonsoir, petit frère, souffla-t-il en lui offrant un pale sourire.
- Tu ne réponds pas à mes questions !
- Je suis désolé, s'excusa-t-il en posant une main sur l'épaule du garçon. Qui est ton ami ? »
Travis se mordit la lèvre mais il ne servirait à rien de faire une esclandre ce soir. Il resserra sa prise sur le bras de son amant et leva l'autre main dans un geste de présentation.
« Voici Nicolas de Maark, indiqua-t-il. Nicolas, voilà mon frère aîné, Samuel.
- Enchanté, répondit le marchand avec une révérence plus protocolaire.
- De Maark... vous êtes ce célèbre marchand itien ?
- Lui-même, sourit-il. Mais n'écoutez pas tout ce que l'on dit de moi. »
Samuel reporta son attention sur son frère et le fixa longuement sans rien dire. Il n'y avait aucun jugement, aucune moquerie. Sam semblait même le juger comme un adulte responsable et cela fit battre le cœur du plus jeune.
« Je suis désolé mais je suis fatigué, répéta-t-il. Vous avez l'air de sortir alors je ne vous retiendrai pas plus.
- Ça va aller ?
- Ne t'inquiète pas, nous nous verrons demain, sourit plus sereinement l'aîné. »
Sam tendit la main et caressa tendrement la joue de son frère. Il y avait de l'inquiétude dans le regard du plus âgé. Jamais Travis ne l'avait vu ainsi ou, seulement, quand il était gamin et qu'il faisait quelque chose de dangereux.
Le cadet le suivit des yeux tandis qu'il montait les escaliers. Un frisson le parcourut quand Nicolas déposa un baiser sur sa joue.
« Allons, il a l'air d'être un grand garçon, lui dit-il gentiment. Nous y allons ?
- Oui. »
Mais ce n'était pas un « oui » enjoué ou convaincu. Travis était vraiment inquiet pour son frère. Il se laissa malgré tout diriger par son amant et ils prirent la voiture jusqu'à la demeure de la Douairière.
Le trajet fut comme lors de leurs autres rencontres un moment d'échange de baisers, de caresses et de plaisir. Si bien que lorsqu'ils sortirent dans la neige, les membres de Travis étaient fébriles et tremblants.
Riant comme deux adolescents, les deux hommes prirent le chemin de la maison et deux domestiques leur ouvrir avant de prendre leurs manteaux. On les introduit rapidement dans la salle principale et ils constatèrent que peu de monde était venu ce soir. En effet, il n'y avait qu'une vingtaine de personnes contre une bonne cinquantaine habituellement. Cela ne les empêcha pas de se trouver un petit coin tranquille et d'y inviter un autre homme pour des plaisirs à trois avant de le virer prestement pour continuer seuls.
Travis aperçut qu'on avait retiré le lourd rideau noir au centre de la pièce, dévoilant ainsi l'étrange mobilier de cavalier. Il frémit en se rappelant la précédente soirée tandis que la Douairière commençait à parler. Il embrassa Nicolas. Voudrait-il aller sur la selle si jamais son numéro était tiré au sort ? Beau-Regard était-il encore là pour administrer la punition ? Cela l'excita et le fit glousser doucement.
« Qu'est-ce qui te fait rire ? s'amusa Nicolas en mordillant le lobe de son oreille.
- Je me demandai ce que cela faisait de se retrouver là, répondit-il avec le regard brillant.
- Je suis certain que ça te plairait de recevoir la fessée, souffla le marchand en mordillant la chair de son cou.
- Assurément, je suis un vilain garçon ! gloussa à nouveau Travis.
- Je ne peux que l'attester !
- Et toi, tu aimerais ?
- J'ai déjà essayé ce type de jeu et ce n'est pas vraiment pour moi.
- Oh ?
- Mauvaise expérience, compléta Nicolas en glissant sa main entre les cuisses de son amant. Mais toi, avec ta jolie peau et ta belle voix, je suis certain que le spectacle serait... délicieux !
- Qui te dit que je crierai ?
- Ah ah serais-tu joueur ?
- C'est à dire ? Tu veux parier ?
- Nous pourrions.
- Qu'ai-je à gagner ?
- Si tu résistes et te retiens de faire entendre ta douce voix, hum... »
Le marchand fit mine de réfléchir. Il jeta un coup d'œil au premier candidat et le vit tout excité à l'idée de recevoir sa punition des mains de « Beau-Regard ». Oui, Travis lui avait parlé de ce surnom.
« Je serai ton esclave le temps de mes deux derniers jours en Latvie !
- Mon esclave ? Ne l'es-tu pas déjà ? le nargua Travis en avançant la main vers son membre tendu. »
Nicolas siffla de plaisir aux doigts chauds qui venaient de l'empoigner avec douceur.
« En partie, répondit d'une voix rauque de désir le marchand. Mais là, je serai tout entier à toi, à tes ordres.
- N'importe lequel ?
- Assurément. »
Ils échangèrent un nouveau baiser pour sceller leur accord alors que leurs mains respectives s'activaient pour leur arracher des soupirs. Ils ne virent pas que Beau-Regard les observait alors qu'il préparait la canne pour la punition. Ses yeux bleus prirent une expression mauvaise.
Le couple tourna le regard vers le cavalier qui commença à lâcher des gémissements excités tandis que la badine glissait sur sa peau sensible. Les bruits qu'il faisait emplissaient lentement mais sûrement la salle et chacun des convives présents sourit à l'excitation qui les prenait. Mais bientôt, le supplicié murmura un mot, le répétant avec plus de force et Beau-Regard s'arrêta. Travis le vit caresser le visage pale du cavalier et il frémit en se rappelant le toucher du bel homme.
« Tu as envie de chevaucher cette selle ? souffla Nicolas à son oreille.
- Pourquoi pas mais il faut que mon numéro soit tiré.
- Sinon, je peux t'amener dans une chambre et nous jouerons au cavalier et son étalon ! »
Travis sourit tandis que son amant lui mordillait le cartilage de l'oreille.
Un autre numéro fut tiré au sort puis suivant. Les gens finirent par se lasser et s'amusèrent entre eux. L'assemblée retrouva ses travers et bientôt, quelques corps se frictionnèrent les uns aux autres jusqu'à l'accouplement. Cela aurait pu être le cas de Travis mais son regard fut attiré par Beau-Regard qui semblait s'impatienter.
Nicolas avait la tête entre les cuisses du jeune homme à lécher et sucer son membre tendu, lui tirant des soupirs délicieux. Il était assis, jambes écartées, prenant appuie sur une main en arrière et l'autre dans les cheveux sombres de son amant.
« Nic... »
Il se mordit la lèvre du bas sans quitter des yeux Beau-Regard. Il lui jeta un regard empli de désir, chaud comme la braise.
Le bel homme tendit la main pour appeler un domestique, il lui murmura quelque chose avant de le laisser partir en courant. Un autre numéro fut tiré au sort et la jeune femme s'approcha timidement. Elle frémit aux paroles que lui murmura Beau-Regard et s'installa délicatement sur la selle. Elle ne resta pas bien longtemps et un nouveau tirage au sort eu lieu.
Travis venait de jouir dans la bouche chaude et accueillante de son amant et il tendit la main, releva quelques mèches désordonnées de sa frange. Nicolas le regardait avec un large sourire, s'essuyant les lèvres du revers de la main.
« Si tu te voyais, souffla le marchand en se redressant lentement. Tu es juste la chose la plus... indécente que j'ai vu.
- Ah ah. »
Travis avait le regard brillant et les joues rougies sous le masque noir qu'il portait. Il pressa son pouce contre les lèvres de Nicolas avant de l'enfoncer légèrement dans sa bouche.
« Numéro 8, annonça une voix. Nous appelons le numéro 8 !
- Tu veux qu'on rentre ? demanda Travis en lui souriant.
- Quelle délicieuse invitation.
- Le numéro 8 serait-il un timide cavalier ? »
Travis releva la tête et la tourna vers l'homme qui venait de parler. Il sentit un frisson courir sous sa peau. C'était son numéro. Il fixa Nicolas.
« Serait-ce ton tour ? »
Le jeune roux hocha la tête. Il se mordit la lèvre inférieure une nouvelle fois et le sourire du marchand l'amusa. Il se mit sur ses deux pieds, offrit un sourire coquin à son camarade et marcha avec une lenteur calculée jusqu'à la selle. Beau-Regard était debout et le suivit des yeux. Le jeune homme s'arrêta près de lui et lui sourit, plongeant son regard vert dans le bleu glacé de l'homme.
Ce dernier tendit la main et lui attrapa le menton, caressant doucement sa peau. Un sourire ourla ses lèvres et il glissa le bout de ses doigts sur la gorge du garçon.
« Je suis ravi de te voir ce soir, souffla Beau-Regard en caressant sa peau.
- Ah oui ?
- Hum.
- T'ai-je manqué ? »
L'homme ne répondit pas mais frôla un de ses tétons, lui tirant un frisson. Lentement, il tourna autour de Travis pour venir dans son dos. Il posa ses deux mains sur les épaules du garçon et se pencha pour lui murmurer les règles.
« Tu vas devoir choisir un mot, commença-t-il. Je vais te punir comme lorsque je t'ai fessé.
- J'ai cru comprendre ça, souffla Travis aussi faiblement.
- Si jamais tu sens que je vais trop loin, que ton corps ne pourra pas supporter davantage, tu prononceras ce mot et je m'arrêterai aussitôt.
- Oh ? Comme un signal d'alerte ?
- Tout à fait. Choisis le bien, prends quelque chose que tu ne dirais pas lors d'ébats. »
Travis frémit à la caresse sur sa nuque alors que Beau-Regard le laissait pour aller choisir une nouvelle canne. Un domestique vint retirer le reste de sa tenue, le laissant juste en sous-vêtement avec son masque de joueur de cartes pour le grand plaisir des convives qui regardaient. Nicolas faisait partie d'eux et fixait son amant avec intérêt. Le marchand avait pris place sur le sofa, la main près de son sexe, l'autre jouant avec son bouc.
Le rouquin lui offrit un sourire complice avant de venir prendre place sur la selle. Il posa d'abord un pied sur l'étrier adapté, puis sur l'autre et enfin, il s'allongea sur le coussin. Il tourna la tête pour découvrir Beau-Regard près de lui, une cravache dans la main.
« Alors ? vient-il lui murmurer à l'oreille.
- Rouge-gorge. »
L'homme répéta le mot et Travis acquiesça.
« Bien. Détends-toi et surtout, ne va pas plus loin que tes limites. »
Le roux lui sourit et attrapa les liens. Il avait la tête légèrement inclinée vers le bas et il ferma les yeux. Au début, il ne fit pas attention mais plus les secondes s'écoulaient et plus chaque bruit, chaque murmure fut plus précis. Il entendait les gémissements, les bruits d'objets qui tombent et surtout, il pouvait suivre le pas lent et lourd de Beau-Regard qui lui tournait autour. Cela le fit frémir et l'excita encore plus.
Et il attendait. Il attendait la morsure brûlante de la cravache sur la peau tendre de ses fesses. Il se doutait que la sensation serait plus cuisante que la main de Beau-Regard mais cela l'amusait. Et il y avait le pari avec Nicolas. Il se mouilla la lèvre du bas avec envie avant d'écarquiller les yeux et de se tendre quand le cuir le toucha. Ce fut comme une piqûre, vive et brûlante. Sa bouche qu'il avait ouverte ronde de surprise se referma aussi et il resserra sa prise sur les liens.
Son sang sembla circuler plus vite dans son cul et faire pulser l'endroit où Beau-Regard l'avait frappé. Il prit une petite inspiration et jeta un œil à Nicolas. Le marchand était toujours à la même place, dans sa position nonchalante mais maintenant, il bandait. Cela fit frémir Travis avant qu'il ne serre les dents à la nouvelle tape sur sa peau.
Les coups pleuvaient quand il s'y attendait le moins. Son corps se tendait à chaque fois, son sang pulsait et son cœur battait plus vite. Il retenait ses gémissements, les laissant coincés dans sa gorge alors qu'il aurait tant aimé se laisser aller.
Un nouveau coup, juste sur le haut de sa cuisse droite, le piqua. Il sentit ses yeux s'humidifier. Cela commençait à devenir déplaisant mais il ne voulait pas perdre la face devant Nicolas et il souhaitait que le bel homme qui le torturait s'occupe de lui. Oui, il lui manquait malgré les soirées en présence du marchand. Oh s'il pouvait avoir les deux dans son lit..., cette pensée le fit sourire.
Le pas de Beau-Regard se ralentit et Travis frémit en sentant un doigt remonter le long de sa colonne vertébrale. Du creux de ses fesses à sa nuque. Puis des cheveux caressèrent sa peau, lui tirant un frisson.
« Tu peux arrêter, souffla Beau-Regard d'une voix chaude. Dis le mot et ce sera fini. »
Travis secoua négativement la tête.
« Ne force pas plus que ce que ton corps peut accepter. »
Le roux tourna légèrement la tête et leur regard se croisèrent. Il était déterminé à tenir bon. Et puis, il saurait quelles sont ses vraies limites.
Un baiser le fit tressaillir suivi d'un coup de cravache sec et piquant sur le haut de sa fesse droite. Il manqua de lâcher un gémissement, mi-plaisir, mi-douleur. Il raffermit sa prise, réinstalla correctement ses jambes et attendit le prochain coup.
Il arriva encore une fois. Ce furent de longues minutes mais il tint bon. Beau-Regard lui demanda une nouvelle fois mais il garda une lueur de défi dans le regard avec un sourire. Pourtant, on lisait de la douleur dans le fond de ses yeux. Ses fesses qu'il ne voyaient pas étaient rougies tout comme le haut de ses cuisses. Il allait déguster cette nuit et même tout demain...
« Ne fais pas le fier, souffla Beau-Regard en caressant son menton. Tu es de loin le candidat le plus téméraire et endurant mais je vois bien ton expression. »
Travis ne répondit toujours pas. Il serrait les dents alors que son postérieur lui semblait en feu à cause des coups. Il jeta un œil vers Nicolas. Le marchand ne semblait plus enclin au plaisir solitaire et l'inquiétude filtrait sur ses traits.
Il ferma à nouveau les yeux et se laissa punir. Il perdit le compte, il perdit le temps. Il n'entendit pas les paroles de Beau-Regard. Et quand il rouvrit les yeux, il avait la tête enfoncée dans un coussin.
Il se redressa légèrement sur les coudes et laissa échapper un gémissement alors que la peau de ses fesses et du haut des cuisses le tiraillait. Il inspira par petites goulées pour se calmer et tourna la tête pour essayer de voir où il était. Il s'aperçut qu'il ne portait plus son masque et il commença à paniquer. Plus encore quand il aperçut un homme près de lui. C'était Beau-Regard.
L'homme avait gardé son masque et avait les yeux fermés. Travis tendit la main et glissa la pulpe de ses doigts sur le bras dénudé. La peau était chaude. Le roux se raidit, comme un enfant pris en faute quand une main attrapa la sienne.
« Comment vas-tu ? »
Le jeune Paragon fronça les sourcils.
« Comment suis-je arrivé ici ?
- Tu as perdu connaissance, répondit calmement l'homme sans ouvrir les yeux avant de continuer sur un ton de reproche. Je t'avais dit de ne pas forcer.
- Je n'ai pas...
- Si. »
Travis fit la moue et détourna le visage, boudant comme un enfant. Il tressaillit en sentant le corps massif de Beau-Regard contre le sien. Une main glissa sur sa peau jusqu'à frôler sa chair sensible et des lèvres se posèrent sur sa nuque.
« Je t'ai porté ici et je t'ai mis de la crème pour calmer les rougeurs. »
La voix de son amant était chaude et basse. Excitante et envoûtante.
« Pourquoi ? demanda Travis.
- Quoi ?
- Pourquoi à moi et pas aux autres ? »
Il sentit l'homme sourire contre sa peau.
« Parce que tu me plais, avoua Beau-Regard. »
Travis frissonna sous la réponse et osa tourner le visage vers lui. Ils se fixèrent longuement.
« Mon masque ?
- Il est tombé quand je t'ai couché ici. »
Ne plus être un inconnu devant lui. Était-ce une bonne chose ? Le plaisir de ces soirées était l'anonymat mais s'ils apprenaient à se connaître, perdraient-ils cela ? Un baiser coupa court à ses pensées.
« Je peux ? »
Beau-Regard lui jeta un coup d'œil surpris avant qu'il ne pose les doigts sur son masque. Il lui sourit en accord et lentement, il fit glisser l'accessoire. Beau-Regard le laissa découvrir son visage et une fois le masque retiré, Travis sourit.
« Tu es beau. »
Travis glissa ses doigts sur la peau du bel homme. Les traits carrés, la peau lisse et pale. L'air volontaire et autoritaire. Le roux se pencha vers lui et l'embrassa avec douceur.
« J'ai envie de toi, souffla-t-il.
- Pas ce soir, joli cœur, pas ce soir, sourit l'homme. Ce sera ta punition.
- J'ai déjà été puni !
- Eh bien, considères cela comme une seconde pénitence pour ne pas avoir arrêté avant. »
Travis lui lança un regard noir mais frémit et grimaça de douleur quand Beau-Regard lui caressa les fesses.
« Bon d'accord... »
Il soupira doucement.
« Je... peux savoir... ton nom ? »
La question sembla désarçonner le bel homme mais, après quelques secondes, il sourit et lui vola un baiser.
« Mithia.
- Mithia..., répéta-t-il avec surprise. C'est de quelle origine ?
- Liet, jeune Travis. »
Le roux lui jeta un regard plus que surpris.
« Bérangère est mon hôtesse et je connais tous ses invités de nom.
- Oh...
- Mais tu me plais, alors je souhaitais apprendre à te connaître un peu plus. Cela te dérange ?
- Non ! répondit trop rapidement avant de se ressaisir. Non. »
Il lui offrit un sourire plein de douceur avant de l'embrasser.
« Mithia, mon bel inconnu, soupira-t-il contre ses lèvres. »
Cela tira un rire à l'homme qui glissa une main sur sa nuque pour la caresser.
Ce soir avait été assez intense et la nuit n'était pas finie même s'il n'y aurait rien de plus pour le moment...
A suivre...
Partant en vacances dès vendredi soir, la publication reprendra à partir du 10 Février !!
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro