Chapitre 07
Note : Après une longue absence, je reviens avec ce petit chapitre 7 !
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CHAP.7
Mithia l'avait laissé pantelant, fébrile et tremblant dans les draps alors que le soleil n'était pas encore levé.
Travis regardait son amant faire sa toilette et s'habiller, scrutant chaque trait de son corps puissant. Malgré l'orgasme coulant encore dans ses veines, il se plut à avoir encore envie de le sentir en lui. Partout. Un gémissement plaintif passa ses lèvres quand le tissu sombre du pantalon couvrit les fesses musclés du Lieton. Ce dernier se tourna vers lui, un peu de surprise dans le fond des yeux.
« J'aimerai que tu restes nu, avoua Travis en se mordant le bout des doigts. Et que tu reviennes dans ce lit... »
Mithia éclata de rire et secoua la tête. Il s'approcha de son jeune compagnon, les lacets de son pantalon défaits, dévoilant les poils noirs de son pubis.
« N'as-tu pas eu ton compte ce matin ? demanda-t-il avec moquerie.
- Jamais.
- Tu sors juste de convalescence, lui rappela le Lieton avec reproche.
- La faute à qui ? grogna le rouquin en faisant la moue. »
Ils s'affrontèrent du regard, implacable. Mithia finit par poser ses mains sur le matelas et approcha son visage de son amant. Ce dernier frémit des pieds à la pointe de ses cheveux et, plus encore, quand l'homme lui vola les lèvres pour un baiser vorace. Mithia s'écarta, le laissant sans le souffle.
« Viens... s'il te plaît..., minauda-t-il en glissant les mains entre les cuisses du Lieton. »
Mithia les lui attrapa et les porta à ses lèvres pour les embrasser.
« J'ai à faire ce matin, ma beauté, sourit-il. Mais je te promets que nos retrouvailles seront délicieuses. »
Sa voix s'était faite profonde et chaude, envoyant de vicieuses vagues de chaleur dans le corps du Latvien.
« Crois-tu que nous pourrions mouler ta perfection afin d'en faire un jouet pour mes tristes heures solitaires ? s'enquit le jeune homme avec amusement. »
Mithia lui lança un nouveau regard surpris avant de se redresser et fermer ses lacets. Il attrapa sa chemise puis un gilet et sa veste. Le regard de Travis était sur lui.
« Tu es décidément la créature la plus décadente que je connaisse, avoua-t-il en nouant un lien de cuir dans ses cheveux sombres. Mais l'idée me plairait assez car cela voudrait dire que je suis le seul à combler tes envies. »
Travis éclata à son tour d'un rire clair et roula sur le ventre dans un soupir lascif. Il pensait pouvoir le faire craquer avec tant d'indécence mais Mithia se contenta de lui envoyer un petit baiser. Travis gémit de frustration. Il croisa les bras sous sa tête et soupira doucement.
Cela faisait deux jours qu'il était cloîtré ici. Les drogues de Nikki l'avaient rendu malade et il avait été obligé de loger chez la Douairière – envoyant un message à son frère pour le rassurer. Mithia était resté en grande partie à son chevet. Dans ses moments de réveil, il avait entendu de violentes disputes entre Nikki et lui. Il avait semblé au jeune Paragon que le cadet des Lieton s'emportait souvent dans des colères noires, tel un enfant capricieux. Mithia était décidément un bon ami pour le laisser faire de la sorte...
En parlant du loup puéril, il le vit entrer dans sa chambre alors que Travis se levait pour aller faire sa toilette. Le jeune homme lui lança un regard méfiant, le suivant des yeux en le voyant déambuler dans la pièce.
« Ne t'inquiète pas, petit homme, dit Nikki avec un air hautain. »
Travis fronça les sourcils, peu confiant de la véracité de ses paroles.
« Mouais... »
Il ne le quitta pas des yeux alors que le Lieton se laissait tomber sur le canapé avec un soupir lascif. Du peu qu'il avait vu, Travis pouvait dire que Nikki était une véritable princesse avec ses caprices et ses manières de diva. Ses longs cheveux noirs, ses doigts fins et son visage élégant ne faisaient que confirmer les pensées du jeune Paragon.
Un long frisson prit son corps et il secoua la tête pour chasser les envies qui lui venaient. Il était vrai qu'il avait pris son pied avec Nikki. Il avait adoré s'enfouir en lui, sentir ses muscles le comprimer et lui donner du plaisir. Il soupira doucement pour faire le vide dans son esprit.
« Tu as envie ? »
Il sursauta à la voix de Nikki. Son fort accent lui donnait un air charmant même si c'était moins excitant et envoûtant qu'avec Mithia.
« De quoi tu parles ? marmonna Travis en finissant de s'habiller. »
Il glissa une main dans ses cheveux pour les discipliner un peu et s'approcha du lit pour passer ses souliers aux pieds.
« De toi et moi, souffla Nikki avec un sourire malicieux, le regard brillant. A déchirer les draps de ce lit. »
Travis le regardait alors que le jeune Lieton glissait son index dans sa bouche, le suçant avec indécence.
« Toi, profondément en moi. »
Son autre main descendit entre ses cuisses, plus bas jusqu'entre le bas de ses fesses. Travis avala difficilement. Un gémissement passa les lèvres de Nikki tandis qu'il commençait à se caresser à travers le tissu.
« Arrête ça ! gronda Travis.
- Pourquoi ? Tu n'as pas envie ?
- ARRETES ! »
Nikki éclata de rire. Travis était rouge et il respirait plus rapidement. Il ferma les boucles de ses souliers et s'empressa de sortir de la chambre. Une fois la porte fermée, il s'adossa contre dans un lourd soupir. Il se passa une main sur le front. Il ne voulait plus être seul avec cet individu.
Il prit une longue inspiration et se décolla pour sortir de là. Il devait rentrer chez lui. Il passait rarement autant de temps en dehors du manoir. Une nuit parfois avec son amant du moment ou après une soirée chez la Douairière mais jamais plus. Et ce midi, Mithia et lui devaient manger avec Samuel chez les Paragon. Mais avant, il avait promis à son frère de petit-déjeuner avec lui. S'il partait maintenant, il arriverait pour neuf heures. Il avait dit neuf heures trente à Samuel.
Il marcha d'un pas décidé jusqu'à l'entrée de l'immense demeure de Bérangère de Louvet. Mithia lui avait dit avoir fait demander une voiture pour lui aussi trouva-t-il la calèche en bas de l'escalier. Il vérifie les boutons de sa veste et descendit avec entrain. Le cocher lui ouvrit la porte et il grimpa dans l'habitacle. L'homme garda la porte ouverte, amenant la surprise sur les traits de Travis.
« Nous attendons une autre personne ?
- Oui, monsieur, répondit le domestique. Monsieur Mithia a expressément demandé à ce que vous ne rentriez pas seul.
- Je n'ai pas besoin d'un chaperon, marmonna Travis en se renfrognant. »
Il s'enfonça dans le dossier de son fauteuil, les bras croisés en signe de mécontentement. Une petite voix en lui espérant qu'il ne s'agisse pas de...
« Nikki...
- La grimace ne te sied pas, mon canard, se moqua le jeune Lieton en montant. »
Pour seule réponse, Travis détourna la tête. Nikki éclata de rire en rabattant les plis de sa longue veste. Il donna un coup sur le bois et le cocher fit claquer son fouet pour lancer la calèche. Cette dernière s'ébranla deux secondes avant de se mettre en route.
Travis soupira lourdement. Le chemin allait être long jusqu'à sa demeure, surtout si Nikki était avec lui. Quelle drôle d'idée que de le choisir comme chaperon... Mithia était décidément bien étrange.
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« Comment ça la calèche n'est toujours pas arrivée ? Elle devait être là pour le repas de ce midi ! »
La voix de Samuel s'élevait dans le salon, forte et mécontente.
« Je suis désolé, mon seigneur, s'excusa le pauvre domestique. Nous avons veillé à la porte pour vous prévenir mais monsieur Travis n'est toujours pas là...
- La demeure de Bérangère n'est qu'à trois heures d'ici ! pesta l'aîné des Paragon.
- Nous allons faire envoyer un message chez la Douairière.
- Oui et envoyez des gardes le long du chemin. »
Le serviteur s'inclina plus bas que terre et laissa l'héritier marmonner dans sa barbe. Le temps que le coursier arrive chez Bérangère et revienne ici, Travis aurait le temps de rentrer et d'aller s'amuser, pensa Samuel.
Il tapota nerveusement ses doigts sur le bureau en bois massif de son salon. Son petit frère était un idiot, un dévergondé et un doux rêveur mais il était ponctuel. Il n'avait jamais manqué un rendez-vous et, quand il annonçait sa présence, il était là. Il était midi passé...
Peut-être que l'attelage avait perdu une roue en chemin. Avec la pluie d'hier, c'était une possibilité. Ou alors un des chevaux s'était blessé ? Samuel imaginait tout un tas d'excuses plausibles tout en espérant qu'il ne lui soit rien arrivé de grave... l'actualité était mauvaise pour les aristocrates.
Ernest arriva et s'inclina devant lui, coupant court à toutes ses pensées.
« L'ami de votre frère est arrivé, monsieur.
- Je l'avais oublié celui-là, marmonna l'aîné.
- Dois-je lui dire de rentrer chez son hôte ? »
Samuel se pinça le nez. L'arrivée du Lieton pour le repas lui était complètement sorti de l'esprit tant il était inquiet pour son cadet. Sans doute Ernest avait-il pensé au déjeuner et tout devait être prêt. Il soupira doucement. Pourquoi Travis avait-il décidé de ne pas venir avec son... amant ?
« Non, je vais l'accueillir, dit-il en se redressant. Peut-être que Travis apparaîtra à ce moment-là...
- Bien, monsieur. »
Samuel lissa son veston, réajusta le col et les manches de sa chemise et passa une main dans ses cheveux roux pour les discipliner. Il inspira et expira lentement.
Mithia avait été invité à le rejoindre dans le salon de la demeure. Le lieu était sobre mais les meubles riches et imposants. Une belle bibliothèque haute et bien remplie prenait tout un pan de mur. On trouvait également un bureau large et en bois massif mais malgré tout élégant. Il entendit le cliquetis d'une porte et se tourna pour saluer le nouvel arrivant . Il fut surpris de ne trouver que l'aîné des Paragons et fronça légèrement les sourcils.
« Soyez le bienvenu, dit Samuel en s'approchant.
- Monsieur Paragon. »
Les deux hommes se serrèrent la main sans se quitter des yeux. La poigne fut sèche et légèrement forte. Ils ne voulaient pas laisser paraître de la faiblesse. Travis aurait soupiré en leur demander d'arrêter de se la mesure...
« Je suis navré, mon jeune frère n'est pas encore arrivé.
- Oh ? »
Mithia semblait tout aussi surpris que pouvait l'être Samuel. Une ride d'inquiétude barra son front et son regard se fit plus sombre.
« J'ai fait envoyer des hommes sur la route et un messager chez Bérangère pour savoir où peut bien être mon indiscipliné cadet.
- Je n'ai croisé aucune carriole sur le chemin... »
Samuel le fixa avec stupeur. Travis n'aurait pas emprunté de chemin de campagne... ils étaient trop dangereusement praticables après les intempéries comme ceux des derniers jours.
« J'ai pris le chemin des ânes, compléta Mithia.
- Et Travis devrait emprunter celui de la grande route, continua Samuel d'une voix blanche. Les deux routes se croisent au carrefour du sentier.
- Donc s'il y a eu un souci, c'est avant. »
Les deux hommes échangèrent un long regard avant que Samuel ne sorte précipitamment de la pièce, suivi par Mithia. Si cela se trouvait, Travis était juste au bord de la route à se disputer avec Nikki pendant que le cocher et son confrère réparaient une roue cassée...
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Samuel était assis au chevet de son frère. Il tenait sa main dans la sienne, la serrant avec inquiétude. Travis était plus pale encore que les draps blancs sur lesquels il était allongé, son visage comme certains endroits de sa peau était contusionné. Des hématomes passant par toutes les couleurs. Ses lèvres étaient fendues tout comme son arcade sourcilière droite.
« Petit frère... »
L'aîné déposa un baiser sur les doigts fins de son cadet. Un frisson parcourut son corps et il retint un sanglot. Il leva la tête pour regarder Mithia, debout près d'un des mâts du lit à baldaquin.
« Merci. »
Le Lieton se contenta de hocher la tête avant de reporter son attention sur son jeune amant. Il ferma les yeux quelques secondes et soupira. Cela avait été une vraie galère et il n'avait pas ramené Nikki.
Seule la respiration lente et régulière de Travis prouvait qu'il allait bien. Le médecin avait dit qu'il se réveillerait quand son corps serait remis. Les blessures resteraient quelques temps mais il devrait aller mieux d'ici quelques jours.
L'héritier des Paragon resserra sa prise sur la main de son frère. Heureusement que Mithia avait été là. Les deux hommes étaient partis sur les chemins, leurs chevaux galopant ventre à terre. Ils avaient trouvé la calèche renversée sur le bas côté, les deux cochers morts, égorgés. Travis et Nikki avaient disparu purement et simplement mais il n'y avait pas de sang de l'habitacle alors ils pouvaient espérer les retrouver vivants et pas trop mal portants...
Samuel avait perdu son sang froid et ce n'était que grâce à l'intervention calme et froide de Mithia que les hommes qui les accompagnaient avaient pris en chasse les mercenaires. Ils avaient suivi les traces pendant de longues heures avant de s'arrêter devant une rivière.
Plus rien. Plus aucune piste. Samuel était devenu fou et commençait à s'imaginer le pire alors Mithia lui avait conseillé de rentrer chez lui et d'attendre une quelconque revendication et sans doute une demande de rançon. Il s'était plié à la demande malgré ses peurs. Ils s'étaient séparés et Mithia était parti à la recherche de Travis. Samuel lui avait confié la vie de son frère et de son ami puisque Mithia lui avait dit que Nikki était avec lui.
Et le Lieton était parti pour aller chercher des hommes à lui avant de revenir trois jours plus tard avec un Travis dans un sale état. Ce furent les trois jours les plus longs de la vie de Samuel qui s'imaginait que son frère avait été enlevé par les partisans du prince Lieton. Comment annoncer à leur père que ses positions avaient coûté la vie à son cadet ? Le patriarche ne s'en remettrait sans doute jamais. Et Mithia était arrivé et avec lui, Travis. Il avait fait appeler le médecin, avait envoyé leurs gardes le chercher pendant que Mithia déposait le blessé sur son lit. Travis était brûlant de fièvre et délirait. Le docteur Mallone avait presque été tiré dans la maison jusqu'au lit du convalescent. Il s'était occupé de lui durant de longues heures, nettoyant les plaies, vérifiant l'état des os pour voir si aucun n'était brisé, il lui banda le torse après y avoir appliqué un onguent à base d'herbes médicinales. Puis il était parti en donnant ses instructions aux deux hommes
Samuel revint à la réalité. Ils étaient à présent à son chevet, à le surveiller, à veiller sur son sommeil agité. Il laissa le Lieton prendre place aux côtés de son frère, le tirant contre lui pour le rassurer. Sam eut le cœur serré à cette vue : Travis n'était plus à lui, il n'était plus son petit cadet aux joues rebondies. Travis avait grandi et était un homme. Et un homme qui commençait à faire sa vie.
« Je veille sur lui, dit-il au Latvien. Tu peux aller te reposer. Je te ferais prévenir de son réveil. »
Samuel se figea un moment avant d'expirer doucement. Oui, il était épuisé moralement et nerveusement. Ces derniers jours avaient été horribles pour lui. Il se mordit doucement la lèvre du bas : pouvait-il abandonner Travis au Lieton ? Il finit par se lever. Il se pencha sur Travis et l'embrassa tendrement sur le front.
« Repose-toi, petit frère. »
Il remit quelques mèches de ses cheveux roux en place et sortit de la chambre.
Mithia déposa à son tour un baiser sur la tempe de son amant. Le réveil du garçon serait difficile, il en était certain d'autant plus que Mithia n'avait pas ramené Nikki. Le second Lieton avait été introuvable dans la bâtisse des ravisseurs. Mithia et ses hommes avaient fouillé partout mais rien sauf une mare de sang dans une des cellules.
L'homme posa une main sur le torse de Travis alors que ce dernier gémissait dans son sommeil. Il lui murmura des mots tendres et cela sembla le calmer. Le médecin n'avait pas pu déterminer s'il avait subi des sévisses, ils ne le sauraient qu'à son réveil.
« Dors, ma beauté. »
Mithia sourit étrangement, déposant à nouveau ses lèvres sur la tempe de Travis.
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